Chapitre 21 - À l'italienne

                 Louane - Lovefool

Croyez en vos rêves et ils se réaliserons peut-être. Croyez en vous et ils se réaliserons sûrement. Martin Luther King

J'hésite : le jean délavé de chez Lacoste ou le brut signé Valentino ?

Va pour le brut avec mon petit chemisier à volants, couleur bleu ciel et mes simples baskets blanches.

Coiffure ? Impeccable.
Maquillage ? Soft.
Bijoux ? Discret.

Je suis fin prête !
Je regarde l'heure sur ma montre, elle m'indique 13h46.

Julia a dit qu'elle passerait me prendre à 13h45.

En parlant du loup, j'entends de ma fenêtre, le bruit d'un klaxon de voiture.

Je suis rentrée hier soir peu avant minuit, j'étais limite au niveau du couvre-feu mais mes parents dormaient donc ce fut une mission réussie sans impairs.

Gauthier m'a envoyé un message dans la nuit dans lequel il s'excuse encore une fois pour le dîner d'hier qui a viré au fiasco.
Je lui ai rappelé qu'il n'y était absolument pour rien.

Je m'approche et me penche pour apercevoir la rue, je vois alors sa Fiat 500 garée en warning sur une place réservée aux handicapés, devant mon immeuble.

- Je suis prête ! J'arrive ! Lui précise-je en l'appelant.

- Ok, descends vite. Si la police arrive, je suis mal ! Me répond t-elle alors.

Je dévale mes escaliers en vitesse, enfile mes chaussures, attrape ma veste en daim et dis au revoir à ma famille.

- Ne rentres pas trop tard, tu as école demain ! Et cet après-midi, on va chez mamie. Me rappelle ma mère, qui est en plein travail dans son bureau.

- Quinze heures à la maison. Mais, tu sors voir qui, au juste ? Colombe ? Me demande mon père, assis sur un de nos divans, à regarder la rediffusion d'un match de foot.

- Non, la cousine d'un de mes amis ! Elle est super sympa. Je reviendrai à l'heure.

- La cousine de son amoureux ! De son petit copain ! Crie Edgar, fier de lui visiblement.

- N'oublies pas, Margot ! Ajoute ma mère de son bureau, la porte ouverte.

- On ne t'as pas sonné, toi, le petit ! Rigole mon père.

- Mais... Tente d'ajouter mon petit frère.

- Exactement ! Chut, le morveux !

Il me fait une grimace, que je lui retourne gentiment.

- Allez, à ce soir, gros bisous ! Fini-je par dire.

Je sors de notre appartement, empreinte les escaliers de l'immeuble et arrive rapidement dans le hall d'entrée.

Je sors et entends les cris de Julia.

- Mais qu'est-ce que tu faisais ? Un policier est venu me voir ! T'as de la chance qu'il est été jeune et mignon, et qu'il m'ai demandé mon numéro, sinon je perdais des points sur mon permis ! Et Dieu sait à quel point j'ai eu du mal à l'avoir ! M'hurle t-elle à la figure.

- Du calme, je disais simplement au revoir à mes parents et mon petit frère !

- Ok, ok ! Monte dans la voiture avant que ma voiture finisse à la fourrière.

Je monte dans sa voiture.

- T'abuserais pas un peu là ? Lui demandais-je perplexe.

- Du tout. Rigole t-elle.

- Tu es une pile électrique dès le matin, toi ! Un lendemain de soirée en plus.

- Il est onze heures, toi aussi, tu abuses.

Je rigole.

- J'ai super faim ! Pas toi ? Ajoute t-elle.

- J'ai déjeuner avec ma famille à midi.

- Merde, ça te dérange qu'on aille dans une brasserie ? Gauthier a dit qu'il nous rejoindrais dans une heure, environ.

- Non, t'inquiètes pas. Accélère, le feu est passé au vert !

- Ça va, j'avais vu ! Regarde moi ce bel italien qui est dans la voiture d'à coté.

Je tourne ma tête vers la droite et voit effectivement un beau brun dans une Mercedes mat.

- Arrête de le mater comme ça, Julia ! Il va finir par te voir.

- Exact. J'ai déjà fais plus discret, c'est vrai. Rigole t-elle.

Elle accélère de plus belle.

Après dix minutes, elle trouve enfin un emplacement près de la place Pigalle.

- Tu va voir, cette brasserie est excellente !

- Julia Lorneuf, j'habite à Paris depuis ma naissance, je connais ma ville comme ma poche.

- Pas faux.

Nous entrons après quelques minutes de marche dans une brasserie italienne, que je connais de nom mais j'avoue n'y être jamais entrée. Mais ça, j'évite de le préciser à la cousine de Gauthier, elle en serait trop fière.

- Alors, tu connais ?

- Oui, oui.

- Salut, Romain ! Comment tu vas ?

Elle fait la bise à un jeune homme qui travaille dans le restaurant.

- Bien ma Ju', tu as l'air en pleine forme toi ! La même table, que d'habitude ? Lui demande t-il.

- Oui, s'il te plait mon Loulou.

Mon Loulou ?
Pourquoi elle l'appelle comme ça ? C'est son petit ami ? Ça m'étonnerais ça, étant donné qu'elle est rentrée avec Pierre hier soir.

Je n'arrive décidément pas à la suivre cette fille !

On s'installe alors sur une table près du mur de droite. Elle est joliment décorée et un bouquet de coquelicots dans un vase en verre est disposé dessus. Ce que les autres n'ont pas, d'ailleurs.

Un serveur arrive et demande notre commande. Julia lui répond et le serveur lui réplique que les boissons sont offertes par la maison. Elle dit merci et sourit simplement.

- Offertes par la maison, comment ça ? Lui demandais-je alors perplexe.

- Romain est un très bon ami à moi et je suis également l'une de ses très bonnes clientes. Il me fait quelques faveurs du coup, de temps en temps.

- Il y a quelque chose entre vous ?!

- Ah non, pas du tout !

Elle se met à rigoler et j'hausse un sourcil. Quand elle s'en aperçoit, elle reprends ses esprits, pose ses coudes sur la table et prends une longue inspiration.

- C'est le meilleur ami de mon ex-petit ami.

Je la regarde bizarrement, ne comprenant pas où elle veut en venir.

- Je vais t'expliquer en attendant que la commande arrive !

- Va y, je n'attends que ça !

-  Ne sois pas sarcastique comme ça, ça ne te va vraiment pas et tu ne sais même pas encore de quoi je parle. Enzo n'étais pas simplement un coup d'un soir. Faisant référence à la boîte d'hier soir.

Enzo ? Pensais-je alors.

- Enzo ? Lui demandai-je alors.

- Mon ex-petit ami. Bon, reprenons au commencement. Tu sais que j'ai fait une fac d'histoire pendant trois ans à Bordeaux, et une fois ma licence en poche, j'étais un peu perdue. Je voulais faire des études de journalisme, mais je ne savais pas où et comment ! J'ai alors demandé conseil à mon entourage. Dont à Gauthier, on est très fusionnels, je pense que tu l'as compris. Il m'a dit de monter à Paris, comme beaucoup d'autres personnes. J'ai été acceptée à mon école par dossier et deux mois plus tard, j'étais à la capitale.

- C'était il y a un peu plus d'un an du coup ?

- Exact. Arrivée ici, je ne connaissais pas grand monde. A part quelques amies qui étaient venues faire leurs études ici après l'obtention de notre bac, mais ça s'arrêtait la.

- Et après ?

- Je me suis fait des amis à l'école, et un soir, l'un deux notre nouvelle bande a proposé d'aller à une soirée organisée par l'un de ses amis à lui. Tu suis ?

- Oui, oui.

On commence à siroter nos verres que le serveur viens de nous apporter.

- Donc on est allés à la soirée, normal. Et c'est a cette fameuse fête qu'on a rencontré Romain et Enzo. Romain est le gérant de ce restau. Il a été super sympa ce soir là, il s'était occupé d'une de mes amies qui avait un peu trop bu.
Et Enzo était... Parfait. Littéralement. Grand, bronzé aux yeux bleus foncés, un énorme charisme. Mon fantasme, pour te résumer. Il était le roi de la soirée. Il connaissait tout le monde, rigolait avec plein de gars et draguait même des tonnes de filles, c'est pour dire, et sans se faire jeter en plus !
Il dansait, chantait et restait beau comme un dieu grec, même complètement bourré. Une copine à moi était tombée raide dingue de lui. Perso, j'avais plutôt pensé qu'il était inaccessible ou bien le genre d'homme qui a mille et une conquêtes à son compteur. Donc c'était sans façon, pour moi ! Seulement...

- Tu as fais comment alors ? Je lui demande.

- J'ai fais comment ? Comment IL a fait plutôt ! Me corrige t-elle en s'esclaffant.

- Aloooors ? Rechignais-je.

- Il m'a abordé vers la fin de la fête, quand la plupart des filles à ses pieds étaient complètement couchées, à force de trop boire. M'avoue t-elle.

- Comme dans les films ?

J'ai les yeux qui pétillent en entendant son histoire.

- Oui, on peut dire ça. On a beaucoup discuté, j'ai appris qu'il était quatrième année de médecine, qu'il voulait faire de l'humanitaire, qu'il était originaire d'Annecy, etc.

- Et après ?

- Je suis partie, j'étais fatiguée. J'ai vu en rentrant chez moi qu'il m'avait ajouté sur Facebook pendant la fête. Je l'ai accepté, on s'est beaucoup parlé pendant quelques jours. Puis, il m'as proposé d'aller boire un verre avec Mathilde, ma copine qui avait trop bu et Romain, qui avait pris soin d'elle.

- Non ? Eux aussi, ils se sont mit en couple ?

- Oui, ça a été le vrai coup de foudre entre eux. C'est ouf, non ?

- Oui, carrément ! Mais Enzo et toi aussi, non ?

- Ça à été différent entre nous, c'était plus passionnel.

- Ah ouais, je vois.

En réalité, je ne voyais pas bien la différence entre les deux.

- Bref, on est devenus deux couples. Enzo et moi avons passé six mois collés, non-stop. On vivait chez lui, on habitait chez moi.

- Et puis ? Pourquoi vous n'êtes plus ensemble, aujourd'hui ?

- En fait, Mathilde et Romain se sont séparés.

- Pourquoi ? Et quel est le rapport avec vous deux ?

- Mathilde a eu peur. Sa relation avec Romain a évolué très vite, trop vite même. Elle a préféré le quitter car elle ne se sentait pas prête pour un truc aussi énorme. Ça a été l'élément déclencheur pour Enzo, il s'est rendu compte qu'on allait aussi trop vite, tous les deux.

- Comment ça ?

- On avait beaucoup de projets comme tous les couples. Mais un en particulier, nous tenait beaucoup à cœur et qui allait changer radicalement nos vies si puis-je dire.

- Le quel ?

- Attends, attends, j'y viens. Minute papillon !

Julia se fait servir son steak-frites sauce milanaise, elle a l'air de mourir de faim parce qu'elle entame son assiette aussi vite qu'elle a été servie.

- Donc... Mâchouille t-elle. Je disais ?

- Un projet qui vous tenait à cœur ?

- Exact ! On avait prévu de partir quelques mois à Madagascar. Lui en tient que médecin sans frontières, et moi comme apprenti-journaliste pour faire un reportage sur les conditions de vie des malgaches.

- C'est génial !

- Mais malheureusement, il m'a quittée.

- POURQUOI ?

- Il a aussi prit peur. La décision de Mathilde l'a déstabilisé. On était tout le temps ensemble tous les quatre, donc leur rupture a influencé notre quotidien, tu comprends !
Il s'est dit que son histoire avec moi était allé trop vite, qu'il s'était éloigné de ses amis par ce qu'on passait notre temps tous les deux, qu'il se concentrait moins sur ses études de médecine, etc. Enfin bref, c'était compréhensible.

- C'est horrible...

- On en a discuté longtemps... Pendant deux semaines, on était dans le flou mais je me suis rendue compte qu'il avait raison. Mes notes avaient sacrément baissé, j'avais toujours pas commencer à réviser mes partiels qui arrivaient...
Donc on s'est séparés.

- Ah...

- Romain m'a beaucoup soutenu après la rupture, j'étais mal en point... C'est mon premier amour, donc tu comprends. Enfin à vrai dire, lui non plus n'était pas très en forme.

Elle mange la dernière fourchette de son plat.

- Ça fait combien de temps que vous n'êtes plus ensemble maintenant ?

- Ça va faire 8 mois dans quelques jours. En février, je suis retournée vivre dans mon appartement à plein temps, si on peut dire !

- Et... Ça va, quand même du coup ?

- Oui. J'ai tiré certaines bonnes leçons de mes erreurs et je garde un très bon souvenir de ces six mois. L'un des plus beaux moments de ma vie entière, limite ! Plaisante t-elle.

- Mais si c'était une vraie passion, ça veut dire que tu l'aimes toujours ?

- Oui. J'ai un peu de mal à tourner la page. Je reste attachée à lui, c'est pour ça que je vais voir un peu à gauche et à droite. Histoire de rencontrer d'autres personnes. Et Romain, c'est pareil, il est encore très amoureux de Mathilde.

- Et Romain et Enzo, ils sont encore meilleurs amis ?

- Bien sur, ils ont su faire la part des choses ! Ils sont objectifs !

- Ah d'accord... Et..

- Tu en as des questions toi !

- Ton histoire m'a clouée sur place, oui ! Et  Mathilde, elle fait quoi comme études ?

- Elle a terminé, elle est infirmière à Necker, dans le service de néo-natalité.

- Ah, quand même. Vous avez tous des vies bien remplies, à ce que je vois !

Je n'en reviens toujours pas de ces révélations, je reste perplexe.

- Ouep ! C'est ce qui a un peu joué sur nos ruptures. M'avoue t-elle en soupirant. Et en même temps, c'est ce qui nous a aidé à tourner la plage plus facilement aussi. M'indique t-elle en me faisait un clin d'œil.

- Dis comme ça, ça fait un peu télé-réalité. Genre "Deux couples : deux ruptures ! Que s'est-il donc passé entre eux ? On vous raconte leur histoire !" Rajoute t-elle en rigolant.

Je la rejoins dans son fou rire.

Son téléphone sonne.

- Tiens, Gauthier m'appelle ! Attends, je réponds.

- D'accord !

- Allô ? ... Oui ... On est à la brasserie de Romain ! ... D'accord, je commande pour toi ... À tout de suite, bisous.

Elle raccroche.

- Ton amoureux arrive ! Ça va être à moi de vous poser des questions maintenant ! M'annonce t-elle avec un rictus au coin de la bouche.

Chapitre 21 terminé, j'espère qu'il vous aura plus !
J'ai essayé d'accentuer l'attention sur le personnage de Julia car elle deviendra un élément clé au moment venu ;)
N'hésitez pas a partager vos avis, positifs ou négatifs !

Media : Louane - Lovefool

Peace ! :)
Julianne.

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