Le bon
Cela fait un peu plus d'un an que nous sommes ensemble. Deux que je te connais, et depuis notre première rencontre. Depuis ce jour où j'ai posé les yeux sur ta grande silhouette souriante. Tu paraissais si chaleureux et doux. Entourée de mes amis, je n'ai pas prêtée plus attention à mon environnement et me suis concentrée sur la présentation de cette année, me lamentant sur le reste de mes amis partis dans d'autres filières, et commentant déjà l'emploi du temps et les professeurs avec ceux m'accompagnants. J'avoue qu'au tout début je ne te prêta pas grande attention, une nouvelle année décisive venait de commencer et l'état de ma mère déjà gravement malade, ne faisait que s'aggraver. Mais au fil du temps, je te remarqua de plus en plus. Bien que cela ne resta que de légers coups d'œils pendant les pauses, j'ai pris l'habitude de te chercher inconsciemment des yeux, à porter attention à ce qu'il se disait sur toi. Et à ressentir une satisfaction et une douce chaleur quand tu m'adressait la parole, simplement quand tu rigolais aux blagues de ma bande et que ton regard croisait le mien l'espace d'un instant.
Tu avais tes petites habitudes que je remarquais aussi. Tu venais toujours avec ce même garçon et traînait avec lui et les mêmes quatre autres. Bien que tu avais ta bande aussi, tu t'entendais avec tout le monde et pouvais rigoler avec le plus solitaire comme le plus populaire, de plus tu avais parfois des notes qui crevait le plafond sans rien faire et prenais les notes moyennes avec un sourire à peine contrit. Je te voyais souvent sourire et ça avait le don de faire monter mon moral parfois bas. Et il y a eu les regards. J'étais à ce moment très très souvent assise à côté d'une de mes amis durant le cours, une jolie moutonne au caractère sarcastique mais mignon. Et toi tu ne quittais pas les côtés de ton jumeau maléfique. Alors quand vous avez commencés à regarder souvent dans notre direction, on a pensé que toi ou ton jumeau pouvait présenté un intérêt envers moutonne, après tout, elle aussi s'entends avec la majeure partie de la classe, elle est très jolie et plus sociable que moi. J'ai beau avoir fait pas mal de progrès, je reste toujours un peu froide et méfiante envers les personnes que je ne connais pas.
De plus, tu commençais à parler de plus à notre bande, mais principalement à moutonne, presque qu'exclusivement à elle d'ailleurs. Tandis que ton jumeau maléfique lui, ne nous regardait même pas pendant les pauses, hormis pour venir te demander quelque chose. J'ai donc tout naturellement conclu que tu étais intéressé par moutonne, et bien que j'avais mis être parenthèses ma vie "amoureuse" étant plus préoccupée par l'état de santé de ma mère, je ne pu m'empêcher d'avoir un léger pincement au cœur en te voyant si proche d'elle. Je ne voulais en aucun cas nuire à le bonheur de moutonne ou le tien et comme vous vous entendiez très bien j'ai essayé de prendre mes distances avec ces émotions que tu me faisais ressentir. Il y a aussi eu la partie de loup garou. Jouée sur le téléphone de moutonne pendant une pause déjeuner, ta bande et la mienne. On a bien du passer une heure à jouer à ce jeu, et durant les six parties, tu n'as pas arrêté de voter pour moi durant l'élimination des joueurs et je finissais souvent par mourir la première, au bout de la cinquième fois d'affilée, bien que je faisais mine de le prendre à la rigolade, j'étais tout de même un peu vexée. J'avais l'impression que tu ne voulais simplement pas jouer avec moi.
Ensuite les vacances scolaires, les vacances d'hiver. L'état de santé de ma mère s'est bien aggravé et elle a du être hospitalisée. Avec ma sœur, nous sommes venues tous les jours lui rendre visite à l'hôpital près du lycée où elle avait été suivie. J'ai vécu cette période dans une brume de tristesse et de stress. Le retour en cours a été compliqué et je me suis souvent absenté pour la veiller. Après plusieurs jours d'absences, alors que je revenais en cours, à peine arrivée devant la salle de classe, peu avant 8h, je reçu un coup de fil de ma sœur. L'hôpital avait appelé, hémorragie, venir au plus vite. J'ai donc passé la journée là bas, à enchaîner les coups de fils pour que les personnes qui le pouvaient viennent lui rendre visite ce jour. Après une journée épuisante émotionnellement, nous sommes finalement rentrés, ma sœur, une amie proche, notre cousin et moi. Après une tempête qui avait frappée sa chambre dans la journée, un apaisant coucher de soleil nous accueillis cher nous. Le lendemain la nouvelle était tombée, à 7h40 ce jeudi matin, elle était partie... Je me souviens avoir pleuré longtemps avec ma sœur, appeler de nouveau les personnes importantes pour leur dire, puis enfin appeler mes amis afin de leur expliquer mon départ précipité et leur annoncer mon absence prochaine. Je retourna cependant rapidement en cours, faisant bonne figure pour le tribunal et ma garde que me sœur essayait d'obtenir.
Bien que ceci ne te concerne en rien, cet événement a pendant un moment, mis en pause mon intérêt à ton égard, je ne remarquais plus rien ni personne d'ailleurs. Je m'enfonçais dans une spirale de détresse et de malheur. Les vacances suivantes firent place à mon premier travail, dans le même endroit et au même poste que ma mère. Mais aussi à mon anniversaire, et à un bien étrange message de ta part deux jours avant celui-ci. Le lundi matin, alors que j'ouvrais mes messages Facebook, j'en vis un bien singulier, qui datait de la veille au soir. Un simple mais néanmoins étonnant "on sort ensemble ?" de la part d'une voiture bleue dont tu avais fait ta photo de profil. Ton existence et mon intérêt pour toi rejaillir dans mon esprit, maiiiiiiis, mes suppositions concernant le tien pour moutonne également. Je pris donc ton message comme je prenais tout ce que je ne comprenais pas, à la rigolade. Tu me donna une réponse évasive et je me dépêcha de changer de sujet grâce à une blague. Mais tu finis par faire revenir la conversation là dessus, et m'affirmer que ta proposition était sérieuse. Confuse, je réserva ma réponse et partie en parler à tout mon groupe, demandant conseil et étonnant mes amis de ton intérêt apparemment sincère me concernant.
Le lendemain, après y avoir réfléchi longuement, je pris mon courage à deux mains afin d'aller te redemander si tu étais sérieux, et enfin te baragouiner une réponse pas vraiment claire. J'avais très envie de sortir avec toi mais on ne se connaissait pas tant que ça et la mort récente de ma mère m'avait beaucoup fragilisé donc je n'étais absolument pas prête. Tu as bien évidemment compris et m'a laissé le temps qu'il me fallait. Nous nous sommes vu un petit peu, un déjeuner par ci, un balade au parc après les cours par là. Ces moments me firent beaucoup de bien, l'équivalent d'une bouffée d'air pure dans cette brume opaque de tristesse. Et bientôt ce fut la fin des cours, le début des épreuves anticipées, et ensuite la reprise de mon job. Et un soir, tu m'envoya un texto, tu avais besoin de parler, de voir quelqu'un et immédiatement je t'ai donné rendez vous à la gare proche de chez toi. Nous nous sommes assis sur les bords de la rivière passant à côté de la gare et, les larmes aux yeux, m'annonça la terrible nouvelle qui t'avais tant perturbé. J'ai compris ta détresse, toi qui de plus avait déjà vécu cette situation et qui te retrouvais démuni face à une décision qui te faisait souffrir et où tu te sentais impuissant. On a pleuré pendant des une bonne heure et demi je dirais; je t'aidais en te réconfortant, et en comprenant, tandis que tu m'aidais en trouvant un sens à ma présence à tes côtés. Nous avons arrangés nos horaires afin de se voir presque tous les jours, quand je finissais le travail, se baladant sur les bords de la rivière.
Tu me fis découvrir le coin, et je te changeais les idées en t'assommant de détails inutiles sur ma vie, sur le travail et les collèges. On se trouva un banc attitré, et passèrent énormément de temps dessus, simplement l'un avec l'autre. A la fin de mon contrat, début août, on a pu se voir plus encore, passant des après midi entiers à parler, se balader ou simplement somnoler sur le banc, l'un avec l'autre. On était déjà ensemble sans l'avoir vraiment clarifié. Cette époque fut l'une des plus heureuse de ma vie. Pouvoir te voir chaque jour, des heures durant, sera toujours l'une des meilleures choses qu'il me soit jamais arrivé. Un autre événement marquant fut une soirée que j'avais organisée avec mes amis hors du lycée, et à laquelle je t'avais invité. Malgré ta timidité au début, tu t'es plutôt bien intégré et j'espère que tu as passé une agréable soirée. Quand il commença à se faire tard, tu as du rentrer et j'ai proposé de te raccompagner à l'arrêt de bus en bas de chez moi. Un bisou sur la joue pour au revoir, et la seconde suivante tu avais tes lèvres sur les miennes et j'étais stupéfiée. Surprise, je continua quand même, et on finit par s'embrasser timidement le temps restant avant l'arrivée de ton bus. Le premier bisou de notre aventure ensemble.
Aujourd'hui nous avons vécu beaucoup de choses, de nombreux excellents moments et quelque uns plus désagréables. Cela va faire près d'un an et demi que nous sommes ensemble, plus de deux que tu es rentré dans ma vie, et je n'ai pas l'intention de te lâcher. Une amie m'a récemment demandé comment je savais que je t'aimais, que tu étais le bon. Je lui ai répondu qu'elle se prenait beaucoup trop la tête. Quand je suis avec toi, tout mon stress et ma tristesse me quitte. Je suis ce qu'on appelle une stressée de la vie, j'ai toujours la boule au ventre, des doutes et des angoisses sur tout. Mais quand tu es près de moi, j'ai l'impression d'être dans une bulle de confort, que rien ne peut m'arriver. Tu as souvent blagué sur le fait que j'étais fréquemment fatiguée et que je somnolait beaucoup durant notre temps ensemble, la raison est simple. Tu m'apportes confort et apaisement, moi qui suis toujours sur les nerfs, je peux me détendre complètement dans tes bras, entourée par ta chaleur et ton odeur rassurante. Alors oui, le premier réflexe de mon corps, est de me plonger en léthargie pour en profiter un maximum. Bien sûr, mes angoisses, mes peurs et mes doutes sont toujours là. Mais ta présence, même uniquement dans mes pensées, me permet de relativiser, de prendre du recul, et de me rassurer. Ta présence dans ma vie est comme une feu de bois dans une grotte sombre. Tu illumines et réchauffes ma vie, j'ai arrêté de survivre pour commencer à vivre. Certes ta présence à créer de nouveaux besoin et de nouveaux doutes, mais jamais je ne changerais quoi que ce soit car tu es comme un miracle dans la nuit. Une merveilleuse lueur de vie, et de bonheur. A tes côtés je me sens forte, créative, aimée et surtout heureuse. C'est aussi simple que ça.
Tu es le bon, je le sais.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top