Chapitre 26
– Je t'en fais la promesse ; plus jamais je ne te laisserai t'éloigner de moi, chuchotais-je.
Ana m'offrait un magnifique sourire et il n'en fallait pas plus pour que je dépose tendrement mes lèvres sur les siennes.
**
Après ce court moment de retrouvailles, nous descendions tous vers les jardins principaux. Malek retrouvait ses gardes en inspectant rapidement s'il n'y avait pas de blessés. Au contraire, c'étaient plutôt les hommes de Benjamin qui étaient le plus amochés.
À terre, ils étaient prisonniers par des cordes autour de leurs mains et de leurs pieds. Si un osait bouger, il arrêtait aussi vite lorsque Malek et Sayid lui lançaient un regard. D'ailleurs Sienna et son mari se rapprochaient de nous.
– Tu as défendu ma fille et je ne te remercierai jamais assez pour cela Ana. Grâce à toi elle n'a rien.
– Je n'allais pas laisser votre princesse entre de mauvaises mains. Mais je vous avoue qu'elle aussi s'est plutôt bien débrouillée ; elle savait user de ses charmes lorsqu'elle le souhaitait, répliquais-je.
Sienna souriait à l'entente de mes paroles, en lançant un regard complice à Sayid. Celui-ci frottait avec tendresse la joue de sa fille, son regard changeant lorsque ses yeux croisaient sa tenue.
– Cette robe est à vomir. Ce n'est même pas sa taille, déclara-t-il d'une voix bourrue.
Malek et moi sourions à l'entente de ses paroles. C'est vrai que nous n'avions pas choisi nos habits...
– J'ai un body dans mon sac. Allons la changer, répliqua Sienna.
Les deux mariés s'en allaient dans un endroit plus calme et c'est ainsi que je me retrouvais seule avec Malek. Il m'attrapa la main avec délicatesse pour m'emmener derrière le manoir. Une fois seuls, il ne tardait pas à m'observer de tous les côtés.
Ses sourcils se froncèrent lorsque ses yeux se posèrent sur mon cou. Malek levait sa main et d'un geste délicat, il glissait son doigt sur ma peau. Je frissonnais à son contact, mais je ne disais rien.
– Tu as des traces sur le cou, dit-il d'une voix basse.
– Je n'ai même pas envie de savoir ce qu'il a pu oser te faire... cracha-t-il avec colère.
Malek serra son poing gauche contre sa cuisse, le regard menaçant. J'essayais de l'apaiser en posant mes doigts sur son bras.
– Tu n'as rien à te rapprocher puisque tu es venu. S'il te plaît, ne t'énerve pas.
Malek soupira, en passant une main sur son visage. Il continuait de me regarder intensément et cela suffisait à faire accélérer mon cœur.
– Rentrons chez nous, dit-il après de longues secondes de silence.
Je lui offrais un léger sourire, avant qu'il ne prenne ma main dans la sienne.
– Chez nous... murmurais-je.
Malek me lançait un regard derrière son épaule, désormais plus détendu.
– Tu habites au palais. Il est donc normal que je dise cela, répliqua-t-il.
– Bien entendu... dis-je en acquiesçant.
Malek me lançait un dernier regard et c'est ainsi que nous rejoignions le reste des gardes. Je repérais Sayid qui berçait sa fille, désormais vêtue d'un body bleu ciel. Sienna la regardait avec tendresse, en lui donnant sa petite peluche dans ses bras.
Je soupirais de soulagement, heureuse que toute cette histoire soit terminée. Malek me laissait pour s'occuper de ses hommes et j'avoue que je ne pouvais m'empêcher de l'observer. Il avait adopté un visage sérieux pour parler à ses gardes. Ses sourcils étaient encore froncés, lui donnant un regard sévère. Même ses muscles étaient tendus, surtout ceux des bras...
Je savais qu'il n'avait qu'une seule hâte : partir d'ici et tout oublier.
– Ne t'en fait pas, dans quelques heures vous serez enfin tout seuls... me chuchota soudainement une voix à l'oreille.
Je me retournais pour me retrouver nez à nez avec Sienna. Elle m'offrait un sourire rayonnant qui contrastait avec son visage fermé de tout à l'heure. Elle était enfin comme je la connaissais : joyeuse et souriante.
– Tu sais qu'il n'a pas dormi depuis deux jours. Il faisait tout son possible pour essayer d'avoir des informations et te retrouver.
J'acquiesçais d'un hochement de tête, en ne pouvant m'empêcher d'esquisser un petit sourire. Je savais qu'il allait tout faire pour nous retrouver. Malek était comme ça ; il ne pouvait pas se résigner à abandonner quoique soit.
– J'ai confiance en lui, ajoutais-je.
Sienna laissait échapper un rire, avant de m'enlacer.
– Évidemment que tu as confiance en lui. Ça se voit dans ton regard, me souffla-t-elle.
Sienna me chuchotait d'autres paroles, puis s'en allait rejoindre son mari et sa fille. Plus tard nous montions tous dans nos voitures respectives et c'était sans surprise que je me retrouvais seule avec Malek.
Le regard braqué sur l'horizon, il avait encore le visage fermé. Je savais exactement à quoi il pensait et je ne pouvais m'empêcher de poser une main sur la sienne.
– Assia et moi allons très bien. Il y a eu plus de peur que de mal ; personne ne doit se reprocher quelque chose dans cette histoire.
– Je le sais Ana. Mais c'est encore tôt pour que je déculpabilise ; après tout tu as été enlevée dans mon palais.
Malek se murmura quelque chose, encore touché. Même si nous avions eu une discussion tout à l'heure, je constatais que c'était encore difficile pour lui. Je sais qu'il y aurait pu avoir plus de conséquences, mais je savais aussi qu'il ne m'aurait jamais abandonné.
– Tu arrives toujours à temps. Ça fait déjà deux fois que tu viens me sauver, alors comment pourrais-je t'en vouloir ? reprenais-je.
Malek me regardait enfin, non sans échapper un soupir. Il posait sa main contre ma joue tandis que je me rapprochais de son visage.
– Merci d'être venu, chuchotais-je.
Je déposais mes lèvres sur les siennes, en sachant qu'au fond de moi ce baiser signifiait plus que nos retrouvailles...
**
– Tu es certaine que tu n'as pas envie d'un autre en-cas ? Je peux demander à mon cuisinier et...
– Ça va aller Malek, merci. Je pense que j'ai mangé pour trois jours et franchement même si ça fait deux heures, j'ai encore du mal à diriger.
– Un autre dessert ? Il me semble que tu adores les flans, continua-t-il.
Je souriais en secouant la tête, puis me levais. Je m'apprêtais à enfiler mes chaussons lorsque Malek m'attrapa le bras pour m'arrêter.
– Reste dormir ici s'il te plaît, souffla-t-il.
– Tu as peur qu'il se passe quelque chose dans ma chambre ou bien est-ce pour une autre raison ? Demandais-je.
Malek m'offrait enfin l'un de ses beaux sourires. Certes moins éclatant, mais tout de même.
– Je dirai les deux... répondît-il en m'attirant à lui.
Je tombais contre son torse, les yeux braqués sur les siens. Le temps semblait s'arrêter à chaque fois que j'étais en sa présence. Malek décalait une mèche de cheveux derrière mon oreille, en inspectant encore ma rougeur au cou.
Même si on m'avait soigné et que cela restait quand même infime, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.
– Je vais dormir avec toi si cela peut te rassurer, avouais-je.
– C'est parce que tu as peur que quelqu'un ne vienne dans ta chambre ou bien c'est parce que tu en as envie ? Me demanda-t-il dans un nouveau sourire.
– Hum... les deux, ricanais-je.
Malek sembla ravi de ma réponse. Je décidais de reposer ma tête contre son épaule, tandis qu'il glissait ses bras derrière. D'un geste apaisant, il me caressait le dos. Je fermais les yeux un instant pour profiter de son odeur et de son étreinte.
Oui. Aucun doute là-dessus.
Il m'avait beaucoup manqué.
– Je crois que je ne pourrai pas attendre d'organiser un beau rendez-vous, chuchota-t-il soudainement.
– Pour quoi ?
Malek se redressait et je faisais donc de même. Assise en tailleur face à lui, j'attendais de voir ce qu'il allait me dire.
– J'avais déjà réalisé cela, c'est vrai. Mais je ne peux m'empêcher de dire que cet enlèvement m'a permis d'ouvrir plus les yeux sur mes sentiments.
Sa voix était calme, posée, plus chaude. Son regard était plus intense, signe qu'il allait m'annoncer une chose importante. Si mon cœur s'accélérait en un claquement de doigts, il n'en était que plus fort lorsque Malek posait son front contre le mien.
– Deux adultes qui s'embrassent à plusieurs reprises... C'est ambigu, ne penses-tu pas ? me murmura-t-il.
– S'ils ne sont pas en couple, oui, c'est peut-être un peu ambigu, continuais-je dans un sourire.
– Nous avons échangé plusieurs baisers, répliqua-t-il en remontant sa main derrière ma nuque.
– Effectivement, c'est bizarre...
– Mais je pense qu'on peut mettre des mots sur cela, reprenais-je.
Malek riait, avant de me pousser gentiment en arrière. Désormais allongée sur le dos, il se plaçait au dessus de moi, les points calés de chaque côté de ma tête. Il rapprochait son visage du mien pour venir me murmurer quelque chose dans l'oreille.
Et lorsque j'entendais ses paroles, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un cri de stupéfaction :
– J'ai envie que tu deviennes ma femme, lâcha-t-il subitement.
**
(Désolée de cette petite absence, j'étais en vacances et je repars ce jeudi ; ce ne sera donc pas des chapitres réguliers haha. 🥰 D'ailleurs je pense terminer bientôt ce livre puisque dans mon objectif, il ne devait pas dépasser les 30/35 chapitres ! Et puis j'en ai attaqué un autre que j'ai vraiment envie de sortir... 😇
Bref, je crois bien que Malek loupe certaines étapes... Il aurait dû demander à Sayid pour des conseils) 😏
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