III.

Le festival du Soleil arriva bien rapidement sur le royaume de Fëanor’d. Arthur et ses hommes avaient longuement préparé cet événement afin de remercier Dieu de sa bonté, et d’honorer cette croyance.

Il s'agissait d’une fête en l’honneur du Dieu Aerin, une vielle tradition ancestrale qui réunit le peuple et la famille royale. Il n'y avait pas de différence entre les classes sociales ou les natures. Il s'agissait de fêter le Dieu du Soleil dans toute sa splendeur.

Bien que j’appartenais à la famille royale, je n’étais pas un prince, je n’avais aucun titre de noblesse. Si mon père était le frère d'Arthur, nous n’avions aucun lien avec la royauté. Et je ne comptais pas demander au roi de m'offrir gentiment de beaux vêtements pour aller faire la fête.

Mon travail me permettait de vivre un petit peu, je n’étais pas pauvre, mais je n’étais pas riche non plus. Néanmoins, je ne voulais pas me mettre en valeur. J’étais un Bêta et je ne méritais pas de recevoir le regard des autres. Surtout celui des Alphas qui devaient rester pour les Omégas. Je ne voulais pas briser cette chaîne essentielle de l'existence même.

J'enfilais une simple mais très longue tunique rouge, en coton et mis des sandales, un collier et quelques bijoux, avant de laisser mes cheveux retomber sur l’une de mes épaules grâce à un chignon négligé. Enfin, je pus sortir de chez moi avant de tomber sur Bel, aux pieds de mon pallier.

- Qu’est-ce que tu fiches ici, Alpha ?
- Détend toi, je suis simplement venu pour t'escorter jusqu’au festival.

Ma foi, en découvrant à quel point il était élégant, je ne pus refuser sa présence. Je poussais légèrement le tissu de ma tunique pour ne pas tomber et ainsi, descendre les quelque marches en toute sécurité. Mais l’Alpha à la chevelure doré me tendit une main que j'acceptais volontiers. Puis, il m’aida à monter à bord de son fiacre pour prendre place sur la banquette d'en face.

Placé l’un en face de l’autre, je pouvais détailler Bel. Il avait plaqué sa magnifique chevelure blonde en arrière, mais quelques mèches rebelles bataillaient devant son visage. Ses yeux dorés ressortaient avec merveille grâce à l’élégance de sa tenue blanche. Bel appartenait à la hauteur royauté, mais il n’était pas prince ou roi pour autant. Je trouvais même cela intéressant de ne pas connaître son rang exact. Ça le rendait mystérieux, et c’était en parfaite contradiction avec sa tenue ou la couleur de ses cheveux et d’yeux.

- Tu es de toute beauté, Abell.

Nul doute que le maquillage sur mon visage m’embellissait. J'avais un physique androgyne. Fin et élancé, mes cheveux roses plaisaient aux Alphas et souvent étaient ceux à me proposer leur faveur pour une nuit. Je prenais plaisir à repousser leurs avances. Je détestais ce genre d’individus. Imbus d’eux-mêmes et pervers sur les bords. De toute façon, une relation Alpha Bêta ne menait à rien.

- Comment suis-je censé prendre ce compliment, Alpha ?

Bel étira malicieusement ses lèvres en me dévorant du regard. Alors volontairement, pour lui montrer que j’étais inaccessible, je croisais mes jambes l'une sur l’autre, faisant en sorte que ma tunique dévoile mes cuisses. Toute en finesse, la séduction devait toujours être suggérée. En effet, j’eus ce que je voulais de sa part : un regard diaboliquement sexy à m'en faire mourir de rire.

- Bordel, tu le fais exprès n’est-ce pas ?

Je repris une position plus adaptée à la situation pour lui répondre.

- Ne me dis pas que tu ne peux pas repousser tes envies ?
- C’est facile pour toi de me répondre ça en pleine face, Bêta. Mais n’oublie pas que quelqu’un de ton espèce ne sait rien des ruts et des chaleurs.

Je l'avais mis en colère. Sa voix grave paraissait bien plus autoritaire et menaçante que jamais. Je venais de toucher une corde sensible, un sujet dont je ne savais rien. J'avais été maladroit.

Je devais m'excuser auprès de lui maintenant.

- Je suis…
- Nous sommes arrivés, constata-t-il, le regard perdu.

Que pouvais-je répondre à ça ? Il m’arracha les excuses de la bouche sans que je ne parvienne à répondre quoique ce soit d’autre que le silence.

Une fois stationné, Bel se contenta de m’aider à descendre du fiacre. Puis, je manquai de tomber en prenant mal mes appuis. Il me rattrapa à temps contre son corps et me fit rougir à ce contact. Mon cœur s'emballa alors qu'il ne le devrait pas.

Sans le remercier, je mis une main contre mon cœur pour courir dans la foule. Derrière, il tenta de me rattraper mais le monde l'en empêche.

Je l’entendis prononcer mon prénom une dernière fois avant de définitivement le perdre de vue.

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