Chapitre 1
Je m'appelle Jason Miller. J'avais 23 ans à l'époque et je venais enfin de sortir de l'université. Cela faisait cinq ans, en ne comptant que l'université, que j'étudiais en génie informatique. J'avais enfin reçu mon diplôme et je venais de commencer à chercher du travail lorsque la chance me sourit : je m'étais trouvé un travail génial comme programmeur informatique pour une grande multinationale, très bien payé et je pouvais travailler à la maison, c'était un emploi de rêve!
Ce travail m'avait poussé à vouloir quitter la maison de mes parents, car avec mes deux petits frères, je n'étais pas capable de me concentrer et de travailler convenablement. Je les aimais mais ils étaient de vrais démons, criant sans cesse et n'arrêtant pas de chahuter toute la journée. J'avais donc commencé à chercher une maison sur internet. Après quelques jours, je trouvai la maison parfaite. C'était une maison immense, presque qu'un manoir même, en très bon état, la description mentionnait même qu'aucune rénovation n'était nécessaire, les anciens propriétaire l'ayant complètement rénovée. Elle fut entièrement rénovée car, il faut le préciser, la maison était très vieille et plusieurs propriétaires aux goûts différents l'avaient réaménagée par partie, l'ensemble étant des plus disparates. La maison fut transformée en une habitation moderne et chic, valant plusieurs centaines de milliers de dollars.
Ce qui m'intriguait, c'était justement le fait qu'elle ne valait qu'une bouchée de pain. Je croyais à cet instant que c'était à cause de l'isolement total de cette maison, car il n'y avait aucun voisin à des kilomètres et c'était à au moins une heure de la plus proche ville. Mais cet isolement me convenait parfaitement, car je n'étais pas quelqu'un de très sociable, je parlais à mes amis via les médias sociaux et je suivais les informations sur internet. De plus, être loin de tout allait me rendre la vie paisible, pas de gamins me réveillant à six heure chaque matin, pas de bruits de circulation et de pollution aérienne et auditive, pas de voisins trop collant s'invitant tout le temps chez moi et essayant de me faire venir à leurs fêtes ennuyantes, il n'y aurait que moi et mon stock électronique. Je trouvais la maison un peu trop grande pour que j'y habite seul, mais je me dit que je n'avais qu'à condamner la partie de la maison que je n'utiliserais pas. Je décidai donc de l'acheter et la rencontre avec l'agent d'immeuble fut prévue une semaine plus tard.
Je devais maintenant en parler à mes parents. Pour ne pas trop les brusquer, j'avais attendu de trouver ma future maison. Un soir où les deux étaient seuls autour de la table, je décidai de me lancer.
-Maman, papa, il faut que je vous annonce quelque chose.
Je vis une vague d'inquiétude passée sur leur visage. Ce n'était pas la meilleure introduction pour commencer une discussion. Je me repris avant qu'ils ne s'aient fait de fausses idées.
-Je suis maintenant assez vieux pour passer à une nouvelle étape de ma vie. Je sais que ça va être dur, mais j'ai décidé de m'acheter une maison.
Mes parents furent d'abord étonnés, mais ils se rendirent vite compte de ma situation. Ma mère se mit à me rassurer.
-Nous sommes totalement avec toi, nous savons que tu as de la difficulté à travailler ici et puisque ce travail compte tellement pour toi, nous te comprenons de vouloir un endroit plus tranquille.
-Que cherches-tu exactement? Un appartement, un condo, une maison?
-Euh...En fait...J'ai déjà trouvé la maison parfaite.
Mes parents furent surpris de ma débrouillardise. Quand je leur montrai la maison en question, ils furent très anxieux.
-Mais, c'est au milieu de nulle part, comment pourras-tu vivre aussi loin de la civilisation?, se plaignit ma mère.
-Et as-tu pensé à la grandeur de cette maison, elle te demandera trop d'entretien!, renchérit mon père.
-Maman, si je l'ai choisi, c'est justement parce qu'elle est isolée. Je pourrai travailler en paix et la ville est seulement à une heure, ce n'est pas la fin du monde! Et papa, les anciens propriétaires l'ont entièrement rénovée, je n'ai aucune réparation à faire. En plus, le prix est modique et la facture d'électricité va être moins cher que ma facture d'internet!
Mes parents furent semi-rassurés. Ils doutaient encore de mon choix mais allaient tout de même m'aider. Il ne restait qu'annoncer mon départ à mes petits frères. Après leur avoir parler de mon départ imminent, ils furent plus réactifs que mes parents.
-Quoi? Tu déménages? Mais je veux que tu restes nous! je te promets qu'on fera pas de bruit!, hurla mon frère Kylian, 8 ans.
-Qui jouera avec nous? Ne me laisse pas seul avec lui, il est nul aux jeux vidéos!, rajouta mon frère William, 12 ans.
-Je suis pas nul aux jeux vidéos!, se défendit Kylian.
-Oui tu l'es!
Et une de leurs incessantes disputes commença. Après quelques minutes de cris et de bagarres, je réussis à les séparer.
-Ne vous en faites pas, j'appellerai souvent, on gardera toujours contact, même si je suis à des kilomètres d'ici.
Ils furent plus difficiles à convaincre que mes parents, mais après quelques instants de marchandage et la promesse de jouer aux jeux vidéos avec eux en ligne, je réussis à les calmer. Je commençai à faire mes boîtes, même si l'achat de la maison n'était pas officiel.
Le jour de la rencontre vint et j'allai nerveusement au cabinet de l'agent immobilier. S'acheter une maison est quand même un des plus grands choix dans une vie, surtout pour quelqu'un d'aussi jeune! Je m'assis dans la salle d'attente et patientai. Quelques minutes plus tard, un homme dans la quarantaine, habillé chic et affichant un visage souriant vint à ma rencontre.
-Bonjour monsieur Miller! Comment allez-vous?, dit-il d'un air trop ravi à mon goût.
-Bien, et vous?, répondis-je d'un ton faussement aimable.
Je trouvais que quelque chose sonnait faux, comme si ma visite était spéciale, comme s'il m'attendait depuis longtemps. Je le sentais très nerveux, on aurait dit qu'il vouait vite finir ce rendez-vous. Je me tins sur mes gardes, ne sachant pas si ce n'était que ma propre nervosité me jouant des tours ou mon instinct me disant de me méfier.
Nous passâmes dans son bureau. C'était un petit local blanc et propre, bien rangé et supposé nous faire sentir en confiance. Je regardai la plaque sur son bureau :« Alfred Descharmes» disait-elle. «Son charme ne marche pas avec moi en tout cas», me suis-je dit. Il commença à débiter un long discours sur l'expertise de sa compagnie et du fait qu'ils avaient le meilleur service au client au monde, ce que je doutais fort. Puis, à la fin de son discours aussi ennuyant qu'inutile, il se mit à énumérer les termes de notre contrat. Je ne vis aucune clause douteuse ou de petits caractères cachés, je me décidai donc à signer. Je lui demandai s'il m'était possible de rencontrer les anciens propriétaires pour avoir peut-être des informations importantes sur les lieux, par exemple s'il y avait quelque chose à surveiller ou à réparer, s'il y avait des animaux sauvages dangereux dans le coin ou d'autres avertissements à propos de la maison, sur quoi il me répondit :
-Je crains malheureusement que cela soit impossible, car les anciens propriétaires ont disparus...
-Comment ça disparus?, demandais-je avec curiosité.
-En fait...un jour ils se sont simplement volatilisés, depuis plus aucun signe d'eux.
-On ne peut pas disparaitre comme ça!, m'écriais-je étonné.
-La police n'a trouvé aucun indice. Leur biens étaient toujours là, il n'y avait aucun signe d'effraction et aucun de leurs proches n'était au courant d'une possible fuite.
Sa nervosité était de plus en plus flagrante, je sentais qu'il me cachait quelque chose d'important.
-Est-ce que...d'autres évènements étranges auraient eu lieu à cet endroit?
Il ne s'attendait pas du tout à cette question. Il devint si pâle que je le croyais malade.
Nnn...nno..nnon, rien d'autre n'est arrivé!, balbutia-t-il.
J'allais le confronter à ce sujet quand il sortit une excuse bidon.
-Oh! Mais avez-vous vu l'heure! Je suis désolé mais notre rendez-vous doit s'arrêter ici.
Il me donna une enveloppe contenant tous les papiers nécessaires et une clé. Il me poussa vers la porte et conclut notre entente.
-Au revoir mon ami! Vous êtes maintenant l'heureux propriétaire du 9, rue Oakwood!
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