Incurable lignée
J'étais là dans cette chambre blanche, attendant qu'ils arrivent. J'étais très fatiguée par ce qu'il venait de se passer... Sans doute trop. Mais rien de grave. J'en profitais pour attacher mes cheveux d'or quand la porte s'ouvrit.
- Cynthia ! s'écria Dylan.
Je lui souris faiblement.
- Je dois te « présenter » quelqu'un.
Je n'attendais que ça depuis un moment déjà. Il se retourna et s'empara du « quelqu'un ».
- Voici Katia, déclara-t-il en me montrant mon bébé.
- Elle est magnifique !
- Oui. Regarde elle a tes yeux.
J'observai ses yeux couleur azur. Dylan me donna notre enfant qui devait être affamé pour s'être jetée sur moi de la sorte.
- Monsieur et Madame Trade ? demanda un infirmier.
- Oui ? répondis-je en même temps que mon mari.
- Je dois vous annoncer que votre fille est assez faible. Elle va bien mais c'est étrange elle n'est pas en forme comme l'est un nouveau-né dès sa naissance... C'est vraiment très étrange... Pourtant elle ne semble pas avoir de maladie... Cela pourrait même être en lien avec la fatigue de Madame lors de son accouchement. Je vous préviens donc qu'il serait préférable d'avoir un suivi de la santé de votre fille extrêmement rigoureux.
- D'accord, répondis-je.
- Ce sera tout ? demanda mon cher et tendre.
L'infirmier opina du chef et sorti en fermant la porte avec le plus grand soin.
Presque trois ans avaient passé depuis sa naissance et nous vivions très heureux tous les trois. Cette petite mettait du Soleil dans nos cœurs, dans nos vies. Seulement là le Soleil s'éteignait. Nous étions à l'hôpital. Elle était sous soins intensifs... A son âge ! Elle était si petite, si fragile... Je ne comprenais pas ce qu'il se passait je...
- Cynthia, chuchota mon époux m'incitant à me relever.
Je m'exécutais et vis le médecin arriver.
- Monsieur et Madame Trade... L'état de votre fille semble s'être stabilisé. Cependant...
- Quoi ? Cependant quoi ? hurlais-je en portant ma main gauche à ma poitrine.
Denis me prit ma main libre m'intimant à me taire.
- Cependant nous ne savons pas si cela sera durable. Si elle ne risque pas de retomber dans cet état d'ici un mois. Il y a de fortes chances qu'elle soit à nouveau en danger. Cette... « chose » semble être en elle.
- Comment ça cette chose ? demanda mon mari.
- Il semblerait que votre fille soit atteinte d'une maladie depuis sa naissance. Mais nous ne la connaissons que trop peu pour pouvoir l'affirmer. Cette maladie, si s'en est une, est un cas extrêmement rare. Et jamais vu sur les enfants de bas âge.
Je ne voulais pas en entendre d'avantage.
- Monsieur, je vous en prie, pouvons-nous aller voir notre fille ?
- Oui bien sur madame.
Je ne pris pas la peine de le remercier puisque Dylan allait le faire pour moi et partis en direction de la chambre de Katia.
- Maman ! s'exclama-t-elle de sa petite voix dès que j'entrouvris la porte.
- Oui ma puce maman est là, déclarais-je en m'approchant de son lit pour l'enlacer.
- Maman ? demanda-t-elle desserrant notre étreinte et plongeant son regard dans le mien.
- Oui ma chérie ?
- Est-ce que tu es triste... Car je vais mourir ?
- Hein ? Ne dis pas de bêtises ma chérie tu...
- Tu sais, je veux pas que tu sois triste.
Je la pris dans mes bras. Elle cala sa tête extrêmement froide dans mon coup.
Aujourd'hui c'était tout de noir vêtus que nous sommes allés voir Katia.
Aujourd'hui c'était le jour de ses trois ans... Mais également celui de son décès.
Elle était si petite, si fragile, si belle, si... morte ! Ce mot résonnait en moi. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Elle était trop petite pour mourir... Je ne voulais pas qu'elle nous quitte. Mais c'était trop tard... Elle n'était plus de ce monde.
Je m'approchais lentement de... du... enfin de la boîte dans laquelle elle se trouvait. Elle était magnifique.
- Joyeux anniversaire ma petite chérie, murmurais-je en m'agenouillant devant son cercueil. Je t'aime ma belle même... même si nous... nous..., je n'arrivais pas à lui faire part de la fin de ma pensée, je n'étais pas honnête envers elle, la tristesse l'emportait et les larmes m'empêchaient de finir ce que je devais lui dire.
Mon mari arriva par derrière. Il saisit ma main droite dans la sienne et me tira contre son torse, me permettant ainsi de caler ma tête sur son épaule. Je fondis en larme sur son costume.
Lorsque la cérémonie fut finie, je ne voulais plus voir personne. J'avais besoin d'être seule. Dylan ne m'en voulut pas et recueillit pour nous les condoléances.
Moi j'étais dans notre chambre écumant les mouchoirs d'un nombre incalculable de paquets. Soudain mon téléphone sonna. Je ne me donnais même pas la peine de le regarder et l'ai laissé sonner. Ce n'est qu'au bout du troisième appel que je décrochais, sans doute pour mettre fin à la sonnerie de mon cellulaire.
- Allô ? demandais-je d'une voix tremblante.
- Oui, bonjour madame Trade ? Ici le docteur Guillard... En charge de votre défunte fille.
Ces mots résonnèrent en moi me mettant les larmes aux yeux.
- Je suis désolé et vous prie d'accepter mes plus sincères condoléances.
- Merci, murmurais-je inaudible.
- Je tenais à vous informer que nous en connaissons légèrement plus sur le mal qui a atteint votre fille. Il semblerait, mais nous n'en sommes pas sur, que ce soit une maladie héréditaire... Et nous pensons, mais une fois de plus le doute subsiste, qu'elle soit incompatible avec le chromosome masculin...
«En d'autres termes... J'ai tué ma fille à sa naissance !» Je ne pus retenir un cris et une nouvelle coulée de larmes à cette pensée.
M.Guillard ne reprit que des que j'eus finit:
- Cependant, nous ne connaissons la source, ce qui est à l'origine de cette maladie... Nous sommes désolé de vous demander cela dans de pareilles circonstances mais nous aurions besoin de vous faire passer des tests pour en apprendre plus. Vous n'êtes évidemment pas obligée d'accepter et encore moins dans l'immédiat mais... Pensez-y...
Plus il parlait plus je me sentais mal. Je tremblais, j'avais envie de hurler, de pleurer, de me frapper, de jeter mon téléphone à l'autre bout de la pièce, et de pleurer encore et encore.
- D'accord..., lâchais-je tremblante. Au... revoir.
- Au revoir. Encore désolé.
Je m'allongeais sur mon lit, ma tête enfouie dans un coussin. Les larmes ruisselaient entre mon visage et la taie d'oreiller.
Je faillit m'endormir lorsque quelque chose qui aurait du me frapper me revint à l'esprit...
"Une maladie héréditaire" j'avais de suite pensé à moi. Mais peut-être que je n'y étais pas pour quelque chose... Enfin pas trop...
Je me saisi de mon téléphone.
- Allô papa ? demandai-je après qu'il ai répondu.
- Oui ?
- C'est Cynthia... Tu... Tu es encore à la maison ?
- Non je suis parti il y a de ça une dizaine de minutes... Mais je peux revenir si tu veux.
- Non c'est pas la peine. Je... J'aurais une question à... te poser..., déclarais-je hésitante.
Je me sentais horrible de lui demander ça.
- Tu sais, quand je n'avais que trois ans... sais-tu de quoi elle est morte ?
- T'as... mère ? me demanda-t-il surement surpris ou triste.
- Oui...
J'étais vraiment affreuse de lui demander de se souvenir de cette partie de sa vie.
- Les médecins parlaient d'une sorte d'infection... Ou quelque chose comme ça... Mais c'était la première fois qu'ils avaient vu ça. Ils pensaient qu'elle devait s'être propagée depuis environ quatre voir cinq ans...
Ainsi ma mère aurait attrapé cette «chose» aux alentours de ma naissance et en serait décédée quelques années après ? Mais alors... et moi...?
Je suis sortie de la chambre et suis allée voir Dylan. Je le trouvais affalé sur le canapé. Je me suis placée devant lui et il a relevé la tête en me voyant.
- Chéri, un médecin a appelé... Je pense qu'il va falloir que j'aille faire certains tests pour... Pour en apprendre plus sur... Sur cette «chose».
En réalité cela m'effrayait. Mais je voulais à tout prix savoir comment j'avais pu assassiner ma fille !
- Et...
- Oui ? me demanda Dylan en voyant que je ne finissais pas ma phrase.
- Il...
Pourquoi n'arrivais-je donc pas à lui dire qu'il était probable que cette chose me tue ? Que j'avais surement tuée notre fille ? Que c'était ma faute ? Pourquoi ces mots ne voulaient-ils pas sortir ?
- Non... Rien...
Il se leva et m'enlaça. Je ne pus m'empêcher de verser quelques larmes. Pour me consoler Dylan passa sa main sur mes cheveux.
Le lendemain je me rendis à l'hôpital, seule, ce qui surpris fortement le médecin.
- Je... Je ne lui ai pas encore dis, confessais-je.
- Oh ! Il faudrait que vous le mettiez au courant le plus tôt possible...
- Je sais ! m'écriais-je. Je sais, répétais-je plus calmement.
- Bon... Veuillez me suivre je vous prie.
Je lui emboîtais le pas. Il m'emmena dans une salle plutôt vide. Il me fit quelques tests banals tels que des prises de sang, la prise de ma tension, la mesure de mon rythme cardiaque... Il prit un échantillon de ma salive... Bref des trucs bateau.
Il me remercia et m'invita à sortir en me donnant deux petits récipients en verre.
- Allez là, au fond à gauche puis revenez ici.
- Oui... Avec plaisir...
Je suis entrée dans le lieu d'aisance.
- Tenez ! m'exclamais-je après avoir rempli les deux petits bocaux aux toilettes.
- Merci, rétorqua-t-il gêné.
- De rien, répondis-je en retenant un petit rictus.
Il m'invita à m'assoir et me posa quelques questions telles que ce que j'avais mangé dernièrement, combien de temps j'avais dormi...
Après cet interrogatoire il m'intima de le suivre. Nous avons marché jusqu'à l'entrée de l'hôpital.
- Au revoir et merci, déclara-t-il en me tendant sa main.
- Au revoir... Dîtes docteur, quand pensez-vous avoir les résultats ?
- D'ici deux semaines si nous sommes efficaces... Peut-être un peu plus. Mais dans moins d'un mois c'est sûr. Mais ne vous inquiétez pas, nous vous recontacterons rapidement.
- D'accord... Merci...
«Donc je vais devoir attendre si longtemps pour connaitre la vérité...? Et si d'ici là je... Je n'étais plus là ?» à cette pensée j'eus les larmes aux yeux mais je me retins de pleurer.
Je sortis de l'hôpital un peu perdu entre la tristesse et l'incompréhension.
Arrivée à la maison Dylan me sauta au cou. J'allais devoir avoir une discussion avec lui... Un très longue et importante discussion... Ce qui ne m'enchantait pas du tout !
Je l'attrapais par la main et nous conduisis jusqu'au sofa.
- Dylan, dis-je en m'éclaircissant la voix.
Il me regarda avec un regard qui signifiait qu'il m'écouterait jusqu'au bout sans m'interrompre.
- Il est fort probable qu'elle soit morte suite à une maladie que je lui aurais transmise -plus je parlais plus ma voix montait dans les aigus, j'essayais néanmoins de ne pas pleurer- qui elle-même serait sans doute à l'origine de la mort de ma mère... Et je... J'ai peur ! Je me sens coupable et j'ai atrocement peur ! Peur de mourir. Peur de... de..., je ne pouvais finir ma phrase, les larmes dévalait ma peau à une vitesse hallucinante.
Dylan me serra contre lui il caressa mes cheveux en me murmurant des mots pour me faire déculpabiliser. Ce qui fit très bien effet puisque je m'assoupis presque aussitôt.
Cela faisait déjà plus de trois semaines que mes tests avaient été passés. Chaque jours j'appréhendais de connaitre les résultats mais ils ne venaient jamais.
Un soir lorsque Dylan rentra il me demanda de quoi j'avais envie, à la vue de ma mine attristée.
- De toi.
Ses mots m'échappèrent. Mais j'avais tellement besoin de lui, dans tous les sens du terme.
Il esquissa un léger sourire puis, avant même qu'il n'émette le moindre son, mes lèvres se posèrent sur les siennes. Ma langue brisa aisément la barrière de ses lèvres pour caresser la sienne. Tous nos mouvements étaient coordonnés par le désir qui nous emparait.
La semaine suivante je compris que j'étais à nouveau enceinte. Cette nouvelle me fit d'abord me sentir bien puis je sombrais dans une forte remise en question. Et si je tuais de nouveau notre enfant ? Si cette saleté de maladie me détruisait à nouveau dans quelques années ?
Plus de trois mois après cette nouvelle le docteur ne m'avait toujours pas recontactée. Je commençais à angoisser de plus en plus. Je décidais donc de me rendre à l'hôpital où mon petit ventre ne passa pas inaperçu.
Je m'installai sur une chaise. Dès que je vis le docteur Guillard je me suis levée. Il s'apprêtai à faire entrer une patiente dans son cabinet mais me fis passer prioritaire.
- Bonjour madame Trade, déclara-t-il en fermant la porte.
- Bonjour ? Vous osez me dire ça comme si de rien n'était ? Vous vous imaginez un peu dans quelle angoisse je suis chaque minute ? J'attends depuis quatre mois que l'on me recontacte "rapidement" ! Vous vous imaginez un peu ?! Vous pensez que c'est facile à vivre de savoir qu'on est une meurtrière ? Que chaque seconde votre vie peut s'achever ? Que vous avez en vous une maladie qui vous consume chaque instant !
Je respirais un instant à court d'arguments.
- Je m'excuse que vous n'ayez pas été informée mais nous avons fait de grandes découvertes... Je ne comprends pas comment est-ce possible que vous n'ayez pas été prévenue mais enfin.
- Que savez-vous ? demandais-je calmée.
- Avant toute chose vous devez me dire si oui ou non votre mère était malade avant son décès.
- Oui...
- Dans ce cas nos suspicions se confirment... Votre mère a été en contacte avec un microbe qui n'est ni un virus ni une bactérie. Ce microbe semble être assez puissant pour proliférer de lui-même dans le corps hôte. Il semblerait qu'il est pénétré votre système génétique...
- Ceci est impossible ! m'exclamais-je en lui coupant ouvertement la parole.
- Nous le pensions également mais il s'avère que c'est probablement le cas. Il s'est placé dans le chromosome féminin de votre mère et a donc contaminé l'ovule qui vous a donné naissance. Votre autre chromosome X est récessif et subit celui donné par votre mère. Nous avons fait faire des expériences et le chromosome Y lui est immunisé à ce mal. Ce mal semble d'ailleurs rendre le malade plus faible et faire fatiguer plus rapidement le malade. La question que nous nous posons maintenant est comment votre mère a pu attraper ceci... Et surtout, existe-t-il d'autres...
Je ne l'écoutais plus. Je regardais le mur puis le sol à la recherche d'un quelconque soutient. Mais hormis des petits carreaux je ne trouvais rien.
- C'est donc vrai ?
- De quoi ? me demanda-t-il surpris, sans doute de voir que je ne prêtais plus aucune attention à ce qu'il pouvait raconter.
- Que j'ai tué ma fille ! m'écriais-je en m'effondrant.
Il essaya de me sortir cette idée de la tête par de multiples arguments mais rien n'y fit. Je revoyais le visage souriant de ma petite Katia les yeux brillants. A cette image les miens se remplirent de larmes salées.
Le docteur m'aida à me lever et me raccompagna en salle d'attente. Il fit entrer la patiente qu'il avait refusé tout à l'heure en me laissant seule, cogiter, sur une chaise. Je tombai de sommeil, et m'éveillai dans ma chambre. Dylan me tenait contre lui comme pour me protéger de tout danger.
Plus les jours passaient plus j'angoissais. Tellement que mes contractions devenaient très fréquente... Voire dangereuses d'après Dylan. Si bien qu'il décida, un beau jour, de m'abandonner dans une chambre d'hôpital. Les médecins, tout comme moi, trouvaient cela absurde puisque je venais d'entamer mon septième mois de grossesse. Mais je devais écouter Dylan puisque je ne pouvais plus conduire. Il passait me voir plusieurs fois par jour. Après avoir passé deux semaines à l'hôpital, le moment tant... Attendu ? Redouté ? Arriva.
Cet accouchement fut beaucoup plus délicat que celui de Katia. J'avais beau faire tout les efforts du monde mon bébé refusait de pointer le bout de son nez. Cette torture dura deux longs jours. J'ai souffert et puisé dans mes ressources pour faire sortir mon bébé par voie basse et lorsque ce fut le cas on me l'éloigna. On l'emporta dans une salle adjacente. En m'empêcha de voir sa frimousse !
J'étais éreintée, j'avais sué sang et eau pour que m'arrache mon enfant ?
Si j'en avais eu la force je me serais levée mais j'étais clouée au lit à cause d'une fatigue très violente. Si violente que je ne voyais plus très bien... J'étais aveuglée !
Je poussais un hurlement et une main me frôla.
- Calme-toi Cynthia, je voulu m'emparer de sa main mais mes doigts refusaient d'obéir.
- Je... bé..., je ne trouvai plus la force de parler comme si mon corps tout entier avait décidé de m'abandonner.
- C'est un joli petit prématuré que tu nous as fait...
«Un prématuré ? Alors c'est un garçon ! Il est sauf et ne risque rien. J'en suis ravie.»
- Tu pourras voir le petit Tristan demain soir...
Je ne répondis pas. Mon corps refusait délibérément de m'obéir.
- Cynthia ? demanda Dylan affolé.
Je ne répondis plus... Jamais.
~•~•~•~•~
NdA:
Bonjour ou bonsoir à toi qui lis ses mots.
Je tiens à tous vous remercier de lire mes écrits ^.^ ça m'a fait énormément plaisir lorsque j'ai vu que j'avais plus de 100 vues pour ce recueil ! Je vous aime tous ♥️
J'espère que cette histoire vous aura plus 😘♥️ et si vous voulez laisser un petit commentaire n'hésitez pas ^.^
Et est-ce que vous êtes plus pour ou contre les NdA ? Car je sais pas si c'est bien ou pas 😗
Bisous à tous ♥️
Et merci ♥️♥️♥️
~Nevrina~
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