Chapitre 38
Un petit coucou à ceux qui sont en train de relire cette histoire, j'ai rajouté une scène hot à ce chapitre qui je trouvais manquait à l'appelle. Vous avez été nombreux à me faire part de votre déception d'ailleurs, et j'étais assez d'accord avec vous. C'est pour ça que ce chapitre est plus long que les autres ;) Bonne lecture.
Namjoon
Ce n'est pas vraiment le meilleur moment pour penser à ça alors je suis allongé sur Jimin, incapable d'arrêter d'embrasser ses lèvres douces et pulpeuses. Mais, est-ce égoïste de ma part de vouloir plus ?
Je crains de franchir une étape trop vite, de rendre les choses plus compliquées pour nous deux. La partie logique de mon cerveau me dit qu'attendre serait plus sage, mais je sais que si je l'écoute je ne franchirais jamais ce pas. Je m'obligerais à garder mes distances avec Jimin pour pouvoir plus facilement le laisser partir. Il a raison sur une chose, je ne lui ai pas fait confiance. Je n'ai pas eu confiance en ses sentiments pour moi, et donc je ne lui ai rien dit sur ma vie.
L'autre partie de moi, celle qui trouve Jimin bien trop mignon, a une autre idée en tête plus tentante et se pose bien moins de questions. Elle est plutôt bien partie pour gagner aussi. Alors que je débarrasse Jimin de son t-shirt, sa peau parfaite appelle mes caresses, mais je m'arrête net, par je ne sais quelle volonté. Je ne veux pas refaire deux fois la même erreur, celle de supposer que je sais ce que veut Jimin. J'ai fait la promesse de ne pas le toucher de cette façon sans son accord et je compte bien la respecter, même si c'est une torture à cet instant.
- N-Namjoon ?
Jimin me rappelle à la réalité de notre situation, se demandant sûrement pourquoi je suis soudain immobile, le regard perdu et les sourcils froncés. Il a le souffle court après ce baiser passionné, et comme à chaque fois, il lit en moi dans les moments où je m'y attends le moins.
- T-tu peux me toucher, tu sais... Tu n'as plus à demander.
Il a vraiment tendance à pardonner trop facilement, à faire confiance aux mauvaises personnes, voilà pourquoi des gens comme moi ou Jungkook finissons par en profiter. Il est vrai que je me suis excusé, mais une faute avouée n'est qu'à moitié pardonnée. Si je n'ai plus besoin de demander, c'est que j'ai regagné sa confiance. Voilà une deuxième chance que je ne suis pas prêt de gâcher.
- Je n'étais pas contre ce jour-là, insiste-t-il. C-c'est juste que comme tu étais un con arrogant, je ne voulais pas que tu le saches...
J'en ai le souffle coupé. Le rire qui sort de ma bouche vient des tréfonds de ma gorge et me fait mal aux côtes tellement mes poumons sont vides. Je pose ma tête contre le torse nu de Jimin, incapable de soutenir mon poids. Un con arrogant ! De toutes les insultes qu'il m'a sorties, celle-ci est la meilleure, sûrement parce qu'elle me décrit à la perfection. Et la facilité avec laquelle il l'a dite me laisse entendre qu'il l'a sûrement pensé plus d'une fois.
- D-désolé, j'ai dit un gros mot, se rend compte Jimin qui me regarde comme si j'étais devenu fou.
- Hein ? Ah, aha celui-là est... acceptable.
Je reprends mon souffle et calme enfin mon fou rire, ce n'est pas difficile de redevenir sérieux quand mes yeux tombent sur Jimin, dans toute sa glorieuse nudité. Il n'y a que lui pour me prendre par surprise et me faire rire comme ça à un moment pareil...
J'aimerais concrétiser notre relation en cette belle fin de matinée, recommencer sur de bonnes bases, mais me fait-il assez confiance pour ça ? Je lui ai laissé du temps, principalement parce que j'ai eu plus d'années que lui pour explorer mon homosexualité et qu'il est évident que Jimin n'a pas ou peu d'expériences.
- J'aimerais aller plus loin avec toi Jimin, mais je me dois de te demander si c'est ce que tu veux aussi ?
L'hésitation danse dans ses yeux et je commence à m'éloigner de lui pour ne pas lui mettre de pression. Un peut-être n'est pas toujours un oui, je sais faire la différence quand c'est important.
Il attrape soudainement les deux côtés du col de ma chemise et me ramène vers lui un peu brutalement, maladroitement. J'oublie régulièrement que Jimin est loin d'être aussi frêle qu'il en a l'air, pourtant la jolie paire d'abdo qui se trouve devant moi devrait être un rappel suffisant.
- Non, reviens ! C'est juste que... j'hésite, je ne l'ai jamais... avec un homme, enfin tu vois.
Les joues de Jimin sont si rouges que je me demande s'il n'a pas oublié de respirer.
- Jamais ?
- J-je l'ai fait avec une fille en vacance d'été, c'est tout.
Je souris intérieurement, je ne lui ai pas demandé un CV, ça n'a pas d'importance à mes yeux. On a tous des premières fois, ça n'enlève rien à la chose pour moi. Mais je sens bien que c'est quelque chose qui le taraude, le bloque peut-être même.
- Tu dois être déçu, je suis bien loin de tes fantasmes... marmonne-t-il.
- Tu les surpasses tous.
Un seul coup d'œil sur son corps nu, son visage, son regard, sa personnalité, me dit que je n'aurais pas su imaginer quelque chose d'aussi pure, dans aucun de mes fantasmes, pour aucun de mes livres. Inconsciemment, je n'aurais jamais pensé mériter quelqu'un comme lui, pas même dans une fiction.
La surprise se lit dans les yeux de Jimin, mais il n'a pas l'air de vouloir se laisser convaincre.
- M-mais, je ne suis pas très sexy, insiste-t-il.
Peut-être fait-il référence à sa maladresse ou à son manque de confiance en lui, il ne se rend pas compte qu'il est le seul à porter un jugement aussi sévère sur lui. Je comprends alors que ce n'est pas la naïveté qui a empêché Jimin de voir l'intérêt que lui portait Jungkook, mais bien l'image déformée qu'il a de lui-même.
- Si tu pouvais voir la façon dont tu me regardes là, tu ne dirais pas ça.
- M-mais...
Est-ce qu'il se rend seulement compte de tout ce qu'on peut lire dans ses yeux ? Tellement expressifs, aucune barrière, aucune protection. Rien que ses émotions, posées là comme un livre sur une étagère, une invitation à plonger dedans et s'y perdre. Mais non, Jimin continue de nier la possibilité qu'il soit tout simplement attirant tel qu'il est.
Personnellement, j'en ai assez entendu. Je pose mes lèvres sur cette bouche qui ne débite que des âneries. Comme on l'a si bien compris la dernière fois, les actions font passer bien plus que les mots dans ces moments-là. Et je crois que Jimin commence à comprendre le message.
Je m'éloigne et prends son poignet pour diriger sa main vers ma chemise à moitié déboutonnée. Je pose sa paume contre ma poitrine, dans un premier temps il doit sentir à quel point je suis brûlant, puis les tambourinements de mon cœur contre sa peau. Ce n'est pas ma première fois à moi pourtant, mais je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi intense avec quelqu'un. C'est bien la première fois que j'ai la personne que j'aime dans mes bras, ça change tellement de choses.
- Tu crois vraiment que mon cœur battrait comme ça, si j'étais déçu ?
Jimin reste silencieux, les yeux rivés sur sa main, il a l'air réellement surpris que je sois dans un état similaire au sien. Je suis simplement capable de ne pas le montrer, contrairement à lui, sauf qu'il se trouve que c'est exactement ce qu'il a besoin de savoir.
- Jimin...
Je n'arrive pas à croire que je vais être le premier à le dire, mais il faut bien que je me fasse une raison. A quoi bon le cacher plus longtemps ?
- Je t'aime.
Il faudra que je dise tout à Jimin. Peu importe le choix qu'il fera après, je ne regretterais pas de lui avoir dit ça. Ces deux petits mots qui font peur à la plupart des gens, qui sont durs à prononcer et font fuir ceux qui les entendent. Mais Jimin ne fuit pas, il ne le fait plus depuis longtemps. Je m'accroche à ça en me disant qu'il ne partira pas, que je me dois de lui faire confiance en retour.
Si je pouvais faire une photo de sa tête là, j'aurais un puit d'inspiration sans fin à portée de regard pour le reste de ma carrière d'écrivain. Je n'ai pas besoin de photos cela dit, ce n'est pas une image que je vais oublier de sitôt.
Passé le choc de cette révélation, Jimin ne me répond pas avec des mots, peut-être qu'il n'en ai pas encore capable. Je ne sais que trop bien ce que ça fait d'aimer un homme pour la première fois, même ceux qui n'ont pas vécu dans un environnement aussi toxique que le mien ont intériorisé une certaine dose d'homophobie. Je sais aussi qu'il a peur de l'attachement, et s'il y a bien une personne sur terre qui comprend les traumatismes liés aux parents, c'est bien moi.
Je ne suis pas pressé, j'ai tout mon temps pour te faire dire ces mots. Nous avons tout notre temps.
Jimin se redresse légèrement sur le canapé, ses yeux dans les miens, je vois bien que je l'ai bouleversé. Il a un sourire gêné jusqu'aux oreilles alors qu'il passe un de ses bras derrière ma nuque pour m'embrasser, son autre main terminant de déboutonner ma chemise, caressant ma peau fiévreuse. C'est une réponse déjà bien plus confiante, même si je remarque les tremblements qui parcourent les mains du jeune blond alors qu'elles me découvrent. Son assurance n'est qu'apparence, et j'apprécie d'autant plus qu'il ait pris sur lui pour aller vers moi de la sorte, bravant son anxiété et balayant ses peurs d'un revers de la main.
Quand la main de Jimin frôle mon entrejambe en déboutonnant le dernier bouton de ma chemise, je suis à deux doigts de me perdre dans mon élan. C'est donc avec regret que je sépare le corps nu de Jimin de moi, il me regarde avec des yeux qui ne me facilitent pas la tâche.
Nous avons tout notre temps cette fois, pas de fatigue liée à une longue journée, aucune obligation avant demain. Mon pragmatisme me dit que ce serait bien dommage de se précipiter et de gâcher quelque chose.
- Ne bouge pas de là, je lui ordonne.
Son regard interrogateur me suit alors que je monte les escaliers deux par deux, vu d'ici il ressemble à une de ces statuts grecs posant sur mon canapé tellement sa peau est parfaite. Je dois me faire violence pour détourner les yeux et regarder où je mets les pieds.
Il y a un tube de lubrifiant dans ma table de nuit qui nous serait bien utile. C'est vrai qu'on aurait pu tout simplement monter dans la chambre, mais j'aime bien l'idée du canapé. Il faudrait qu'on le fasse dans la douche aussi. Et pourquoi pas sur le bar de la cuisine, de préférence avec Jimin nu sous son tablier. J'ai envie que toutes les pièces de la maison me rappelle qu'il est à moi.
En attendant, je veux que sa première fois soit la plus agréable possible. Le rendre accroc est la partie numéro 1 de mon plan pour que Jimin accepte de faire l'amour dans toutes les pièces.
J'attrape la bouteille de lubrifiant dans le tiroir qui roule entre une paire de pince téton et un plug anal, et marque une pause. Je ne crois pas que Jimin soit prêt pour ça, un jour peut-être quand il aura appris à mieux se connaitre, je lui ferais un cours très particulier.
Je redescends, quelque peu enflammé par mes propres pensées. Mon blond de son côté semble avoir parfaitement compris la consigne car il est en train d'allumer des bougies sur la table basse du salon.
- C'est juste des chauffe-plats, mais je trouvais ça sympa... se justifie-t-il.
J'ai du mal à empêcher un sourire de se former au coin de mes lèvres, on dirait bien que Jimin a un côté romantique lui aussi.
Il détache ses yeux de mon torse exposé et remarque enfin le lubrifiant dans mes mains alors que je le rejoins sur le canapé, et rougit.
- Il est parfumé ? demande-t-il comme pour se donner une composition.
- Aux fruits rouges, il est comestible si tu veux tout savoir.
- A-ah.
Je ricane en voyant la pensée faire son petit bonhomme de chemin dans l'esprit de Jimin. Bien, j'y pensais justement. Pendant qu'il est occupé à regarder partout sauf devant lui, je débouche le tube et dépose une goutte du liquide sur mon doigt.
J'attrape le menton de Jimin pour ramener son visage vers moi, et j'étale le lubrifiant sur ses lèvres pulpeuses avec mon pouce comme un gloss. Il me regarde faire avec des yeux ronds, la bouche entrouverte, par réflex sa langue vient lécher la substance et caresse mon pouce au passage. Un geste douloureusement sexy bien qu'involontairement. Ça fait bien trop longtemps que je fantasme sur ses lèvres.
- Il me semble que tu m'avais fait une proposition, la dernière fois...
Je vois les rouages tourner au ralentit derrière les yeux de Jimin avant de faire tilt. Il m'avait proposé de me "rendre la pareil" mais il ne nous restait que quelques heures de sommeil ce soir-là et j'avais préféré le laisser dormir.
Je penche la tête avec un sourire devant son mutisme, tandis que je joue toujours avec ses lèvres brillantes, il a l'air incapable de former une pensée cohérente. Alors que je me demande si je n'ai pas cassé le cerveau de Jimin, quelque chose de chaud et d'humide se referme sur mon pouce, sa bouche fait un va et vient plus que suggestif avant de le relâcher.
Ma mâchoire se serre en un effort inconscient de ne rien laisser paraitre à mon trouble. C'est moi qui suis muet à présent. Jimin se mordille la lèvre comme pour cacher sa gêne d'avoir osé, et sans doute son amusement devant ma réaction.
- Je veux bien essayer... marmonne-t-il.
Il se penche alors pour me donner un baiser fruité tandis que ses mains tentent de défaire la ceinture de mon pantalon. Il ne tremble plus à présent, si bien que je me demande s'il ne s'est pas donné un petit discours d'encouragement pendant que je m'étais éclipsé, lui qui se parle toujours à lui-même.
Lorsque nous nous séparons, je lèche mes lèvres et hoche la tête avec approbation.
- Il est pas mal ce lubrifiant.
- Je trouve aussi, mais je préfère quand tu as le goût du café, m'avoue-t-il.
Je lève un sourcil, tient donc, en voilà une nouveauté. J'aide Jimin à me défaire de mon pantalon, d'ordinaire je ne suis pas à l'aise avec ma nudité, je préfère rester habillé ou du moins partiellement lorsque j'ai des conquêtes. Une autre façon de me protéger, de mettre une barrière entre moi et les autres, et de garder le contrôle toujours.
Je n'ai pas besoin de cette barrière avec Jimin, même si les habitudes ont la vie dure, ce n'est pas cette partie de moi que je veux lui offrir. Définitivement, je ne peux pas lui donner une moitié de moi, alors qu'il est prêt à se donner tout entier. Le romantique en moi ne le permettrait pas, parce qu'il ne le sait peut-être pas, mais c'est ce que je suis. Le Namjoon de mes livres est plus proche de ce que je suis vraiment, de ce que j'aurais dû être si ma vie avait différente.
Heureusement, Jimin se contente de ma chemise ouverte et ne tente pas de me l'enlever. J'aurais bien du mal à lui expliquer pourquoi je veux la garder, donc ça m'arrange. J'aimerais éviter qu'il ne voit le tatouage dans mon dos, pour des raisons évidentes. Ce n'est pas le moment d'avoir cette conversation.
Je remarque l'hésitation de Jimin face à mon caleçon, il me l'enlève doucement comme pour gagner du temps. Il est d'autant plus anxieux à la vue de mon pénis et je crois comprendre alors qu'il est sur le point de se forcer pour me faire plaisir.
Non, ça ne va pas le faire, mais alors pas du tout.
- Tu n'es pas obligé, Jimin.
- H-hein ?
Je secoue la tête, je sais très bien qu'il n'a jamais rien fait avec un homme, et jusqu'à il y a encore peu, il ne pensait peut-être même pas qu'il en aurait envie un jour. Si une fellation c'est trop pour lui, je peux bien attendre qu'il en ait envie.
Je prends le tube de lubrifiant et enduit mes mains généreusement, puis je prends les siennes et les masses. J'étale ensuite le reste du produit sur mon membre déjà dur avec quelques va-et-vient de ma main, comme pour illustrer.
- Commence plutôt par ça.
- C'est un cours de masturbation ? demande-t-il d'un air mutin.
Oh, je me doute bien qu'il a déjà quelques notions en la matière.
- Je commence avec les leçons les plus faciles, mais attention... il y aura des tests pour voir si vous avez retenu la leçon, M.Park.
Il sourit et enroule sa main autour de mon membre impatient, elle est chaude, presque plus chaude que moi, et je retiens un soupire.
- Je suis un élève assidu...
Je pourrais bien m'habituer à de petit jeu de rôle.
Assis sur le canapé, je me détends et ferme les yeux pour profiter de toutes les sensations que me procurent ses mains. Quand je les rouvre, je surprends Jimin en train de me fixer avec intérêt. Etonnamment, il ne se détourne pas, son regard semble enflammer et me rappelle celui du Jimin en colère que j'affectionne tant. Impulsif et passionné.
Je l'attrape pour qu'il me chevauche, une jambe de chaque côté de mes hanches. Nos deux sexes se touchent, ma main étant assez grande pour nous branler tous les deux, je ne me gêne pas pour le faire. Ce n'est pas l'idéale pour une cadence rapide, mais c'est sensuel, lent, et la vue de nos deux glands glissant l'un contre l'autre est particulièrement érotique. Jimin a l'air de d'apprécier cette nouveauté.
Nous ne pensons plus à rien et laissons nos corps s'exprimer pour nous. Je sens son corps se tendre à nouveau quand mon doigt effleure son anus. Les hommes s'aventurent bien rarement dans cette région de leur anatomie, pas même pour un plaisir solitaire. C'est tellement dommage de passer à côté de quelque chose d'aussi intense par peur d'un jugement. Et Dieu sait que j'en ai fait partie.
Comme Jimin n'a jamais exploré cette partie de son corps, nous allons devoir découvrir et apprendre ensemble ce qu'il aime.
- Tu en as toujours envie ?
Je demande pour être certain, après tout il n'y a pas que l'anal dans la vie, il ne faut pas qu'il pense c'est une nécessité ou une fatalité. Il y a tellement d'autres manières de prendre son pied. Je vois bien qu'il y a de l'appréhension dans ses yeux lorsqu'il acquiesce, et je sais alors exactement ce qu'il est en train de se dire. Je ricane et murmure au creux de son oreille :
- ça rentrera, tu verras.
Il serait surpris de tout ce qu'on peut mettre là-dedans avec la bonne préparation.
- Je vois vraiment pas comment...
- D'abord, il va falloir que tu te détendes.
Et pour ça, je sais déjà comment m'y prendre. Je l'amène au bord de l'orgasme encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trace ni d'angoisse ni de honte. Le problème de Jimin, c'est qu'il réfléchit trop, alors je lui fais tout oublier. Ne reste alors que le plaisir de se perdre avec quelqu'un, et l'envie toujours plus grandissante. Je le maintiens là, au bord du précipice, fiévreux et à bout de souffle.
Son regard est suppliant mais je ne cède que quand mon prénom échappe ses lèvres, quand il en a tellement envie qu'il met toute gêne de côté et me demande de le laisser jouir avec ses mots.
Alors qu'il éjacule dans ma main, j'insère un doigt de l'autre entre ses fesses sans difficulté, il n'y a plus aucune résistance. Tous ses muscles sont détendus et son orgasme est décuplé par cette stimulation. Incapable de résister à l'envie d'embrasser cette bouche entrouverte, j'avale ses gémissements avec avidité.
D'ordinaire, j'avoue être un partenaire sexuel assez égoïste. Je ne couche qu'avec des hommes qui souhaitent qu'on les utilise et je prends ce dont j'ai besoin sans me soucier d'eux plus que ça. C'est pour ça que je ne les amène rarement chez moi, dans mon intimité.
Avec Jimin, j'ai l'impression que le simple fait de le voir jouir me comble d'une manière assez étrange, j'en retire une certaine fierté. Je pourrais me contenter de le toucher pendant des heures, sans rien en retour, tellement chacune de ses réactions est déjà une récompense en soi.
Avec un peu de lubrifiant j'ajoute un deuxième doigt qui glisse tout seul, tandis que Jimin reprend tout doucement ses esprits dans mes bras. Son regard jusque-là perdu dans le vague se refocalise sur mon torse, il regarde le bazar qu'il y a mis avec une petite gêne. Me nettoyer est le cadet de mes soucis, mais Jimin a l'amabilité de s'en occuper.
Alors qu'il se penche sur le côté pour attraper le rouleau d'essuie tout, mes doigts stimule une partie particulièrement sensible de son anus qui le fait presque crier.
- Ça va ?
Il se tourne vers moi, un peu paniqué.
- Euh oui, c'est juste que... je m'y attendais pas.
Je réalise alors que je ne lui ai pas fait mal du tout, bien au contraire. Jimin a eu peur de cette nouvelle sensation qui je sais est bien plus intense que ce qu'il s'imaginait. Ça surprend toujours la première fois. C'est le genre de plaisir qui fait perdre tout contrôle, qui nous faire crier et pleurer, tellement intense qu'il est presque insupportable.
Jimin est rouge jusqu'aux oreilles d'avoir laissé un tel son sortir de sa bouche, ce qui est bien dommage car j'ai la ferme intention d'en entendre plus. Je continue mon petit manège, cherchant à retrouver ce point sensible. Je sors mes doigts pour remettre du lubrifiant et tenter d'en rajouter un troisième, quand soudain mon partenaire à la bonne idée de s'asseoir sur mon sexe sans prévenir.
Mon corps entier se fige, j'en oublie même de respirer. Il n'a réussi qu'à rentrer mon gland, mais déjà je sens à quel point il est chaud et étroit. Je lui lance un regard d'avertissement, même quelqu'un avec autant de contrôle que moi à ses limites.
- Tu fais de la patience une vertu particulièrement cruelle, Jimin.
Il me répond avec un regard pas si désolé que ça.
- J-j'en ai envie... s'il te plaît, tu m'as assez torturé, non ?
- Ça pourrait te faire mal comme ça...
- Rien à foutre.
En même temps, la patience et la politesse n'ont jamais fait partie des vertus de Jimin, rien de nouveau. Pour une fois, je trouve ça plus excitant qu'énervant. Il sait ce qu'il veut, le demande clairement et le prend, laissant place à une impulsivité trop souvent freiné par son cerveau agité. Il ne se pose plus de questions, guidé par l'instinct de satisfaire un besoin.
A la base, j'avais choisis cette position car c'était la meilleure pour une première fois, être assit sur moi lui permettrait de contrôler la vitesse et même l'angle de pénétration, tout en m'empêchant de faire trop de mouvements brusques. Cependant, il est arrivé au bout du peu de patience qu'il me restait, comme souvent.
Rien à foutre.
Je le renverse sur le canapé et l'attrape par les hanches pour le ramener vers moi, il lâche un petit cri de surprise adorable.
- C'était pas une invitation à être violent ! s'exclame-t-il.
- Ah non ? Pourtant tu te plains quand je prends trop soin de toi... Si tu veux que je sois plus brute, il suffit de demander.
Il me regarde avec hésitation, délibérant avec lui même.
- Non, sois doux. Comme... comme un latte, sucré avec plein de lait.
Je ricane devant cette drôle de métaphore, je ne sais pas d'où vient cette obsession récente qu'à Jimin pour le café. Etrangement ça fait sens dans ma tête pourtant, l'onctuosité du lait, la douceur du sucre, l'intensité de l'Espresso. Il ne veut pas du sexe, mais de l'amour.
Je le rapproche de moi en le soulevant par les reins pour installer ses fesses sur mes genoux repliés. D'instinct, Jimin croise les jambes dans mon dos pour se coller à moi. Je ne crois pas avoir déjà fait cette position avec qui que ce soit, je la trouve trop intime, pourtant c'est celle qui me parait idéale. J'ai envie de pouvoir plonger mon regard dans le sien et ne pas louper une miette de ses réactions.
Je remets une bonne dose de lubrifiant et entame une lente pénétration, tout en caressant Jimin pour le distraire d'un inconfort que je sais inévitable. La sensation est divine, surpassant toutes mes attentes.
Je sais déjà d'avance que mon cerveau va se nourrir de tout ça et me faire écrire des scénarios pendant des jours. Mais je sais aussi que pour une fois tout ce que j'écrirais pourra être réalisé... Enfin, si j'arrive à convaincre Jimin. Ce qui, si j'en crois ses gémissements, pourrait s'avérer une mission pas si impossible que ça.
Il me laisse lui montrer ce plaisir si souvent interdit aux hommes, se donne à moi avec une confiance aveugle qui me fait répéter ces mots au creux de son oreille tel un mantra.
Je t'aime.
****************
Quand j'ouvre à nouveau les yeux, le soleil entame sa descente dans le ciel. On s'est endormie sur le canapé dans un bazar de vêtements, il y a même une chaussette et des boulettes de papier essuie tout qui ont atterri sur la table, au milieu des feuilles de révisions oubliées. Je ricane doucement afin de ne pas réveiller tout de suite Jimin qui est blottie contre mon torse, dans un sommeil profond. J'admire ses cheveux blonds en pétards qui encadrent son visage angélique et profite de ce petit moment de paix intérieure.
Je n'ai pas envie de le sortir de sa sieste, mais s'il dort trop il n'arrivera pas à aller se coucher. Avec les partiels qui arrivent, ce n'est pas le moment de se relâcher. Pourtant je me glisse en dehors du canapé sans faire de bruits, Jimin grogne dans son sommeil sûrement mécontent d'avoir perdu sa source de chaleur. Je mets le plaid sur lui, jetant un dernier coup d'œil à son corp nu. Je pourrais remettre ça tout de suite si ça ne tenait qu'à moi, mais je doute qu'il soit en état.
Autant dire qu'après cet exercice j'ai une faim de loup, mais mon cuistot est dans le monde des songes et je sais qu'il va broncher si je commande quelque chose.
Je pourrais... cuisiner.
Cette journée n'a ni queue ni tête depuis qu'elle a commencé de toute façon, alors pourquoi pas. Ça fait bien longtemps que je ne me suis pas essayé à la cuisine mais j'ai beaucoup regardé les autres faire, notamment Jimin ces derniers mois.
Je me dirige vers le frigo et sort le carton d'œufs, aucune idée de combien je dois en faire par personne alors je décide de tous les sortir.
Où est la poêle ?
Je suis perdu dans ma propre cuisine, c'est assez cocasse. Si je me souviens bien, Jimin casse les œufs dans un bol et les mélanges avant de les verser dans la poêle. Je crois qu'il met d'autres ingrédients mais je n'ai jamais fait attention à ce que ça pouvait bien être. J'étais trop concentré sur d'autres choses... Je me contente de mettre une pincée de sel, mieux vaut ne rien essayer d'extravagant.
J'allume le feu et commence à faire cuire notre omelette géante, on n'aura qu'à la couper en deux. Ce n'est pas un échec total, mais je crois que je n'ai pas tout fait correctement car elle colle affreusement à la poêle. Qui eut cru qu'une recette aussi simple était en réalité si complexe ? Il doit y avoir quelques secrets derrière l'omelette parfaite de Jimin, parce que j'en suis bien loin.
L'odeur de la nourriture semble sortir ce dernier de son sommeil, ou bien est-ce la légère odeur de cramé ? C'est juste un peu grillé, rien de bien grave.
Je vois sa petite tête décoiffée dépasser du bar alors qu'il se relève sur le canapé, baillant et s'étirant. Il semble paniquer en voyant le coucher de soleil dehors.
- Oh merde, il est quelle heure ?
Je réponds depuis la cuisine :
- Tu auras tout le temps de stresser cette semaine, profites de ton dimanche.
- C'est bien vrai... Euh, tu fais quoi là ? réalise Jimin.
Il est évident que je cuisine, mais je suppose qu'il y a des choses trop étranges pour être acceptées aussi rapidement. Je sors une assiette et dépose mon omelette dedans, non sans me débattre avec. On ne m'avait jamais dit qu'il fallait battre les œufs avec la spatule aussi. Jimin observe mon omelette fumante tomber d'un coup dans l'assiette avec un bruit sourd.
- L'omelette extra-moelleuse du chef, j'annonce.
Jimin observe l'amas d'œufs sans forme et sa croûte d'un air dubitatif.
- Moelleuse ?
- Elle est moelleuse dedans, je lui assure avec toute ma confiance habituelle.
Jimin s'assoit derrière le bar avec un petit sourire qu'il essaye de combattre. Il a l'air de comprendre l'intention derrière mon geste et c'est tout ce qui compte. Je découpe l'omelette en deux avec un couteau, mais le bruit est loin de faire penser à "moelleux", on dirait que je découpe du pain. Pourtant Jimin ne dit rien, il ne rigole même pas en prenant sa part.
- Merci pour le repas, dit-il avant de prendre une bouchée.
J'observe son visage pour voir sa réaction mais son expression ne trahit rien, alors je prends une bouchée à mon tour... et me retiens de la recracher immédiatement. J'ai vraiment cuisiné une espèce de pain aux œufs, avec un petit goût de charbon assaisonné de sel. Je regarde Jimin qui continue de manger sa part, l'air de rien.
- Ne te force pas.
- Ce n'est pas si mal...
- C'est infâme.
Jimin ricane et pose sa fourchette :
- La première fois que j'ai fait une omelette, c'était bien pire. Jin te le dira... Au moins, il n'y a pas de coquilles dans la tienne ! m'encourage-t-il.
- Je pense quand même que ce serait mieux que je ne fasse pas la cuisine à l'avenir...
Jimin observe le bazar que j'ai réussi à mettre dans la cuisine en seulement quelques minutes et acquiesce.
- Peut-être oui. Merci d'avoir essayé quand même ! Je vais nous en faire une autre, dit-il avec entrain.
- Il n'y a plus d'œufs, j'ai tout utilisé.
- Les quinze ?! s'exclame-t-il.
Je hoche la tête tandis qu'il secoue la sienne, incrédule. Il se garde de commentaires pourtant, Jimin sait qu'on a toujours cuisiné pour moi quand j'étais jeune. Il le voit bien quand on va au supermarché, je n'ai aucune connaissance des ingrédients. J'aurais pu essayer de m'y mettre une fois mon indépendance acquise dans cet appartement, mais j'ai choisi la facilité comme beaucoup de gens riches. Je n'ai jamais compris l'attrait de la cuisine, en fait c'est la première fois que j'avais envie de cuisiner un truc pour quelqu'un.
Notre échange est étrangement naturel, j'ai l'impression d'habiter avec lui depuis des années et en même temps de ne l'avoir rencontré qu'hier. Je profite de cette accalmie dans la météo de notre relation, aussi agréable qu'une brise légère en plein soleil d'été. J'aimerais que les choses aillent toujours aussi bien entre nous, je ferais ce qu'il faut pour.
Je m'attendais à ce que Jimin soit un peu timide après ce que nous avons fait, mais c'est possible que pour une fois nous soyons sur la même longueur d'ondes, à profiter simplement que les choses fonctionnent sans accrocs.
- ça te va du poulet fris ? J'ai de quoi faire de la sauce pimentée, dit-il avec sa tête enfouie dans le frigo.
- Tout ce que tu fais me va.
Je vois ses oreilles rougir au compliment alors qu'il sort les ingrédients.
- Hah, si je rate mes partiels je pourrais toujours me reconvertir en chef alors, rigole-t-il.
- Tu ne les rateras pas, mais dans l'éventualité, je t'engagerais.
Je suis étonné qu'il ne soit pas surpris par mon compliment direct, ce qui doit se voir à mon expression car Jimin arbore un sourire mutin.
- J'ai toujours su que tu croyais en moi, je t'ai entendu me complimenter chez Jin, héhé.
- Hum, pas étonnant qu'il y ait eu du relâchement, je le taquine.
- N'importe quoi ! Si mon prof ne me sautait pas dessus aussi... J'avancerais plus vite.
- Oh ? Je n'ai pas entendu de plaintes. Plutôt des gémissements, dis-je avec un sourire que Jimin qualifierait d'arrogant.
- C-c'était pas trop mal oui... avoue-t-il.
Son visage trahit des mots bien différents pourtant, mais peu importe je n'ai pas besoin de compliments. J'ai entendu tout ce que j'avais besoin d'entendre tout à l'heure. Néanmoins je le vois faire la grimace en se baissant pour ouvrir un placard, je sais qu'une première fois peut être douloureuse, même si j'ai fait preuve de toute la retenu dont je suis capable.
- Tu as mal quelque part ? je demande.
- N-non, j'suis pas en sucre... Juste un peu courbaturé, dit-il en haussant les épaules.
- J'ai de la pommade si tu veux, j'insiste.
- ça va je te dis ! C'est j-juste mes r-reins...
Je n'arrive pas à me décider sur quelle expression de Jimin je préfère, quand il est gêné comme maintenant ? En colère ? Ou tout souriant ? Je vais être obligé de mettre les trois ex æquo pour l'instant en attendant de les départager.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top