Chapitre 21

Malek déposa un rapide baiser sur ma joue, avant de s'en aller en sifflotant. Il plaçait sa serviette sur son épaule, sous le regard désabusé de son conseiller. Quelques secondes après la porte se referma. Je restais un moment là, en soupirant.

Je me demande vraiment ce qu'il avait voulu me dire tout à l'heure...

**

– Merci beaucoup... C'est incroyable ce que tu as fait, dis-je en me retournant.

Diana m'offrait l'un de ses grands sourires, en me touchant mes cheveux. Je me relevais par la suite, en posant mes mains sur cette magnifique robe.

– Je pense que tu vas faire beaucoup de jalouses ce soir. Entre toi et Sienna, les hommes ne seront plus où donner de la tête.

– Je crois que Sayid ne laissera pas passer cela. Il a l'air très protecteur et un brin jaloux, ricanais-je.

– Tu as raison, il est comme ça. Mais je pense qu'un autre homme risque également d'être un brin jaloux ce soir, reprit-elle en me donnant un coup de d'épaules.

– Tu sais de qui je parle, n'est-ce pas Ana... me souffla-t-elle dans un clin d'œil.

Je secouais la tête, mais toujours avec un sourire aux lèvres. Cette femme était terrible ; on dirait vraiment la mère de Sienna. Hier soir j'avais enfin pu faire sa connaissance et nous avions approfondi tout au long de cette journée. Diana était une femme amusante, gentille, très douce.

À ce que j'avais appris, elle avait beaucoup joué dans la relation de Sayid et Sienna. On pouvait même dire qu'elle avait fait les entremetteuses.

Et à ce que je constatais, Sienna avait bien retenu de son maître...

– Malek a vraiment de la chance... On dirait un ange, s'extasia-t-elle encore.

– Il va encore tomber sous ton charme, dit-elle dans un rire.

Je rigolais aussi, avant de la laisser me mettre les derniers accessoires sur mes cheveux. Quelques minutes plus tard, j'étais enfin prête à rejoindre Malek. Je commençais à stresser, mais Diana venait poser une main sur mon bras.

– N'aies pas peur Ana. Tu seras avec Malek, il ne t'arrivera rien ; reste comme tu es.

Je la remerciais pour ses gentilles paroles et c'est ainsi que je la laissais. J'ouvrais la porte, hochant la tête au passage lorsque je voyais les gardes. Ceux-ci m'escortèrent dans une autre pièce, puis me laissèrent. Je prenais une grande inspiration, puis la porte s'ouvrait.

Malek qui était de dos à moi, ne tardais pas à se retourner. D'un pas délibérément lent, il me faisait désormais face. Ses yeux noisettes restèrent fixèrent un moment sur ma robe. Ils remontaient ensuite vers mon visage. Un sourire étirait enfin ses lèvres.

Malek s'avançait encore jusqu'à moi, avant de s'arrêter à quelques centimètres de mon corps. Il levait sa main, la posant avec douceur sur ma joue.

– Tu es merveilleuse Ana, dit-il de sa voix rauque.

Mon cœur reprenait une course plus folle à l'entente de ses paroles. Cet homme me complimentait toujours ; il me disait des mots qui suffisaient à me faire rougir. Je ne pouvais m'empêcher d'être gênée par ses compliments, mais à la fois heureuse.

C'était la première fois qu'un homme était si doux et gentil avec moi.

– Tu es très beau toi aussi, répliquais-je quelques secondes après.

Malek continuait de me sourire. Son regard était un peu plus intense lorsqu'il se posa sur mes lèvres. D'ailleurs il décala sa main, ses doigts venant effleurer avec légèreté ma bouche.

– Ce rouge à lèvres... te va à la perfection, murmura-t-il.

Mon cœur était à deux doigts d'exploser. Je me reculais de lui, comme brûlée par ses doigts. Je me retournais par la suite, en essayant de cacher mes bouffées de chaleur.

Bon sang. Je vais avoir la ménopause plus tôt que prévu à cause de lui.

Ma réaction sembla l'amuser puisque Malek laissa échapper un rire. Il venait à nouveau me rejoindre, cette fois-ci en me forçant à glisser un bras sous le sien.

– Allons-y ma petite écrevisse. Le bal va bientôt commencer, déclara-t-il.

Je laissais échapper un râle, avant de lui pincer le bras. Il savait qu'il me faisait de l'effet et il s'en moquait. Quel idiot.

Plus tard nous arrivions enfin dans la grande salle où le bal avait lieu. Plusieurs personnes dansaient, d'autres discutaient... Je m'accrochais un peu plus fermement au bras de Malek, tandis qu'il avançait.

– Ne t'en fait pas Ana, je suis là. Personne ne sait pour ton passé, je te le promets, me chuchota-t-il d'une voix douce.

Je me mordais la lèvre, mais acquiesçais en même temps ses paroles. Il avait raison ; personne ne pouvait savoir.

Nous descendions les marches d'escaliers, sous quelques regards indiscrets. Des femmes murmuraient des choses, pendant que des hommes s'inclinaient lorsque Malek passait devant eux.

Je préférais ne pas m'attarder sur leurs regards qui m'importunaient. Malek nous guida vers les trônes qui surplombaient la salle. La reine Anissa se trouvait dessus, ainsi que son mari, sa fille et son fils. Arrivés devant eux, je me courbais, Malek faisant la même chose.

– Je suis ravie de te voir ici Malek. En plus de cela tu es accompagné... déclara la reine, en me souriant.

Timidement je lui rendais son sourire, en me redressant. Malek serrait ma main dans la sienne, avant de reprendre la parole :

– Toutes mes félicitations pour la naissance de votre petite-fille. Je suis heureux de voir votre famille agrandir. Victoria, félicitations.

La fille de la reine remercia Malek, en tenant dans ses bras le bébé. Je la félicitais à mon tour, et elle me remercia à mon tour. La mère et la fille m'adressaient un sourire tendre, de même pour le père.

Mais il y avait une personne qui dénotait dans cette famille aux sourires.

Le fils m'observait intensément. Depuis le début, il ne lâchait pas mon regard. Je sentais cela peser.

Malek sembla s'apercevoir de quelque chose, puisqu'il se rapprocha de moi. Il me reprenait la main, puis salua une dernière fois la famille royale. Ensuite il nous emmenait vers le buffet, là où se trouvait Sienna.

– Je dois te laisser quelques instants. Je suis désolé, mais je te promets de ne pas oublier notre danse, dit-il, en me lâchant la main.

Malek me déposait un baiser sur la joue, puis s'éclipsa aussitôt. Désormais je me retrouvais avec Sienna, qui elle aussi, était aussi bien vêtue que les autres femmes.

– Ne sois pas triste Ana. Ton compagnon va bientôt revenir !

– Je ne suis pas triste, répliquais-je dans un sourire.

Sienna haussait les épaules, avant de me donner des petits fours. Elle détendait directement l'atmosphère par sa joie de vivre. Elle osait même critiquer certaines femmes qui regardaient un peu trop près son mari.

– Regarde comme cette idiote le regarde ! Vas-y ! Continue de fixer ses fesses ! Grommela-t-elle, en serrant dans sa main son verre.

Sienna continuait ses réflexions, ce qui me faisait rire à certains moments. Bien entendu, Sayid n'en avait que faire des autres demoiselles. Depuis le début, son regard n'était braqué que sur sa femme.

– Et il ose me sourire en plus ! Mais quel crétin, je vais aller le voir ! S'exclama-t-elle, en posant son verre sur la table.

Sienna partait dans un pas furieux jusqu'à son mari. Les deux échangeaient des paroles et j'arrivais à distinguer le regard amusé de son compagnon. Sayid se jouait ouvertement d'elle. Les deux tourtereaux ne tardèrent pas à régler leur compte par un baiser. Ils s'en allaient même de la salle, en direction du balcon.

Sienna me faisait un petit signe de main, un énorme sourire aux lèvres. Je le lui rendais, admirative de leur couple si soudé et amoureux.

Je restais donc un moment seule, mais quelques minutes plus tard, un homme venait me rejoindre. Et pas n'importe qui. C'était le prince. Celui qui m'avait fixé.

– Je suis heureux de constater que tu te trouves sans compagnie. J'attendais ce moment pour te parler.

Je relevais rapidement la tête. Je le regardais, étonnée de ses paroles. Le prince me tutoyait pour notre première discussion.

– Votre altesse, je...

– Allons danser. Je n'attendais que cela, me coupa-t-il.

Le prince m'empoigna le bras, en m'amenant déjà vers le centre de la salle. Il me tirait avec force, mais j'essayais de le ralentir au maximum sans trop attirer les regards. Une fois qu'il cessait de faire cela, le prince posa une main sur ma taille et l'autre dans la mienne. Il commençait ainsi à danser.

– Prince ou pas, vous n'aviez pas à faire cela, grondais-je, en le fixant.

– Je sais qu'il faut toujours proposer avant, excuse-moi. Je me nomme Farid, enchanté de te connaître.

Je serrais les dents, énervée de son attitude. Cet homme devait être plus jeune que moi. Je cernais déjà le personnage et son caractère. Il croyait qu'il pouvait tout obtenir par son titre.

Je ne répondais pas à sa présentation. Je me contentais de danser, sachant pertinemment que sa famille devait me regarder.

– Tu n'es pas très bavarde... revenait-il. Il me semblait t'avoir vu plus joyeuse avec Malek.

Je levais les yeux, avant de lui marcher sur le pied. Le fameux Farid jura, alors que je continuais de danser.

– Excusez-moi votre altesse. J'ai un peu de mal avec la danse.

Je lui offrais un sourire, tandis qu'il fronçait les sourcils. Il n'avait pas apprécié mon geste. Dommage pour lui, je continuais de lui écraser ses pieds, essayant de lui faire comprendre qu'il devait me lâcher.

Hélas ce Farid était très collant et persistant. On dirait un enfant pourri gâté.

– C'est la première fois qu'une femme ose repousser mes avances. Cela m'enchante davantage, répliqua-t-il toujours dans sa désillusion.

– Excusez-moi votre altesse, mais je ne suis pas intéressée dans ce genre de relation, avouais-je sans délai.

– C'est ce roi, c'est ça ? Pesta-t-il d'une voix mauvaise.

– Non. Je n'aime pas les hommes plus jeunes que moi, c'est tout.

Farid tiqua face à ma réponse. Il grommelait quelque chose, avant de tenter une nouvelle approche. Le prince se rapprocha de mon visage, prêt à me voler un baiser.

Malheureusement pour lui, une main venait s'immiscer entre nos deux visages.

Je laissais échapper un soupir de soulagement, en sentant mon cœur se remuer lorsque je croisais ses yeux. Malek interrompait notre danse ; il se plaçait à mes côtés, en tenant dans sa main le bras de Jarid.

– L'heure est déjà tardive. Il me semble que les enfants doivent bientôt se rendre au lit, déclara-t-il.

Jarid jura, le regard mauvais. Malheureusement pour lui, Malek le surplombait. Par son allure et sa corpulence, il dépassait totalement ce pauvre prince. Malek venait donc passer un bras autour de ma taille, les yeux braqués sur cet homme.

– Je vous prierai de ne plus vous approcher d'Ana à l'avenir. Les petits jeunes ne l'ont jamais intéressé.

Sur ces dernières paroles, Malek se retournait, nous emmenant de l'autre côté de la salle. Une nouvelle mélodie résonna dans l'immense pièce, et il en profita pour m'accorder une danse. Désormais face à face, nous faisions quelques pas.

– J'ai cru que j'allais frapper ce petit morveux, chuchota soudainement Malek, agacé.

– J'ai également hésité à le faire. Hélas sa famille nous regardait, dis-je dans un sourire.

Malek levait les yeux, en continuant de mener la danse. Je repérais qu'une nouvelle étincelle jouait dans ses yeux. Il lançait encore quelques regards en direction de Farid, qui était adossé contre un mur.

– Tu es jaloux, dis-je aussitôt.

Malek me regarda à nouveau, en grommelant quelque chose tout bas. Si je pensais qu'il n'allait pas répondre à mon affirmation, je m'étais bien trompée.

– Hum. Il semblerait que je le sois...

Sa voix était basse, mais j'avais pourtant réussi à entendre cette affirmation. Et j'avoue que je ne pouvais m'empêcher de sourire à nouveau. C'était la première fois qu'un homme me disait cela.

– Quel magnifique sourire... On dirait que ma réponse te plaît, dis-moi... enchaîna Malek, en se rapprochant de moi.

La musique changea ; elle devenait plus romantique. Je glissais mes mains contre son torse, tandis qu'il les posait sur mes hanches. Son regard changea soudainement. Il était plus intense.

Je sentais encore mon cœur s'emballer. Et je savais bien qu'il y avait une bonne raison à cela...


**



(Malek et Ana ont l'air de s'apercevoir de quelques changements. Peut-être des sentiments naissants...) 🤫

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