Chapitre 11
– Désolée, il m'a soudoyé. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop ; passe une bonne soirée en sa compagnie, furent les mots qui me faisaient comprendre que je venais de me faire avoir.
Bon sang que je suis une idiote...
**
Je cherchais sans tarder un moyen de m'échapper d'ici. Hélas, je savais bien cela restait impossible.
Malek s'avançait déjà vers moi, un sourire éclatant aux lèvres.
– Sienna a voulu me laisser sa place. J'espère que cela ne te dérange pas, déclara-t-il d'une voix qui me donnait des frissons.
– J'ai mal au ventre. Désolée, je ne pourrai pas dîner avec toi, annonçais-je rapidement.
Enfin. Peut-être que cela n'était pas la meilleure des solutions.
Malek fronça les sourcils, en s'avançant vite jusqu'à moi. Il posait soudainement ses mains sur mes joues. Celles-ci ne tardaient pas à se réchauffer d'une chaleur que je ne pouvais qualifier comme désagréable.
– Veux-tu que j'appelle un médecin ? Me demanda-t-il d'une voix inquiète.
– Non... non. Ce n'est pas la peine, bredouillais-je en me reculant.
J'essayais de calmer mon cœur qui s'accélérait sans cesse, préférant m'éloigner un peu de celui qui en était la cause. C'était la première fois à part Amina, que je voyais quelqu'un s'occupait autant de moi. Même si je n'avais aucune douleur à l'estomac, il s'était pourtant inquiété dans les secondes à suivre.
Je ne le pensais pas ainsi...
– Est-ce que tu veux quelque chose en particulier ? Je peux demander à mes cuisiner de te préparer un plat. Je peux aussi...
– Malek, le coupais-je. Ça ira, je te remercie beaucoup.
Je lui offrais involontairement un sourire. Je ne savais pas qu'un homme pouvait s'inquiéter autant pour une femme. Dans mon entourage, je ne connaissais pas cela. C'était bien la première fois que je voyais ceci.
– Je t'ai menti, décidais-je d'avouer. Je n'ai pas mal au ventre.
Malek laissa échapper un soupir. J'arrivais à lire dans son regard qu'il était sincère. Il s'était réellement inquiété pour moi.
– Je suis rassuré. Alors si tu le veux bien, allons manger quelque chose. Je nous ai préparé une table dans les jardins.
Je comptais m'opposer à sa demande, mais il en était trop tard lorsqu'il m'attrapait le bras. Malek m'amena vers son aile, en me tenant toujours aussi fermement. J'essayais de lui faire savoir que cela n'était pas obligé, mais bien entendu il ne voulait rien savoir.
Et c'est ainsi que nous arrivions dans le jardin spécial. Celui-ci où des centaines de roses reposaient sous les derniers rayons de soleil. C'était d'ailleurs ce jardin où j'avais eu l'honneur de voir cette magnifique demande inscrite.
– Malek... soupirais-je. Je ne pense pas que je...
Il posa un doigt sur mes lèvres. Ses yeux foncés brillaient de malice. Il tournait la tête pour me montrer quelque chose sur la droite. Je faisais comme lui, avant de tomber nez à nez avec une merveilleuse table dressée. Se situant vers les magnifiques rosiers, une nappe blanche reposait dessus. Les couverts avaient été disposés, ainsi que de bougies.
C'était... très romantique.
– Je vais de ce pas appeler la princesse Amina, déclarais-je en vitesse.
Malek laissa échapper un rire, avant de poser ses mains sur ma taille. Surprise, je me retournais, lui assignant déjà un coup de poing. Mais quand il laissa échapper un râle de douleur, tout en se tenant l'endroit où il avait été blessé, je me ravisais vite dans ma colère.
– Mon Dieu Malek ! Je suis désolée ! Je n'ai pas contrôlé ma force ! M'exclamais-je rapidement.
Je posais mes mains sur sa blessure, espérant au fond de moi ne pas l'avoir réouverte. Malek se crispait un peu, mais il arrivait cependant à me chuchoter ses paroles :
– Tu peux dîner avec moi pour te faire pardonner.
Quand j'aperçus ce sourire séducteur aux lèvres, je comprenais que je m'étais fait bernée. Bon sang. Il m'a fait peur !
Je me retenais de le frapper une nouvelle fois, mais je préférai donc le laisser en plan pour aller m'asseoir sur une chaise. Un nouveau rire résonna derrière moi. Visiblement je l'amusais beaucoup.
– Je suis très heureux que tu te joignes à moi, Ana, dit-il en venant me rejoindre.
Une fois assis face à moi, je posais une serviette sur mes genoux, en donnant quelques coups d'œil sur les côtés.
– Je n'avais pas le choix, je crois. J'espère juste que personne ne sera au courant pour ce dîner, reprenais-je.
– Il y a juste Sienna et Sayid qui sont au courant, ne t'en fait pas. Assia ne sait pas parler de toute façon.
J'acquiesçais ses paroles, en me disant bien que personne ne pourrait savoir pour lui et moi. Je ne disais plus rien et c'est ainsi qu'un moment de silence régna entre nous deux. Malek décida cependant de le briser quelques minutes plus tard :
– Que penses-tu de Sayid ?
Je fronçais les sourcils à l'entente de sa question. Pourquoi me demandait-il cela ?
– Je veux dire, est-ce ton style d'homme ? Reprenait-il d'une voix plus sérieuse.
– Pas du tout, répondais-je directement.
Ses yeux semblèrent s'illuminer à l'entente de ma réponse.
– Suis-je à ton goût alors ? Reprit-il sans tarder, alors que je secouais la tête.
– Encore moins.
Malek fronça les sourcils, en laissant échapper un petit râle. J'essayais de cacher mon sourire derrière ma main.
– Quel est ton style d'homme ? Me questionna-t-il, visiblement très intéressé.
– Les blonds aux yeux bleus.
Boum. Son visage se décomposait une seconde fois. Malek passait une main dans ses cheveux, en se murmurant des paroles incompréhensibles. C'est vrai qu'il était tout le contraire de la description que je venais de faire. Ses yeux marrons étaient intenses ; ses cheveux étaient brun, ils semblaient soyeux. Sa peau était hâlée.
Malek continuait de se parler à lui-même, tandis que je restais là à le fixer. Je cachais encore mon sourire derrière ma main ; celui-ci ne faisait que s'agrandir en observant ce visage ronchon.
Hélas ce qu'il ne savait pas, c'était que je mentais. Il ne le saura jamais mais...
Malek est bel et bien mon style d'homme.
**
Le dîner se passa dans une ambiance agréable. Malek et moi parlions de plusieurs sujets et étrangement, je m'étais éprise de la conversation. Bien entendu je mettais toujours une barrière lorsqu'il voulait en apprendre plus sur moi.
Nous venions de finir la fin du dessert. Malek me proposa de se balader un peu dans le jardin, sous les rayons de la lune. J'acceptais et me joignais donc à lui. Je l'observais du coin de l'œil ; il essayait de se rapprocher de moi. Je ne préférais rien dire sur le moment et préférais simplement le regarder.
Ainsi son épaule venait frôler la mienne, me provoquant un frisson. Je faisais semblant de ne rien voir, les yeux centrés sur les multitudes de roses. C'était étrange de marcher aussi près d'un homme. Il était grand avec une carrure assez imposante.
– Comment se passe ta relation avec Amina ? Demandais-je, en brisant finalement le silence.
– Il n'y a presque rien à dire là-dessus. Je ne la vois que rarement ou si nous parlons, nos échanges ne restent que brefs.
– Elle va donc devoir rentrer dans son pays ? Reprenais-je, le cœur battant un peu plus vite.
Malek laissa ma question en suspens. Il me jeta un rapide coup d'œil, avant de me montrer du doigt des fleurs.
– Si tu les aimes tant, n'hésite surtout pas à en prendre quelqu'une. Tu pourras les mettre dans ta chambre, dans un vase, reprenait-il.
Malek dévia le sujet. Je ne préférais pas revenir dessus, me contentant d'acquiescer ses paroles. Néanmoins cette question restait toujours dans un coin de ma tête. S'il ne s'entendait pas avec Amina, alors ce n'était pas la peine que nous restions plus longtemps ici.
Le plan se déroulait comme je le voulais. Oui. Pourtant, je n'arrivais pas à me réjouir.
Car au fond de moi, je savais bien que ce que je faisais était mal.
**
– Merci pour cette soirée Malek.
Il inclina la tête, un petit sourire en coin. Celui-ci ne s'était toujours pas départi.
– Je suis heureux que tu aies aimé, Ana. J'espère que nous pourrons refaire ce genre de soirée très prochainement.
J'haussais un sourcil, puis croisais mes bras contre ma poitrine. Cet homme est plus que tenace ; il ne lâche jamais l'affaire et le fait très bien savoir.
Je décidais de ne pas répondre à sa question, en décidant de regagner ma chambre. Mais juste avant que je n'ouvre la porte, je sentais sa main se poser sur mon bras. Malek me faisait me retourner, en me tendant aussitôt une petite boîte.
– Je n'accepte jamais les cadeaux. Je n'aime pas en recevoir, désolée je...
Malek ouvrait la boîte pour en sortir un bracelet fin. Je le reconnaissais aussitôt, puisque c'était celui que j'avais remarqué au marché. Un minuscule pendentif en forme de rose se trouvait accroché au bracelet.
– Malek... soufflais-je, tandis qu'il me le mettait autour du poignet.
Je n'eus le temps de faire quelque chose, qu'il soulevait ma main pour l'amener vers sa bouche. D'un baiser délicat, ses lèvres se posèrent sur ma peau. Ses yeux restèrent fixer sur les miens pendant de longues secondes. Mon cœur s'accéléra rapidement en même temps, pris au piège.
Cependant je décidais d'interrompre ce moment. Je le repoussais en posant mes mains sur son torse. Je me retournais aussi vite pour partir me réfugier dans ma chambre. La porte claqua, avant que je ne ferme à clef.
Exactement dix secondes passèrent dans un silence. Puis, son rire grave retentissait, alors que je me jetais dans mon lit. Sa voix s'éloigna finalement quelques minutes plus tard, me laissant désormais seul avec mon cœur énervé.
Je laissais échapper un soupir, puis décidais de rouvrir les yeux. Je posais un doigt sur ce bracelet, obnubilée par sa beauté. Cet homme avait un œil sur tout. Il avait remarqué que j'avais craqué sur ce bijou.
Je sentais mes joues chauffer avec une étrange douceur. Je replongeais ma tête dans le coussin, espérant un instant que tout ceci ne soit qu'un rêve.
Hélas, tout était bien réel...
**
(Malek s'est user de ses charmes... Ana a l'air de découvrir d'autres facettes qui risquent bien de lui plaire... ☺️)
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