Chapitre 27

Et lorsque j'entendais ses paroles, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un cri de stupéfaction :

– J'ai envie que tu deviennes ma femme, lâcha-t-il subitement.

**

Je clignais plusieurs fois d'affilée les yeux, en me passant en boucle ses paroles. Malek venait réellement me proposer d'être... sa femme ?

– Malek... Tu es sûr de tes propos ? Ne pus-je m'empêcher de demander.

Il hochait la tête, avant de se redresser. Il m'aidait à me relever pour que je m'assoie sur le lit. Encore face à lui, je ne pouvais que constater les traits sérieux de son visage.

Il me blaguait pas. Oh non.

– Bien entendu. J'ai longuement réfléchi à cela et je suis certain de faire le bon choix. Je me vois très bien faire ma vie avec toi.

Ses paroles étaient sincères, vraies. En aucun cas Malek était en train de me mentir.

– Tu ne penses pas que tu... tu loupes certaines étapes ? Reprenais-je, tandis qu'il fronçait les sourcils.

– Nous avons échangé plusieurs baisers ; nous avons dormi ensemble. Cela signifie beaucoup de choses, ne crois-tu pas ?

– Évidemment, je ne peux le nier. Mais lorsque tu dis que tu veux que je devienne ta femme, tu parles directement de mariage ?

– Bien entendu. Je souhaite me marier avec toi dans les jours à venir, répondit-il avec aplomb.

J'ouvrais grand les yeux, totalement perdue. Je restais même un moment sans bouger, comme statufiée. Malek me proposait de s'unir à lui par un mariage...

– Je... c'est la première fois qu'on me dit cela. Je ne sais pas quoi penser Malek. Ça ne fait pas beaucoup de temps que nous...

– Le temps n'est qu'un facteur. Si nos sentiments sont là, alors il n'y a pas à chercher plus longtemps. Personne n'a jamais fait une loi pour dire quel était le meilleur timing pour se marier.

– Je sais bien, mais je trouve ça précipité de s'engager aussi vite. Nous n'avons pas réellement expérimenté le fait d'être un couple, avouais-je.

Malek murmura quelque chose. Il se levait ensuite du lit pour enfiler un peignoir. Je le regardais faire, en observant ses traits se durcir. Aucun doute là-dessus. Il était en colère.

– S'il te plaît Malek, écoute moi. Je ne nie pas ce que je ressens pour toi, c'est juste que je trouve cela rapide... Je t'ai toujours considéré comme un homme simple, c'est vrai, mais je suis obligée de dire que ton statut est un facteur à prendre en compte. Tu es le roi de ce pays ; cela implique beaucoup de choses pour moi, soupirais-je.

– J'ai compris Ana, n'en rajoute pas s'il te plaît, répliqua-t-il d'une voix froide que je ne lui connaissais pas.

Malek faisait quelques pas pour se diriger vers le balcon. L'air frais rentrait dans la chambre pendant que je le voyais disparaître derrière une colonne en marbre. Je me mordais la lèvre en réfléchissant à ce que je pouvais faire. Hélas je restais assise sur le lit, préférant le laisser seul un instant.

Je décidais cependant, après dix minutes de long silence, de m'en aller dans ma chambre. Malek n'avait pas l'air de vouloir revenir et je ne voulais pas que l'on se dispute. Je pense que chacun avait besoin de réfléchir, même si je savais qu'au fond de nous, cette situation nous déplaisait.

**

PDV Malek

Sienna embrassait la joue d'Assia, lui provoquant plusieurs rires. De ses petites mains, elle attrapait quelques mèches de cheveux de sa mère, toujours aussi joyeuse.

J'observais la scène, ne pouvant m'empêcher d'échapper un soupir. D'ailleurs Sienna le remarqua puisqu'elle se rapprochait de moi. D'un geste délicat elle me donnait Assia et je la calais donc sur mes genoux. La petite s'amusait avec mon bracelet en or en n'hésitant pas à le tirer avec force.

– Tu ne t'es toujours pas réconcilié avec elle ? Me demanda Sienna, droit au but.

– C'est compliqué... soufflais je. J'ai l'impression que nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes.

– Il faut être fou pour proposer à une femme de se marier avec toi alors que vous ne vous connaissez depuis peu de temps, renchérit-elle dans un sourire.

– Mais je ne peux que te féliciter pour avoir tenté le pas. J'adore tout ce qui est fou ! rigola Sienna, pendant que je rouspétais.

– Je croyais que nous partagions les mêmes sentiments...

– Et vous les partager, ne t'en fait pas pour ça. C'est juste qu'il y a certains compromis à faire. Regarde, Sayid et moi ne nous sommes pas mariés au bout de trois jours. Et nous avons encore moins fait notre fille au bout d'un mois.

– L'idée ne t'aurait pas déplue que Sayid te demande en mariage. Deux mois après votre rencontre, tu aurais forcément acceptée, bougonnais-je.

Sienna laissa échapper un nouveau éclat de rire, visiblement amusé de ma remarque.

– Tu n'as peut-être pas tort, c'est vrai. Mais regarde ; Sayid a pris son temps et moi de même. C'est aussi ça une relation. Il faut savoir s'écouter et aller au rythme de chacun. Je peux tout à fait comprendre qu'Ana soit brusquée.

– En plus elle et toi n'êtes même pas encore en couple. Enfin, reprit-elle, il y a des signes qui ne trompent pas, c'est sûr, mais personne ne peut encore qualifier votre relation.

Je ne disais rien quant à ses paroles ; je me contentais de méditer dessus, en attrapant en même temps les mains d'Assia. Elle babillait quelque chose et comme toujours, elle m'offrait des sourires.

– Mais dis-moi, juste une dernière question. Tu comptais vraiment organiser le mariage d'ici peu ? Revenait Sienna, bien curieuse.

– Oui. D'ici une semaine, répondais-je avant de la voir sourire en secouant la tête.

– Tu es vraiment mignon Malek... s'extasia-t-elle. C'est bien la première fois que je te vois ainsi avec une femme et je suis certaine que ce sera bien la dernière fois. Il n'y aura qu'elle dans ta vie.

Ses dernières paroles me décochaient un sourire en coin. Évidemment qu'il n'y aurait qu'elle. Ana était la seule que je désirais à mes côtés.

– Oh tiens, je crois d'ailleurs que le loup est là. Je vous laisse quelques minutes ensembles. Je te confie ma fille puisque je sais qu'elle saura attendrir la situation.

Sienna me saluait de la main, en envoyant un baiser imaginaire à sa fille. Elle disparaissait ensuite de mon champs de vision et c'est à sa place qu'apparaissait une nouvelle silhouette. Dans une magnifique robe, Ana s'avançait jusqu'à moi. J'observais avec intention son visage en ne pouvant m'empêcher de la complimenter dans ma tête.

Elle s'arrêtait finalement devant moi pour offrir un sourire tendre à Assia. Elle tendait sa main pour caresser ses cheveux noirs, ce qui suffisait à faire rire la petite.

– Vous êtes mignons ensemble. On dirait un père et sa fille, dit-elle.

Je ne pus m'empêcher d'émettre un léger sourire. Certaines personnes connaissaient mon souhait de fonder une famille et de me marier. Alors entendre cela de sa part ne pouvait que me faire plaisir.

Ana cessa de caresser la tête d'Assia pour me regarder. Ses jolis yeux verts m'obnubilaient comme toujours. J'avais juste besoin de la regarder pour me sentir mieux ; je faisais même abstraction de notre légère dispute, étant réellement faible face à elle.

– Est-ce qu'on peut parler ? Me demanda-t-elle d'une voix basse.

J'hochais la tête pour répondre avant de lui donner Assia dans les bras. D'un geste délicat et contrôlé, elle calait la petite contre elle, puis s'asseyait sur mes cuisses. Je passais un bras derrière son dos pour la maintenir, même si je savais qu'elle ne tomberait pas.

Assia semblait ravie de retrouver Ana. Elle s'amusait à tirer son bracelet, celui que je lui avais d'ailleurs offert. Quand j'y repensais, c'est vrai qu'elle le portait tout le temps depuis que je lui avais donné. Je réfléchissais à cela, quand soudainement mes pensées furent coupées par sa voix :

– Écoute Malek, hier soir je ne voulais pas te blesser. Je ressens beaucoup de choses pour toi ; tu es le premier homme qui me fait ressentir cela.

J'acquiesçais ses paroles en ressentant une pointe de fierté. Être le premier homme qui lui faisait ressentir cela suffisait à me faire plaisir. Comme moi, c'était aussi la première femme qui me faisait ressentir tout cela.

Ana posait une main sur ma cuisse, près de la jambe d'Assia, en reprenant ensuite la parole :

– Je souhaite vraiment commencer quelque chose de sérieux avec toi, Malek. Je ressens ce besoin d'être à tes côtés.

J'écoutais avec intention ses paroles, heureux. Mon cœur réagissait déjà à sa déclaration. Ana m'avouait ce qu'elle voulait vraiment avec moi et finalement je comprenais peut-être que je m'étais un peu trop emporté hier soir.

Certes nous ressentons les mêmes sentiments mais nous n'avons pas encore expérimenté le fait d'être un véritable couple aux yeux de tous. Je souhaite me marier avec elle, c'est évident. Pourtant je sais maintenant que l'on doit se laisser un peu de temps avant de tout enchaîner...

– Je comprends tout ce que tu me dis, Ana, intervenais-je finalement. Mais je voulais revenir sur un point important.

Ses jolis yeux verts me scrutaient, attendant avec impatience ce que j'allais dire. Même la petite Assia cessait de gesticuler. Elle me fixait de ses grands yeux bleus, comme hypnotisée.

– Ton statut n'est pas important pour moi, avouais-je. Tu aurais été jardinière, cuisinière, ou bien vendeuse que cela n'aurait rien changé à mes sentiments. Hier soir tu as dit t'inquiéter pour mon titre, mais sache que cela ne nuira en rien nos sentiments, notre couple.

– Je t'accepte comme tu es, finissais-je avec sérieux.

Ana haussait un sourcil, l'air soudain moqueur.

– Tu as pourtant dit à Jahim que ça t'arrangeait pas mal que je possède un titre de princesse, répliqua-t-elle avec une lueur d'amusement.

– Oh ça c'est juste pour le côté administratif, ricanais-je.

Ana secoua la tête, amusée.

– Tu peux emménager dans ma chambre dès cet après-midi. Si nous sommes un couple et que nous vivons dans le même palais, il est donc normal de dormir ensemble, déclarais-je.

– J'ai déjà déplacé mes affaires tout à l'heure, m'avoua-t-elle dans un clin d'œil.

Comblé, je ne perdais plus de temps pour l'embrasser.

– Alléluia ! On sort le champagne ! S'écriait soudainement une voix féminine.

– Au moins Malek ne finira pas vieux garçon, enchaînait cette voix grave, que j'arrivais aussitôt à identifier.

Sayid et Sienna avançaient jusqu'à nous, pendant qu'Ana et moi se relevions. Ana confiait la petite dans les bras de son père qui s'empressait aussitôt de l'embrasser sur la joue.

– Maintenant que vous êtes un vrai couple, il ne vous reste qu'un an à attendre avant de vous marier ! S'exclama de nouveau Sienna, en venant donner un coup de coude à Ana.

Celle-ci le lui rendait, en lui disant bien que nous prenions notre temps et que l'on verrait le temps voulu. J'acquiesçais ses paroles puis plaçais un bras autour de sa taille.

– Ou peut-être que le bébé arrivera avant le mariage... murmurais-je dans l'oreille d'Ana.

Elle rigola en me donnant une petite tape sur l'épaule.

– C'est ça. Voyons voir ce que le futur nous réserve, dit-elle en m'embrassant sur la joue.

– Oui, tu as raison... dis-je dans un grand sourire.


**




(Voilà que les choses sont mises au clair ; Malek et Ana sont enfin un vrai couple, alléluia ! Maintenant les choses peuvent se faire au fur et à mesure... 😏)

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