prologue et teint exsangue
22h37, 15 secondes avant 38
Malik regardait par la fenêtre, les voitures et les chats morts sur la route. Deux jours que les animaux étaient là, et les morts ne se réveillent toujours pas.
Tristan était pieds nus sur son lit, lit que Malik venait tout juste de refaire, (mais ça, personne n'en avait rien à foutre) le boug s'appliquait du vernis bleu sur les ongles, dépassant outrageusement et salissant les draps plus si propres que ça.
Il se rappela soudainement de cet article, qu'il avait lu avant de venir se faire chier chez son ami d'en face.
- Hé, j'ai lu un truc c'matin... puis j'ai pensé à toi.
Malik leva les yeux vers le type sur son lit, délaissant les morts et les notes sur son bureau. Puis Tristan reprit doucement :
- genre apparemment, le big bang il exiterait pas. Et j'ai trouvé ça fascinant. Ça voudrait dire qu'on se baserait sur des mesures du temps qui ne servent à rien, puisque qu'y a jamais eu de potentiel début et y'aura pas de fin à tout ça...
Malik ne répondit pas, évidemment qu'il l'avait lu, cet article, il avait passé tout l'été à y penser, à réfléchir au théorème d'incomplétude de Gödel, à l'effet papillon et l'inexistence d'un commencement.
Et ça l'effrayait, Malik était terrorisé. Il se sentait si petit, et pour la première fois, la science l'a répugné.
Alors il affirma, le teint exsangue et la voix tremblante,
« Raconte pas n'importe quoi, rentre chez toi, le big bang a toujours été là. »
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