Chapitre 7: Larmes et rencontre

J'ai couru le plus loin possible sans m'arrêter, je suis essoufflée alors je marche en mettant mes écouteurs. J'arrive quelques mètres plus loin au terrain de basket de ma rue. Des notes de piano résonnent dans mes oreilles débutant la musique Can you hold me de NF. La mélodie est triste ce qui correspond parfaitement à mon état actuelle.

"Tu es un monstre"

"Personne ne peut faire ça"

"Une fille ? Quelle horreur !"

"Tu n'es rien pour nous !"

"Un outils voila ce que tu étais"

"Tu vas voir ce qu'on fait au menteuse et aux gens de ton espèce" Me remémorais-je.

Les premières paroles commencent et mes larmes coulent d'elles-même brouillant ma vue. Ma lèvre inférieure tremble sous l'émotion tout comme le reste de mon corps. Je n'arrive pas à me maîtriser. Le flot d'émotions est trop important. Le jour maudit me revient en mémoire, laissant la peur me submerger et je ne peux que respirer difficilement. Je me souviens de tout: des paroles, des actes, des coups, de la douleur, de mes larmes, de mes supplications, de leurs regards, ....  J'avais pourtant essayer de leur expliquer mais ils ont rien voulu savoir. Ils m'ont fait du mal aussi bien physiquement que mentalement. Je tente d'effacer mes larmes mais elles reviennent rapidement inonder de nouveau mes joues.

"Just wrap me in your arms, in your arms" (Enveloppe-moi dans tes bras, dans tes bras). Alors que ces paroles sont prononcées, je sens des bras m'envelopper. Je tente de m'en défaire en donnant des coups dans le vide mais la personne ressert son étreinte me collant à un torse musclé. Sans vraiment savoir pourquoi, j'attends un peu puis me retourne pour découvrir à qui appartiennent les bras. Je suis surprise en le voyant lui. Contrairement à ce que je pensais, il n'y a aucune pitié dans son regard. L'une de ces mains me maintient contre lui tandis que l'autre me prend un écouteur pour le mettre. Je n'ai pas besoin de mot pour comprendre qu'il veut entendre la musique. J'augmente le son en tentant d'effacer mes larmes et de calmer mes tremblements.

Doucement, nous nous asseyons sur le banc à côté du terrain. Le refrain se fait entendre et je pleure de nouveau les reliant à ce jour maudit où mes coéquipiers ont découverts la supercherie. Cette chanson me représente un peu trop... pensais-je tristement. Sa main toujours autour de moi, je reste coller à lui me laissant aller. Le mouvement circulaire de son pouce dans mon dos me berce et me réconforte. Je pose ma tête sur son épaule et me laisse bercer en fermant les yeux. Le temps d'une chanson je profite de la proximité qu'il a établie. Quand la chanteuse dit "i need you, need you to hold me now" (J'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu me serres dans tes bras), je sens son bras me serrer un peu plus me rapprochant de lui comme s'il voulait me faire comprendre qu'il est là. De ma main droite j'attrape le tissu de son tee-shirt et le serre fort. C'est la première fois que je me montre aussi faible, c'est également la première fois que je repense à l'incident. J'avais effacé ce souvenir de ma mémoire le cachant à tous ceux qui n'étais pas au courant. 

La chanson se finit et pourtant on ne bouge pas. Je me sens bien là...dans ses bras... pensais-je toujours les yeux clos. Mes larmes deviennent rares jusqu'à ce que plus aucunes ne s'échappent de mes paupières. Je sens un poids sur ma tête, il a posé la sienne sur la mienne et me souffle.
"Tu n'es pas seule. Tu as tes frères, tes parents, Kagami, Kuroko,... Depuis la rentrée tu as Kise et les autres joueurs de basket. Et en plus tu m'as moi. Tu ne seras jamais toute seule. Ces paroles me touchent en plein coeur.
- Pourquoi tu fais ça ? Osais-je demander. Il se décale de moi en me regardant droit dans les yeux. Je t'envoie balader et toi tu viens me réconforter. Pourquoi ? Je vois son incompréhension. N'ayant pas envie de faire plus pitoyable que je le suis, je me relève rangeant mes écouteurs dans ma poche.  Merci pour ce que tu as fais. Je vais te laisser, il se fait tard." Dis-je en partant. Une main sur mon poignet m'arrête et me tire vers mon appartement mais continue son chemin.
"Tu viens de passer mon appart'
- On va chez moi te soigner." Je ne cherche pas à l'en empêcher et me laisse guider.

Quelques maisons après, on s'arrête devant une porte. Je le vois hésiter puis rentrer. "Je suis rentré !" Deux petits garçons courent vers nous pour sauter dans les bras de Kasamatsu. Je rigole alors que le capitaine lâche mon poignet pour attraper le plus petit dans ses bras.

"C'est qui elle ? Demande le cadet de la fratrie en me montrant du doigts
- Déjà on dit bonjour et on se présente gronde Kasamatsu.
- Pardon. Bonjour je m'appel Tadashi, je suis le petit frère de Yukio et lui c'est Ichiro le benjamin.
- Bonjour. Enchanté de vous rencontrez. Moi c'est Aoi Ogiwara. Souriais-je au cadet sous le regard du plus grand.
- T'es l'amoureuse de mon grand frère ? Demande Ichiro. Je vois que le capitaine m'a abandonné avec ses deux là. Je soupire et répond avec l'idée de le mettre mal à l'aise en tête:
- Je sais pas. Il faut lui demander."
Sur ces paroles les deux jeunes me tirent vers le salon où se trouve la mère des enfants et l'aîné de la fratrie. Ils me lâchent et courent vers leur frère en demandant: "Yukio c'est ton amoureuse ?" Je le vois me regarder gênée et se gratter la nuque. Je croise les bras devant ma poitrine un grand sourire aux lèvres et hausse un sourcil joueuse. Notre jeux de regard s'arrête lorsque sa mère se rend compte de ma présence.

"Oh bonjour ! Désolé pour ma tenue mais je ne m'attendais pas à de la visite dit-elle en fusillant du regard son fils
- Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas non plus l'accoutrement de rigueur... Je suis Aoi Ogiwara. Désolé de venir à l'improviste mais une certaine personne m'a entraîné ici.
- Ce n'est pas grave. Je suis la mère de ces trois garçons, Izumi Kasamatsu. Enchanté Ogiwara. Tu es la première fille que mon fils nous ramène !
- Maman ! Gronde le concerné ce qui me fait rire.
- Appelez moi Aoi ! Je suis étonné que vous ne m'ayez pas pris pour un garçon. Dis-je en me frottant le bras gauche.
- Dans ce cas tu peux m'appeler Izumi. Ah bon ? Pourtant tu es une belle jeune femme. Mon fils, je te félicite tu as bon goût
- On est pas ensemble ! Disons-nous en choeur
- Oups. Rigole la mère avant que c'est trait se tire en une expression d'inquiétude. Oh mon dieu qu'est-ce qui est arrivé à tes mains ?
- Oh ça c'est rien ne vous enfaite pas. Je cache mes mains derrière mon dos honteuse.
- T'as fini de dire que c'était rien ? Viens par là que je te soigne. Fait le numéro 4 en attrapant mon poignet pour m'entraîner je ne sais où.
- Mais...
- Pour une fois ne rétorque pas" réplique-t-il avant que j'ai le temps de continuer ma phrase.

Quelques minutes sont passées durant lesquels je me suis retrouvé assise sur le lit de l'aîné de la fratrie Kasamatsu attendant celui-ci. Le capitaine attrape sa chaise de bureau pour se mettre face à moi. "Ça va piquer." M'annonce t-il en essayant de soigner mes mains de leur piteuse état. Je fais une grimace lorsque le liquide rencontre mes plaies donnant une sensation de brûlure. Je retire mes mains de son emprise soufflant dessus pour apaiser la douleur.

"Tu sais que ça sert à rien de faire ça vu que je vais devoir continuer.
- Mais ça fait mal râlais-je tel une gamine
- Au moins, tu recommencera pas.
- C'est pas la première fois... marmonnais-je J'aurais pu le faire moi même
- Vu l'état de tes mains, je pense que tu t'es juste contentée de les envelopper dans le tissus sans les désinfecter.
- Yukio-nii, tu peux m'expliquer ces exercices ? Demande Tadashi en rentrant dans sa chambre un cahier en main.
- Je suis occupé demande à maman ! Répond mon infirmier
- Viens là je vais voir ce que je peux faire." dis-je en tapotant le lit à côté de moi. Sans attendre il s'assoit et me montre les exercices en question. Je lis attentivement les consignes ainsi que les calculs à faire.

"Dis moi, t'es en qu'elle classe ?
- Quatrième ! Et toi ?
- D'accord. Donc si je comprend bien, tu dois résoudre les équations présentes... Je suis en Terminal comme ton frère, nous sommes dans la même classe. Avouais-je
- Oui mais j'arrive pas à les résoudre.
- C'est plus simple que ça en à l'aire. Tu dois dans un premier temps mettre d'un côté tous les nombres sans x et de l'autre celui avec les x. Puis tu les additionnes ou soustrait selon le signe. L'équation est 3x - 1 = 7 - x donc ça donne x = 2" expliquais-je progressivement en m'arrêtant à chaque étape pour vérifier qu'il est compris.

"J'ai compris ! Merci O...Ogi... me remercie le cadet en essayant de prononcer mon nom.
- De rien ! Appel moi Aoi ce sera plus simple et plus court. Répondais-je en souriant.
- Merci beaucoup Aoi-nee ! T'explique mieux que Yukio-nii !" Je pouffe face à sa réplique ce qui n'a pas l'air de plaire au capitaine qui le vire directement de sa chambre en soufflant. C'est à ce moment là que je remarque que mes mains sont désinfectées et entourées par des bandages propres. Je n'ai pas le temps de le remercier qu'un petit monstre nommé Ichiro m'attrape le bras et me tire jusque sa chambre où je m'assois sur le tapis au sol. "À mon tour de jouer avec toi !" S'exclame le benjamin me faisant sourire d'amusement. On commence dès lors à jouer aux voitures.

Les minutes défilent si rapidement ici que lorsque mon regard dévie vers ma montre je pousse un cri de stupeur. Des bruits de courses se font entendre puis un Kasamatsu sauvage apparaît. "Chut..." chuchotais-je en montrant le petit Ichiro du doigt. L'aîné s'approche de moi doucement pour ne pas réveillé son frère qui s'est assoupis la tête sur mes genoux. Avec délicatesse, je le vois prendre le bambin contre lui. Une fois libérée, je me relève et défait les draps afin que le capitaine puisse déposer le dormeur puis je le recouvre de ses couvertures. À petit pas, on recule mais c'est sans compter sur les nombreux jouer au sol sur lesquels marche mon coéquipier qui s'apprête à jurer. D'un geste vif, je plaque ma main sur sa bouche étouffant ses paroles en lui intimant le silence. Quand il se trouve hors de 'danger', je retire ma main et commence à ranger les jouets à leur place dans le silence. Une fois fini, je ressors en vérifiant qu'Ichiro ne se soit pas découvert puis direction la chambre de l'aîné.

"Je sais pas comment tu as fait pour tout ranger sans bruit et pour qu'il se soit endormi sans rechigner.
- Une habitude... haussais-je les épaules en me rappelant de mes nombreuses escapades nocturnes. Et pour l'endormir il suffisait juste de lui raconter une histoire dans laquelle son frère est le héros. Avouais-je
- Ça semble simple de ton point de vue. J'hausse les épaules en m'étirant et baillant.
- C'est pas tout mais il est tard alors je vais rentrer chez moi." Je descend les escaliers en faisant attention à ce qu'il ne grince pas trop. Arriver en bas je me dirige vers le salon où se trouve la seule femme de la maison. Elle se lève en nous voyant. "Désolé de vous avoir importuné aussi longtemps, je n'ai pas vu le temps passer. Vos garçons sont adorables. Merci de l'hospitalité mais je vais y aller.
- Ce n'est pas grave. Même le premier ? Demande-t-elle malicieusement. Je comprends tes parents doivent s'inquiéter.
- Hmm un peu grognon tentais-je en regardant le concerné mais ça va. Il est supportable. Rigolais-je toujours les yeux rivés sur le capitaine. Pour ce qui est de mes parents ne vous en faite pas, je vis seule.
- C'est bien son genre. Nous rigolons face aux visage surpris du garçon. En cas de besoin n'hésite pas à solliciter Yukio. D'ailleurs, il va te raccompagner.
- Non non c'est bon j'habite dans la même rue donc ça va aller.
- Pas de mais ce n'est pas une heure pour traîner seule dans les rues. Je n'ose pas lui avouer que je le fais depuis toujours sans que ma mère soit au courant. Bonne route les enfants et reviens quand tu veux Aoi !
- Au revoir !" Saluais-je en partant avec Kasamatsu.

"Merci !
- Pour ? Je lève les yeux voyant qu'il fait mine de ne pas comprendre.
- Pour m'avoir réconforter, soigner mes plaies, accueilli chez toi, m'avoir ramené, ... Merci pour aujourd'hui !" Enumérais-je en souriant. Son regard dévie sur mes bandages tout neufs puis rencontre de nouveaux mes prunelles. Il me sourit puis part en me souhaitant "Bonne nuit !
- A toi aussi !" C'est ainsi que je me laisse tomber sur mon lit épuisée.

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