.0.1.
Je t'aime
Pardonne moi
— Hawks !
Ne m'oublie pas !
Ne lui faites pas de mal !
Arrêtez !
— Hawks ! Hawks !
Kei' !
— Hawks !
Hawks se réveilla en sursaut, le corps couvert de sueur froide et haletant. Ses grands yeux dorés fermés il y a quelques secondes à peine s'agrandirent furieusement, cherchant instinctivement une sortie pour s'enfuir. Une de ses mains agrippa la couverture et la serra aussi fort qu'elle put, tandis que l'autre se jeta devant son visage pour le protéger d'une quelconque attaque. Il se mit à feuler tel un chat prêt à bondir déchiqueter sa proie, sauf que lui, il était terrifié. Sa respiration saccadée et ses tremblements discontinus le trahissaient.
— Hey, calme toi, rigola nerveusement Mirko. C'est moi !
La lapine leva les mains en avant en signe de reddition, un sourire perdu qui se rapprochait plutôt d'une grimace étirant ses lèvres.
Le blond la dévisagea, apeuré et déconcerté, le temps de quelques secondes, avant de baisser sa main ainsi que toutes ses plumes, qui s'étaient dressées, toutes ébouriffées et menaçantes, autour de lui telles un millier de petits remparts infranchissables et protecteurs.
Hawks essuya son front humide de transpiration du revers de sa main moite, reprenant calmement son souffle. Il venait de se réveiller de toute évidence d'un cauchemar qui l'avait pas mal perturbé, au point d'ériger un mur de plumes et de menacer sa meilleure amie avec.
— Ça va ? demanda Mirko en se rapprochant de son ami avec précaution, ne voulant pas le brusquer.
Hawks hocha vaguement la tête, encore plongé dans ses pensées ensommeillées et confuses. De quoi avait il bien rêvé ? Il ne s'en souvenait plus, il essayait, mais ça lui donnait une migraine atrocement douloureuse. L'oiseau poussa un grognement étouffé et repoussa sa couverture, à la fois agacé et troublé.
— T'as vraiment une sale gueule, si j'peux permettre, Hawks.
Hawks grimaça à la pique de Mirko et réprima un gloussement, légèrement amusé par la singularité excentrique de la situation.
— T'as pas vu la tienne, connasse, marmonna-t-il en mangeant à moitié ses mots, surtout le dernier.
Un sourire désabusé se dessina sur son visage déjà pâle d'origine, qui était arborait à présent un teint cadavérique. Ses cheveux blonds en bataille pointaient dans toutes les directions, hérissés, ses yeux ambrés cerclés de noir étaient désormais bordés de gros cernes violets et son corps s'obstinait à frémir brutalement. En rajoutant la sueur dont il était inondé, il avait bien besoin d'une bonne douche froide, autant pour se laver que pour clarifier son esprit embrumé par le sommeil et la cohue qui y régnait.
— T'es sûr que ça va, quand même ? T'as mauvaise mine, sérieux, affirma la métisse, l'interrompant dans son tumulte intérieur.
Hawks hocha paresseusement la tête, en maugréant des paroles incompréhensibles. Le héros se leva, direction la salle de bain pour un lavage complet, mais tout ne se passa pas comme prévu. Ses jambes tremblotantes ne supportèrent pas son poids pourtant pas si élevé que ça, et vacillèrent, chancelèrent, oscillèrent, pour finalement trébucher sur un plis du tapis du salon de l'appartement de Mirko. Hawks dérapa et se vautra sur son hôte qui le rattrapa d'extrême justesse, lui évitant de s'écraser le nez contre le parquet.
— Ouais, non, ça va pas, commenta Mirko. Tu vas te reposer encore deux ou trois minutes, ça sera mieux.
— Je vais bien, lui assura Hawks d'un ton fatigué. Je vais juste me doucher.
— J'ai pas envie que tu te croûte dans MA salle de bain et que tu t'ouvres le crâne sur MON carrelage, merci.
— C'est moi ou tu t'inquiète pour ton carrelage alors que je viens de me vautrer comme une merde ? ricana le blond.
— Contrairement à toi, il a un prix et coûte cher, et ça me ferait mal au cul de le remplacer juste après deux mois d'utilisation, tu vois, plaisanta Mirko en le forçant à s'assoir sur le canapé qu'il avait quitté une minute plus tôt.
Hawks poussa un soupir de frustration, désemparé. Il avait déserté son propre appartement pour venir squatter celui de sa meilleure amie, Rumi Usagiyama, espérant trouver la paix et un peu de répit. Son appartement à lui était truffé de micros, appartenant à la Commission, qui les avait installé sans juger bon de le prévenir. Ils avaient sûrement pensé que, comme il était en contact avec l'un des membres de l'Alliance, il pourrait peut-être le ramener chez lui, par tout hasard.
Et ce n'était juste pas possible pour Hawks de vivre dans un appartement où il se savait -et se sentait- écouté par plusieurs personnes 24 heures sur 24, sept jours sur sept, qui épiaient le moindre de ses mouvements, vérifiant en même temps sa loyauté. Il n'y arrivait pas. Il ne pouvait plus rien faire de bizarre, d'étrange, et surtout ses sens et réflexes d'oiseau lui envoyaient des signaux et des avertissements chaque putain de milliseconde qu'il passait dans son appartement et ça, il ne le supportait pas. Il ne pouvait plus se concentrer sur rien, même cuisiner devenait infaisable : il s'était renversé de l'eau bouillante sur le poignet en essayant simplement de manger des nouilles instantanées ! Il avait donc décider de taper l'incruste chez Mirko, la suppliant de l'héberger quelques jours.
Seulement, il semblait qu'ici aussi, il n'était pas tranquille. Il avait juste fait un cauchemar, rien de plus normal pour quelqu'un comme lui. À vingt deux ans à peine, il endossait le lourd titre de héros, supportait toute la pression et le stress qui allaient avec, sauvait des civils quasiment tous les jours et jouait littéralement avec le feu certains moments. Ce n'était donc pas surprenant qu'il fasse des cauchemars et qu'il soit légèrement exténué par son travail de titan.
Mais ça, Mirko refusait apparemment de le reconnaitre.
— Bouge pas, je reviens, ordonna-t-elle.
La lapine lui tourna le dos et se dirigea vers sa cuisine au pas de course. Hawks garda la bouche close, chose exceptionnelle et rare pour lui. Le héros ailé se massa la tempe de deux doigts, priant pour que sa migraine s'atténue miraculeusement. Sauf qu'elle empirait, manque de chance.
C'était comme si quelqu'un lui tapait à l'intérieur du crâne avec un marteau, en même temps qu'on lui broyait la cervelle.
Très désagréable, comme sensation.
— Bois ça, dit elle en lui tendant une tasse pleine d'un liquide brunâtre.
Hawks s'en empara et but une gorgée sans réfléchir. C'était du chocolat chaud. Un peu trop chocolaté, mais bon quand même.
— Merci, ânonna-t-il sans faire attention.
— De rien. Tu me faisais de la peine, avoua-t-elle.
— Tu sais que tu t'adresses au numéro deux des héros ?
— Et bien, le numéro deux des héros s'est cassé la gueule comme un gnou qui vient de naître juste sous mon nez.
— Je suis pas un gnou, grommela-t-il. Espèce de lama.
— Je suis une lapine.
— C'est la même chose.
— Très bien, lâcha la métisse, sale pigeon.
— Hawks veut littéralement dire "faucon" en anglais, lui rappela Hawks, un brin vexé.
— J'ai littéralement des oreilles de lapin sur la tête, connard, lui asséna-t-elle en réponse.
Les deux amis se toisèrent quelques secondes d'un regard noir transperçant avant d'éclater de rire, si bien que Hawks faillit renverser sa tasse pleine sur les genoux dépourvus de vêtements de Mirko, qui poussa un glapissement.
— Je peux aller prendre ma douche, maintenant ? demanda Hawks en se frottant les yeux, encore fatigué.
— Mmmh, accepta Rumi. Évite juste de te manger le carrelage, s'il te plait.
— C'est que t'y tiens, à ton carrelage, remarqua Hawks en se levant du canapé.
— Il m'a coûté la peau du cul, j'te signale, fais-y attention ! l'avertit elle en allumant la télévision.
Hawks adressa distraitement à son amie un hochement de tête, qu'elle ne vit pas vu qu'elle était concentrée sur sa télévision, d'où elle faisait dévaler les différentes chaînes en commentant chacune d'entre elles jusqu'à trouver celle qui lui convenait. Le blond s'approcha de la salle de bain en prenant bien soin de ne pas se casser la figure, cette fois ci.
Sa tête le lançait toujours affreusement, lourde comme du plomb. Hawks poussa un grognement agacé, cette migraine le suivait décidément partout. Ce mal de tête n'était pas nouveau, cependant, ce lancinement l'accompagnait à chaque réveil depuis des années. Mais il ne parvenait pas à s'y habituer.
Le jeune héros se cogna le front contre la porte de la salle de bain.
Aïe.
Il insulta la pauvre porte, et entra dans la petite pièce blanche et lumineuse.
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Et voilà pour le premier chapitre ! J'espère qu'il vous a plu, moi, moyen, mais j'arrive pas à faire mieux.
Cette fic, c'est vraiment un coup de tête. J'ai fait un rêve bizarre et bizarrement j'étais super inspirée quand je me suis réveillée, alors j'ai écris et voilà ce que ça a donné. Je n'abandonne pas mes autres fics, j'en commence juste 349951 en attendant d'avoir l'inspiration.
Cette fic sera plutôt longue, une trentaine ou une vingtaine de chapitres environ.
Merci d'avoir lu et à bientôt !
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