Chapitre 23 : Troubles
D R A G O
Je reste impassible face à la jeune femme devant moi. J'ai remarqué depuis quelque temps la proximité entre Hermione et mon fils, je savais déjà qu'il allait la voir comme une seconde mère. Une femme qui lui donne une chaleur maternelle puisque Astoria est absente. Elle reste abasourdie en face de moi, ne sachant pas quoi dire. Que dire de toute façon ? Je ne peux pas la blâmer d'aider mon fils, de l'avoir écouté et hébergé. Ce combat est difficile, je sais quelle est la fin et plus les choses avancent plus j'ai peur de ce deal. Je trahirai non seulement Hermione, mais aussi mon fils par la même occasion, mais la vérité est là : je n'ai pas le choix. La douce main d'Hermione me fait reculer légèrement, elle bat des cils avant de s'assoir sur l'unique canapé qu'il y a. l'atmosphère est tendu, cette vérité me touche autant qu'elle, et je ne sais moi-même pas comment réagir. Je vois le trouble à travers ses yeux bruns, sa respiration s'accélère légèrement, il n'y a tellement pas de bruit que je peux l'entendre même si elle reste faible. Le silence envahit la salle de nouveau, créant un réel malaise.
— Non, je ne peux pas...
Le ton d'Hermione m'indique qu'elle est mal à l'aise, elle ne sait plus quoi penser, c'est cela. Inconsciemment, mon poing droit se ferme. Maintenant qu'elle a pris cette place importante, elle doit assumer et rester. Je soupire avant de me tourner vers elle.
— Oh si ! Haussé-Je d'un seul coup. Tu l'as fais et tu vas continuer. Tu te rends compte que si tu pars, tu feras tomber un de ses piliers ?
Elle lève la tête pour me répondre, le visage tiré par la culpabilité.
— Je sais, mais je n'avais pas vu les choses sous cet angle... je fais comment ? J'ai déjà ma famille à la maison, je ne peux pas être présente telle une mère pour ton fils !
Je reste tout aussi tendu qu'elle, parce que certes, elle est devenue la seconde mère de Scorpius, mais qu'en est-il de moi ? De ce qui grossit dans mon coeur sans même que je m'en rende compte ? Je m'approche d'elle, le visage crispé. Est-ce que j'éprouve réellement quelque chose pour cette femme ?
— Tu es peut-être devenue la seconde mère de mon fils... mais tu sembles devenir comme ma seconde femme.
Un blanc s'ensuit et lorsque je relève la tête, ce n'est pas Hermione que je vois, mais Astoria. Elle est postée derrière la jolie brune qui vient de se figer à l'entente de mes mots, me rendant crispé de nouveau. Je vois le regard noir de ma femme, je sais ce qu'il veut dire. Il est loin de me reprocher de refaire ma vie, non. Elle est en colère que j'ai choisi une femme mariée. Mon esprit reste en pause, mes yeux divaguent et scrutent ma défunte femme. Elle se rapproche de moi, comme à chaque fois que je la revois, je me sens vulnérable. Sa main aussi blanche que du lait se pose sur mon épaule, cette douce chaleur se répand dans mon corps jusqu'à mon coeur. Je sursaute finalement quand je sens une vraie main me toucher. Astoria disparaît et mes yeux gris tombent directement dans ceux d'Hermione. Aller tu peux le faire.
— Je... merde à la fin t'as choisi le bon jour pour me foutre tout ça a la figure !
Au même moment, Scorpius apparaît dans l'encadrement de la porte, et il nous scrute, enfin plus particulièrement moi. L'atmosphère devient de nouveau glaciale et tendue. Hermione se tourne vers mon fils et le prend dans ses bras en disant qu'elle doit partir. Il la regarde partir de manière triste, puis il repose son regard aussi glacial que le mien sur moi. Je perçois sa profonde tristesse au travers de ses yeux et je ressens une vive douleur dans mon corps. Il est blessé, triste et en colère, et je le ressens. Son visage pâle et cerné m'indique qu'il ne va réellement pas bien. Cela me mange de l'intérieur, je ne peux pas supporter de voir mon fils mal. Je ne pouvais déjà pas le supporter lorsque tout le monde parlait sur lui, non plus quand Potter s'est mis en quête de séparer les inséparables. Je soupire et m'avance à grands pas vers mon deuxième coeur, parce que oui, s'il ne vit pas, je ne vis pas. C'est mon deuxième coeur, par lequel je ressens chaque émotion qui le traverse, qui le déchire, qui le réchauffe. On pourrait presque parler de coeur lié. Je le prends dans mes bras pour le serrer contre moi, et cette douce chaleur se répand dans chaque parcelle de mon corps.
— Mon dieu tu m'as manqué. Je suis désolé, excuse-moi, j'ai été long à la détente.
Pour toute réponse, il me serre de plus en plus fort. Son parfum tellement familier finit par s'immiscer dans mes narines me faisant doucement sourire.
— J'ai cru que tu allais me renier...
— Bien sûr que non, tu sais bien que je t'aime plus que tout au monde ? Je ferais n'importe quoi pour toi. Je ne t'empêcherai pas de l'aimer, ni de le voir s'il te rend heureux.
Il finit par me regarder droit dans les yeux,
— Il faut qu'on parle d'autre chose papa.
Je fronce les sourcils, appréhendant comme la dernière fois sa révélation. Je reste debout et attends patiemment qu'il continue sa pensée,
— Tu crois que je n'ai pas compris ce qui se tramait?
Sans le vouloir, tous mes muscles se crispent, je ne peux faire autrement, cette phrase s'adresse à ce deal, j'en suis presque persuadé. Mais comme tout père qui veut protéger son enfant, je dois l'éloigner de tout ça. Nous nous regardons de manière intense, et je perçois presque chacune de ses pensées rien qu'en le regardant dans les yeux. Mais je sais aussi qu'il comprend chacun de mes gestes aussi,
— Ne t'en mêle pas, tu serais en danger.
— Qu'est-ce qui te prend de faire ça, maman ne voudrait pas ça ! Se met à hurler Scorpius.
Une décharge électrique passe dans mon corps entier, partant du coeur, allant jusqu'à chaque extrémité. Juste le fait de nommer Astoria me remet de nouveau mal. Je sais qu'elle n'est pas d'accord avec mes plans, ni elle ni lui, mais je n'y peux rien et c'est comme ça. Je me grandis légèrement et m'approche du blond. Nos regards sont connectés, ça me fait du bien d'avoir un fils proche de moi, me montrant de l'amour.
— Écoute... cette personne nous à aider pour sauver maman... je dois le rembourser, je ne peux pas céder.
— Mais il n'a même pas sauvé maman ! Enrage Scorpius. Maman est morte alors tu ne lui dois rien !
— C'est comme ça le monde des affaires mon fils...
Je le prends dans mes bras en fermant fort les yeux, comme pour lui transmettre tout ce désespoir... il s'agrippe à moi.
— Mais Hermione pourrait t'aider !
— Non... parce que si elle m'aide, il la tuera. Si je ne fais rien, il te tuera et si j'échoue, il me tuera moi.
Ses yeux s'écarquillent,
— Mais !
Je le fais taire en lui mettant un doigt devant la bouche.
— Je te fais confiance Scorpius, ne le dis pas à Albus s'il te plaît. Tu es déjà en danger avec Hermione et je m'en veux. J'ai déjà mêlé maman à tout ça avant et cela a été néfaste...
**
Comme chaque nuit, je n'arrive pas à dormir. Cela fait deux nouveaux jours que je ne cesse de réfléchir sur ma situation. Scorpius est retourné à Poudlard et malheureusement pour moi, j'ai croisé Potter. En bon chien de garde, il n'a pas laissé mon fils voir le sien, ce qui lui a valu un coup de poing de ma part, de toute façon, lorsqu'ils seront à Poudlard, il ne pourra plus faire quelque chose, je me suis assuré que Mcgonagall n'accepte pas de lui rendre service. Ma tête se tourne vers le côté gauche pour m'apercevoir d'une place libre. Au lieu de penser à ma défunte femme, je pense à Hermione. Trop de choses viennent s'entrechoquer, je me dis que je suis vraiment dans une situation de merde. Est-ce que j'aime vraiment du fond du coeur Hermione ? Est-ce que je suis capable d'aller au bout du deal ? Si je le fais, je perdrai presque tout au final, la seule chose que je ne perdrais pas, c'est ma propre vie.
Dois-je me sacrifier pour eux ? Plus j'y réfléchis, plus cette option vient en première place. Mais si je me sacrifie, Scorpius sera malheureux, il a déjà perdu sa mère, je ne peux pas le trahir. Je ne peux pas laisser Hermione se faire tuer non plus, le petit blond m'en voudrait aussi. Je suis tombé dans un piège, je ne sais pas comment m'en sortir. Je pourrais tenter de le tuer, mais il est beaucoup plus puissant que moi sur la magie noire. Je sursaute lorsque j'entends deux coups frapper sur la porte principale. Je m'arrête de respirer deux secondes pour vérifier si je n'ai pas rêvé, mais les coups recommencent de nouveau. Ni une ni deux, je me lève et empoigne ma baguette. Il n'y a que Galieno Petro pour me rendre visites tôt dans la nuit. À vitesse grand V, je cherche dans ma mémoire un quelconque événement qui pourrait potentiellement le faire venir.
Soudainement, je manque de louper une marche quand je me rends compte que c'est la date. C'est la date où je devais avoir Hermione dans ma poche, la date ou je devais exécuter tout ce qu'il m'avait demandé de faire. Pétrifier, je regarde la porte devant moi comme si elle détenait le diable derrière, je mets quelque temps avant de prendre mon courage et de l'ouvrir en gardant un visage impassible.
La tempête dehors est violente, la pluie s'abat sur le sol en de violent bruit sourd. Face à moi, Hermione est éclairée par la lumière du couloir derrière moi, elle est tenue baguette en joue par Galieno Petro. Trempés de la tête aux pieds, ils me regardent tous deux différemment, l'une est paniquée, l'autre arbore un sourire machiavélique sur ses lèvres. L'homme me pousse pour entrer avec la belle brune encore en tenue de nuit. Il la jette sans délicatesse sur le canapé de mon salon. Mon visage pâlit d'autant plus lorsqu'il se retourne vers moi avec une grande haine dessinée sur son visage.
— On n'aurait pas oublié quelque chose Drago ?
— Laisse-moi un jour.
Son rire machiavélique retentit dans tout mon salon, je suis piégé une nouvelle fois. Hermione ne comprend pas grand-chose, elle tente de bloquer son regard dans le mien mais je ne veux pas la regarder, je ne veux pas qu'elle sache que j'ai tout foiré encore une fois. Cependant, c'est Galieno qui s'approche d'elle et se penche,
— On va te dégager d'ici, ton espèce ne devrait même pas être là.
Abasourdi, je ne réagis pas tout de suite. Mais bien vite, mon sang ne fait qu'un tour. Son plan consiste à envoyer Hermione à Azkaban pour ensuite prendre sa place et pouvoir diriger le monde des sorciers à la Voldemort, ainsi, chaque moldu sera tué. Le regard d'Hermione me déstabilise, me perturbe, la panique gagne mon corps tout entier.
— Impérium !
Soudain, tout change, Hermione se lève et regarde dans le vide comme si elle était une morte-vivante. Tout s'accélère, le choix doit se faire maintenant, et vite.
— Bien, maintenant, tu l'emmènes demain matin à cette réunion où elle devra empoisonner tout le monde compris ? Je t'avais dit qu'elle ne devait tuer que l'homme, mais cela sera plus prenant si elle tue tout le monde.
— Ce sont des collaborateurs de mon entreprise !
— Ils seront vite remplacés, ne t'en fais pas.
Se sacrifier ou détruire le monde ?
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Hey ! Encore un chapitre et malheureusement il n'en reste que deux avant la fin de cette dramione !
J'espère qu'il vous plaira !
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