Chapitre 18


Il y avait une étincelle d'excitation. On dirait qu'il venait de se rendre compte de quelque chose de très intéressant...

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PDV Malek

Je me levais enfin de mon lit, laissant échapper un bâillement au passage. Je me dirigeais vers mon balcon en apercevant que le soleil venait déposer ses premiers rayons. Une douce chaleur m'envahissait, alors que je posais mes mains sur la rembarre.

J'inspirais l'air, puis fermais les yeux un moment.

Ana...

Ce doux prénom ne faisait que tourner dans ma tête.

Je m'étais totalement trompé sur la situation. J'avais décidé de ne pas aller la rechercher, alors qu'elle en avait terriblement besoin. Ana n'avait été qu'un pion pour cette famille. Ces infâmes l'avaient même déchu de son titre sans aucun remords, pour mettre Amina à la place.

J'ai d'ailleurs eu une discussion avec cette femme. Et en effet, j'ai découvert une toute autre personne. Amina s'est excusée pour ce qu'elle avait fait, en disant qu'elle aurait aimé que ce soit quelqu'un d'autre que moi.

Comme Ana, elle s'excusait de m'avoir utilisé.

Pourtant, je ne me sentais pas blessé. Bien au contraire, j'étais heureux que ce stratagème soit tombé sur moi. Ainsi j'avais pu découvrir ce qu'il se passait dans ce petit royaume. Et bien entendu, j'avais pu la rencontrer...

Désormais Ana allait vivre ici pour une durée indéterminée. Elle allait rester à mes côtés et après cette affaire, j'étais certain que nos relations allaient davantage s'améliorer.

Ana n'a plus à me repousser ; elle n'a plus de rôle à jouer...

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Ana était avec Sienna. On pourrait presque dire que les jeunes femmes étaient inséparables. C'était bien la première fois que je voyais Sienna aussi proche de quelqu'un, à part Diana.

J'observais la scène dans mon coin, avec intention. Sienna s'amusait à tresser les longs cheveux blonds d'Ana. Elles continuaient de se parler, mais je décidais de les laisser.

Quelque chose d'important m'attendait.

Je rejoignais la voiture à l'extérieur du palais, en apercevant aussitôt Sayid. Il s'inclinait légèrement quand j'arrivais à son niveau, puis nous montions ensuite dans la voiture.

– Vas-y doucement Malek. Je sais comment tu peux être lorsque tu es énervé, déclara Sayid, l'air toujours sérieux.

– Oh je ne m'énerve jamais, tu sais, dis-je d'une voix posée.

Sayid haussa un sourcil, en me lançant un regard sur mes poings serrés. Je laissais échapper un rire, amusé de le voir si soucieux.

– Tu ne t'énerves jamais, certes. Mais lorsque tu l'es, tu deviens terrible. On dirait presque un autre homme, reprenait-il.

– Voyons Sayid. Il ne faut pas aller jusque-là.

– Je ne mens pas. Tu serais presque prêt à tuer si je ne t'en empêchais pas.

Je rigolais encore une fois, avant de croiser mes bras contre mon torse. Il est vrai qu'il était très rare que je m'énerve. Pourtant, lorsque je l'étais, on me qualifiait souvenant comme un monstre sanguinaire. Cette appellation me faisait sourire.

Si ma dernière vraie colère remontait à longtemps, je crois bien qu'elle risquait pourtant de revenir aujourd'hui...

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J'attrapais l'épée de Sayid, avant de la planter avec force dans le sol. Un filet de sang dégoulina le long de sa joue blanchâtre, pendant qu'il me suppliait de ne pas le tuer.

Et heureusement que Sayid venait poser une main sur mon épaule. Sinon je crois que tout cela se serait mal terminé. Je l'avais déjà bien amoché avec sa joue, son front. Il saignait même du nez.

– J-je m'excuse votre... votre majesté ! J-je ne voulais pas que les choses se passent ainsi ! S'exclama encore ce vieil homme, tremblant.

Je reprenais l'épée dans un bruit de claquement. Je m'agenouillais ensuite devant cet homme, n'hésitant pas à poser une main sur le col de sa chemise.

– Ana a beaucoup souffert à cause de vous. Votre belle-fille m'a tout raconté. Vous avez osé la... frapper à plusieurs reprises, dis-je avec colère, en resserrant ma prise.

L'homme déglutissait devant mes yeux. Quelques perles de sueurs glissaient le long de son front, comme le filet de sang de sa joue. Il avait peur. Je le terrifiais.

– Vous lui avez retiré son titre. Vous l'avez rabaissé comme une moins que rien. Vous l'avez utilisé dans vos propres intérêts, recommençais-je, en sentant ma voix s'aggraver.

Je sentais mon cœur battre plus vite. J'étais fou de rage en repensant à tout ce qu'Amina m'avait raconté. Un an. Un an que les deux femmes subissaient cela, avec des coups en plus pour Ana.

Dire qu'il avait osé toucher ce visage d'ange.

Ma main monta involontairement jusqu'à son cou. Si je le voulais, je pouvais l'étrangler sur place. Hélas, Sayid venait m'empêcher de commettre l'irréparable. Il posa une main sur mon épaule, sans prononcer un mot.

Je laissais échapper un juron, puis me relevais. L'homme se recula rapidement au fond de sa cellule, terrifié.

– Vous allez payer pour vos actes. Je ne laisserai pas passer cela. Votre femme et vous, resteraient un très long moment entre ces barreaux. Je veux que vous ressentiez la même peine qu'Ana a pu ressentir lorsqu'elle était seule.

Mes paroles claquèrent dans l'air. Même Sayid n'osait plus rien dire.

– V-votre majesté... Laissez-moi m'excuser auprès d'Ana et...

– Assez ! Hurlais-je férocement. Ne prononcez plus ce prénom !

L'homme acquiesça rapidement, encore plus terrifié. Je serrais mes poings, avant de me retourner et de partir de la cellule. Sayid referma la lourde porte, en me rejoignant par la suite.

Sans un mots, nous regagnons la voiture. Une fois dedans, je pouvais sentir la main de Sayid se reposer sur mon épaule.

– Tu as bien fait, Malek, fut la seule parole qui arrivait enfin à me détendre.

Je laissais échapper un long soupir, essayant de détendre mes muscles.

– Enfin. Je serai quand même plus rassuré si tu me rendais mon épée, revenait cette voix grave.

Je baissais les yeux et me rendais donc compte que je tenais toujours son épée. Je souriais, avant de lui la redonner.

– Sayid qui aurait peur de moi... Quel mensonge...

Sayid esquissait un petit sourire, alors que je faisais craquer mes doigts. Voilà. Je me sentais mieux.

– J'ai cru que j'allais le tuer, avouais-je après un moment de silence.

– Je comprends tes pensées. Il a fait du mal à une personne qui t'est chère.

– L'aurais-tu tué à ma place ? Demandais-je, en apercevant un rictus mauvais se dessiner sur sa bouche.

– Non. Je l'aurai d'abord fait souffrir pendant de longs jours. Après je lui aurai tranché la gorge et...

– Merci Sayid. J'ai bien comprit, dis-je dans un nouveau rire.

Sayid et moi se lancions à nouveau un regard amusé, avant qu'un silence apaisant ne revienne s'installer.

Mes pensées étaient encore tournées vers une seule personne : Ana.

**

La journée s'achevait enfin.

Je me levais de mon bureau, remerciant Jahim pour son dur travail. Je me dirigeais ainsi vers ma chambre, l'heure étant déjà tardive. Je n'avais même pas pu parler avec Ana aujourd'hui. Je l'avais simplement aperçu, à mon plus grand désespoir.

À cause de ma visite surprise à la prison, j'avais eu du retard accumulé. Hélas mes devoirs revenaient à la charge et j'étais obligé de m'y tenir. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'avoir ce prénom dans un coin de ma tête. Je ne pensais qu'à elle, c'était incroyable.

Plus tard, j'ouvrais la porte de ma chambre. Je me dirigeais dans la salle de bain pour me doucher en quelques minutes. Je ressortais ensuite, seulement vêtu d'un short. Les cheveux encore humides, je me dirigeais vers mon lit, avant de sentir une odeur.

Et quelle magnifique fragrance...

Je tournais vite ma tête, mes yeux se portant aussitôt sur une lettre. Je m'avançais, puis prenais ce papier entre mes doigts. Et quand je lisais ces lignes, je ne pouvais m'empêcher de sourire.

« Tu n'en fais qu'à ta tête. Pourtant, je ne peux m'empêcher de te remercier. Merci pour tout Malek. Tu es un homme formidable. Repose-toi et passe une bonne nuit. »

Ana avait dû passer dans ma chambre il y a à peine quelques minutes. Son odeur flottait encore dans l'air. Je continuais de sourire ; mon cœur était plus que ravi de voir cela.

Elle avait pensé à moi...

Je comptais relire cette lettre pour la cinquième fois, quand j'entendais ma porte s'ouvrir. Directement je me cachais derrière mon paravent. La porte se referma, avant que je n'entende des petits pas. Je me penchais d'un côté, en sentant mon cœur s'accélérer en vitesse.

Dans sa magnifique robe de chambre, blanche, elle s'avançait en douce dans la pièce. Ana secouait sa tête de droite à gauche, en marchant jusqu'à mon lit. Elle déposait soudainement une magnifique rose sur la lettre.

Oh...

Elle se retournait ensuite, prête à partir. Hélas pour elle, j'en décidais autrement.

Je me dépêchais de sortir de ma cachette pour venir l'attraper. Je la faisais se retourner, Ana terminant ainsi sa course contre mon torse. Ses longs cheveux blonds glissaient contre mon bras. D'ailleurs elle posait une main sur celui-ci, choquée de me voir.

– Ana... tu ne cesseras donc jamais de jouer avec moi, murmurais-je, en la tenant toujours.

– J-je croyais que tu n'étais pas dans ta chambre, dit-elle d'une voix basse, les joues presque rouges.

– Si, je suis bel et bien présent. D'ailleurs je suis ravi de te retrouver ici. Je sens que nous allons passer une merveilleuse nuit...

La fin de ma phrase se perdit dans un de mes rires.

Ana... tu n'aurais pas dû t'aventurer sur ce terrain là... 


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