Chapitre trois

«Alors Harry, qu'est-ce qui amène un gars de 23 ans à vivre comme tu le fais?»


Louis venait à peine de prononcer ces mots qu'il sentait une vague de regrets s'écraser contre lui. Il avait eu l'impression de marcher sur des oeufs au moment de lancer la conversation avec son invité, et il était convaicu qu'il venait de la ruiner avec cette question peut-être un peu trop intrusive. 


«-Hum..., commença Harry, qui, comme le craignait Louis, était visiblement mal à l'aise.


-Laisse faire, je comprends que tu as tes raisons, et je comprends que ça ne me concerne pas-


-Arrête de stresser, c'est stressant.


-Désolé.


-Ne t'excuses pas par pitié.


-Oui, déso-. J'arrête, rit Louis en réalisant ce qu'il allait dire.


-Merci. Je... Je vais aller me coucher.


-Bonne nuit Harry.


-Bonne nuit Louis. »


Sans plus de cérémonie, le plus jeune alla s'étendre dans le lit de son hôte, un peu contre son gré, mais après tout, Louis avait quand même un peu raison, et bien qu'il ne l'avouerait jamais à voix haute dormir sur un vrai matelat lui ferait du bien.


Quand il se réveilla le lendemain matin, il constata que c'était bel et bien le cas. Il se sentait beaucoup plus reposé qu'à l'habitude. Il n'en ferait probablement pas part à Louis, peut-être à cause de son orgueil, mais il le remerciait mentalement d'avoir fait preuve d'autant d'hospitalité. 


Il profita du fait qu'il n'avait pas d'horaire à suivre pour justifier son envie de rester dans le lit encore quelques temps, à ne rien faire d'autre que de fixer le plafond. Ça lui permit d'établir ce qu'il allait faire au courant de la journée: il irait dans la rue avec sa guitare, récolter un peu d'argent pour payer la réparation de sa voiture.


Quand il sorti de la chambre, il se dirigea vers la cuisine, probablement guidé par son estomac qui lui criait qu'il avait faim. Il fut un peu surpris de voir qu'il était visiblement seul dans l'appartement. La solitude ne le troublait pas, loin de là. Il était seul la plupart du temps, mais être seul dans sa voiture et être seul chez un quasi-inconnu, ce n'est pas exactement la même sensation. La dernière était définitivement un arrière-goût étrange et qui avait tendance à le rendre mal à l'aise. Pourtant, il aurait dû s'y attendre: ce n'est pas tout le monde qui vit comme lui, sans obligations. Il était même assez certain que Louis avait un travail stable, où il se rendait à tous les jours ou presque. 


Malgré le sentiment qui l'habitait, Harry fit «comme chez lui» dans le domaine du possible et ouvrit le réfrigérateur pour prendre le jus d'orange, sur lequel était collé une note de la part de son hôte.


«Salut!

Je suis parti travaillé, je devrais revenir aux alentours de 17h30. Sois à l'aise de prendre ce que tu veux, tu es chez toi ici!
À plus tard,
Louis.»


Bon. S'il était à peine capable de concevoir l'idée de rester dans la même ville pour plus de 3 jours, l'idée de rester cloîtrer dans les mêmes 5 pièces pour cette durée le faisait étouffé. Il se dépêcha donc de manger pour par la suite prendre sa guitare et presque courir vers la sortie du bloc appartement. 


Comme il ne pouvait pas utiliser sa voiture pour voyager dans la ville (pour quelques raisons évidentes), il se contenta de marcher sur environ 500 mètres jusqu'à une intersection relativement passante. Il sorti sa guitare et commença à la gratter. 


Plusieurs marcheurs s'arrêtèrent pour l'écouter pendant une poignée de minutes, pour finalement déposer quelques pièces de monnaie dans son étui. L'argent ne s'accumulait pas à une vitesse fulgurante, mais il réussissait à en tirer une assez bonne somme. 


Sans grande surprise, la gente féminine avait tendance à être attirée par le charme qu'il dégageait, et un peu comme lorsqu'il peignait, il ne s'empêchait pas d'en profiter un peu pour augmenter ses gains. Ce n'était pas entièrement honnête, mais il ne croyait pas en abuser non plus. 


Au terme de la journée, il n'avait pas accumulé assez d'argent pour payer l'ensemble de la réparation, mais ce serait accompli d'ici quelques jours sans problème, coire le lendemain si c'était une bonne journée. Il remballa tous ses trucs et retourna «chez lui», où il ne fit que déposer sa guitare avant de ressortir. Il partit alors à la recherche d'une épicerie ou d'un établissement semblable.


Après avoir acheté tout ce dont il aurait besoin pour préparer un repas, il fit le chemin inverse et cette fois-ci, quand il entra dans l'appartement il se rendit dans la cuisine où il commença à chercher casseroles et ustensiles.


Louis, comme à l'habitude, rentra chez lui dès qu'il eut fini sa journée de travail. Mais pour la première fois depuis un certain temps, il fut accueilli par la délicieuse odeur d'un repas fait maison. En fait, c'était probablement la première fois depuis qu'il avait quitté la maison familiale de ses parents il y a à peine quelques mois de cela.


«Harry?, demanda le propriétaire des lieux un peu surpris?


-Oui?, répondit celui-ci en sortant de la cuisine.


-C'est toi qui cuisine?


-Bah oui...


-T'étais vraiment pas obligé, c'est toi l'invité après tout et on aurait pu au moins faire ça ensemble ou quel-


-Ne t'inquiète pas Louis, ça me fait plaisir.


-Oui, mais Har-


-Ça fait des semaines que je n'ai rien mangé d'autre que quelque chose acheté au restaurant alors ça me fait réellement plaisir, insista Harry.


-Si c'est comme ça que tu le vois, alors merci, dit simplement Louis en souriant.


-Tout le plaisir est pour moi.»


Après que Louis se soit résigné simplement remercier Harry, les deux garçons s'installèrent à table pour se délecter de ce que ce dernier avait préparer. Bien qu'il ne doutait pas des talents culinaires d'Harry, il fut tout de même surpris de constater la qualité de ce qu'il était en train manger. C'était vraiment délicieux.


«Oh mon dieu Harry! Y a-t-il quelque chose que tu ne sais pas faire?


-Oui, il y en a plusieurs.


-En tout cas, tu sais cuisiner, il n'y a aucun doute à avoir, s'exclame Louis en extase.


-Merci Louis.


-C'est moi qui te remercie! C'est vraiment bon.»


Harry quant à lui souriait en guise de réponse aux compliments de Louis. Ils finirent leur repas majoritairement dans le silence. Il arrivait que le plus locace des deux posait des questions à l'autre, mais ça n'allait jamais bien plus loin que deux ou trois phrases échangées. Il n'y avait pourtant pas de malaise, Louis surveillait beaucoup plus ses paroles à cause de son erreur du jour précédent. Quand ils eurent fini, ils ramassèrent leur couvert respectif et se rendirent par la suite dans le salon.


«C'est quoi ton travail au fait?, demanda Harry un brin curieux.


-Eum, je travaille dans une librairie à quelques rues d'ici, répondit un Louis un peu prit de court par l'intérêt que dégageait soudainement son invité pour sa vie.


-Tu aimes ça?


-Oui, beaucoup. J'ai toujours aimé lire alors ça me fait plaisir d'être constamment entouré de livres, c'est calme. Et toi, qu'as-tu fait aujourd'hui?


-Je suis aller chanter.


-Tu me montres ce que tu sais faire?


-Je pourrais», accepta Harry en se levant pour aller chercher sa guitare qui était à quelques pas d'où ils étaient assis.


Louis était content qu'il ait accepté d'emblée; ça lui facilitait la tâche. Harry revint quelques secondes plus tard, guitare en mains. Il s'assit au sol et commença à la effleurer les cordes doucement, un peu comme s'il la testait et vérifiait comment elle sonnait.


Après s'être assuré qu'elle était accordé, il mit sa main sur les cordes et regarda Louis avec un point d'interrogation dans le regard. Celui-ci hocha la tête subtilement en signe d'encouragement, et Harry prit le temps d'inspirer avant de commencer à  gratter les cordes. Quelques instants plus tard, ajouta sa voix à la mélodie.


Louis la trouva chaleureuse et enveloppante, et chaque fois que sa voix craquait un peu, chaque fois qu'elle devenait un peu éraillée, à chaque imperfection, il la trouvait un peu plus magnifique. Pourtant, ce qui le conquit réellement c'était comment on avait l'impression qu'Harry exposait ses émotions et s'ouvrait au monde extérieur quand il chantait, et ça c'était sans doute une des choses les plus captivante et envoûtante qu'il avait vu. 


Il joua encore quelques chansons, et Louis se laissa bercer, il appréciait sans trop se poser de questions. À un certain point, les deux garçons commençaient à être réellement fatigués et ils finirent par se souhaiter mutuellement de dormir paisiblement, et allèrent s'installer dans leurs lits respectifs.

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Ayy, ça a pris moins de temps que la dernière fois
Qui est fier? *moiiiii*


À bientôt!


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