Y'avait le gros rire de Tristan, (Tristan contre les manèges) et ça faisait sourire, ou pleurer j'sais plus trop, Malik dans la grande roue.

Puis dans sa tête, y'avait Neil Armstrong, son scaphandre en main, ses deux pieds contre la lune et son petit signe "peace and love" pour la caméra
Malik se sentait bien, terrifié, mais atrocement bien, y'avait pas d'oiseau, pas de soleil, pas de vent, pas de pluie. C'était le grand vide, et puis encore plus haut

Et pour bien casser l'ambiance, Tristan donna quelques coups dans la nacelle de la grande roue

- Wesh, wesh, wesh mon reuf tu fous quoi là ?? Non Tristan j'rigole pas arrête tes conneries !

- Deux secondes, je teste la stabilité de notre fusée

- Je t'ai demandé d'arrêter, tu test pas la stabilité là, t'essayes de nous suicider !

- On mourra tous les deux bro.

- Arrête ou je saute de la nacelle !

Tristan s'arrêta un instant, puis éclata en lambeau, d'un rire grave

- Je t'en prie, j'te regarde

Puis Malik ouvrit la petite porte,
et il sauta
premier degrés

Alors Tristan ne réagit pas, pas tout de suite
puis il se pencha
livide
et se rendit compte
que l'attraction n'avait jamais démarré. Il vit Malik au loin, qui marchait à toute vitesse vers la sortie du parc, en remontant ses lunettes sur son nez.

Malik lui était furieux, enragé. il n'aimait pas ça, il n'aimait vraiment pas
il était si bien, l'espace d'un instant
et puis Tristan avait tout déchiré, il l'avait terrifié.
Tristan n'aimait rien, Tristan n'était rien et juste pour ça
Tristan voulait l'emporter dans son désespoir
Malik en était persuadé.

Il se mit à compter, de 26 en 26
puis de 74 en 74
il arracha, troua ses poches, rongea ses ongles
Malik était horrifié,
il venait de sauter de la putain de nacelle d'une grande roue.