.0.4.
Installé sur le toit au sommet d'un immeuble, Hawks goûtait le vent du matin. C'était le point le plus élevé de Musutafu, et c'était de là qu'on pouvait profiter du plus beau panorama de la ville, qui s'étendait à perte de vue. Les immeubles et leurs bureaux, les routes embouteillées et blindées de monde, les boutiques dans lesquelles défilaient les clients, les multiples bars, cafés, restaurants, dont son préféré (leurs Yakitoris étaient un délice). La ville vivait, parlait, vibrait.
Hawks aimait rester ici seul, laissant la brise matinale jouer avec ses cheveux blonds. Légèrement accroupi, les yeux clos, le héros se sentait apaisé, lavé de toutes les erreurs et les mensonges qu'il avait commis. Cela n'était qu'éphémère, mais cela lui faisait du bien de se sentir innocent, détaché de tout, même le temps de quelques fragiles minutes. Il pouvait se concentrer sur lui même, sur ses pensées les plus intimes et ensevelies tout au fond de lui et sur cette vague de mélancolie qui le frappait de temps à autres, sans vraiment en comprendre l'origine.
Le blond se redressa lentement, nostalgique. Il contempla ce pourquoi il se battait et se salissait les mains encore un peu, puis décolla. Il avait déjà cinq bonnes minutes de retard, la Commission n'allait pas être contente. Le cafard qui écrasait le moral du héros redoubla à cette pensée. En réalité, la Commission avait mille raisons de lui faire des reproches.
D'abord, il avait déserté son appartement et donc échappé à leur surveillance accrue qu'ils prenaient tant à coeur. Mais cela passait encore, ce n'était pas la vraie raison de leur entrevue qui s'annonçait déjà crispée. Le problème, c'était qu'en deux mois, il n'avait toujours pas réussi à infiltrer l'Alliance des Super Vilains, bien qu'il soit en contact avec l'un de leurs membres principaux. Et ça, ça ne plaisait pas à la Commission qui exigeait des renseignements au plus vite.
Rembruni, Hawks évita de justesse un pigeon qui lui piailla à la figure, ce à quoi le blond répondit d'un feulement agressif.
— Saleté de piaf, grommela le jeune héros, morose.
Un rien aurait pu le faire exploser. Il se sentait près à cracher à la figure de celui qui oserait lui adresser la parole. Pour ne pas se faire remarquer par ses fans, il avait fait exprès de voler plus haut que d'habitude, à une altitude qui le faisait légèrement trembler en temps normal. Mais l'adrénaline qui brûlait ses veines et son agacement brutal l'empêchaient de s'en préoccuper. Son calme et sa mélancolie avaient disparu, laissant place à sa contrariété et du stresse. Tout ça parce qu'un cramé de la gueule ne le croyait toujours pas après deux mois d'échanges, de promesses de fidélité (à l'Alliance, hein). Le fait que le cramé de la gueule en question soit un véritable canon débordant de sensualité et doté d'une voix effroyablement envoûtante n'y changeait rien, bien au contraire, ça l'énervait encore plus.
Hawks se figea dans son vol.
Sérieusement, il était vraiment en train de s'extasier sur l'érotisme que lui inspirait un criminel ?
Un putain de criminel ?
Alors qu'il allait très sûrement se faire remonter les bretelles par la Commission, lui, il fantasmait au calme sur sa cible. Hawks pinça les lèvres et accéléra fortement la vitesse de son vol, son exaspération augmentant encore d'un cran. Oui, il rêvait que le super vilain le fasse grimper aux rideaux. Oui, il était incroyablement sexy. Oui, il avait des envies des plus déplacées qui juraient avec la délicatesse de sa situation. Et oui, il savait qu'il jouait à un jeu dangereux, très dangereux.
Mais ce n'était pas comme si ses fantasmes sexuels et terriblement osés allait se réaliser, après tout.
(Lol)
Hawks enfouit son visage qui se teintait d'une jolie couleur rouge cerise, ralentissant son allure en arrivant près d'une fenêtre laissée entrebâillée exprès pour lui. Ce geste lui fut à la fois satisfaisant et glaçant. Tout d'abord, il lui évitait de se poser au sol et de passer par la porte, à coup sûr, une ou un de ses fans l'aurait reconnu et se serait rué.e sur lui pour lui réclamer un selfie ou le harceler de questions. Il ne faillait pas croire, Hawks aimait bien ses fans, simplement il voyait tout en noir aujourd'hui et aurait probablement décocher une droite au pauvre admirateur au premier mot prononcé. La seconde raison était qu'un agent de la Commission l'attendait certainement, ce qui supprimait le dernier petit moment de répit dont il espérait bénéficier.
Hawks se racla la gorge, captant ainsi l'attention de l'agent en question, posé pépère sur une chaise, somnolant à moitié.
— On ne t'attendait plus, bailla-t-il en étirant son cou dans un craquement écœurant qui fit grimacer Hawks. Yokumiru et les gars commençaient à s'impatienter sérieusement. Bon courage, vieux, ils ont l'air d'une humeur merdique.
— Dabi, grille moi, par pitié, marmonna le blond dans sa barbe, exaspéré.
— Hein ? croassa l'agent.
— Rien. Où est ce que je peux les trouver ? esquiva Hawks, comprenant qu'il avait pensé son envie de mourir sur-le-champ à haute voix.
L'agent lui indiqua du pouce la porte derrière avec un flegme décalé par rapport à la situation. Hawks lui adressa un signe de tête en guise de remerciement et traina des pieds à tel point que l'autre homme se mit à le regarder de travers. Le blondinet faillit lui vociférer d'arrêter de le fixer et de se mêler du tas de graisse qui lui servait de cul, mais se ravisa à la dernière seconde.
Tourner la poignée lui sembla être un travail de titan. Le héros eut très envie de se défiler et se tailler vite fait bien fait de cet endroit à la con. Sauf qu'avec l'agent qui gardait mine de rien un œil sur lui, histoire de vérifier qu'il ne se défile justement pas, c'était tout simplement impossible. Et il n'imaginait même pas la réaction de la Commission. Le caractère rebelle et impulsif de l'oiseau était malheureusement connu de tous, et Hawks se vit obligé de déverrouiller le loquet et de, à contrecœur, pénétrer dans la pièce exiguë et sans la moindre fenêtre où l'attendaient Yokumiru et deux autre membres.
Dès que le blond apparu dans leur champ de vision, ses supérieurs, adossés à des chaises, se redressèrent vivement. Hawks déglutit en découvrant leurs expressions courroucées.
Il était dans la merde.
— On ne t'attendait plus, grinça Yokumiru, tu es au courant que tu as huit minutes de retard ?
— Il y avait des embouteillages, railla le blond.
— Des embouteillages ? Dans les airs ? siffla-t-il.
— J'ai croisé un pigeon.
Yokumiru enterra son visage dans ses paumes, à deux doigts de péter un plomb.
— Hawks. Le fait que tu ais croisé un pigeon nous est tous égal.
— C'est vous qui avez commencé à me poser des questions sur mon retard, non ? se moqua l'oiseau.
— Pourrait-on cesser de s'étendre sur le retard de Hawks et entrer dans le vif du sujet ? demanda une femme, au moins aussi exaspérée que Yokumiru. Tu es là, c'est le principal. Essaye simplement d'être plus ponctuel à l'avenir, s'il te plait.
Hawks hocha vaguement la tête, pressé de sortir de cette affreuse salle. Sans fenêtre, pas de ciel, et sans ciel, il ne pouvait pas voler.
— Où en es tu avec l'Alliance des Super Vilains ? questionna Yokumiru.
Le blond grimaça. Pile la question qu'il redoutait.
— Je suis en contact avec l'un de leurs membres principaux, se contenta-t-il de répondre.
— Et c'est tout ? s'étonna le plus vieux. Hawks, tu es en "contact" avec Dabi depuis deux mois et tu n'as toujours pas infiltré l'Alliance ?
— Il ne me fait pas confiance à cent pour cent, et c'est plutôt logique quand on réfléchit. Je suis quand même le numéro deux des héros, et ça prend déjà du temps normalement, d'accorder sa confiance.
— Hawks. Deux mois. Je ne parle pas de deux semaines, mais de deux mois. Tu sais que des vies sont en jeu ? Que plus tu perds du temps, plus leur sécurité est menacée ?
— Je sais. Mais ce n'est pas moi qui décide si Dabi m'accorde sa confiance ou pas. Devrais-je vous rappeler que c'est un sociopathe extrême ?
— Mais toi, tu es le numéro deux, rappela Yokumiru en pointant un doigt accusateur sur lui. Tu as été formé pour mentir et espionner. C'est ton boulot, de faire en sorte qu'il te fasse confiance
— Au cas où vous ne l'aurez pas remarqué, Dabi n'est pas très coopératif, peu importe le sujet ou la cause.
— Parce qu'il n'a aucune responsabilité, contrairement à toi. Si tu échoues à infiltrer l'Alliance, des milliers de civils en pâtiront. Alors débrouille toi. Trouve un moyen pour qu'il te fasse confiance, n'importe quoi, tant que ça marche. Nous avons besoin de renseignements, Hawks. Et il n'y a que toi qui est capable de nous les rapporter. Alors fais ton travail de héros, ou plutôt fais le mieux que ça.
Hawks préféra ne rien répondre, ne voulant pas aggraver sa situation et décamper au plus vite.
— Nous te donnons encore deux mois. Tu peux disposer.
Le blond ne le fit pas dire deux fois et quitta la pièce, le moral au fond du trou. Il faisait déjà son maximum concernant Dabi, seulement ce dernier était méfiant à en crever. Il avait juste besoin de plus de temps, beaucoup plus de temps. C'était la seule chose qu'il demandait.
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Hellow ☆*: .。. o(≧▽≦)o .。.:*☆
J'ai déjà décidé de la fin de cette fanfiction.
Vous allez me détester :))
Merci d'avoir lu !
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