Chapitre 3

Camus venait d'annoncer à son fils qu'il n'aurait pas le droit d'aller voir son ami dans trois jours. L'enfant n'avait pas compris au départ, puis il avait fini par supplier son père. Il lui promit qu'il ne se battrait plus jamais, qu'il ferait tous ce qu'on lui demanderait, tous ça avec les yeux humides. Son père avait senti comme un coup de poing en plein cœur. Il ne s'était pas attendu à une telle réaction, d'habitude Hyoga acceptait sans trop broncher.

« S'il te plaît, laisse moi allez voir Shun. Gémit-il.

-Hyoga j'ai pris ma décision et la réponse est non. »

Il le faisait pour lui, et tant pis si Hyoga le boudait pour la journée, il l'accepterait. Son fils comprendrait. Il vit le blond se lever et s'enfermer dans sa chambre. Milo n'avait rien dit, le visage fermé. Il avait observé la scène sans intervenir, il comprenait ce qui poussait son amant à faire ça mais il n'en était pas pour autant d'accord. Isaak alternait son regard entre Camus et l'endroit où avait disparut son frère. Il ne comprenait pas leurs réactions, son père n'avait jamais été aussi sévère et Hyoga jamais aussi émotif.

Les enfants ne partirent pas pour la plage ce jour là. Le blond refusait de quitter sa chambre et son aîné ne voulait pas y aller sans lui. La maison était calme, bien plus que d'habitude. Le repas du midi se fit à trois. Isaak sentait depuis la veille que quelque chose clochait mais aujourd'hui l'atmosphère était lourde. Ses parents ne s'adressaient pas la parole. D'habitude ils échangeaient des regards ou des baisers, voir même quelques caresses...

L'enfant ne réussit même pas à finir son assiette. Il se leva de table et prit un bout de brioche. Milo ne lui fit aucune remarque mais Camus lui lança un regard contrarié. Pour une fois Isaak ne s'excusa pas pour ne pas avoir finit son assiette et partit directement devant la porte close. Il frappa mais ne reçut aucune réponse. Il abaissa tout de même la poignet pour rentrer.

Hyoga était dans un coin de la chambre, une peluche de cygne contre lui. Il ne leva pas le regard embué de larmes vers son frère et resta dans son mutisme. Isaak s'approcha et s'accroupit à sa hauteur. Il n'aimait pas voir son cadet ainsi.

« Tu n'as pas faim ? »

Aucune réponse. C'était la première fois qu'il voyait son frère bouder avec autant de ferveur. Ça ne lui plaisait pas du tout. Il posa le bout de pain sur les genoux de Hyoga et partit chercher un livre dans la bibliothèque. Il s'installa au côté du blond et commença à lire à voix haute l'histoire favorite du plus jeune. Celle d'Athéna et de ses chevaliers. Son petit frère se cala alors contre lui et l'écouta silencieusement. Arrivé à la moitié il s'était déjà endormit. Isaak finit alors pas poser le bouquin sans trop bouger de peur de le réveiller. Il commençait à avoir mal aux jambes mais ne dit rien, habitué à la douleur. Il aperçut alors Milo devant la porte, un verre d'eau à la main qu'il posa sur la petite table de nuit. Il souleva le plus jeune pour le poser sur son lit et libérer ainsi son frère.

« Pourquoi il ne peux pas aller voir Shun ? Chuchota l'enfant. »

Son père soupira. Ce n'était pas vraiment à lui dans parler, mais il savait que ses fils finiraient par demander des explications de plus en plus souvent. Il regarda son aîné et lui promit qu'un jour il lui en parlerait. En milieu d'après midi il repassa voir Hyoga qui s'était installé à son petit bureau et qui avait mangé le pain et but l'eau.

Il rentra dans la chambre pour regarder ce que son fils pouvait bien faire. Celui-ci cacha immédiatement ses dessins quand il s'approcha. Ça lui faisait mal de voir le garçon aussi farouche, lui qui était d'habitude le premier à montrer ce qu'il avait fait ou à en parler. Il s'accroupit à sa hauteur et lui caressa la tête.

« Hey bonhomme, tu veux pas montrer à papa ce que tu dessine ? Dit-il doucement. »

Encore une fois le blond ne parla pas mais secoua la tête pour montrer son désaccord. Milo se sentit touché par le refus de l'enfant. Il avait mal de voir que son fils ne voulait même plus lui parler. Il remarqua alors un bout du dessins qui devait être une tête aux cheveux verts. On aurait put penser à Isaak mais les cheveux étaient bien trop long.

« C'est Shun que tu dessine ? »

Hyoga releva le visage et des larmes se formèrent aux coins de ses yeux. Il s'était vraiment attaché à son nouvel ami, c'était cruel de lui interdire de le revoir.

« Pourquoi je peux pas revoir Shun ? Demanda-t-il en sanglotant. »

Qu'est-ce que Milo pouvait lui répondre ? Il embrassa son fils et s'excusa, alors que lui même n'était pas contre cette rencontre. Il lui promit d'essayer de convaincre Camus même s'il savait d'avance que son compagnon n'écouterait pas. Ce dernier avait pris une décision et ne reviendrait pas dessus, encore moins quand il s'agissait de se confronter à son passé. Peut être que voir son fils dans cette état le ferais changer d'avis.

Milo était tiraillé. Il savait que son mari avait souffert et que ce n'était pas pour rien qu'ils avaient vécu en Sibérie toutes ses années si loin des océans et des mers les plus chaud. S'il n'avait pas eut une opportunité d'emploi en tant que professeur de musique ici ils n'auraient sûrement jamais quitté la Russie et ses grandes étendues froides. D'un autre côté le bonheur de son fils était une chose qu'il avait mit en priorité sur sa liste, en même temps que celle du reste de la famille. Choisir entre le bonheur de deux êtres chère était sûrement la situation la plus horrible dans laquelle il avait put être.

Quand le soir arriva Hyoga viens dîner avec eux sous la demande de Milo mais il n'adressa pas un regard ni un mot à Camus. Même au moment de se coucher il ne vint pas réclamer son câlin habituelle. Malgré les apparences, Camus se sentit touché par se rejet. Il tenta alors de prendre sur lui, de se convaincre que ça lui passerait. Quand il se remit difficilement à l'écriture de son livre après le repas il sentit Milo s'asseoir à ses côté et poser quelque chose sur la table avant de passer un bras sur ses épaules. Il lui embrassa la tempe.

« Je t'aime. Souffla-t-il avant de repartir. »

Mine de rien ce petit geste lui avait fait du bien et ses mots encore plus. Milo n'approuvait toujours pas sa décision mais il faisait avec. Il posa son ordinateur pour contempler son salon. Il y avait plusieurs photo de famille en décoration et des dessins de ses enfants un peu éparpillé. Il s'approcha de la table basse où il y avait un monticule de feuille, si ses enfants avaient un don pour la musique et pour manier les mots, don qu'ils avaient hérité de leurs parents ce n'était pas le cas pour le dessin. Du moins c'était Milo qui avait du leur enseigné car les perspectives et les couleurs aurait fait pleurer plus d'un artiste. Il comprit que c'était des dessins de Hyoga que son compagnon venait d'apporter. Il les regarda avec douleur. Il remarqua tout de suite que la personne qui était dessiné au côté de son fils n'était pas Isaak, les yeux n'étaient pas de la bonne couleur, les cheveux trop long. Il serra un peu les doigts, froissant la feuille. C'était le garçon de la plage dessiné, et le personnage blond à côté devait être Hyoga sans l'ombre d'un doute. Et puis les petit gribouillis autour d'eux devait être des notes de musiques. Qui était cet enfant ?

Camus se leva et se dirigea vers les chambres, entrouvrant celle d'Isaak qui dormait à point fermé, toujours bordé dans son lit. Hyoga était dans le même état, mais il avait déjà le haut du corps découvert. Il s'approcha doucement et remit la couverture correctement. Il se souvint de la naissance de ses enfants comme si c'était hier. Il se souvenait du visage rayonnant de Milo qui devait être le même que le sien à ces instants là. Il aurait aimé qu'aucun d'eux n'hérites de lui, il aurait aimé les voir vivre une vie normale. Mais Mû lui avait affirmé que si, ils n'étaient qu'à moitié humain.

Mi-homme, mi-poisson. C'était ridicule dit comme ça mais c'était ce qu'ils étaient : des sirènes, ou des tritons selon le point de vue. Dans leur monde il n'y avait pas de distinction entre les sexes. En faits il n'y avait pas vraiment de genre, pas vraiment de différence dans leurs attributs. Tout le monde était logé à la même enseigne, il n'y avait aucune différence. Chacun pouvait porter et donner la vie. Il y en avait peut être qui avait des courbes plus en douceur, et d'autre plus carré mais ça ne changerait rien pour les attributs génétiques.

Le pays de Camus se trouvait dans l'océan, entourer d'une barrière de corail, une bulle d'air au milieu de toutes cette eau. C'était l'Atlantide. Contrairement à la croyance populaire du monde des humains, les sirènes, ou plutôt les Atlantes, n'étaient pas constamment avec leurs attributs de poisson et ne mangeaient pas d'humains. Par contre leurs voix étaient plus mélodieuse, et les humains étaient plus vite charmé par eux. Il vivait de la même manière que les humains dans leur bulle. Ils mangeaient du poisson, cultivaient des algues, construisaient des maisons, avait un gouvernement, etc.

Ils n'avaient pas évolué au même rythme que l'humain et beaucoup de chose arrivé sur terre n'était jamais arrivé jusqu'à leurs oreilles. De tout manière les Atlantes étaient assez méprisant avec le genre humains. Ils n'aimaient pas leurs manières de jugé un être plus faible car il portait la vie. Ils n'aimaient pas non plus celle de réduire les droits et les liberté de certain individus car ils étaient différent.

Les Atlantes reprochaient aux humains d'être vulgaire, intolérant, idiots, méprisable, mégalo et encore tout un tas d'autres mots aussi négatif pour les qualifiés. Ils avaient essayé de se révéler aux humains à des temps anciens, ce qui leur avait valut des croisades contre leur espèce. Ces êtres vivant sur la terre fermes n'étaient pas des plus accueillant, bien au contraire.

Pourtant Camus savait que tous n'étaient pas ainsi. Milo avait su toucher son cœur, il avait su lui montrer que l'humain pouvait être aussi aimant, bon, charitable, intelligent et encore plein d'autre chose. C'était bête de rester sur un seul aspect qu'on avait pu voir des années en arrière.

Dans les contes c'étaient les sirènes qui envoûtaient les humains normalement mais pour Camus ça avait été Milo qui l'avait envoûté. Il se rappelait de leur première rencontre. Camus avait nagé non loin des côtes brésiliennes dans sa soif de découvrir le monde. Ça n'avait pas été sa première escapade loin de l'Atlantide. Il avait fuit, pour le temps d'une nuit, la pression familiale et son futur tout tracé. Il avait alors entendu une mélodie magnifique.

Il s'était dirigé vers le bruit avec curiosité. Il avait alors vu cet homme jouant d'un instrument dont il ignorait tout. Il apprit plus tard qu'il s'agissait d'une guitare. Il l'avait écouté jouer avec fascination. Il était revenu plusieurs jours de suite pour l'écouter. Il avait aimé le voir fermer les yeux et jouer ses notes sans la moindre hésitation. Sa peau brillant à l'éclat de la lune.

Un soir trop pris dans sa rêverie il s'était mis à chanter pour l'accompagner. Milo s'était alors arrêté de jouer et l'avait enfin remarqué. Il s'était penché vers lui des yeux brillant, lui demande s'il était dans un groupe ou s'il avait déjà voulut être chanteur Il lui avait alors parlé pendant plusieurs minutes sans s'arrêter, complimentant l'Atlante avec ferveur. Camus avait fini par partir rapidement un peu effrayé par l'humain. Il était revenue deux jours plus tard et le musicien était encore là. Ils avaient parlé jusqu'à très tôt le matin, et ce plusieurs jours d'affilé. Il était irrémédiablement tombé amoureux, sentiment qui s'était avéré réciproque. Ils avaient une vingtaine d'année et avaient sut qu'ils feraient leurs vies ensembles. Ils avaient parlé de lui et jamais Milo n'avait dit quoi que ce soit sur sa condition, trouvant ça fasçinant.

Malheureusement Camus était déjà promis à l'époque. Dans son monde il était courant de faire des mariages arrangé, surtout si c'était un noble ou même le roi qui vous demandait en mariage. Lui avait été choisit par nul autre que le prince hérité, pour la simple et bonne raison que sa voix était la plus belle et agréable du royaume, oui c'était l'unique raison. C'était sur ça que ce basait la majorité des mariages dans son monde. Pourtant quand une sirène tombait amoureuse il n'y avait pas retour en arrière, c'était rare mais c'était pour la vie. Une vielle légende parlait d'âme sœur. On racontait aux jeunes Atlantes que c'était un don, qu'il fallait le chérir et qu'il pouvait arrivé à tout âge. Milo était son « lié ». Il ne pourrait trouvé quelqu'un d'autre, il l'avait très vite su.

Poseidon avait fini par apprendre par ses escapade sur la terre ferme et l'avait suivit. Il l'avait aperçut avec Milo...

Camus ferma les yeux en se rappelant les mois qui avaient suivie. Seul le fait de penser à l'humain lui avait permis à tenir avant de s'enfuir pour le retrouver. Il ne voulait pas que tous ça arrive à son enfant. Hyoga était encore jeune, il oublierait ce Shun...

Il regarda à nouveau le dessin de son fils. Il savait ce que ça voulait dire, il avait beau se voiler la face il ne pouvait pas non plus tout t'effacer. Son fils ne le savait pas encore lui même mais Shun était lié à lui, pourtant Camus avait toujours pensé que les enfants ne pouvaient être affecté par un tel lien, trop jeune... Il ferma les yeux en espérant se tromper, persuader que demain Hyoga lui reviendrait.

« Un jour tu comprendra. Chuchota t-il. »

Il l'embrassa sur le front et sortit le plus silencieusement possible. Il partit dans sa chambre. Milo était assit sur le bord du lit, comme s'il l'attendait. Camus s'approcha pour le prendre dans ses bras. La douce étreinte ce fit longue et silencieuse mais réconfortante.

« Tu as le droit d'être triste. Fit Milo. »

Camus serra un peu plus fort son compagnon. Il posa sa tête sur celle de son mari, cachant les quelques larmes qui lui échappèrent. Il sentit les mains de Milo lui caresser le dos de haut en bas. Il finit par se décaler et embrassa alors son homme. Ce fut un baiser doux et léger. Ils finirent par se coucher dans les bras l'un de l'autre.

Le deuxième jour fut presque insoutenable pour lui. L'indifférence du garçon était lourde et horrible à supporter. Il avait voulut embrasser son fils mais Hyoga avait fuit dans les bras de Milo et lui avait demander de lui chanter une chanson avant de dormir à lui et non à Camus. Le soir même il était dans son salon attendant que son mari mettes leurs enfants au lit. Milo vient alors le rejoindre sur le canapé.

« Camus tu ne supportera pas ça longtemps.

-C'est pour son bien. Dit il d'une voix tremblante.

-Camus... je serais avec lui. Je ferais attention et si jamais on repartira vivre en Sibérie...

-Et puis il nous haïra tout les deux à ce moment là. Peut importe quand, il ne se remettra jamais de la séparation avec cet enfant.

-Tu en es sur ? »

Milo s'était douté que ce garçon était destiné à son fils, que ce dernier c'était déjà trop attaché. Il avait tout de même espérer que ce ne soit pas le cas, Hyoga était encore jeune. Mais l'amour n'avait pas d'âge, surtout pas quand il s'agissait du lien des Atlantes. C'était comme si les deux âmes rentraient en résonance sans la possibilité de se dissocier à nouveaux. Camus savait la douleur que ça procurait d'être séparer de l'être aimé avec aucune possibilité de le revoir...

« Quand je me suis retrouver enfermé loin de toi j'ai... j'avais l'impression qu'on m'avait pris une part de moi.

-Camus...

-Hyoga n'a que dix ans.. je ne veux pas qu'il vive ça. Jamais.

-Mais on ne peux pas. C'est une preuve de son côté Atlante.

-J'aurais voulut qu'il vive comme n'importe quel être humain.

-Mais il n'est pas humain, pas tout à fait.

-Je ne veux pas qu'il souffre Milo, mais il est déjà trop tard. Tant que cet homme ne se doute de rien sur la nature de notre fils et qu'il accepte, peut-être pourrons nous continuer ainsi...

Il y avait un mais dans ses paroles. Si l'homme était un Atlante il finirait par voir que Hyoga n'était pas tout à fait humain, il s'en était peut être déjà aperçus. Camus en était effrayé, mais la douleur de son fils le terrifiait bien plus.

Milo prit son mari dans ses bras. Il était heureux qu'il accepte mais l'un comme l'autre redoutait le moment où la séparation aurait lieux. Au vue de ce qu'il avait pu voir l'autre jour, le petit Shun n'était pas libre de ses mouvements, il finirait par disparaître de la vie de Hyoga. Les sirènes ne le laisseraient pas rester avec un « humain ».

Il savait que pour Camus c'était encore plus dur que pour lui. Ce qu'il avait vécu n'avait pas été simple et Milo ne savait pas tout en détail, il ne savait que ce que son mari avait bien voulut lui dire.

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