Un roi et une prostituée

Encore allongé dans son lit, Berengar ne cessait de ruminer. Il n'y avait pas eu d'attaques depuis celle d'Aragath mais il s'attendait à ce que d'autres surviennent. Ce qui le tuait c'est qu'il ne pouvait pas savoir où elles allaient avoir lieu et quand, il ne pouvait pas se préparer. Et aucun des espions de lord Braeden n'étaient revenus, du moins pas en vie. Régulièrement, les corps de ses hommes étaient retrouvés aux portes de la ville. L'ennemi était proche, trop proche, et pourtant il n'attaquait pas. Berengar n'arrivait pas à comprendre comme ces elfes noirs fonctionnaient.

Il se mit à penser à Durlan et Nylathria, à la façon qu'elle avait de le regarder et cette attitude protectrice qu'elle prenait lorsqu'ils étaient ensembles. Sans doute que le châtier avait été une erreur, il s'était mis la princesse à dos. Si seulement il n'avait pas écouté sa mère, l'elfe ne serait pas aussi sauvage.

Plus les jours avançaient et plus il se méfiait de sa mère. Il savait qu'elle était ambitieuse et était capable de tout pour garder le pouvoir mais elle prenait de plus en plus de place et il n'aimait pas cela. Mais elle avait des espions et des alliés partout, il ne savait plus en qui accorder sa confiance. Ses propres conseillers pouvaient bien comploter avec elle et même Marden. Mais il savait également que s'il ne lui obéissait pas un minimum, elle n'hésiterait pas à se débarrasser de lui, comme elle l'avait fait avec son père, pour mettre Marden sur le trône. Elle savait que son frère était beaucoup plus influençable que lui, elle n'aurait aucun mal à prendre l'ascendant.

Il regrettait d'avoir dû faire du mal à Durlan mais sa mère ne lui avait pas laissé le choix. S'il tenait à rester sur le trône, Durlan devait souffrir puis mourir. Mais la Reine Mère n'avait pas prévu l'intervention de la princesse. D'ailleurs, il se demandait comment est-ce qu'elle avait pu savoir ce qu'il se passait et comment est-ce qu'elle avait pu les trouver aussi facilement. Il la revoyait débarquer, des flammes dansant dans ses yeux et ses cheveux volant derrière elle. Puis il revit son regard s'apaiser lorsqu'elle s'est approchée de Durlan. Il n'arrivait toujours pas à croire ce qu'il avait vu. Ses marques s'étaient illuminées et les blessures du bâtard s'étaient refermées. Depuis cela, il savait qu'il aurait besoin des elfes et de leur magie pour lutter contre l'ennemi mais en faisant fouetter Durlan, il s'était sans doute condamné.

Nylathria n'était pas la seule personne qu'il s'était mise à dos. Selina refusait de lui parler ou même de se trouver dans la même pièce que lui, bon nombre de nobles de la Cour l'évitaient depuis qu'ils avaient vu la princesse porter à bout de force un Durlan au dos ensanglanté. Il n'était déjà pas populaire auprès du peuple mais il perdait peu à peu l'amour des nobles. Il s'attendait à être détrôné après cette guerre au profit de Marden, s'il y avait un après. Il lui fallait absolument trouver un moyen de retrouver l'affection des nobles et sa popularité.

Les elfes et les hommes de l'Opale arriveraient dans la journée, il devait absolument s'en faire des alliés, étouffer ces rumeurs de rébellions et faire en sorte qu'ils ne sachent jamais rien sur ce qu'il s'est passé avec Durlan. Et s'il devait faire taire des personnes de la Cour il le ferait, avec de l'argent ou la force. Il ne pouvait pas se permettre de se faire de nouveaux ennemis.

Les nains, eux, étaient en route mais n'arriverait que dans une semaine ou deux, et il avait reçu la veille une missive provenant d'Ellran Edhil pour l'informer que le départ des demi-elfes était pour bientôt. Les choses se concrétisaient et pourtant, il ne s'était jamais senti aussi vulnérable et impuissant. Il était à la merci des elfes noirs et devait attendre qu'ils pointent le bout de leur nez pour espérer faire quelque chose. Alors il se contentait d'attendre.

Depuis son départ, les paroles de Nylathria lui revenaient sans cesse à l'esprit. Lors de leur dernière réunion elle avait paru si en colère, et il était certain que ce n'était pas uniquement à cause de ce qu'il s'était passé. Il était évident qu'elle ne croyait pas en la réussite de leur entreprise et peut-être aurait-il dû l'écouter et monter à bord d'un bateau pour ne plus jamais revenir et construire une nouvelle nation ailleurs, un endroit où il serait enfin aimé de tous et vu comme un bon roi. Il voulait en être un mais il était impossible d'effacer ses erreurs.

–J'ai essayé de tous vous sauver ! Je vous avais prévenu du danger.

La princesse avait paru aussi en colère que désemparée et c'était à ce moment là qu'il s'était réellement rendu compte du danger. Mais il était trop tard pour faire marche arrière et une part de lui voulait encore croire qu'il était possible de remporter la victoire.

Il se mit à penser à Brenna. La druidesse refusait qu'il vienne lui rendre visite, de peur que l'elfe noir ne s'en prenne à lui mais il avait terriblement envie de la voir, même de loin. Il voulait simplement s'assurer qu'elle se portait bien et qu'on s'occupait bien d'elle.

Il se redressa d'un seul coup. Et puis merde ! Cela faisait bien trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu et il se sentait terriblement seul. Il ne prit même pas la peine d'enfiler un pourpoint et resta avec sa chemise échancrée au niveau du col, son pantalon et ses bottes. Peu lui importait l'avis des nobles qu'il allait croiser, peu lui importait son apparence il savait que Brenna ne lui en tiendrait pas rigueur et c'était le plus important.

Plus déterminé que jamais, il marchait aussi vite qu'il le pouvait à travers les couloirs, priant pour que sa mère ne lui tombe pas dessus par surprise. Il n'avait aucune envie de la voir ni de lui expliquer pourquoi il continuait à s'accrocher à cette putain, comme elle aimait bien l'appeler. Lui-même ne savait pas pourquoi il s'accrochait autant mais à chaque fois qu'il pensait à elle, ce qui arrivait un peu trop souvent, il avait cette irrémédiable envie de se trouver auprès d'elle.

En arrivant devant la porte de l'infirmerie, il frappa pour s'assurer que le médecin royal n'était pas en consultation et entra après en avoir eu l'autorisation.

–Majesté, le salua le médecin en s'inclinant.

–Je viens voir lady Brenna, déclara-t-il.

–Je crains que ce ne soit pas possible, lança Avedelis en sortant de la pièce où était enfermée Brenna. Pour votre sécurité Majesté, il serait préférable que vous ne la voyiez pas, elle est encore beaucoup trop instable.

–Je sais ce que je risque et c'est en connaissance de cause que j'y vais, rétorqua-t-il.

–Elle pourrait vous blesser, insista la druidesse, ou même pire, vous tuer. C'est un risque que je ne préfère pas prendre Majesté, je refuse d'avoir votre mort sur la conscience.

–Vous ne l'aurez pas puisque si la moindre chose se passe, ce sera uniquement de ma faute.

–Majesté, vous devriez écouter dame Avedelis, ajouta le médecin.

–Je l'écoute et je la remercie de me porter autant d'intérêt mais je tiens à la voir. Je suis toujours le roi, il n'y a rien que vous ne pouvez me refuser.

Utiliser son titre n'était pas la chose la plus honnête mais c'était le seul moyen de les obliger à se plier à sa volonté. Avedelis l'observa un instant sans rien dire avant de capituler.

–Bien, elle est calme pour le moment. Mais s'il se passe quoi que ce soit, nous sommes à côté prêts à intervenir.

–Je vous remercie.

Avedelis se poussa de la porte et le laissa entrer, la refermant derrière lui. Brenna était assise sur une chaise, face à la fenêtre, et regardait distraitement ce qu'il se passait à l'extérieur. Ses longs cheveux étaient détachés mais coiffés et elle n'était habillée que d'une chemise de nuit.

–Brenna ?

La jeune femme se tourna lentement et le regarda longuement, semblant ne pas le voir. Son visage était cerné, creusé et pâle mais elle n'avait pas perdu sa beauté. Puis un fin sourire se dessina sur ses lèvres et illumina la pièce.

–Berengar, souffla-t-elle, vous êtes venu.

Elle se leva de sa chaise et se précipita vers lui, se jetant dans ses bras. Il l'accueillit et la serra fort contre lui. Il l'entendit alors renifler. Il s'écarta légèrement et prit son visage rempli de larmes entre ses mains.

–Pourquoi pleures-tu ? Murmura-t-il.

–J'avais peur que vous ne vouliez plus jamais me voir, que vous pensiez que je suis devenu un monstre. Dîtes-moi que vous n'allez pas me renvoyer au bordel, je vous en supplie.

Il l'enlaça de nouveau.

–Jamais je ne pourrais te faire cela. Tu n'es pas un monstre Brenna, rien de tout ceci n'est de ta faute. Je ne peux pas t'en vouloir et je ne t'en voudrais jamais.

Elle le serra un peu plus fort contre lui.

–Je les ai entendu parler, hoqueta-t-elle, ils disent que je ne guérirais peut-être jamais, à moins de tuer l'elfe noir. Et ils ne savent même pas si cela ne va pas me tuer moi aussi.

–Je ne laisserais personne te faire du mal, je te le promets. On va tout faire pour te débarrasser de lui sans te blesser.

–Et si ce n'était pas possible ?

Elle releva la tête et plongea ses yeux humides dans les siens. Elle avait peur, presque autant que lui.

–Ça l'est, tenta-t-il de la rassurer, ça doit l'être.

Il déposa un tendre baiser sur le haut de son crâne. Les jambes de la jeune femme se mirent à trembler et il la rattrapa de justesse alors qu'elle commençait à tomber. Elle était à bout de forces, cet elfe noir était en train de la tuer de l'intérieur. Il l'amena jusque sur le lit et la fit s'asseoir. C'est en la prenant dans ses bras qu'il se rendit compte à quel point elle était faible et qu'elle avait perdu du poids. Il s'en voulait terriblement de ne rien pouvoir faire pour elle.

–La princesse Nylathria est venue l'autre jour, commença-t-elle. Est-ce que vous allez l'épouser comme c'était prévu ?

Elle n'osait même plus le regarder dans les yeux et sa voix tremblait. Il prit son menton, la força à le regarder et lui sourit.

–Je ne vais pas épouser la princesse, c'est Durlan qui va se marier avec elle.

Elle fronça les sourcils.

–Durlan ? Mais n'avez-vous pas fait de lui un bâtard ? Et la princesse va l'épouser quand même ?

–Il faut croire qu'elle et moi sommes aussi stupide l'un que l'autre. La princesse tombe amoureuse du bâtard et le roi d'une prostituée.

Les épaules de la jeune femme s'affaissèrent.

–Vous ne pouvez pas... Je veux dire, votre mère n'acceptera jamais. Je ne suis qu'une putain, une bâtarde moi aussi. Je ne pourrais jamais devenir votre reine, c'est impossible. Vous devez prendre une femme de haut rang comme épouse, moi je ne pourrais jamais être plus que votre concubine.

–C'est faux, tu es une lady à présent tu te rappelles ?

–Nous savons tous les deux que ce titre ne m'appartient pas. Lorsque tout le monde apprendra je deviendrais la risée de la Cour. Je n'ai jamais été autre chose qu'une prostituée et je sais où est ma place.

–Je refuse de t'entendre dire cela.

–C'est la vérité ! S'exclama-t-elle en s'écartant. Combien de fois vous me l'avez répété ? Je ne suis qu'une putain dont seules les histoires de putain regardent !

–Toutes ces choses que je t'ai dites je l'ai fait pour t'éloigner de moi ! S'emporta-t-il. Je ne voulais pas m'attacher à toi et je voulais te considérer comme une distraction et uniquement comme cela mais je n'ai pas réussi à tenir. Te voir te sacrifier et souffrir pour moi m'a ouvert les yeux, je me suis rendu compte que je t'aime Brenna, de tout mon cœur et je refuse de te perdre.

Il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa fougueusement, la serrant davantage contre lui. Elle lui rendit son baiser et posa son front contre le sien.

–Ça veut dire que j'ai mal fait mon travail alors, souffla-t-elle. Je suis payée pour n'être qu'une distraction.

Il se mit à rire tout en jouant avec une mèche de ses cheveux. C'est alors qu'on frappa à la porte. Berengar s'éloigna de Brenna et alla ouvrir la porte. Il se retrouva face à Avedelis qui jeta un coup d'œil vers Brenna. Derrière elle se trouvait le médecin et deux soldats.

–Le roi Jungdu et l'empereur Castien arrivent, lui annonça la druidesse. Il serait préférable de cacher l'existence de lady Brenna aux elfes.

–Les elfes ? Intervint Brenna depuis son lit. Adorellan ne les aime pas beaucoup, surtout Nylathria.

Berengar et Avedelis se tournèrent vers elle, les sourcils froncés. La druidesse s'approcha d'elle.

–Vous parlez de l'elfe noir ? Pourquoi est-ce qu'il n'aime pas Nylathria ?

–Parce ce que Bhaklur est avec elle, répondit la jeune femme innocemment, et il n'aime pas son frère.

–La princesse a été possédée elle aussi ? S'étonna Berengar.

Il se tourna vers la druidesse.

–Non, je ne crois pas, répondit-elle, du moins pas que je sache. Elle ne présente aucun signe de possession. Mais madame, vous avez parlé de Bhaklur et Adorellan, c'est cela ?

Brenna acquiesça.

–Vous les connaissez ? Demanda le roi.

–Ce sont deux princes elfes. Selon la légende, Bhaklur serait le premier elfe noir mais l'Histoire n'a jamais mentionné le fait qu'Adorellan l'ait été également. Il se serait battu contre son frère.

–Brenna, tu es sûre de ce que tu racontes ? L'interrogea Berengar.

–Bien sûr, c'est Adorellan qui m'a dit pour son frère et la princesse, c'est pour cela qu'il s'est passé quelque chose d'étrange lorsqu'elle m'a touché. Adorellan essayait de la tuer et Bhaklur la protégeait.

Une ride se forma sur le front d'Avedelis qui semblait réfléchir à toute allure. Puis elle se tourna vers Berengar.

–Allez donc accueillir le roi et l'empereur, fit-elle, je m'occupe de lady Brenna, j'ai quelques questions à lui poser.

Il hésita un instant mais en voyant le sourire de Brenna, il capitula.

–Bien, je reviendrais vous voir pour savoir ce qu'elle a dit à propos de ces deux elfes noirs.

–D'accord. Mais surtout, n'en parlez pas à Castien, ou à qui que ce soit d'autre. Ce qui vient de se dire doit rester entre nous.

Il acquiesça et sortit de la pièce, accompagné des deux soldats. Il passa en vitesse dans ses appartements, qu'il trouvât une fois de plus vides sans Brenna, et enfila un pourpoint en brocard rouge et or. En sortant de la chambre, ses yeux tombèrent sur Selina qui s'arrêta en le voyant, lui lançant un regard noir.

–Majesté, le salua-t-elle sans dissimuler sa colère.

–Selina, c'est un plaisir de vous voir, répondit-il. Accepteriez-vous de venir accueillir nos invités en ma compagnie.

–Veuillez m'excuser Majesté mais je ne pourrais pas être présente, je crains me sentir légèrement souffrante. Je ne voudrais pas contaminer qui que ce soit si jamais je me trouvais malade.

Il savait qu'elle se sentait parfaitement bien, elle ne voulait simplement pas se retrouver avec lui. Mais il préférait ne rien dire à ce propos et la laisser tranquille.

–Allez vous reposer alors, j'espère que vous vous sentirez mieux ce soir pour le banquet.

–Je ne peux rien garantir malheureusement.

Elle lui adressa une légère révérence avant de s'en aller en direction de ses appartements. Berengar soupira. Il lui serait impossible de se racheter pour cette erreur qu'il avait commise.

–J'ignore ce que vous lui avez fait mais je suis certaine qu'elle vous pardonnera un jour.

Il se retourna et croisa le regard timide de lady Grayce.

–J'ignorais que tu étais là Grayce, tu es si silencieuse.

Il s'approcha d'elle et déposa un baiser sur sa tempe, comme il avait l'habitude de lui faire. Puis il lui proposa son bras et tous deux se dirigèrent vers la cour principale.

–Est-ce que vous voulez me parler de ce qu'il s'est passé avec lady Selina ? Demanda Grayce. Mais si vous ne voulez pas ne vous en faîtes pas, je ne veux pas vous assommer avec mes questions.

–Tu n'as pas entendu les rumeurs ? L'interrogea-t-il, surprit.

Généralement, les rumeurs se répandaient à la Cour en moins d'une demi-journée.

–Je préfère ne pas les écouter, répondit-elle en baissant les yeux.

Berengar sourit.

–Tu es beaucoup trop pure pour la Cour ma chère Grayce. Ne change pas.

Elle leva ses grands yeux vers lui et lui sourit timidement. Si sa cousine avait pu survivre à la Cour c'était uniquement parce qu'elle avait du sang royal et que personne ne pouvait dire quoi que ce soit sur elle parce qu'elle se faisait discrète.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la cour, tout le reste de leur famille était là, ainsi que les nobles résidants au palais. Tous attendaient l'arrivée imminente de leurs alliés. Grayce se sépara de lui et alla se placer à côté de sa mère

–Tu es en retard, critiqua lady Eartha.

–Non, je suis pile à l'heure.

Il n'eut pas besoin de la regarder pour savoir quel genre de regard sa mère lui lançait. Il se contenta de l'ignorer royalement et se redressa, croisant ses mains derrière son dos.

Les portes s'ouvrirent alors sur les étendards des maisons Balsandoral et Manriwa. Puis, assis fièrement sur leurs montures, l'empereur Castien, le roi Jungdu et le prince Jaghatai firent leur entrée. Ils étaient suivis par bon nombre de soldats des deux nations, différenciables par leur armure. Les nobles de la Cour s'inclinèrent lorsque les deux souverains mirent pied à terre.

–Je vous souhaite la bienvenue sur les Terres de l'Aube ! S'exclama Berengar en descendant les marche pour venir à leur rencontre.

–Irindor est toujours aussi belle, complimenta Jungdu. Si les circonstances de notre visite n'avaient pas été aussi dramatiques, je vous aurais dit que je suis ravi d'être ici.

–Je tâcherais de rendre votre séjour ici le plus agréable possible, répondit Berengar, malgré les circonstances.

Il se tourna ensuite vers l'empereur elfe. En le regardant de plus près, il distinguait une légère ressemblance avec Nylathria, mais il fallait bien regarder pour la voir.

–Votre Majesté, fit-il, est-ce la première fois que vous venez à Irindor ?

–Non, j'étais venu en tant qu'ambassadeur avec mon père il y a bien des années. Je crois que le roi Riston était sur le trône de l'Aube à l'époque.

–Alors j'espère que vous la trouverez tout aussi belle que lors de votre dernier voyage.

–Je n'ai jamais dit cela.

Berengar dû redoubler d'effort pour ne pas laisser son sourire se dissiper. À croire que l'insolence était de famille chez les Balsandoral.

–Je me dois de vous féliciter pour l'arrivée de votre premier enfant, lança-t-il pour changer de sujet.

–Merci, espérons que l'impératrice saura me donner un fils.

–Je prierais mes Dieux pour que ce soit le cas.

C'était faux, Castien le savait, mais au moins était-il poli.

–Bien, messieurs, reprit-il, vous devez êtes exténués avec cette longue route. Ce soir un banquet vous attend. Le roi Murdrek devrait arriver dans quelques jours avec ses forces, les demi-elfes ne devraient pas tarder à partir de Feoyether et je suis certain que Son Altesse la princesse Nylathria arrivera bientôt avec la reine Sirila et les hommes de l'Ambre. Dès lors, nous pourrons enfin établir notre stratégie et anéantir ces elfes noirs une bonne fois pour toute.

Pour Brenna.

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