Chapitre 23

Puis... quelques secondes passèrent avant qu'il ne dépose ses lèvres sur les miennes dans un délicat baiser.

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PDV Malek

Ses lèvres bougeaient avec douceur contre les miennes. Je glissais une main derrière sa nuque pour plus d'appui. Ana laissa échapper un petit gémissement qui ne faisait qu'accroître les battements irréguliers de mon cœur.

Je voulais continuer notre tout premier baiser, mais hélas, des voix se faisaient entendre à quelques pas de nous.

Ana et moi se reculions en même temps. Les yeux braqués sur son visage d'ange, j'avais le plaisir d'apercevoir ses joues légèrement rosies. Ana ne détournait pas le regard, au contraire. Elle osait me regarder, même si ses yeux et ce rouge laissaient trahir ses pensées.

– Et ce n'était que le premier... lui murmurais-je avant que des gardes ne débarquent.

J'aidais Ana à se relever, en replaçant la serviette sur ses épaules. Elle me remerciait d'une petite voix, puis les quatre hommes s'inclinaient face à moi. Plus tard nous décidions de rentrer au palais après toutes ces émotions. Ana et moi se rendions dans une voiture, accompagnés.

Le trajet se passa en silence, même si je n'hésitais pas à jeter quelques coups d'œil dans sa direction. Ana grelottait un peu à cause de la climatisation et de ses habits mouillés. Je décidais de me rapprocher plus d'elle afin de glisser un bras derrière son dos.

Je demandais au chauffeur d'éteindre la climatisation, en espérant qu'elle n'attrape pas froid. Même si nous ne parlions pas, je ne pouvais m'empêcher de sourire lorsqu'elle posait une main sur ma cuisse.

Nous n'avions pas besoin de parler. Nos gestes ne trompaient pas nos réelles pensées...

**

– Atchoum !

Je tournais ma tête, en apercevant encore Ana se moucher. Je fermais mon ordinateur pour me rapprocher d'elle. Sur le lit, Ana frottait son petit nez rougi. Je souriais en lui resserrant les pans de son peignoir.

– La température du lac n'était pas très élevée. Tu vas peut-être attraper un rhume, déclarais-je.

Ana faisait une moue qui était à deux doigt de me faire perdre raison. D'ailleurs elle devait s'apercevoir de cela puisqu'elle m'offrait un magnifique sourire.

– Tu ne penses pas qu'on devrait parler de ce qu'il s'est passé ? Me demanda-t-elle.

– Parler de quoi ? Répliquais-je, amusé.

Ana me poussait gentiment avec son épaule. Je lui rendais son sourire avant de me coucher sur le coussin. Je l'attrapais par le bras pour qu'elle retombe sur mon torse. L'odeur de son shampoing me montait au nez, tandis qu'elle tournait sa tête de mon côté.

– Malek... dit-elle dans un soupir.

– On reparlera de cela demain soir si ça ne te gêne pas.

– Ai-je vraiment le choix ?

– Non, répondais-je dans un rire.

Ana leva les yeux, mais je savais que dans le fond elle n'était pas en colère. De plus, je préférai vraiment attendre demain soir pour reparler de ce baiser. J'avais envie de faire quelque chose de bien pour enfin lui avouer ce que je ressentais.

Pour changer de sujet, je caressais ses cheveux blonds, en lui demandant si elle avait encore froid.

– Dans un peignoir moelleux et en étant serrée contre toi, ce serait difficile d'avoir froid, répondît-elle.

– Tant mieux alors. Nous pourrons rester ainsi toute cette nuit. Je présume que tu ne veux plus dormir dans le canapé ?

Ana me pinça la joue en hochant en même temps sa tête.

– Tu dormirais mal sans moi, avoue-le, répliqua-t-elle.

– Hum peut-être... avouais-je.

Ana acquiesça mes paroles, avant de fermer les yeux. Pelotonnée contre moi, je n'osais plus bouger d'un centimètre. Je regardais son visage apaisant, tout en repensant à notre première rencontre.

Jamais je n'aurai cru m'attacher autant à une femme. Chaque jour je découvrais ses nouvelles facettes et je ne pouvais mentir sur le fait que j'aimais cela. J'adorais être en sa compagnie ; j'adorais dormir avec elle. Sa présence m'apaisait et surtout, me plaisait.

Ce baiser n'était que la concrétisation de toutes mes pensées. Je savais enfin pourquoi mon cœur s'accélérait autant lorsque je croisais ses jolis yeux émeraudes. 

D'un geste délicat, je caressais sa joue. J'essayais de détourner mon intention de ses lèvres. Je replaçais quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille, puis tendais mon bras pour éteindre la lumière. Je posais ma tête sur la sienne, en me remémorant encore ce baiser que nous avions partagé.

**

– Regarde... Sienna et Diana t'attendent, lui soufflais-je.

Ana descendit de la voiture, les yeux déjà braqués vers l'entrée du palais. Elle regardait avec un grand sourire les deux femmes qui l'attendaient. Voilà que le trio était de nouveau réuni.

Diana venait embrasser Ana sur la joue, tandis que Sienna la serrait dans ses bras. Les trois femmes commençaient à se parler, alors que je sentais une main se poser sur mon épaule. Je me retournais pour faire face à mon meilleur ami, Sayid. Et dans ses bras se trouvait ma nièce, Assia.

– Alors le roi du bac à sable est revenu de son petit séjour, déclara-t-il en replaçant le chapeau sa fille sur sa tête.

– Je savais que je te manquerai terriblement si je restais un peu plus là-bas. D'ailleurs ma nièce chérie n'aurait pas aimé me voir partir trop longtemps, répliquais-je en caressant sa petite joue rebondie.

Assia m'offrait un adorable sourire, en jouant avec le foulard rouge de son père.

– Ce petit séjour t'a enfin permis de conclure, alors ? Reprenait-il dans son habituel franc-parler.

– Baisse un peu ta voix, mon ami... ricanais-je.

– Quoi ? Tu n'as même pas réussi ?

– Sayid... je pense que tu n'as pas ton mot à dire sur cela.

– Il me semble que ta relation avec Sienna n'était pas gagnée... toussotais-je.

Sayid grommelait quelque chose, en devant sûrement se rappeler son début de relation mouvementé. Même si cela n'était pas gagné, ce magnifique bébé qu'il tenait dans ses bras était pourtant le résultat final d'une belle relation. Sayid berçait sa fille dans ses bras protecteurs, toujours en la regardant avec cette étincelle.

– J'aimerai moi aussi construire ma famille... murmurais-je.

Sayid leva la tête pour me regarder. Un léger sourire en coin, il reprenait la parole :

– C'est peut-être possible. Regarde à gauche.

Je m'exécutais, en tombant nez à nez avec Ana. Elle saluait Sayid, en regardant ensuite Assia. Sayid décidait même à mon grand étonnement de lui laisser sa fille. Désormais dans ses bras, Ana la berçait doucement, en lui parlant a voix basse.

J'observais la scène en silence, pendant que Sienna et Diana nous rejoignaient.

– Elle est très douce avec les enfants. J'avais déjà remarqué cela et c'est pourquoi je lui fais confiance pour ma fille, me chuchota Sayid.

J'acquiesçais ses paroles, toujours les yeux braqués sur Ana. Sienna prenait des photos pour immortaliser ce moment. Assia babillait et souriait, l'air ravi de rencontrer de nouveaux bras. Ana continuait de lui parler et c'est par cette diversion que je faisais un signe de tête à Sienna.

Elle semblait comprendre ce que je demandais  puisqu'elle m'offrait un sourire.

– Je te les envoie ce soir, pouvais-je lire sur ses lèvres.

Heureux, j'hochais la tête, et plus tard nous décidions tous de rentrer à l'intérieur du Palais Royal. Sienna récupérait sa fille et ainsi, j'attrapais Ana pour l'emmener dans un autre couloir. Une fois seuls, je pouvais enfin lui faire part de mon idée :

– Ce soir nous dînerons dans le jardin fleuri. Je t'attendrai avec impatience.

Ana haussa un sourcil, mais son sourire ne pouvait mentir sur ses pensées.

– On ne se quitte plus maintenant, dit-elle pendant que je me penchais vers son visage.

– Non et cela n'est pas prêt d'arriver... répliquais-je en l'embrassant sur la joue.

Je quittais ensuite Ana, non sans avoir vu son magnifique sourire s'élargir.

**

Ses cheveux blonds étaient attachés en une queue de cheval. Vêtue d'une robe verte, Ana avançait dans le jardin pour me rejoindre. Je l'observais attentivement, désireux de pouvoir la toucher.

Une fois près de moi, je ne perdais plus de temps pour prendre sa main dans la mienne. Je la portais à mes lèvres et déposais donc un baiser sur sa peau.

– Tu es ravissante, avouais-je.

– Je vois que toi aussi tu t'es mis sur ton trente et un, continua-t-elle de sa douce voix.

– Il fallait bien être à la hauteur d'une princesse comme toi, répliquais-je face à son rire.

Ana me remerciait encore pour mes compliments et je l'emmenais ensuite voir les nouvelles roses. Elle semblait ravie au vu des traits de son visage ; je savais qu'elle adorait les fleurs.

– Ces fleurs sont très rares ! Comment as-tu fait pour t'en procurer ! S'exclama-t-elle, en touchant du bout des doigts ces pétales.

– Disons que j'ai de bons contacts... répondais-je en l'observant.

Ana s'extasiait encore sur ces fameuses fleurs, en ne cessant de répéter à quel point elle était chanceuse d'en voir. Disons que moi j'étais plus chanceux de voir son magnifique sourire et ses yeux brillants...

Une fois Ana relevée, je ne perdais plus de temps pour reprendre ses mains dans les miennes.

– Si j'ai organisé ce dîner romantique, c'est pour t'avouer quelque chose, déclarais-je.

Ana m'écoutait avec attention, sachant que j'étais sérieux dans mes propos. Et pour cause, ce que je comptais lui annoncer n'était pas une chose anodine...

– Je voulais te dire que j'avais...

Un énorme fracas interrompit ma déclaration. Ana et moi se retournions en même temps, avant de voir débarquer Sienna et Sayid en trombe. En moins de deux Sayid m'attrapait par le col de la chemise, les yeux éclatant de colère.

– Malek ! Si c'est une blague de ta part, sache qu'elle est de très mauvais goût ! Hurla-t-il à pleins poumons.

– De quoi parles-tu Sayid ? Demandais-je en essayant de le repousser.

– Assia a disparu de son berceau ! Cria-t-il pendant que je me reculais, perdu.

Un moment de silence plana entre lui et moi. J'écoutais sa respiration saccadée, avant de reprendre la parole :

– Sayid, dis-je avec sérieux. Je n'ai pas pris Assia.

Sayid tournait la tête de droite à gauche, mais il comprenait vite que mes propos étaient véridiques.

– Sayid, intervenait Ana. Malek m'a invité à partager un repas avec lui. Je t'assure que nous n'avons pas pris Assia avec nous.

Sienna qui était derrière lui, éclatait soudainement en sanglots. Sayid venait vite la prendre dans ses bras, pendant que j'essayais de lui demander des explications.

– Sienna était avec Assia dans notre chambre. Elle dormait dans le berceau et Sienna en a donc profité pour se rendre dans la salle de bain. Quand elle est revenue, Assia avait... disparu.

La voix grave de Sayid m'informait de la situation. Diana n'était pas au palais ce soir. À part elle, Jahim, Ana et moi, personne ne pouvaient s'occuper d'Assia. Je commençais à comprendre que quelque chose d'important était en train de se jouer.

– Je vais prévenir Jahim et tous les gardes. Il faut se dépêcher de lancer les recherches ; Assia est peut-être encore dans le palais, déclarais-je rapidement.

Sayid hochait la tête, avant de chuchoter des mots à Sienna. Nous ne perdions plus de temps pour tous se rendre à l'intérieur du palais. Je me dépêchais d'informer tous les gardes, la situation n'étant pas à prendre à la plaisanterie.

– Je vais essayer d'interroger les femmes du palais, peut-être qu'elles ont vu quelque chose, répliqua Ana près de moi.

J'attrapais sa main pour l'arrêter. Je me rapprochais d'elle, en posant mes mains sur ses joues.

– Je ferai attention Malek, promis. Mais je ne peux pas rester les bras croisés à rien faire alors que leur fille a disparu, dit-elle d'une voix basse.

J'inspirais longuement, en acquiesçant cependant ses paroles.

– Un garde va te suivre au cas où. Si tu vois quoique ce soit, n'interviens pas. Ceux qui ont enlevé Assia sont peut-être encore là.

Ana m'offrait un petit sourire attristé. Je déposais subitement mes lèvres sur les siennes, le front collé contre le sien.

– On la retrouvera, murmurais-je avec certitude.

Ana déposait un baiser contre mon cou, puis dans un dernier regard, elle s'en allait avec un garde. Je regardais ses cheveux blonds s'envoler, puis je me reprenais. J'indiquais mes ordres aux gardes restants et rejoignais ensuite Sienna. Les yeux rougis et la respiration haletante, je ne perdais plus de temps pour la prendre dans mes bras.

– Je ferai tout mon possible pour la retrouver. Je te le promets.

Sienna continuait de pleurer dans mes bras.Pourtant je savais que jamais nous n'abandonnerions avant de retrouver sa fille.

Plus tard, tout le palais était réveillé pour se mettre à la recherche de la petite Assia. Nous interrogions chaque personne, mais la réponse était toujours la même : personne ne l'avait vu. Trente minutes passèrent où le palais était en effervescence. Et puis, un groupe de gardes se dirigèrent vers nous, affolés.

Et lorsqu'un prenait la parole, je savais désormais que la guerre était déclarée :

– Nous les avons aperçus en dehors du palais ! Ils ont pris Ana et Assia avec eux !


**




( Les déclarations sont remises à plus tard ; je crois bien que Malek risque de perdre son calme, ainsi que Sayid et Sienna...)😅

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