Chapitre 17
Et pourtant, je m'étais attachée à lui malgré tout. Je lui avais fait du mal, mais il était là.
À mes côtés...
**
Ce contact continuait. Quelqu'un me caressait la joue avec délicatesse. C'était un geste lent, mais d'une tendresse incroyable. Même si j'avais les yeux clos, je savais qui en était le bienfaiteur.
Je décidais finalement d'ouvrir les yeux. Je tournais ma tête, et sans tarder, je croyais enfin son magnifique regard. Malek était assis sur une chaise, en face du lit. Lorsque j'observais rapidement la pièce, je me rendais compte que j'étais dans sa chambre.
– As-tu soif ? Me demanda cette voix, emprunt de douceur.
J'offrais un timide sourire à Malek. Je ne savais même pas quoi lui répondre ; toutes mes pensées se chamboulaient. Je repensais à tout ce qu'il s'était passé et surtout, je comprenais qu'il savait toute la vérité.
Une terrible honte venait m'accaparer, en même temps que je serrais les draps de mes doigts. Malek sembla s'apercevoir de mon mal-être, puisqu'il se leva de sa chaise. Il s'asseyait à mes côtés, puis posait ses mains sur mes joues de sorte à ce que je le regarde.
– J'ai eu contact avec Amina. Rien n'est de ta faute Ana.
Ses paroles étaient sincères, sérieuses. Malek ne m'en voulait pas après ce que je lui avais fait.
– Malek... soufflais-je. Tu as été un pion pour notre plan...
– Je suis content que cela soit tombé sur moi. Ainsi j'ai pu faire ta connaissance, dit-il, en reprenant son sourire.
– Tu devrais être fâché, murmurais-je alors qu'il me lâchait les joues.
Malek prenait désormais ma main dans la sienne, avant de la porter à ses lèvres. Un agréable frisson se faisait ressentir lorsqu'il rentrait au contact de ma peau.
– J'ai comprit ton histoire et ce qui t'a poussé à faire cela. Je suis content qu'Amina et toi aient pu s'en sortir. Je ne t'en veux pas pour ce que tu as fait ; vous deviez vous protéger.
À la fin de ses paroles, il m'embrassa à nouveau la main.
– Cependant, j'ai été très touché lorsque j'ai apprit pour ta disparition. Tu aurais dû me prévenir Ana. J'aurai évidemment tout fait pour te sortir de cette situation.
J'acquiesçais ses paroles d'un hochement de tête. Oui j'aurai pu lui avouer tout ce qu'il se passait. Hélas je voulais le préserver de tout cela. J'aurai pensé qu'il m'oublierait après mon départ, mais pourtant, il ne l'avait pas fait...
– Désolée. Je ne voulais pas te mêler à ceci, même si tu l'as été indirectement...
Malek posa ma main, avant de retrouver son sérieux.
– Ces gens là vont payer pour ce qu'ils t'ont fait. Jamais ils n'auraient dû te détrôner de ton statut.
– Malek, je ne veux plus avoir affaire à eux. Laissez-les je t'en prie.
À l'entente de mes paroles, il bougonna quelques secondes. Je souriais, étrangement heureuse de le voir si agacé.
– J'ai retrouvé ma liberté, dis-je en posant une main sur la sienne. Amina est elle aussi libre ; c'est tout ce qui compte.
– Où vas-tu aller à présent ? Me demanda-t-il.
– Je ne sais pas. Je pense rejoindre Amina quelques temps et ensuite trouver un travail. Je reconstruirai ma vie après cela.
Malek haussa un sourcil, avant qu'un énième sourire n'apparaisse sur son visage.
– As-tu mal quelque part ? Me demanda-t-il soudainement.
– Non je n'ai pas...
Ma phrase resta en suspens lorsqu'il me retira ma couette. Malek glissait une main sous mes cuisses, l'autre derrière le dos, pour ensuite me soulever. Accrochée à lui, je demandais ce qu'il fabriquait, pendant qu'il nous dirigeait vers le balcon.
Une fois arrivés sur celui-ci, je tombais encore face à face avec ce merveilleux jardin rempli de roses. Je comptais lui demander pourquoi m'avait-il amené ici, mais Malek me devança encore une fois :
– Reconstruis ta vie ici, Ana. Auprès de moi.
Je tournais vite ma tête de son côté, avant de sentir mes joues chauffer lorsque je constatais notre proximité. Malek me regardait avec sérieux ; ses paroles étaient sincères.
– Je veux que tu restes avec moi. Le palais est immense, tu t'es déjà fait des amis. Tout est fait pour que tu sois épanouie.
– Malek... je...
– Si tu veux, tu pourras aider Sienna à t'occuper de certaines tâches au sein du palais. Tu pourras être rémunérée, en même temps qu'être logée et nourrie, me coupa-t-il.
Je réfléchissais à sa proposition, les yeux baissés. Cet homme était incroyable. Il voulait que je reste ici malgré le fait que je me sois servie de lui.
Me coupant de mes pensées, Malek me posa soudainement sur une rambarde. Le dos calé contre une poutre, nous étions enfin à la même hauteur. D'ailleurs il se pencha vers moi, tout en posant ses mains de chaque côté de mon corps. Nos visages se retrouvaient une fois de plus, très près l'un de l'autre.
– Tu m'empêches de partir ? Questionnais-je, en croisant mes bras.
Un sourire enjôleur se dessina au coin de ses lèvres.
– Tu as tout compris, dit-il.
J'haussais un sourcil, mais néanmoins amusée de le voir si tenace. Il ne lâcherait pas l'affaire, je le savais.
– Je n'ai pas envie de profiter de quoique ce soit. Je veux vraiment être traitée comme tout...
– Ça veut dire que tu acceptes ! S'exclama Malek, toujours aussi près de moi.
– Oui... j'accepte, dis-je d'une voix basse.
Malek m'offrit un énième sourire, avant que je ne tende mes bras face à lui. Je le rapprochais de moi, puis lui offrais un câlin. Son odeur si familière me replongeait dans de merveilleux souvenirs. Il avait fait tant pour moi, que je me devais de lui accorder cela. Cette étreinte signifiait beaucoup.
D'ailleurs il ne perdait plus de temps pour glisser ses bras derrière mon dos.
– Je m'excuse encore pour le mal occasionné, mais je ne peux m'empêcher de te remercier par la suite. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi.
– Jamais je n'aurai cru trouver un homme comme toi, reprenais-je. Tu es un homme fantastique, avant d'être un roi merveilleux.
– Oh. Tu risques de me faire rougir avec tes compliments... dit-il d'une voix séductrice.
Je laissais échapper un rire, puis Malek se recula de notre étreinte. Il était toujours aussi près de moi. Et d'ailleurs, son visage ne tarda pas à se rapprocher du mien.
Et pour cause...
Il fermait les yeux ; faisait une moue avec sa bouche, ce qui me prouvait très bien ses intentions.
– Malek... rouspétais-je dans un nouveau rire.
Je plaquais une main sur ses lèvres, tandis qu'il rouvrait ses yeux. D'ailleurs ceux-ci étaient marqués par l'amusement. Il ne semblait pas contrarié par mon refus. Il leva donc les mains en l'air en signe de paix, et j'arrêtais donc de le tenir.
– J'ai essayé, dit-il.
– C'est bien d'essayer, tu as raison, enchaînais-je.
Malek laissa échapper un rire rauque, avant de m'aider à descendre. Il glissa doucement ses mains autour de ma taille, pour ensuite me reposer sur le sol. Je le remerciais, puis lui disais de se rapprocher une nouvelle fois. Il haussa un sourcil, mais s'abaissa tout de même.
Je me levais légèrement sur la pointe des pieds. Ensuite, je déposais mes lèvres sur sa joue, le remerciant encore pour m'avoir aidé et pardonné.
Une fois ce petit bisou fini, je me reculais, pouvant déjà admirer son visage heureux.
Malek m'attrapait soudainement la taille. Il glissait une main derrière ma nuque , en rapprochant ses lèvres de mon oreille.
– Ce geste signifie beaucoup, Ana. Prépare toi pour l'avenir...
Je comptais répliquer quelque chose quant à ses paroles, mais la porte vitrée s'ouvra en grand. Je me retournais, faisant déjà face à Sienna. Elle ne perdait plus de temps pour courir jusqu'à moi, n'hésitant pas à repousser Malek au passage.
– J'ai toujours aimé être en arrière-plan, bougonna-t-il pendant que Sienna m'enlaçait.
– Ana ! Je suis trop heureuse de te voir saine et sauf ! S'exclama-t-elle.
– Merci d'avoir prévenu Malek, murmurais-je près d'elle.
Sienna se reculait, avant de poser ses mains sur mes épaules. Un grand sourire ornait son visage.
– Bon sang Ana ! Tu es une princesse ! C'est incroyable ! Reprit-elle d'une voix excitée.
– Je ne suis plus une princesse, Sienna, dis-je dans un hochement de tête.
– Évidemment que si ! Tu es la descendante de ce royaume !
Je secouais encore la tête. Je n'étais pas une princesse, bien au contraire. Ce titre ne m'appartenait plus et surtout, ne m'intéressait plus.
Cependant Sienna ne semblait pas comprendre mes paroles. Elle se murmurait des choses, visiblement toute excitée.
Je jetais un regard à Malek qui étrangement, me fixait. Mais pas un regard dont j'avais l'habitude, au contraire.
Il y avait une étincelle d'excitation. On dirait qu'il venait de se rendre compte de quelque chose de très intéressant...
**
(Malek peut être ravi : Ana pose enfin ses vraies valises dans son palais !) 😌😘
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