Jour 7 : Dimanche matin
Ernst
Nous avons convenu que je dormirais sur le canapé, alors après m'être rafraîchi la tête, je me suis installé au salon. Je me suis déshabillé, ne gardant que mon boxer. J'ai du mal à m'endormir. Ce n'est pas la faute du canapé, il est même très confortable, ni des films d'horreur mais plutôt parce que je n'arrête pas de penser à Lou. Si je m'étais laissé aller, si nous nous étions laissé aller... J'ai presque peur de regretter de nous avoir interrompus... Je ressasse en boucle les derniers événements de la nuit dans ma tête. Ses yeux noisette si brillants, ses lèvres si douces et si sucrées, ses mains délicates sur ma peau... Un frisson me parcourt à ce souvenir et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Ses courbes dans mes mains, son souffle sur ma peau, son corps contre le mien... Décidément, je regrette de ne pas être allé plus loin...
Je distingue soudainement une lumière au bout du petit couloir. J'aperçois brièvement une silhouette puis la lumière disparaît mais l'ombre s'approche de moi. Lou arrive à ma hauteur et s'assoit sur le bord du canapé.
"Je peux rester ?..." Elle murmure doucement. Elle n'attend rien. Elle veut simplement être près de moi. Elle est si adorable... Je me redresse sur un coude et repousse ses cheveux tombant sur son visage. J'approche son visage du mien et l'embrasse langoureusement. Je la prends dans mes bras et elle se blottit contre moi. Son corps est chaud contre mon torse mais elle tremble légèrement. Nous sommes peut-être un peu à l'étroit sur le canapé, mais nous sommes bien.
Au petit matin, je mets un certain temps à réaliser où je suis. Dans mes bras, Louna dort encore. Elle porte une nuisette de dentelle très sexy, je ne l'avais pas remarquée quand elle m'a rejoint dans la nuit. Je me mords la lèvre. Comment j'ai pu résister à un corps aussi parfait... Je n'ose même pas bouger de peur de la réveiller. Finalement, elle se redresse doucement, toute ensommeillée et me regarde en frottant ses yeux.
"Bonjour Chaton..." Elle se penche vers moi et dépose un léger baiser sur mes lèvres. Porter une tenue aussi légère devant moi n'a pas du tout l'air de la déranger. Je reste sans bouger sur le canapé alors qu'elle se lève et s'étire en baillant. La voir si près de moi sous si peu de tissu me fait un effet fou... Prenant conscience de ma propre presque nudité, je remonte la couverture sur moi. Elle me propose de manger quelque chose mais je refuse poliment. Je me rhabille rapidement tandis qu'elle se fait des tartines et ne semble pas prêter attention à moi.
Je regarde mon téléphone et je vois quelques appels en absence. Je dois rentrer chez moi. Je m'assure que Lou viendrait bien puis je la laisse. J'appréhende un peu de revoir mon père après cette nuit passée chez elle. Enfin, il n'est pas au courant que nous étions seuls... À l'origine, Anna aurait dû être présente, après tout...
Je dois faire le chemin à pied, il y a bien trop peu de bus les dimanches. La matinée est fraîche et le vent qui souffle sur mon visage finit de me réveiller. Je sens que cette journée va être une excellente journée. Bien sûr, mon père n'est pas prêt à approuver mon choix en terme de fréquentation de fille mais Lou est une fille extraordinaire, alors je ne m'inquiète plus. Et puis, je l'aime. C'est tout ce qui compte, non ?
Lou
Après avoir laissé Ernst dans le salon, je me suis rapidement changée puis couchée. Je pense être fatiguée mais j'arrive pas à dormir. Je passe mon temps à me tourner et me retourner dans mon lit sans trouver le sommeil. Je veux qu'Ernst soit là. Près de moi. Je veux sentir sa chaleur contre moi. Je m'énerve moi-même à penser comme ça. Je suis pas fichue de lui dire ce que je ressens pour lui et c'est plus fort que moi, cette attirance. Et bordel, qu'est-ce qu'il est beau. Mais plus que tout, ce que j'aime chez lui, c'est la tendresse que je vois dans ses yeux quand il me regarde...
Je finis par me lever et je le rejoins au salon. Je m'installe auprès de lui après avoir obtenu son accord. J'ai toujours en moi ce feu ardent qui le désire et quelque chose me dit que lui aussi. Je m'assoupis rapidement. Ses bras me serrent contre lui. C'est doux et chaud. Je me sens bien, apaisée. Je me réveille doucement quelques heures plus tard, toujours au creux de ses bras. J'ai passé une nuit des plus agréables. Enfin, je me dis qu'elle aurait p'tetre été mieux si on avait... Enfin non, je ferais mieux de pas y penser. Après tout, si je veux le garder, il vaut mieux qu'on prenne notre temps.
"Tu veux manger ou boire quelque chose ?
– Merci mais ça ira, je ne vais pas devoir tarder, on m'attend à la maison... Le repas de ce midi tient toujours ?
– Oui, bien sûr. Heu, juste, je crois pas avoir ton adresse...
– Ah oui, c'est vrai, je te l'envoie par message, ce sera plus simple."
Tandis que je croque dans ma tartine de confiture de fraise, je le vois s'habiller en hâte. Il a l'air un peu gêné d'être dans un simple boxer, ça me dérange pas, pourtant... Quand il s'est relevé, j'en ai profité pour jeter distraitement un oeil dans sa direction.
C'est vraiment étonnant qu'il n'ait jamais eu de petite amie avec le corps qu'il a... Non pas que je doute de sa sincérité quand il me l'a affirmé mais quand même, je trouve que c'est étrange. C'est p'tetre sa personnalité qui ne plait pas ? N'importe quoi, c'est le mec le plus adorable, gentil et attachant que je connaisse... Ah oui, ça doit être ça... La friendzone... Je fais une grimace. Est-ce que j'aurais pensé pareil s'il m'avait approché de lui-même avec son sourire timide et sa douceur ?... Je l'aurais sûrement envoyer paître... Ou six pieds sous terre, selon mon humeur à ce moment-là...
Une fois qu'il est parti, j'entreprends une fouille complète de mon armoire. Je dois trouver la tenue parfaite, c'est un repas très important pour nous. Je mets la main sur une robe que je n'ai plus portée depuis des lustres. J'ai préféré essayer de l'enfiler avant de la choisir. Elle me va à merveille. Une fois sous la douche, je me demande si elle plairait à Ernst... Il y a pas de raison, il m'a déjà dit que ce style m'allait bien...
Je suis fin prête, je regarde la carte de mon téléphone attentivement. Il vit assez loin à pied mais la matinée arrive à son terme alors j'ai la chance d'attraper un bus en bas de ma rue. L'arrêt le plus proche de chez lui se trouve pas dans sa rue, alors je dois marcher un peu. C'est un quartier plutôt sympathique, les maisons sont jolies et ont un jardin généralement bien entretenu. Ça aurait sûrement plu à ma mère, l'absence de jardin, c'est ce qu'elle regrette le plus dans notre appart.
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