Chapitre 15 - Coup de téléphone
U2 - Song For Someone
Avec moi, les histoires d'amour ne s'écrivent pas dans le temps, ce sont des histoires courtes, compactes, passionnelles. D'aucun ont des aventures... Je suis une aventure. OSS 117
Je suis rentrée chez moi. J'ai proposé à Nathanaël de monter pour pouvoir parler un peu de ce qu'il se passe dans sa vie et pour savoir si il va bien mais il a poliment décliner mon invitation.
Il étais donc dix-sept heures, et je n'avais rien à faire.
Mes devoirs ? Demain matin, en cet instant précis je n'ai pas le courage de les entamer. Regarder la télé ?
C'est l'heure des émissions débiles faites pour abrutir les jeunes pré-pubères de quatorze ans - je ne critique pas je les ai moi-même suivies -, je décide donc d'aller m'avachir sur mon lit pour écouter de la musique. J'hésite pendant deux bonnes minutes pour finir par me décider pour U2.
Au bout de quelques intenses minutes de lutte, je tombe finalement de sommeil.
- Margot ! On mange ! crie une voix qui me sortit de mes paisibles rêves.
Oh la vache me dis-je, je me sens toute pâteuse.
Je file à la salle de bain en vitesse me démaquiller et me passer un coup de frais sur le visage.
Je descends et m'installe à la table déjà remplie.
Au menu : des pâtes au saumon.
Repas simple mais pas de mauvais goût, je finis mon assiette, prends une pomme et file dans ma douche. Après m'être lavée, j'entame ma pomme et me fait un soin du visage.
Alors que j'étais encore verte de mon masque aux algues de Quiberon - mon préféré -, mon téléphone sonna.
Le numéro de Sixtine s'affiche. J
e décroche donc.
- Allo Margot ? Tu fais quoi ce soir ? me demande t-elle très vite.
- Rien, je vais aller me coucher là. Et toi ? Lui répondis-je en croquant dans ma pomme.
- Oh t'es nulle ! Je vais chez Raph il improvise une petite soirée ! Viens, ça va être hyper cool !
- Tu joues avec le feu ! rigolais-je.
- C'est sympa mais j'ai pas trop envie, bonne soirée les gars ! On se vois demain, gros bisous ma Six, profites bien avec Raph. Dis-je pleine de sous-entendus.
Elle me remercie en rigolant avec gène et me fait de gros bisous au micro de son téléphone et finit par raccrocher.
Quelques heures plus tard, enfin quatre heures plus tard précisément, les mélodies de « Better Sweet Symphony » de The Verve provenant de mon portable m'extirpent des bras de Morphée. C'est ma sonnerie.
J'hésite à regarder, mais jette finalement un regard sur l'écran lumineux.
Je vois le nom de Nathanaël et m'interroge.
Pourquoi m'appelle t-il à cette heure ? Dois-je décrocher ?
Je réfléchis un court instant et finit par décrocher.
- Allo, Nathanaël ?
- Margot, je te dérange pas ?
Avec les bruits de fond je comprends qu'il est à la petite sauterie improvisée par Raphaël.
- Je dormais mais non t'inquiètes pas. Qu'est ce qu'il y a ? lui demandais-je mi-surprise et mi-inquiète à la fois.
- Oh, rien... J'avais juste envie de te parler. Avoue t-il d'une voix qui déraille.
- Ouah Nath, t'as pas l'air d'aller bien. T'es sûr que ça va ?
- Ouais t'inquiètes pas, ça va. J'ai juste un peu bu.
- T'as bu combien de verres ? l'interrogeais-je.
- Attends, je sors sur le perron. Tu demandais quoi ?
Je répète ma question de manière plus ferme.
- Combien de verres t'as bu ?
Je le connais, il ne tiens pas forcément bien l'alcool sans compter que s'il a consommer des substances illicites, je n'explique pas les dégâts.
- Un, deux... Ou peut-être trois, c'est tout. Ok bon, je dirais cinq je pense. Me répondait-il avec sarcasme.
- Putain mais Nath, tu gères pas bien l'alcool ! Tu joues à quoi là ?
T'es sûr que ça va ?
- Mais oui, je suis pas triste Margoooot, si c'est ce que tu penses ! Arrête de tout dramatiser tout le temps. Je voulais juste te parler.
- Putain Nath, je te connais. Je t'ai dit de me parler si tu avais besoin !
- Et tu veux que je te dise quoi ? Que tu me manques et que je suis sortie avec l'autre juste pour te rendre jalouse et t'oublier plus vite ? Que ouais, même si tu te tapes d'autres mecs je te kiffe encore ! Putain Margot arrête de faire la fille gentille et bien intentionnée, ça te va tellement pas, je te connais comme t'es vraiment. Me la fais pas à moi, je connais ton petit jeu.
Je reste bouche bée face à ses aveux, essayant d'ingurgiter ses paroles. Petit à petit les mots s'enregistrent dans mon cerveau, le message nerveux est enfin transmit entre mes neurones.
Je bégaye.
- Ma-mais...
- Fait pas comme si tu étais surprise, tu le savais au fond de toi.
Le pire c'est que je crois qu'il a raison, ou en tout cas une infime partie de moi l'espérait.
- Maintenant que tu sais, n'en fait pas toute une histoire. Faut juste que ça passe, c'est juste que vu que je te vois tous les jours c'est dur de pouvoir passer à autre chose, tu comprends.
Je ne réponds pas. Je suis maintenant debout, béate, sur mon balcon, avec mon peignoir et mes chaussons aux pieds.
- Et je sais que même si tu tiens à moi, t'en a strictement rien à faire parce que c'est toujours ton petit bonheur perso qui t'importe.
Puis son attention se porte vers un autre interlocuteur que je n'entends pas.
- Ouais j'arrive. C'est personne. C'est bon t'inquiètes pas, j'arrive.
Sa voix se re-dirige vers le haut-parleur.
- Ouais bon Charles m'appelle, je dois y aller. Je te dis à lundi. Prends soi de toi.
Et la communication se coupa.
« Parce que c'est toujours ton petit bonheur perso qui t'importe...»
Cette phrase trotte dans ma tête, pendant que je regarde les voitures défiler dans la rue, de la vue de mon balcon.
Il a semé le trouble dans mon esprit et n'aimant pas cogiter sans moyens de réponses, je décide de m'allumer une cigarette et de naviguer sur internet. En traînant sur notre réseau social préféré à mes amis et moi, je tombe sur le profil de Gauthier De Villiers en parcourant les pages des gens de notre lycée.
Je ne l'ai en amis que depuis peu, je l'avais ajouté quelques temps après notre nuit passée ensemble, je n'avais pas osé tout de suite après, je trouvais ça terriblement gênant. Cependant, il m'avait accepté simplement quelques minutes succédant l'invitation. Je vois qu'il est très proche d'une jolie fille qui est australienne, elle commente la plupart de ses photos et l'identifie sur quelques une des siennes. Je ne savais pas qu'il s'était mis en couple.
Puis je fais défiler les pages, et je tombe finalement sur une photo où je suis moi-même identifiée, elle a été prise au restaurant un jeudi midi. Nous sourions tous, on doit être une vingtaine attablés. Colombe et Karl se regarde en souriant et je remarque que Charles dévisage presque Raphaël. Trois terminales se sont amusés à tendre leur verre vers l'objectif. Cette photo est plutôt drôle parce qu'elle est remplie de petits détails, je remarque que, Gauthier et moi, avons exactement la même posture ; un bras sur la table, notre plus beau sourire de sorti et nos yeux rivés sur l'objectif alors que les autres rigolent et regardent ailleurs.
C'est réellement à cet instant là que son charme me frappe. Je le trouve irrémédiablement magnétisant, comme si un aimant me poussait à le regarder davantage. Je vois dans son regard un autre Gauthier que je ne soupçonnais pas d'exister. Un Gauthier humble, avec une touche de mélancolie parcourant ses iris bleues océan. Il m'hypnotise pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que je décide de mettre en veille mon téléphone.
Je décide d'aller dormir et prends également la décision d'appeler Nathanaël à l'aube,afin de m'expliquer avec lui sur ce qu'il s'est passé tout à l'heure.
Média : Paris by night
U2 - Song For Someone
Je vous remercie vivement d'avoir lu ce chapitre malgré le retard - veuillez m'excuser - ! Encore merci et n'hésitez pas à commenter si vous avez des remarques constructives à me faire, je les accueillerais avec plaisir !
Peace ! :)
Julianne.
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