Chapitre 7

Et c'est par ses dernières paroles que le roi s'en alla. Un dernier signe de la main et il disparaissait derrière les murs de pierres. Je le regardais partir, en ne pouvant m'empêcher de me pincer la joue.

À quoi je joue...

**

PDV Malek

– Il me faut une solution... Et rapidement... chuchotais-je en tournant en rond.

Je passais une main dans mes cheveux, tout en continuant de marcher. Mais mon cœur s'accéléra en un instant quand je croisais ce regard clair. Debout, adossé contre la porte massif, il semblait s'impatienter.

– Bon sang Sayid. Préviens moi quand tu rentres dans mon bureau, soupirais-je.

– J'ai toqué deux fois, dit-il d'une voix monotone.

– Tu aurais dû toquer plus alors, rouspétais-je tandis qu'il s'avançait vers moi.

– Pourquoi es-tu dans la lune ? Quelque chose te perturbe ?

Cet homme me connaissait plutôt bien. Il savait quand quelque chose n'allait pas.

– Comment as-tu séduit Sienna ? Demandais-je de but en blanc.

Sayid haussa un sourcil, avant que son visage ne se ferme. Oh. Je crois qu'il avait mal compris ma demande.

– C'est ma femme, grogna-t-il presque comme un ours.

– Sayid... je ne vais pas séduire Sienna. Je te demande simplement des conseils pour séduire une femme.

– Tu es sérieux là ? Dit-il en fronçant les sourcils.

– Bien entendu, reprenais-je. Tu as réussi à charmer cette femme rebelle. Tu peux bien m'aider et me donner des conseils. Je t'en ai donnés à l'époque.

Sayid ne répondait rien, se contentant juste de m'observer. J'avoue avoir cru un instant qu'il m'aiderait. Pourtant quand j'entendais ses paroles prononcées, j'aurai dû me douter qu'il resterait tel qu'il était.

– Je ne peux pas t'aider. Débrouille toi tout seul.

– Grâce à moi tu as réussi à te marier avec Sienna et à avoir une magnifique fille. Tu pourrais te montrer clément avec ton meilleur ami, soupirais-je.

– Justement je préfère te laisser faire tes propres choix. Je veux voir comment tu t'en sortiras avec une femme autre que Sienna.

– Sayid...

Je tentais ma mine de chiot attristé. Et cela sembla marcher puisqu'il ferma les yeux un court instant pour les rouvrir quelques secondes après.

– Pour te faire plaisir je t'écoute cinq minutes. Pas une de plus. Dis-moi ce qui te tracasse, abdiqua-t-il dans un souffle.

– Une femme me plaît. Et ce n'est pas passager, avouais-je rapidement sous son regard sérieux.

– Qui est-ce ?

– Elle s'appelle Ana. Elle assiste la princesse Amina.

– C'était donc elle qui se baladait avec toi. Sienna m'a rapporté t'avoir vu accompagné dans les jardins.

– C'est exactement ça. Je l'ai invité à passer quelques jours au sein du palais. Pour ne pas éveiller les soupçons, j'ai dû inviter la princesse Amina.

– Et pourquoi cette femme ne t'a pas tapé dans l'œil ? Il me semblait que tu préférais les brunes, continuait Sayid avec interrogation.

– Je n'aime pas son caractère. Sa personnalité est divergente. Un coup elle peut-être sympathique et d'un autre côté être méprisante, avouais-je.

– Ne reste pas avec ce genre de personne alors. Renvoie la chez elle.

– Je ne peux pas la renvoyer sinon Ana risquerait elle aussi de quitter le palais.

– Tu le roi et tu as des pouvoirs. Fais en sorte qu'elle reste ici.

– Je ne veux pas toujours user de cela. Je n'aime pas me reposer sur mon rang, marmonnais-je.

– Eh bien laisse la princesse faire ses activités et concentre toi sur Ana. Je suis sûr que tu es un vrai dragueur dans l'âme.

Je levais les yeux au ciel, puis réfléchissais un instant. Il fallait que je trouve un moyen pour occuper Amina et sortir à nouveau avec Ana.

– Sayid, dis-je après une illumination.

– Sienna est occupée avec notre fille. Elle n'a pas le temps de jouer avec toi, me gronda-t-il d'une voix sévère.

– Je te l'emprunte une petite heure, le rassurais-je. Je veux juste qu'elle réussisse à emmener Ana dans la voiture en prétextant une sortie entre filles.

Sayid m'analysa un moment, devant sûrement peser le pour et le contre. Mais il savait que je tenais parole et que Sienna ne m'aiderait que pour une petite heure.

– J'accepte si tu annules ma réunion de cet après-midi. Je m'occuperai d'Assia, dit-il avant que je ne lui tape le dos.

– Évidemment que j'accepte ! M'exclamais-je, heureux.

Je remerciais encore une fois Sayid avant de m'en aller me préparer. Il fallait que je sois le plus beau pour cette sortie.

**

– Pourquoi doit-on monter dans cette voiture Sienna ? Entendais-je cette voix mélodieuse se rapprocher.

– Pour une sortie entre filles et découvrir les marchés. Tu verras c'est génial ! J'ai même rencontré mon mari là-bas ! S'exclama Sienna d'une voix rieuse.

Leurs silhouettes se rapprochaient enfin de la voiture. En moins de deux je vis Sienna ouvrir la porte, poussant Ana sur le siège. La porte se refermait aussitôt et la voiture démarra.

J'aidais Ana à se remettre sur le siège, en observant avec intérêt son visage colérique.

– Vous êtes en train de m'enlever ! Cria-t-elle avec véhémence.

– Non je te rassure. Nous allons faire un tour dans l'un des plus grands marchés du pays, dis-je pour la rassurer.

Ana rouspéta quelque chose dans son coin, avant de remettre ses cheveux blonds en place. J'observais un instant sa tenue qui n'était pas pour me déplaire. Elle portait une robe blanche, simple, mais qui lui allait très bien. J'observais également qu'elle s'était mise un peu de mascara et un léger rouge à lèvre couleur rose bonbon.

– Tu es très jolie aujourd'hui, avouais-je en la regardant.

Bien entendu la demoiselle ne me répondait pas. Elle préférait poser sa tête contre la vitre, visiblement énervée pour ce sois disant coup d'enlèvement. Pour ne pas la brusquer je décidais de me taire et de lui attacher sa ceinture. Je me penchais vers elle en respirant un court instant son odeur fruitée.

Je me relevais ensuite, en décidant de me déplacer un peu plus sur la droite. Je ne voulais pas la brusquer plus que ce qu'elle ne l'était déjà. Mais après quelques minutes de silence, j'entendais cette petite voix revenir.

– C'était donc un coup monté avec Sienna ?

– Rien n'est un coup monté. C'était juste un service qu'elle me devait, répondais-je avec amusement.

Ana soupira mais à ma plus grande surprise, elle me parlait à nouveau.

– Pourquoi n'avez-vous pas invité la princesse Amina ?

– Elle a refusé de m'accompagner. Tout simplement.

– Et vous m'avez donc choisi pour que je puisse ensuite lui rapporter ce que j'ai vu ? Soupira-t-elle.

J'hochais la tête pour acquiescer ses propos, même si la vérité en était toute autre. Je voulais encore passer du temps avec elle et la découvrir. Elle m'avait l'air de cacher beaucoup de choses sur elle que je ne souhaitais que déceler tout ceci.

Plus tard nous arrivions au marché central. Je me couvrais le visage avec un foulard avant de m'avancer vers Ana. Je sortais un deuxième foulard, de couleur bleu, pour lui mettre avec délicatesse autour de son visage.

Une certaine gêne se lisait dans ses yeux avant qu'elle ne pose une main sur moi pour me repousser. Je cachais mon sourire derrière mon foulard, amusé de pouvoir lire à travers son regard.

– Il n'y a pas de gardes qui vous accompagne ? Me demanda-t-elle en observant.

– Pas besoin, personne ne me reconnaîtra. Et j'ai confiance en mon peuple, répondais-je.

Ana fronça ses sourcils en comprenant sans tarder que je cachais quelque chose. Ah... quelle femme maligne et intelligente.

– Ne me dites pas que vous êtes sorti sans autorisation et que personne n'est au courant de votre escapade ? Dit-elle d'une voix basse mais remplie de remontrances.

J'attrapais sa main dans la mienne en l'emportant aussitôt avec moi vers la foule.

– Quelle magnifique journée pour s'enfuir du palais ! M'exclamais-je tout enjoué.

**

Même si je ne voyais pas son visage, ses jolis yeux ne pouvaient me mentir. Ana était heureuse. Elle continuait de regarder toutes ces étales, s'arrêtant à plusieurs reprises pour détailler certains objets. Cela faisait déjà plus de trois heures que nous étions ici. La fin de journée allait bientôt arriver, mais je ne voulais pas que ce moment s'arrête.

Ana s'extasiait sur tout et je m'extasiais sur elle à chaque moue qu'elle faisait.

– Fais moi signe si tu souhaites quelque chose, chuchotais-je près d'elle, en la faisant sursauter.

– Je n'ai pas besoin de cadeaux, répliqua-t-elle en se retournant.

Ana continuait de faire son chemin seul, tandis que je lançais un regard au vendeur. Je déposais discrètement trois pièces d'or dans sa main, avant de prendre ce que j'avais repéré. Je l'emballais discrètement puis le glissais sous mon vêtement.

Je me retournais ensuite, à la recherche d'Ana. Elle se faufila dans une ruelle, suivie par trois hommes louches. Immédiatement je fronçais les sourcils en ne perdant plus de temps pour la rejoindre. Mais quand j'arrivais là-bas, mon cœur s'emballa en un instant quand je voyais un homme avec un couteau à la main.

– Ana à droite ! Criais-je en me précipitant devant.

Je réussissais à renverser l'homme derrière, pendant qu'Ana se décalait dans un cri d'effroi. Hélas ce n'était pas fini. Un second homme arrivait sur l'arrière et j'eus juste le temps d'attraper Ana que le couteau s'écrasa sur le sol.

– Quelqu'un les as prévenus... grondais-je en la cachant derrière moi.

– Ne bouge pas s'il te plaît. Et si tu peux, enfuis-toi rapidement, lui chuchotais-je.

– Quoi ! Mais je ne vais pas vous laisser enfin ! S'exclama-t-elle avant que je n'évite un coup.

J'attrapais le bras de cet homme aux cheveux bruns, me dépêchant de le retourner pour ensuite le pousser à terre. Hélas les coups s'enchaînaient de nouveau alors que d'autres hommes intervenaient. J'essayais d'arrêter les autres coups mais tout s'enchaînait bien trop vite pour moi.

Mais quelques secondes passèrent avant que je n'entende un cri strident.

– Au secours ! Mon compagnon se fait attaquer !

La voix d'Ana résonna entre les murs de pierres. En un claquement de doigt plusieurs personnes se rameutèrent, faisant ainsi fuir les quatre hommes. J'en profitais pour attraper Ana et la mettre sur mon épaule, avant de partir d'ici. Je me dirigeais vers cet endroit caché en même temps que la nuit tombait.

Je courais quelques minutes, pour enfin arriver vers cette maison.

– Attention je te descends, la prévenais-je en la faisant glisser le long de mon torse.

Je poussais la porte en faisant passer Ana devant moi. Je jetais un dernier regard en biais pour être certain que personnes nous avait suivi. Une fois sûr de moi, je refermais à clef. Je me dirigeais vers ce vieux canapé pour me poser dessus. Je laissais échapper un long soupir, heureux d'avoir pu m'échapper de ces bandits.

Et surtout heureux d'avoir pu protéger Ana.

– Retirez votre chemise, intervenait soudainement une voix féminine.

Je relevais les yeux pour m'apercevoir qu'Ana se trouvait face à moi. Elle semblait énervée. Pourtant je ne restais pas focalisé sur cela. Sa phrase énoncée il y a quelques secondes tournait en boucle dans ma tête.

D'abord elle me désigne comme son compagnon, et désormais elle veut que je me déshabille. Les choses avancent plutôt vite dites-moi...

Un sourire narquois se dessinait sur mes lèvres. Ana leva les yeux au ciel, avant de s'abaisser vers moi. Et voilà que mon sourire s'agrandissait encore plus. Est-ce qu'elle va me...

– Aïe ! Ça fait mal ! M'exclamais-je lorsqu'elle posait soudainement une main sur ma côte.

Ana agrippait soudainement ma chemise pour la déchirer en deux.

– Tu saignes ! Tu as été blessé ! S'exclama-t-elle d'une voix inquiète, mélangée à de l'énervement.

Si une douleur fulgurante revenait en un instant, je ne pouvais m'empêcher d'émettre un rire grave en l'entendant me tutoyer.

Sans le savoir, elle venait de faire un grand pas...



**






(Même si Malek est blessé, on dirait qu'il reste cependant très heureux de partager ce moment avec Ana !) 😁

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