Chapitre 22 : Retournement
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Bonne lecture, désoler du retard.
H E R M I O N E
— S'il vous plait... je peux passer une nuit ici ?
Je suis décontenancé par la situation, le jeune Malefoy est devant moi l'air abattu. Je sais pertinemment pourquoi il est comme ça et c'est exactement ça qui me fend le coeur. Pourquoi ne l'a-t-il pas accepté ? Je ne comprends pas, il est pourtant ouvert d'esprit comparé à ses années de Poudlard. J'ouvre ma porte un peu plus grandement et laisse le petit blond passer avec un sac. Son visage est fermé mais triste, il s'attendait sûrement à la même réaction que moi. Mon mari arrive, son expression du visage reste légèrement surprise.
— Qu'est-ce que le fils de Malefoy fiche ici ?
Je prends une grande inspiration avant de chuchoter la mauvaise nouvelle à mon mari tout en espérant qu'il réagisse bien. Depuis quelque temps, notre relation ne va plus et j'en ai bien conscience. Je me voile la face mais finalement, si je le fais c'est pour nos enfants, je ne veux pas qu'ils souffrent par ma faute. Ron regarde durant une longue durée Scorpius, j'entends uniquement le bruit de crépitement du feu dans la cheminée, éclairant un peu plus le salon et l'entrée. Le petit blond ne sait pas où se mettre et je le vois, je coupe ce moment de silence pour m'approcher de lui afin de le prendre par les épaules. Il finit par me suivre en haut des escaliers, suivi de près par Ron qui ne décroche toujours pas un mot. Un courant d'air frais me passe sur l'échine de la peau lorsque je m'avance dans le couloir sombre. Le parquet grince sous nos pieds mais je n'y fais pas attention. Je laisse Scorpius entrer dans la chambre d'amis, ses yeux scrutent la moindre parcelle de la pièce. Les murs gris éclairent légèrement la pièce mais ils contrastent avec la nuit sombre de dehors. D'un coup de baguette, je réchauffe la pièce et m'avance vers le lit sans draps. Machinalement, mes mains prennent les draps bleu foncé et le mets sur le matelas clair. Les deux hommes me regardent faire durant un long moment sans qu'aucun des deux n'ouvre la bouche encore une fois. Je me tourne vers le plus jeune et lui sourit tendrement,
— Voici ta chambre, si tu as le moindre problème tu viens me voir sans hésiter d'accord ? Le dîner sera servi d'ici vingt minutes.
J'entends Ron partir dans le couloir faisant grincer le parquet une nouvelle fois. Le plus jeune lâche son sac de manière brutale avant de s'approcher et de me prendre dans ses bras. Je ressens sa peau gelée sur la mienne, le faisant trembler davantage. Mon coeur se serre petit à petit, comprenant qu'il est triste au plus profond de lui-même. Je n'ose pas parler, de peur de toucher un point beaucoup trop sensible, je me contente de lui caresser le dos et de le réconforter.
— Merci...
Je finis par le laisser s'installer pour aller à la cuisine finir de préparer notre dîner. Je vois la chevelure rousse de Rose arriver, les sourcils froncés, je me doute qu'elle se demande pourquoi le fils de Malefoy, qu'elle ne porte pas dans son cœur, se trouve ici, dans notre maison. Cependant, je m'efforce de ne rien dire et de continuer à faire cuire les pâtes.
— Pourquoi il est là ? Demande-t-elle avec dédain.
Malgré le fait que ce soit ma fille, le ton qu'elle prend pour parler de Scorpius ne me plaît point. Je me retourne lentement vers elle en arborant un sourire,
— Ce ne sont pas des choses qui vous regardent. Il a eu un conflit avec son père, je l'héberge quelque temps que tu le veuilles ou non jeune fille. Mets la table pour cinq personnes.
La rousse s'exécute tout en gardant une expression faciale boudeuse. C'était sûr et certain, elle ne l'aimait pas uniquement à cause de toutes ces rumeurs dites sur lui, comme quoi il serait le fils de Voldemort. Je manque de soupirer en pensant à cela, non seulement il a été légèrement harcelé par les rumeurs, mais il a aussi perdu sa mère. Je me dis que la vie du jeune est vraiment affligeante et cela me fend le cœur plus que la normale. Lorsque j'appelle la famille entière, tous viennent sauf Scorpius. Je me triture les doigts en montant les escaliers, en essayant de savoir comment agir avec lui. Je toque doucement et j'entre dans la pièce réchauffée. Elle est plongée dans le noir, laissant apparaître seulement la corpulence du blond sur le lit. Je m'avance légèrement et m'assois à côté de lui, posant ma main sur son corps.
— Tu ne veux pas venir manger ?
Je le vois secoué la tête, il agrippe la couette pour la rabattre un peu plus sur lui. Mes yeux regardent autour, analysant la pièce sinistre et sombre. Je soupire avant de me pencher vers lui,
— Je t'amènerais à manger plus tard. Essaye de dormir, je vois que tu es fatigué.
Scorpius ne répond pas, me laissant partir de la chambre sans un mot de plus. Je descends retrouver le reste de ma famille à table où règne un silence pesant et glacial. La soirée se finit de manière tendue, enfin jusqu'à ce que j'aille donner une assiette au blond et un bisou sur son front, comme une mère tout compte fait...
*
J'ouvre mes yeux grandement suite à un « boum » magistral. Je mets quelque temps à comprendre que nous sommes le matin et qu'il se passe quelque chose d'anormal chez moi. Cela fait deux jours que Scorpius dort ici sans dire un mot, ce qui m'inquiète de plus en plus. En deux trois mouvements, je m'habille de manière cosy et je descends muni de ma baguette. Un lourd silence me parvient, ce qui ne me rassure point. Ce vent d'air frais vient me faire frissonner tandis que je m'avance sur le parquet grinçant. À l'aide d'un sort, je fais apparaître l'heure : huit heures trente-six. Je me dirige vers les chambres de Rose et Hugo, pour vérifier s'ils dorment. En remarquant leurs sommeils profonds, je me dirige vers celle de Scorpius. Le jeune blond est lui aussi en train de dormir, emmitouflé sous la couette, avec un visage crispé. Si tout les enfants dorment, cela veut dire que ce bruit venait de Ron ou d'un inconnu. Je descends donc au salon doucement tout en frissonnant à cause du froid. Je cherche une présence humaine mais pour le moment, il n'y a pas un seul chat - que ce soit humain ou chat -. Je sursaute de nouveau en entendant ce « boum », je sais désormais qu'il provient de la cuisine et plus je m'approche, plus des voix se font entendre.
— L'enculé ! Dégage de là !
J'ouvre d'un coup de baguette la porte et je suis stupéfaite d'un seul coup. Harry se tient droit comme un i, le visage rouge de colère, face à Ron. Mes yeux regardent le bazar fait autour, on pourrait dire qu'une tornade est passée ici.
— NON MAIS, IL SE PASSE QUOI ICI !
Ron s'approche de moi rapidement me faisant reculer et le menacer de ma propre baguette.
— Il est huit heures du matin et ma cuisine ressemble à un véritable foutoir !
— Il se passe que je viens d'apprendre que mon fils est gay et qu'il sort avec le fils de la fouine !
Je me tourne violemment vers Ron qui tente de trouver une excuse. Ce n'était certainement pas à lui de le dire à Harry, je m'efforce de ne pas me prendre la tête entre les mains.
— Et alors Harry ! Si ton fils est heureux laisse-le !
— Tu rigoles ou quoi ? Scorpius est néfaste pour lui, il l'a déjà été à Poudlard alors je ne veux pas qu'il le soit dans sa vie.
Je me prends une claque brutale par la force de ses mots, il les pense vraiment. La tension monte d'un cran et je serre les poings, toute une haine fait surface et je ne peux la retenir.
— Tu n'as jamais rien compris Harry. Si ta relation avec ton fils est autant mauvaise c'est parce que tu es fermé d'esprit. Il a toujours vu en toi, l'homme qu'il fallait être et ça l'a dégoûté. Ce n'est pas en lui interdisant de faire quelque chose que tu vas contrôler sa vie, parce que je te rappelle qu'on a voulu te contrôler et que tu n'as jamais rien écouté.
Il faillit répliquer mais il n'en a pas le temps. Ma porte d'entrée s'écrase violemment au sol me faisant sursauter. Drago entre dans la maison le visage fermer, ses yeux montrent une violente colère. Je tente de le regarder mais rien à faire, il m'évite du regard.
— Toi ! Gueule-t-il l'air menaçant à Harry.
Les deux hommes s'approchent et se défient du regard. Je me tourne vers Ron,
— Je n'y crois pas, tu as été le dire aux deux ?!
J'ai vite compris que non seulement il avait dit à Harry que son fils était gay, mais que nous l'hébergions ici. Il voulait s'en débarrasser comme si cela était un sac-poubelle. Je m'avance à grande enjambée et ma main part toute seule. La claque retentit dans toute la pièce, faisant dévier les regards d'Harry et Drago vers nous.
— Attends... tu le savais Hermione ?! Demande Harry ahuri.
— Bien sûr que oui je le savais ! Je l'ai découvert plutôt.
— Tu savais ? Réplique aussitôt Drago l'air dur.
La vérité est que je n'ose pas affronter le regard du blond. Je préfère le mettre dans celui du brun.
— Oui. J'héberge Scorpius, il n'y a pas de mal.
Harry se retourne vers Drago.
— Pas question que ton fils de putain touche au mien !
Un blanc s'ensuit, je reste totalement pétrifié. Harry vient bel et bien de traiter non seulement Astoria de traînée, mais aussi que Scorpius fût donc le fils d'une traînée. Je ne vois pas la baguette du blond se lever, il est trop tard.
— Expulso !
N'ayant rien vu venir, Harry se fait projeter contre ma cuisinière. Il riposte en envoyant d'autres sorts, une vraie bagarre éclate dans ma cuisine, sans que je ne bouge. C'est seulement en voyant le regard de Scorpius à la tête de la cuisine que je sursaute enfin. Je prends ma baguette et désarme les deux hommes. Je me tourne vers Ron,
— Toi, ne compte même pas sur des excuses, je ne te pardonnerai pas !
Je lance ensuite un regard glacial à Harry,
— Dégage d'ici.
Mon ton montre parfaitement ma colère et ma déception. C'est seulement à ce moment-là qu'ils remarquent enfin le petit blond. Je ne leur laisse pas le temps de réagir, je m'avance et je lui prends le bras pour transplaner instantanément, mais juste avant, mes yeux s'accrochent à ceux de Drago durant une fraction de secondes. Nous atterrissons dans mon ancien appartement, avant que je ne déménage avec Ron. Il reste deux trois meubles seulement.
— Je suis désolé que tu aies assisté à ça.
— Ils ne m'aiment plus hein ?
Je l'attire dans mes bras, le réchauffant ainsi. Je n'entends aucun son mais je sens son corps trembloter légèrement : il est déçu et triste. Lorsque je me recule pour l'observer, il tente de sécher l'une de ses larmes traîtresses sur sa joue.
— Bien sûr que si, ils ont juste du mal. Ne t'en fais pas, Drago n'est pas con. Tu es le seul à qui il tient vraiment appart ses parents, il ne te perdrait pas pour si peu. Crois-moi, il lui faut juste du temps.
— Tu peux te marier avec lui sinon, au moins il n'est pas con comme ton mari. Dit-il en reniflant.
Je faillis le gronder mais au final, il avait atrocement raison sur le fait que Ron est con et que Drago ne l'est pas. Enfin, il peut l'être mais il finira par se rendre compte de son erreur. Je sursaute en entendant un « pop » sonore, je regarde Drago arriver avec quelques blessures légères. Ses yeux s'encrent instantanément aux miens,
— Comment tu as fait pour savoir où j'étais ? Demandé-je
— J'ai lu dans tes pensées.
Je faillis lever les yeux au ciel, mais je garde un regard glacial pour lui faire comprendre que je ne tolère pas ce qui s'est passé dans ma cuisine.
— Je dois d'abord te parler avant de parler à Scorpius.
Scorpius n'ose pas regarder son paternel dans les yeux, il est à la fois en colère et triste. Il ne veut pas bouger, se balançant d'un pied sur l'autre, sa tête baissée. Le sentiment de culpabilité, de peur est tellement fort que j'arrive à les sentir. L'ambiance reste glaciale durant quelques minutes, mais finalement, un long soupire se fait entendre suivit d'un sanglot avant que le plus jeune ne parte dans une autre pièce, seul. Le cœur fendu, j'ancre mon regard dans celui hypnotisant de mon interlocuteur.
— Pourquoi n'as-tu rien dit ?
— Parce que ce n'était pas à moi de le faire. D'ailleurs, ce n'était pas à Ron de le faire non plus. C'est la décision d'Albus et Scorpius. C'est à eux de savoir s'ils veulent vous le dire ou non.
— Je dois te remercier de l'avoir hébergé.
— Je ne comprends pas ta réaction... je pensais que tu étais assez ouvert d'esprit.
— J'ai réagi sur le coup, je n'ai pas réfléchi j'ai balancé la première chose qui m'est venue par la tête ! J'ai été abruti je le sais, je ne voulais pas le faire fuir.
Mon coeur s'attendrit légèrement. Sans retenir ma pulsion étrangère, je le prends dans mes bras pour le serrer contre moi, son corps froid contre le mien.
— Il a besoin de toi.
— De toi aussi.
Je relève la tête en fronçant des sourcils, ne voyant pas où il veut en venir. Sa main droite remonte lentement pour remettre ma mèche derrière mon oreille, ses yeux s'attachant aux miens. Je reste hypnotisé par ses yeux gris orageux, j'observe son visage se décrisper petit à petit, jusqu'à ce qu'il penche la tête et que ses lèvres frôlent les miennes.
— Tu n'as pas encore compris ? Demande-t-il
Mon coeur s'accélère légèrement sans que je ne comprenne pourquoi. Ses lèvres frôlent toujours les miennes et je ne réagis pas, je reste devant lui, sans bouger mon corps, ni mes lèvres.
— Tu as pris le rôle de sa mère. Tu es devenu sa seconde maman.
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