Le sort d'un traître
On le jeta et il atterrit à plat ventre sur un sol humide et froid. De la pierre. Les mains liées dans son dos, Durlan ne pouvait que difficilement se relever. Mais alors qu'il essayait, on lui donna un coup de pied dans le ventre, le faisant tomber sur son flanc. Il grimaça mais ne dit rien. Que pouvait-il dire après tout ?
–Enlevez-lui son pourpoint et sa chemise.
Il reconnut la voix de Berengar. Suivant l'ordre du roi, les gardes relevèrent Durlan et entreprirent d'arracher ses vêtements. Il eut tout d'un coup froid, horriblement froid. Il tremblait de tout son corps, autant à cause du froid qui lui mordait la peau que de la peur. Il ne voyait rien de ce qu'il se passait autour de lui et ne pouvait se fier qu'à ce qu'il entendait. Des gens marchaient autour de lui, il les entendit dresser quelque chose. Berengar allait-il l'exécuter dans cette petite cellule ? Cela ferait sens, il mourrait comme devrait le faire un bâtard, dans l'ombre. Lui donner une exécution publique ne ferait qu'alimenter la haine du peuple.
Durlan se mit à prier les Dieux pour que son âme trouve la paix. C'est de cela dont il avait besoin, un peu de répit.
On le saisit ensuite sous les aisselles et on le traîna dans la cellule jusqu'à le plaquer contre ce que le jeune homme reconnut comme étant du bois. On délia ses mains pour les attacher de chaque côté du poteau. Et enfin, on enleva le sac en tissu de sa tête.
Ses yeux mirent quelques instants à s'accommoder à la lueur des torches. Tous les hommes autour de lui avaient le visage masqué et étaient habillé tout de noir. Durlan comprit alors ce qu'ils comptaient lui faire. Il posa son front contre le bois et ferma les yeux, se préparant au pire, et demanda aux Dieux un peu de clémence. Mais ses prières furent rapidement interrompues par le claquement d'un fouet contre la pierre.
–Bien, commença Berengar dans son dos, maintenant que tu ne peux plus m'échapper, nous allons pouvoir commencer. Je te laisse entre de bonnes mains, nous verrons combien de temps tu tiendras, bâtard.
Durlan ferma de nouveau les yeux et tenta de penser à des choses qui le rendait heureux afin d'oublier où il se trouvait vraiment.
–Il y a des rumeurs en ville, commença une voix étouffée qu'il ne reconnu pas, le peuple chercherait à détrôner Sa Majesté. Est-ce vrai ?
Il repensa à la discussion qu'il avait eu plus tôt avec Russell. Il ne pouvait pas dénoncer des personnes qu'il avait autant côtoyé, des personnes qu'il appréciait, même s'ils comptaient trahir la Couronne.
N'obtenant aucune réponse, le bourreau passa à l'action. Le fouet claqua et Durlan ressentit une affreuse douleur dans son don qui le fit grimacer. Il se retenait du mieux qu'il pouvait pour ne pas crier, il ne voulait pas leur donner cette satisfaction.
–Y-a-t-il des traîtres à Irindor ?
Il ne comptait pas répondre, cela ne changerait en rien sa condition. Quoi qu'il dise, Berengar le tuera et il refuse de mourir en ayant trahit ses amis. De nouveau, le fouet claqua contre son dos et Durlan se mordit tellement fort la lèvre qu'elle se mit à saigner. Il planta ses ongles dans le poteau, quelques échardes virent se loger sous ses ongles mais cette douleur était bien trop superficielle pour effacer celle qui lancinait son dos.
–Es-tu leur leader ? Souhaites-tu la mort du roi ?
Il l'avait souhaité tant de fois mais à présent il ne voulait qu'une seule chose : le voir souffrir. Cette fois-ci, il ne put se retenir de crier lorsque le fouet s'abattit sur lui. Il sentait le sang ruisseler le long de son dos et en baissant les yeux, il remarqua la flaque rouge en-dessous de lui.
–La princesse Nylathria est-elle de ton côté bâtard ? Compte-t-elle envahir les Terres de l'Aube ?
Son regard se posa sur l'Étoile du Jour qui pendait à son cou. Il se mit à penser à Nylathria et à tous les souvenirs qu'ils avaient en commun. Il la revit dans le lac, baignée par les derniers rayons du soleil. Puis il la vit descendre les marches de la salle de réception à Enkawa, embrassant sa condition d'elfe. Il l'avait trouvé plus belle que jamais.
Le fouet claqua, Durlan hurla et ne put retenir ses larmes. Il ferma si fort ses paupières qu'il voyait tout un tas d'ombres se profiler devant lui. Il se revoyait, enfant, dans les bras de sa mère qui lui chantait une berceuse avant de le border. Son père était là lui aussi. Il lui ébouriffait les cheveux avant de déposer un baiser sur son front. Puis ils s'en allèrent tous les deux, refermant la porte et le laissant à la merci des ténèbres.
–J'ignore qui tu essaie de protéger, lança Berengar, mais pour ton propre bien tu as tout intérêt à répondre à nos questions. Donne-nous simplement des noms.
L'image de ses deux amis, Oger et Sagar, surgit dans son esprit. Il les avait tués, peut-être les avait-il torturés dans cette même pièce. Il refusait d'obtempérer, pour leur mémoire et celle de Pesara. Il tiendrait.
Le fouet s'abattit une nouvelle fois sur son dos. Le hurlement de Durlan résonna dans la pièce. Il se rapprocha un peu plus du poteau en bois et s'y accrochait si fort que l'un de ses ongles se retourna. Les larmes ruisselaient sur son visage. La voix de Selina qui suppliait Berengar résonna dans sa tête. Puis celle de Nylathria.
–Pour rien au monde je ne les laisserais te toucher. Et si Berengar ose tout de même toucher à un seul de tes cheveux, il saura ce que cela fait de provoquer un dragon.
Il se recroquevilla sur lui-même, gémissant de douleur. Ses blessures béantes le brûlaient, il voulait simplement que tout ceci cesse. Un autre de ses souvenir l'assaillit alors.
Il était dans les jardins avec Marden et Berengar. Ce dernier avait, une nouvelle fois, décidé que les trois garçons joueraient à un jeu que Durlan détestait profondément. Marden et Berengar étaient les preux chevaliers qui devait tuer l'affreux bandit qu'incarnait Durlan. Mais cette fois-ci, le jeu dégénéra et Berengar blessa gravement Durlan, sans aucun scrupule.
–C'est tout ce que tu mérites, bandit ! Avait-il clamé avant de lui donner un énième coup avec son épée en bois.
Marden avait couru prévenir quelqu'un alors que Durlan se recroquevillait sur lui-même, cachant son visage du mieux qu'il le pouvait. Lady Gweirith et le roi Hunter étaient arrivé en courant, accompagné de quelques gardes.
–Berengar, cesse ce cirque immédiatement ! Avait ordonné le souverain de sa voix la plus grave.
Gweirith s'était ruée vers son fils, le prenant dans ses bras et le serrant fort contre elle.
–Les Dieux soient loués, tu n'as rien, avait-elle soufflé avant de déposer un baiser sur le haut de son crâne.
–Mais père, nous ne faisions que nous amuser ! S'était défendu Berengar. Durlan était un méchant bandit.
–Les jeux doivent rester des jeux Berengar, avait grondé Hunter, et blesser Durlan est loin d'être un jeu. Il est ton cousin, un membre de ta famille, pas un hors-la-loi que tu peux maltraiter comme tu le souhaite. Même les bandits ne méritent pas d'être traités de la sorte.
Des flammes dansaient dans les yeux du prince héritier, et ces yeux remplis de rage se posèrent sur son frère.
–Tu n'es qu'un traître Marden, avait-t-il sifflé, et tu sais ce qu'on fait des traîtres ? On les pend.
–Il suffit ! S'était écrié le roi en posant une main protectrice sur le crâne de son fils cadet. Gardes, le prince Berengar a assez joué pour aujourd'hui, ramenez-le dans ses appartements. Tu ferais mieux de réfléchir à ce que tu viens de dire et faire Berengar, je viendrais te voir dans la soirée. En attendant, pense à des excuses.
Alors que Berengar était emmené par les gardes, Gweirith se releva, gardant Durlan tout près d'elle.
–Il faut que cela cesse Hunter, avait grondé la princesse, mon fils n'est pas un souffre-douleur. Si tu ne sais pas contrôler le tien alors peut-être faudrait-il l'enfermer à double-tour dans sa chambre.
Entraînant son fils avec elle, tout en faisant attention à ce qu'il ne force pas sur sa blessure, lady Gweirith se dirigeait vers le bureau de maître Pesara qui pourrait soigner son garçon sans raconter tout ce qu'ils allaient se dire à la reine.
Un cri provenant d'une pièce un peu plus loin le ramena à la réalité et l'un des hommes sortit de la cellule en courant. À son cou, l'Étoile du Jour prenait une lueur étrange et émettait une douce chaleur qui lui apportait un peu de réconfort. Mais ce moment ne dura pas, le fouet claqua contre lui, lui arrachant de la peau. Durlan sentait ses forces le quitter petit à petit, emportées par la douleur.
–Protégez le roi !
La voix semblait si lointaine, mais il parvenait encore à l'entendre. Il y avait de l'agitation non loin de la cellule mais Durlan ne put se concentrer dessus.
–Parle !!! Hurla Berengar en s'approchant de lui.
Il l'agrippa par les cheveux et fit basculer sa tête en arrière.
–J'aurais des noms, tu me les donneras même si je dois te torturer durant une année entière. Tu trahiras les tiens et tu ne mourras pas avant de l'avoir fait.
Il le relâcha et sa tête tapa contre le poteau. Du sang se mit à couler le long de son front, entra dans l'un des ses yeux, obscurcissant sa vue. Au loin, il entendait le vacarme d'un combat, des épées qui s'entrechoquaient et les cris d'hommes blessés.
–Majesté ! S'écria un homme en entrant. Nous avons un problème !
Il s'avança vers le roi et lui parla à l'oreille.
–Abattez-la, ordonna le souverain, elle ne doit pas arriver jusqu'ici !
Le soldat sorti en courant, accompagné de deux autres. L'Étoile du jour brillait de plus en plus de cette lumière qui devenait inquiétante. Durlan essayait de toute ses forces de se concentrer et de comprendre ce qu'il se passait mais la douleur l'empêchait de réfléchir.
La porte s'ouvrit une nouvelle fois en grand et claqua contre le mur, faisant trembler la pièce. Les derniers hommes présents se ruèrent sur la personne mais furent rapidement projeté de l'autre côté de la cellule, assommés. Le fouet claqua de nouveau et Durlan sursauta, de peur que le coup ne fut pour lui. Mais il ne sentit rien. La chaleur d'un feu vint le réchauffer et il entendit le hurlement étouffé de son bourreau.
–Que vous avais-je dit concernant Durlan ?
Le jeune homme reconnu la voix de Nylathria et son cœur se gonfla. Il n'avait jamais été aussi heureux de la savoir près de lui. Il tenta de se retourner, malgré la douleur qui le lancinait et ses yeux se posèrent sur la princesse qui menaçait Berengar, une dague sur sa gorge. Derrière eux, le corps de l'homme en noir brûlait et commençait à sentir horriblement mauvais.
–Que vous avais-je dit ?! Répéta la jeune femme en haussant le ton.
Ses cheveux s'étaient mis à voleter autour d'elle et quelque chose dans sa poche brillait étrangement. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'elle était couverte de sang. Berengar ne cillait pas, les yeux plantés dans le regard meurtrier de Nylathria.
–Vous êtes ici dans mon royaume, Altesse, je suis celui qui établit les règles. Ce bâtard est un traître, il doit payer pour ses crimes.
La jeune femme appuya un peu plus la lame sur la gorge du roi et l'entailla légèrement. Une goutte de sang roula jusque sur son torse.
–Durlan n'a commis aucun crime, lança-t-elle.
–Vraiment ? On l'a entendu, pas plus tard qu'aujourd'hui, parler de trahison. Vous avait-il parlé de son souhait de devenir roi de l'Aube ?
–Je connais Durlan et jamais il ne souhaiterait une telle chose. Le peuple l'a acclamé hier, je le reconnais, mais c'est simplement parce qu'il revenait avec moi. Le peuple ne voit-il pas comme leur héroïne ? Ne pensez-vous pas, Majesté, qu'on lui parle de royauté seulement parce qu'il va épouser une princesse ?
–Les gens parlent et...
–Vous comme moi nous sommes des gens et nous parlons. Ne le faisons-nous pas en ce moment ? Les gens parlent mais ne passent pas à l'action. Si Durlan voulait du trône, il aurait déjà tenté de rassembler une armée ou détourner les hommes que j'enrôle pour venir sauver votre petit cul royal des elfes noirs. Et vous savez quoi ? Je suis celle qui est à l'origine de tout cela. Je reste une chasseuse de primes après tout, je passe tout mon temps dans les auberges. Tout le monde, sur le continent entier, connait la nature de vos relations à tous les deux alors il est si aisé de faire croire à des hommes ivres que l'un souhaite la mort de l'autre.
Berengar recula de quelques pas mais Nylathria ne comptait pas le laisser partir aussi facilement. Des pas résonnèrent dans le couloir et, les entendant arriver, la princesse leva sa main vers la porte. C'est alors que la mousse incrustée entre les pierres prit soudainement vie, grossissant de plus en plus et semblant se déplacer toute seule pour venir boucher l'entrée de la cellule, empêchant les gardes d'entrer.
–S'il y a une personne à exécuter ici, c'est moi, continua Nylathria alors que les soldats essayaient tant bien que mal de venir à bout de la végétation. Mais vous n'oseriez pas me toucher, n'est-ce pas ? Parce que si vous le faites, mon dragon le saura et je lui ai donné l'ordre de détruire Irindor si vous donnez l'ordre de m'arrêter. Je survivrais, puisque je suis immunisée à ses flammes, et Durlan aussi grâce au collier que je lui ai offert. Alors, il deviendra bel et bien le roi de l'Aube et vous ne serez plus que cendres dont je prendrais un plaisir fou à piétiner.
–Vous n'êtes pas capable de tuer tout le monde ici, la provoqua Berengar avec une pointe d'hésitation dans sa voix.
–Oh vraiment ? Désirez-vous vraiment vérifier si je suis capable ou non de le faire ?
Le roi ne sut quoi répondre.
–Je ne vous tuerais pas, reprit la jeune femme, je ne veux pas déclencher une guerre civile à l'aube d'une bataille contre les elfes noirs. Mais sachez que c'est la dernière fois que je me montre clémente envers vous. Touchez encore une fois Durlan et je vous jure, sur ma propre vie, que je m'allie aux elfes noirs et nous vous détruirons.
Elle le défia du regard encore quelques instants avant de se précipiter vers Durlan. Ses cheveux avaient cessé de voler mais sa robe était remplie de sang qui avait déjà commencé à sécher. Elle se dépêcha de couper les cordes qui l'attachaient au poteau et, alors qu'il se laissait tomber, à bout de forces, elle le rattrapa et le serra contre elle. Elle souffla quelque chose en elfique avant de regarder ses blessures.
–Est-ce que tu peux te tenir assis ? Demanda-t-elle tendrement.
Il hocha la tête pour acquiescer et elle l'aida à s'asseoir.
–Je vais faire quelque chose qui ne va pas être agréable mais c'est pour éviter que tu ne te vide de ton sang. Cela ne durera pas longtemps, promis.
Elle le contourna et s'accroupit derrière lui. Il sentit ses mains chaudes se poser sur son dos lacéré, ce qui le fit sursauter, puis il l'entendit murmurer des paroles qu'il avait déjà entendues. Une douleur encore plus intense prit possession de tout son corps et il se mordit la langue pour ne pas crier, s'accrochant au poteau pour diffuser la douleur.
Lorsque Nylathria cessa de psalmodier, la douleur cessa et il se sentit tout de suite mieux, comme si une partie de ses forces s'était régénérée.
–Viens, on s'en va, déclara la jeune femme en l'aidant à se relever.
Elle jeta un regard haineux à l'encontre de Berengar avant de se diriger vers la porte, soutenant Durlan. La végétation reprit sa taille et sa place initiales, les soldats se ruèrent à l'intérieur mais un signe du roi et ils se poussèrent du chemin. Nylathria resserra sa prise autour du jeune homme et avançait le regard droit. Durlan sentait sa colère, elle était palpable et il la comprenait.
En remontant dans les couloirs du palais, des cris horrifiés les accueillirent. La princesse ne disait toujours rien, fixée sur son objectif.
–Souhaitez-vous de l'aide ? Demanda un homme en s'approchant d'eux.
Nylathria s'arrêta et le regarda d'un œil noir. Durlan reconnut lord Thornley de Vinlun.
–Je n'ai nul besoin de l'aide d'un des hommes de Berengar, cracha la jeune femme avant de repartir.
Les gens de la Cour chuchotaient entre eux, cherchant à savoir ce qu'il s'était passé. La princesse continuait de les ignorer. Durlan sentait le peu de forces qu'il avait récupéré le quitter peu à peu si bien que ses jambes se dérobèrent sous son poids. Il était fatigué et voulait simplement fermer les yeux. Nylathria le soutint mais elle ne put l'empêcher de s'écrouler sur le sol. Elle le maintint assis, posa ses mains de chaque côté de son visage et récita de nouveau ces paroles. La douleur revint et il s'accrocha à elle, fermant les yeux et se concentrant sur de belles choses pour oublier sa peine.
Des cris de stupeur résonnèrent, quelques femmes de la Cour avancèrent vers eux pour apporter leur aide.
–N'approchez pas ! S'écria Nylathria.
Les femmes reculèrent, effrayé par le regard haineux de la princesse.
–Allez Durlan, souffla-t-elle d'un ton plus doux, on y est presque.
De nouveau, elle l'aida à se relever et le soutenait du mieux qu'elle le pouvait mais ses forces à elles aussi s'amoindrissaient à cause de la magie, il le sentait.
Ils parcoururent encore bon nombre de couloir qui semblaient tous plus interminables les uns que les autres. Puis ils se trouvèrent face à des escaliers qui, eux, paraissaient infinis. Ils mirent du temps, beaucoup de temps, à monter les marches les unes après les autres, Durlan ne pouvant retenir des gémissements de douleur de temps à autre. Nylathria parlait régulièrement en elfique et récitait ce qui semblait être des prières.
Finalement, ils réussirent à atteindre leurs appartements. Nylathria n'eut pas la force d'ouvrir elle-même la porte, elle se contenta de donner un coup de pied. Murzol leur ouvrit et découvrit avec horreur l'état dans lequel était Durlan.
–Aide-moi à le porter jusqu'au lit, ordonna la jeune femme.
L'orque opina du chef et passa son bras sous celui de Durlan. En entrant dans la pièce, il vit Selina se lever d'un siège, la mine inquiète. Ils le traînèrent jusque sur le lit et l'allongèrent sur le ventre. Durlan n'arriva pas à réprimer un râle.
–Où est Torestrin bon sang ! Pesta Nylathria en s'effondrant au pied du lit.
–Je suis là ! S'exclama le nain en entrant. J'ai fait au plus vite. Avedelis n'a pas pu venir mais j'ai apporté Azlore.
–Que s'est-il passé ? S'offusqua le garçon en voyant le dos lacéré de Durlan. Peu importe, vous me raconterez plus tard.
Il vint rapidement vers Durlan en sortant tout un tas de choses de sa sacoche. Des fioles, des bouteilles, des bandages, des plantes, il ne savait plus où donner de la tête.
–D'accord alors il va falloir nettoyer les plaies, déclara Azlore.
–J'ai fait amener de l'eau et des serviettes, fit Selina, tout est sur la table.
–Parfait, merci. Pourriez-vous m'aidez madame ?
–Selina.
La jeune femme s'approcha avec le récipient remplit d'eau chaude et quelques linges blancs. Azlore s'en empara d'un, le plongea dans le liquide et l'essora vivement.
–Cela ne va pas être agréable, prévint-il, je vais essayer de te faire le moins de mal possible.
Nylathria s'approcha de lui, lui prit la main et posa sa tête sur le matelas. Il plongea son regard dans ses magnifiques yeux améthyste et y trouva un peu de réconfort. Il grimaça lorsque le linge passait sur ses plaies mais ne dit rien. Azlore faisait preuve d'une grande minutie.
–Est-ce que c'est vrai ce que tu as dit à Berengar ? Souffla Durlan. C'est toi qui as lancé la rumeur.
La jeune femme lui sourit tendrement.
–Non idiot, répondit-elle, je voulais simplement le déstabiliser et prouver que tu étais innocent. Quel aurait été l'intérêt pour moi de dire de telles choses ? Je me fichais pas mal de ta vie de prince.
Elle leva les yeux vers son front et observa sa blessure. Le sang avait cessé de couler mais la plaie était bel et bien présente et elle le lancinait à chaque fois qu'il fronçait les sourcils ou souriait.
–Selina, pouvez-vous me passer un linge s'il vous plait ? Demanda-t-elle.
Il entendit Selina s'activer et faire le tour du lit pour apporter ce que la princesse lui avait demandé. Puis elle entreprit de nettoyer sa blessure à la tête. Elle aussi était extrêmement délicate dans ce qu'elle faisait, ce qui étonna Durlan puisqu'il ne la connaissait pas vraiment pour ses délicates attentions.
–Est-ce que vous allez enfin nous dire ce qu'il s'est passé ? Intervint Murzol. Qu'est-ce qu'on lui a fait ?
–Berengar l'a fait fouetter, annonça Nylathria.
Il entendit Torestrin manquer de s'étouffer et sentit Azlore un peu plus hésitant l'espace de quelques instants.
–Comment est-ce que...
–J'étais avec Durlan au cimetière, expliqua Selina, nous étions en train de parler et d'honorer Pesara quand Berengar est arrivé avec ses soldats et l'a fait emmener. J'ai tout de suite couru retrouver Son Altesse pour...
–Nylathria, la coupa la jeune femme, appelez-moi par mon prénom, je déteste ce titre.
–Moi qui pensais que Berengar avait compris la leçon, fit Torestrin, n'importe quel homme censé aurait vu le danger.
Une fois sa blessure au front nettoyée, Nylathria entreprit de soigner ses mains ensanglantées.
–J'ai terminé de nettoyer ton dos Durlan, lança Azlore, il va falloir que je désinfecte. C'est la partie la plus douloureuse.
–J'ai utilisé de la magie tout à l'heure pour empêcher un maximum les infections, lui dit la princesse, qui sait ce qu'il aurait pu attraper dans cette cellule. C'est pour cela que les blessures sont un peu moins conséquentes qu'elles ne l'étaient, ma magie a aidé.
–Mais elle t'avait guéri l'autre jour, non ? L'interrogea Murzol.
–Parce que je suis une elfe et que j'ai de la magie dans le sang. Durlan est humain, je ne peux pas non plus faire des miracles.
–Murzol, Torestrin ? Lâcha Azlore. Pourriez-vous tenir Durlan pour éviter qu'il ne bouge de trop ?
Les deux hommes s'approchèrent et Durlan essayait de voir ce qu'il se passait mais Nylathria l'en empêcha. Elle posa une main sur sa joue et lui fit tourner la tête, plongeant son regard dans le sien.
–Tu sais, lança-t-elle pour le distraire, je ne te l'ai encore jamais dit mais une fois, il m'est arrivé d'aider une personne en danger. Je sais ce que tu vas dire, tout ton monde est en train de s'écrouler, tu ne crois plus en rien mais c'est la vérité, désolée de briser le mythe.
Durlan se mit à rire puis il sentit ses plaies le brûler si fortement qu'il dû se mordre la langue pour ne pas crier. Il se débattait pour tenter de s'échapper à cette torture mais Murzol et Torestrin faisaient beaucoup trop bien leur travail. Finalement, Azlore cessa de le faire souffrir et il retrouva le regard rassurant de Nylathria.
–Et qu'est-ce que tu as fait pour l'aider ? Lui demanda-t-il d'une voix faible.
–Et bien, c'était à l'époque où je voyageais encore toute seule. Sur ma route je suis tombé sur un homme qui agonisait sous un arbre qui venait de tomber. Le pauvre ne sentait plus le bas de son corps ni son bras droit. Il m'a demandé de l'achever alors l'âme charitable que je suis a accédé à sa demande.
Durlan esquissa un sourire. Il ne s'attendait pas à une bonne action de ce genre.
–Bon, d'accord, j'avoue que ce n'est pas au niveau de ton altruisme à toi, admit-elle. Mais je lui ai quand même rendu service, j'ai même pris la peine de prier pour son âme, c'est pour te dire.
Il voulu lui répondre mais de nouveau, ses blessures lui faisaient un mal de chien. Durlan savait que c'était pour son bien mais il ne pouvait s'empêcher d'essayer de se soustraire de cette épreuve. Il maudit Berengar et sa stupide fierté pour lui avoir infligé tout cela.
Finalement, après avoir désinfecté toutes ses plaies, Azlore banda tout son buste et on l'aida à s'asseoir.
–Je vous jure que Stefan entendra parler de cela, pesta Selina en voyant son torse bandé.
–S'il te plaît, ne lui dit rien, la supplia Durlan, cela ne ferait qu'apporter des problèmes supplémentaires inutiles.
–Mais Durlan ! Protesta la lady. Tu ne vas tout de même pas laisser tout ceci impuni.
–Selina...
–Je sais, d'ordinaire je prône plutôt la paix, la communication et la compréhension mais là il est allé trop loin. Par tous les Dieux, il était prêt à te tuer !
–C'est pourtant toi qui m'as dit tout à l'heure d'essayer de voir en lui autre chose que l'homme monstrueux qu'il essaie de paraître, qu'il est capable d'amour.
–Apparemment, seulement pour Brenna, répliqua-t-elle. J'ai toujours voulu que vos relations s'améliorent, aussi longtemps que je me souvienne mais là, s'en est trop. Combien de fois t'a-t-il blessé, et ce depuis notre enfance ? Combien de fois t'a-t-il insulté ? Et sa maudite mère, tu y as pensé ? C'est elle qui lui a mis toutes ces idées en tête, c'est elle qui veut réellement ta peau.
–Pour le coup, intervint Nylathria, je suis d'accord avec elle. Tu n'es clairement pas en sécurité ici, on n'aurait jamais dû revenir. J'aurais dû seulement envoyer Nieven avec Avedelis et Azlore.
Durlan posa une main sur la sienne et lui sourit tendrement. Elle avait l'air si inquiète pour lui que son cœur se gonfla d'amour.
–Je reste du même avis, fit-il. Je refuse qu'il y ait une guerre civile alors que nous avons des choses plus importantes à nous soucier. Une guerre au sein des Terres de l'Aube ne ferait que nous rendre vulnérable face au réel ennemi.
–Il a raison, appuya Torestrin en tirant sur sa pipe, on mène déjà une guerre, deux seraient beaucoup trop.
Il vit le regard de Nylathria se perdre sur le mur en face d'elle. Il devina alors ce qu'il se passait.
–Il est là ? Lui demanda-t-il.
–Qui ? Fit Murzol.
La princesse hocha la tête sans quitter du regard l'homme que seule elle voyait.
–C'est lui qui m'a donné les bonnes formules pour te guérir le plus possible, ajouta-t-elle. Je crois sincèrement qu'il veut nous aider.
–On peut savoir de quoi vous parlez, insista l'orque.
–D'un elfe noir.
Torestrin s'étouffa avec la fumée de sa pipe, Azlore manqua de faire tomber ses plantes médicinales, Murzol regardait Nylathria la bouche grande ouverte, dévoilant ses crocs jaunis, et Selina se laissa tomber sur un fauteuil la main sur la poitrine.
–Attends deux secondes, lança Murzol, tu peux répéter ce que tu viens de dire Elecia s'il te plaît.
–Un elfe noir m'apparaît et me parle depuis l'attaque à Gaaldorei, annonça la jeune femme. Et oui, c'est le même elfe noir qui a lancé ses troupes sur nous, qui a tué l'un des soldats elfes et qui m'a donné cette foutue pierre.
Elle sortit le petit objet de la poche de sa jupe et le jeta sur le lit. Azlore s'en empara et le regarda sous tous les angles.
–Une pierre de jade, pour la justice, murmura-t-il pensivement. J'ai déjà vu une rune similaire dans l'un des ouvrages de mon ancien maître mais il m'a toujours interdit de regarder dedans. De toute façon, il me disait que c'était dans un langage ancien et que je ne pourrais pas comprendre. Il disait que c'était une sorte d'elfique modifié. La Guilde lui avait demandé de le traduire mais le livre a été volé par les troupes qui nous ont attaqué, lui et moi, juste avant que je vous rencontre.
–Attends Azlore, l'interrompit Nylathria en se levant, je croyais que c'était un troll qui vous avait attaqué. Tu n'as jamais fait mention d'une quelconque armée.
–Et s'il y en avait une, nous l'aurions vu, ajouta Murzol.
–En fait, le troll était guidé par deux hommes habillés en noir, des humains. Ils ont tué mon maître, ont prit son sac contenant des plantes et des ouvrages, dont celui qu'il devait traduire, et ils sont parti. C'est là que le troll est devenu complètement fou et que j'ai fuis. Vous connaissez la suite. Ah non, pas vous lady Selina ! Excusez-moi. Si vous voulez je peux...
–Non ! Lâcha Torestrin en posant une main sur son épaule. Cela ne sert à rien, je suis sûr que lady Selina ne t'en voudra pas si tu ne lui raconte pas cette merveilleuse histoire maintenant.
À côté de lui, Nylathria était pensive et regardait à présent le sol.
–Vous vouliez l'ouvrage parce qu'il concerne les elfes noirs, souffla-t-elle en relevant le menton vers le mur. La rune sur la pierre, ce n'est pas une rune elfique ordinaire, c'est de la magie noire, c'est cela ?
Murzol et Torestrin se lancèrent un regard peu confiant, prenant certainement la jeune femme pour une folle. Puis elle se laissa tomber sur le lit, comme à bout de forces.
–Il est parti, murmura-t-elle.
–Il t'a confirmé ce que c'était au moins avant de partir ? Fit Durlan.
–C'est cela, c'est bien de la magie noire.
Elle se leva d'un seul coup et se mit à faire les cent pas en lâchant des jurons en elfique.
–Bon sang mais depuis des semaines je me trimballe avec de la magie noire dans la poche ! S'exclama-t-elle. C'est pour cela que je m'énerve aussi facilement et que j'ai sans cesse envie d'avoir recours à la magie pour faire souffrir les autres. ! Pourquoi est-ce que je n'y ai pas pensé avant ?
Selina se leva de son siège et alla à la rencontre de la princesse qui, lorsqu'elle posa sa main sur son bras, se stoppa net et la regarda avec surprise.
–Vous ne pouviez pas savoir Nylathria, la rassura Selina d'un ton doux, vous ne devez pas vous en vouloir pour cela. L'important, c'est que vous n'ayez fait de mal à personne avec cette pierre.
–Mais pourquoi est-ce qu'il t'a donné une pierre pleine de magie noir au juste ? Lança Murzol. Et qui c'est ce gars au juste ?
–Je ne sais pas qui c'est mais apparemment il est de ma famille, il a des marques similaires aux miennes sur les bras. Et je suppose qu'il me l'a donné pour que je puisse l'utiliser et commencer à sombrer dans la magie noire.
–Et toi qui disait, pas plus tard qu'il y a quelques minutes, qu'il voulait t'aider, se moqua Torestrin en tirant de nouveau sur sa pipe et en faisant attention au moindre geste de la jeune femme, par peur qu'elle ne se jette sur lui.
–Parfois j'ai l'impression que c'est le cas, répondit-elle plus calmement qu'on ne l'aurait pensé. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas aussi mal intentionné que celui qui hante Brenna. Celui-là est... je ne saurais même pas comment décrire, je n'ai vu que de la noirceur.
–Et pas chez celui-là ?
–Non.
La jeune femme resta pensive un instant, semblant réfléchir à toute allure. Durlan aurait voulu l'aider, se rendre utile et pouvoir lui en apprendre davantage mais ses connaissances en la matière se limitaient à ce qu'elle lui avait raconté.
–Je pense que nous devrions lassez Durlan se reposer, lança finalement Selina. Nous allons vous laisser. Messieurs ?
Elle se planta devant Murzol, Torestrin et Azlore et leur adressa un sourire radieux.
–Attendez, fit le garçon, j'ai des questions à...
–Vous les poserez plus tard, l'interrompit la lady, Durlan a besoin de repos. Allez, sortons !
Elle les fit se retourner et les poussa vers la sortie. Avant de refermer la porte, elle inclina la tête pour saluer Nylathria et sourit à Durlan. De nouveau seuls, la jeune femme s'assit près de lui.
–Pardonne-moi de ne pas être arrivée plus tôt, souffla-t-elle. Il faut dire que les gardes se sont plutôt bien défendus. Et plus je me battais, plus j'étais désespérée, l'Étoile de la nuit me transmettait toute ta douleur et...
Durlan posa une main sur sa joue et sa phrase mourut dans le silence.
–L'important c'est que tu sois venue.
–Je n'aurais jamais dû laisser Berengar te faire du mal, j'aurais dû me douter qu'il tenterait quelque chose. Et je reviens sur ce qu'on a dit tout à l'heure, on ne doit pas laisser les choses comme elles le sont.
Durlan ouvrit la bouche pour répliquer mais elle l'en empêcha.
–Je sais qu'il y a la guerre contre les elfes noirs et je suis aussi de ton avis, lancer une guerre civile ne ferait que les avantager eux. Et je n'ai certainement pas fait tout cela pour rien, cela m'a trop coûté. Je veux simplement que tu puisses vivre une vie normale après la victoire, les elfes noirs sont vaincus, pas une vie de fugitif. Tu ne serais pas libre de faire ce que tu veux, tu devrais sans cesse te cacher, faire attention à qui tu parles, qui tu vois, que tu ne fréquente que peu d'endroits publics. Je ne veux pas que tu sois recherché toute ta vie et je sais que ce n'est pas ce que tu veux non plus.
Il devait se l'avouer, elle avait raison. Devoir fuir toute sa vie ne l'intéressait pas, et cela lui faisait plus peur qu'autre chose. Il aspirait à une vie tranquille avec les gens qu'il aimait et surtout, loin de la Cour.
–Une fois tout cela terminé, j'irai négocier avec Berengar pour qu'il lève la prime sur ta tête, continua la jeune femme. S'il le faut, je le menacerai, je suis prête à renoncer à quelque chose s'il me le demande mais je refuse que tu vives la même vie que moi jusqu'ici.
–Nyla, si c'est la vie que je dois mener pour être auprès de toi alors je la vivrais.
–Non Durlan, tu es bien plus heureux depuis que nous avons été envoyés pour cette mission. Tu aimes les banquets, discuter avec tous ces nobles. La vie de château est faite pour toi parce que tu y as été élevé. J'ai bien vu que, malgré tout, Irindor t'avait énormément manqué. Je l'ai vu au sourire que tu avais lorsque tu discutais avec tes anciennes connaissances, lorsque tu es entré dans la bibliothèque tout à l'heure. Tous tes souvenirs sont ici, tes parents sont ici, c'est ta place. Je veux que tu puisses revenir à cette vie si tu le souhaite et quand tu le souhaite. Pas que tu subisses les foudres de Berengar à chaque fois que tu pose un pied sur ce foutu royaume.
Le jeune homme l'observa longuement. Il savait qu'elle faisait cela pour lui, pour son bonheur mais quelque chose ne lui convenait pas.
–Qu'en est-il de toi ? Demanda-t-il.
Elle ne répondit pas tout de suite, fuyant son regard en posant les yeux sur la fenêtre. Il la trouvât soudainement triste.
–Je dois encore trouver où est ma place, murmura-t-elle. J'ai renié celle que j'étais pendant beaucoup trop de temps.
–Moi je sais une chose, fit-il, ma place est avec toi. Irindor me paraîtra bien vide si tu n'y es pas avec moi.
Elle se tourna de nouveau vers lui et le regarda tristement. Quelque chose avait changé, il le voyait, mais il ne sut dire quoi. Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle changea rapidement de sujet.
–Tu vas me dire ce que tu faisais seul en ville ? L'interrogea-t-elle en reprenant son air stoïque.
La journée avait été tellement longue qu'il eut un peu de mal à se rappeler de ce qu'il avait fait. Il se souvenait parfaitement bien du cimetière, et de son passage à la forge de Gavin mais... Russell ! Il se redressa d'un seul coup, ce qui étonna Nylathria, mais fut rapidement stoppé par la douleur l'élançant dans le dos, lui arrachant une grimace.
–Mais qu'est-ce que tu fais bon sang ? Gronda la princesse en le soutenant.
–Nous devons nous rendre à l'auberge, répondit-il en tentant tant bien que mal de se relever, Russell veut te voir.
–Comment ça il veut me voir ? Et qui c'est celui-là ? De toute façon, il est hors de question que tu sortes de ce lit, je te rappelle que tu as été fouetté il y a deux heures. Tu vas donc me faire le plaisir de te calmer et de te recoucher si tu ne veux pas que je t'attache.
–Attends Nyla, en ville les gens parlent bel et bien de rébellion, les informations de Berengar sont juste. Je veux seulement...
–Te reposer ! Je me fiche bien de ce que les gens disent ou pensent, ils peuvent se la carrer là où je pense leur rébellion.
Il arrêta de se débattre et plongea son regard dans le sien.
–Justement, tu dois leur faire comprendre que tout ceci est de la folie, lui dit-il. J'ai déjà essayé tout à l'heure, je leur ai dit que je ne voulais pas du trône mais ils ne veulent pas m'écouter. Ils veulent te voir toi, la Guerrière du dragon, pour savoir si tu seras de leur côté pour détrôner Berengar. Il faut leur dire que s'ils tentent quoi que ce soit, le royaume sera perdu.
Elle posa délicatement ses mains de chaque côté de son visage.
–Je vais y aller mais toi, tu dois te reposer. Donne-moi juste le nom et l'endroit où cette foutue auberge se trouve et j'irais avec Murzol et Torestrin. Lorsque tu te réveilleras demain, je serais ici et la rébellion sera avortée. D'accord ?
Il acquiesça et se recoucha lentement, grimaçant à chacun de ses mouvements. Nylathria l'aida à bien se placer, déposa un baiser sur son front et resta à son chevet jusqu'à ce qu'il s'endorme.
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