L • XII.



Layvin



Je m'effondre au sol une fois la porte claquée, me rendant compte à quel point ma déclaration de guerre était bête et irréfléchie. Avec du recul, je me dis que j'aurais dû jouer la comédie et être hypocrite avec elle pour mieux la poignarder plus tard mais ça me semblait bien trop irréalisable.

A quel point est-elle intelligente au juste ? Elle a fait la faiblarde tout ce temps et je n'y ai vu que du feu, je l'ai bêtement sous-estimé alors que c'est la cheffe du plus grand gang de la région. Je me sens complètement idiot et pour m'avoir trompé, elle peut être sûre que je ne vais pas l'épargner.

Un semblant de courage m'envahi et me permet de me déplacer jusqu'à la chambre, devant cette boîte. Cette boîte emplie de souvenir de Neha que je n'ai pas ouvert depuis sa mort. Ça fait un moment déjà que je redoute ce moment parce que lire tout ses carnets, tout ses textes et voir toutes ses photos m'enfonceront encore plus dans ma dépression mais une parie de moi a profondément besoin de soutien.

J'ai besoin de son contact, de me remémorer nos moments passés, de pourquoi est-ce que je fais tout ça. Je veux qu'elle me donne le courage de continuer. Après toute ces agitations, je veux me perdre dans mon passé pour apaiser mon âme tourmentée.

Je vais lire quelques pages.



« 6.06

Nous sommes le six mai de l'année de mes quinze ans et Layvin Kadiri m'a dit aujourd'hui qu'il m'aimait ET il m'a demandé de sortir avec lui !

Je crois que ça mérite quelques explications. Comme je l'avais écrit précédemment, nous avions commencé à nous fréquenter suite au mot que je lui avais donné. C'était une démarche complètement désespérée qui a porté ses fruits. Qui l'aurait cru ? Layvin est tout à fait mon genre ! Physiquement déjà, je pense que je l'ai assez dit comme ça mais et même au niveau du comportement, il est parfait !

Il est gentil, attentionné, un peu m'en-foutiste, c'est vrai, mais c'est ce qui fait son charme. Entre nous, il y a directement eu ce feeling mais je n'arrive pas à croire qu'il m'aime, moi, en tant que fille. Je ne suis pas moi, il a genre une dizaine de filles derrière lui ? Il est TROP côté mais il ne s'en rend même pas compte tellement il est idiot ? Enfin, tant mieux pour moi, je suppose. Il dit sans cesse que je captive son attention.

Enfaite, si je devais noter sa déclaration, je crois que je lui donnerais un 1/10 pour « l'effort » :



- Eh, enfaite, je suis amoureux de toi.

- Et tu me le dis comme ça ? Je le savais de toute façon.



J'ai d'abord pensé à une blague vu son air nonchalant habituel mais il était sérieux !



- Tu veux être ma copine ?

- Non, je ne t'ai rien demandé, moi.

- Neha, je suis sérieux. Je veux sortir avec toi pour du vrai.



Je crois que j'ai mis au moins deux minutes avant de lui demander si je pouvais réfléchir. La situation était affreusement gênante, j'étais toute rouge malgré ma peau noire et lui, pendant ce temps, il riait sur moi.

Ma réponse n'a pas eu l'air de vraiment le déranger. On dirait qu'il s'y attendait ou qu'il était assez confiant pour je ne sais quelle raison, je ne sais pas vraiment. S'il tenait plus à moi, peut-être qu'il aurait forcé davantage, non ? Est-ce que je suis un amusement pour lui ? Et si notre amitié était gâchée après ça ?

Layvin est loin d'être le premier garçon sur qui je crush étant donné mon cœur d'artichaut mais c'est mon premier ami garçon et je n'ai pas envie de briser ça bêtement. Même si je l'aime depuis le début, j'ai peur de le perdre maintenant que je suis amie avec lui.

Enfin, je répondrais mercredi parce qu'on sera le 12 et c'est vraiment une belle date. »



« 12.01

Nous sommes le douze janvier de l'année de mes dix-neuf ans et aujourd'hui, Layvin m'a demandé en mariage.

Non je n'ai pas fait une faute de frappe, il veut réellement qu'on se marie alors que nous n'avons que dix-neuf ans ! J'ai dit que j'allais y réfléchir mais j'en ai tellement envie. J'ai toujours voulu me marier jeune, moi et je ne vois aucun point négatif à ce mariage. Il va me sortir de cette vie de solitude de laquelle j'ai toujours voulu fuir. 

« Je ne peux pas t'offrir tout le luxe du monde, je ne suis pas un prince charmant, je ne suis que moi. Cependant, je te promets que je ferais tout pour te rendre heureuse, peu importe ce qui fera ton bonheur. Épouse-moi. »

Il a réellement dit ça mot pour moi et forcément, ça m'a conquis. Je suis un peu bizarre, je sais. Il ne m'a même pas posé la question mais j'ai trouvé sa façon de parler tellement belle que j'ai tout de suite eu envie d'accepter. Nous étions en plein dîner quand il m'a dit ça et pour dire la vérité, j'ai manqué de m'étouffer.

Face à son air charismatique et confiant, j'ai simplement répondu que j'allais réfléchir. J'ai peur des nombreuses responsabilités qu'impliquent le mariage, c'est un sujet trop sérieux et je sais que l'amour ne suffit jamais. Tout mon être me cri que je dois dire oui parce que rien ne changera entre nous. Layvin restera Layvin et je serais toujours sa Neha.

On vit déjà ensemble depuis nos 18 ans alors disons que c'est comme si j'étais déjà mariée depuis tout ce temps ? Je n'arrive pas à trouver assez de mauvaises choses pour équilibrer la balance. J'ai beau explorer tous les points de vue, accepter est la meilleure chose que je puisse faire. Je pourrais revoir Niklaus et oncle Jaden arrêtera enfin de me menacer pour que je revienne habiter chez lui.

Sans oublier qu'il n'y a pas de doute à avoir quand on parle de devenir Mrs. Kadiri. »



« 24.03

Je n'ai que dix-neuf ans et pourtant aujourd'hui... Je viens d'apprendre que j'attends un bébé.

Je ne sais absolument pas quoi faire, la situation est catastrophique. Et si Layvin me demandait d'avorter ? La peur m'en empêcherait de le faire et je serais forcé de retourner vivre chez oncle Jaden. Comment je vais lui annoncer ça, dans tous les cas ? Nous ne sommes même pas prêts à être parents, c'est tellement tôt que je redoute déjà cet enfant.

Nous ne travaillons même pas, Layvin paie cet appartement grâce à ses économies et c'est ma bourse qui me permet de survivre. J'étais trop optimiste au sujet du mariage mais nous aurions dû attendre, enfaite...

Mais enfin, les choses sont comme elles sont et il n'y a plus rien à faire maintenant. Que Dieu nous accorde sa protection pour que tout se passe bien. La réponse de Layvin sera celle de toutes mes questions. »



Quand elle m'a annoncé sa grossesse, les mêmes pensées ont traversés mon esprit. Nous étions vraiment trop jeunes pour être trois, ça a complétement changé notre train de vie mais Dieu merci, on a su s'en sortir et se stabiliser jusqu'à ce qu'on découvre que Jadina avait des problèmes cardiaques mais bon, ça, c'est une autre histoire.

Une feuille s'échappe quand je referme le carnet. Je reconnais rapidement l'extrait d'un livre qu'elle lisait souvent, un passage que, je crois, elle connaissait par cœur :



- « Le Yin est noir, le Yang est blanc, explique-t-il en détaillant le croquis. Le yin et le yang sont aussi différents que la nuit et le jour, le vide et plein, le froid et le chaud... le mal et le bien. Pourtant, regardez : il y a un point blanc dans la partie noire et un point noir dans la partie blanche. Parce que rien n'est jamais tout noir, ni tout blanc. Parce que personne n'est jamais entièrement mauvais, ni entièrement bon. » je lis à voix haute en souriant. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas un monstre, Neha ? je demande comme si elle allait me répondre.



Il n'y a vraiment qu'elle qui puisse me remonter le moral. Je n'ai lu que des textes où Neha était anxieuse et bizarrement, c'était totalement elle. En tout cas, je sais de nouveau pour quelle cause je me bats. Je fais ça pour toutes les difficultés que nous avons enduré, pour tout le bonheur que nous avons construit en plusieurs années mais que ses Empreintes ont osé détruire en un nuit. Je fais ça pour que ma femme puisse enfin reposer en paix.

Mes souvenirs continuent de m'envahir tandis que je suis allongé sur mon lit. Quand je m'y mets, c'est impossible d'arrêter de penser à elle. C'est comme si son souvenir produisait de l'endorphine et me rendait nostalgique en même temps, c'est étrange.

Je me rappelle cette journée d'été lorsque je regardais un match des Phoenix et qu'elle faisait tout pour me déconcentrer sans même s'en rendre compte.



- Merci, je l'entends dire en arrivant.

- Pourquoi ?

- Tu m'as déposé dans la chambre, non ?

- Je dois te dire combien de fois de ne pas dormir devant la fenêtre ? Tu vas finir par tomber malade, je dis en regardant le match.

- Je sais, je sais, souffle-t-elle.

- Il n'y a que les conséquences qui pourront te corriger, toi, soufflais-je.

- J'ai écrit un poème pour toi !

- Ça faisait longtemps.

- Il parle de la lumière et de l'obscurité. Je l'ai nommé : « L'ombre de la lumière. »

- Tu me le lieras plus tard ? Je regarde le match là.

- Ça ne prendra qu'une seconde, s'il te plaît !



Comme elle ne m'écoutait jamais, je décidai de mettre pause à la télé malgré la tension palpable du match. Je savais que c'était soit ça, soit je lui demanderais de me le lire plus tard et elle refusera en boudant avant de me forcer à l'apprendre par cœur comme son dernier poème.



- Je commence.

« Tu observais le ciel pourpre en souriant
Quand je suis tombé amoureuse de toi.
Cet instant bref graver dans mon cœur,
Est devenu la lumière dans ma vie.

Ton sourire cache d'énormes tristesses
Mais l'obscurité est devenue un ciel étoilé.
Cette scène a provoqué des perles salées
Qui pourront devenir des étoiles filantes.

Car chacune des étoiles que tu as créées,
Finiront par éclairer notre voie.
Maintenant j'en suis sûr, Layvin,
C'est la lumière qui m'a guidé jusqu'à toi. »



J'avais facilement remarqué qu'il n'y avait aucune rime, comme à son habitude. Quelques phrases causaient une incompréhension en moi mais je savais que si je lui demandais, elle ne s'arrêterait jamais de parler alors j'ai préféré afficher un grand sourire.



- T'en penses quoi ?

- Une réalité légèrement embellie, on dirait que j'ai réellement éclairer ta vie et pourtant j'ai l'impression que c'est toi qui as illuminé la mienne.

- Oh, Layvin ?



Je pensais avoir répondu à voix haute mais apparemment ça fait une ou deux minutes qu'elle me regardait en attendant que je réponde. J'aurais voulu répéter ce que j'avais dit dans ma tête mais tout ce que j'ai su répondre, c'est :



- Je t'aime abondamment.

- Moi aussi Layvin, moi aussi. Mais dis-moi, qu'est-ce que t'en penses ?



Alors que 99% des femmes aiment entendre ce genre de déclarations, Neha, elle, refusait que je dise ça à la légère. Elle voulait des actes réels et consistants, elle voulait ressentir mon amour, pas l'entendre. Neha était vraiment folle sur les bords.

« Je t'aime, ce n'est qu'une phrase que les gens prennent un peu trop au sérieux à mon goût. » Voilà ce qu'elle pensait. Alors même avec toute la sincérité du monde, elle préférait que je m'abstienne de dire ces mots qui n'auraient aucun effet sur elle.



- C'est le plus beau poème que t'as fait jusqu'ici, j'avais fini par répondre. Il est chaque fois meilleur que le précédent.

- Layvin ! elle dit en sautant dans mes bras.

- Attention, le bébé !

- Je fais attention, elle répond en riant. Comme je sais que tu n'as pas tout compris, je vais t'expliquer le poème.

- Roooh, Neha, on se croirait en cours.

- Allez, fais un effort et écoute-moi.

- Tu sais très bien que je regardais le match avant que t'arrives.

- Ce sera très rapide, je te le promets !

- Okay, raconte ta vie, je fini par dire en soupirant.

- Il faisait réellement nuit quand je suis tombé amoureuse de toi. Je me souviens, c'était un jeudi à 18h parce qu'il n'y a que le jeudi que je quittais à 18h.

- Et ensuite ?

- Il faisait nuit et le ciel n'avait aucune étoile mais tu ne faisais que de le regarder. Je n'avais pas l'impression que tu attendais quelqu'un parce que même si je t'ai observé pendant de longues secondes, tu n'as pas remarqué.

- J'étais sûrement perdu dans mes pensées.

- Oui, tu pensais à ton père.

- Comment tu le sais ?

- Parce que j'ai appris plus tard que c'était l'anniversaire de sa mort ce jour-là...

- T'es vraiment une psychopathe, ça fait peur.

- Non, je voulais savoir si t'étais fou à rester tard devant le lycée et seul, comme ça. C'est pour ça qu'il y a écrit que ton sourire cache d'énormes tristesses.

- Ah, je vois.

- T'es tellement courageux alors que moi je pleure encore à l'anniversaire de la mort de mes parents.

- C'est tout à fait normal que tu pleures encore et puis il n'y a rien de courageux à sourire.

- Au contraire ! elle cri en pinçant mes joues. Tu es quelqu'un de fort ! Je suis incapable d'être aussi courageuse que toi, mais si aujourd'hui je tiens la face c'est parce que je t'ai vu ce jour-là et tu as éclairé ma vie Layvin !

- Neha, t'es complètement folle. J'ai juste souris en regardant le ciel avant de sortir du lycée quand j'avais 15 ans !

- Le ciel obscur est devenu étoilé ensuite, j'ai cru que t'étais un sorcier !

- Il devait déjà être étoilé mais tu ne l'avais juste pas remarqué. Et puis, t'as pas dit qu'il était pourpre ?

- Ne change pas de sujet ! elle cri avant de se fondre dans mes bras. En réalité, je savais déjà qui t'était ce jour-là et d'abord t'avais 16 ans, c'est moi qui en avais 15... C'est toi qui m'as parlé ce jour-là pour me demander si j'allais bien après avoir trébuché, sinon je ne t'aurais jamais remarqué...

- Ooooh ! C'était ce jour-là ! T'as vite changé de version, dis donc !

- Je te déteste toi et ta petite mémoire, tu ne sais même plus quel jour on s'est marié ! elle dit avant de se mettre à me frapper tout en sachant pertinemment que je connais autant de détails au sujet e nous qu'elle-même si elle est un tantinet trop folle.



Si seulement Neha était encore en vie, si seulement notre quotidien n'avait pas changé aussi brusquement... J'ai beau accuser et maudire les Empreintes tous les jours que Dieu fait, je ne peux pas nier que je suis fautif moi aussi. J'aurais dû essayer de m'interposer, j'aurais dû avoir la force de riposter quitte à mourir à sa place ce soir-là... Il aurait fallu que j'assume mon rôle de père jusqu'au bout.

Comme c'est impossible de revenir en arrière, je peux au moins essayer de devenir ce que j'aurais dû être, non ? Ça fait partie de mon rôle de protéger Jadina même si ça implique que je ne doive pas la voir pour le moment. Je sais au moins que peu importe où elle se trouve, elle est en sécurité comparé à mes côtés.



- « On vit dans un monde trop vide avec un cœur trop plein et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout. C'est pour ça que penser avec le cœur sera la force qui nous risquera de le perdre. » je lis un dernier passage avant de refermer ce carnet pour toujours.



Je n'ai plus rien à voir avec celui qu'elle a connu. Je ne suis plus la lumière à laquelle tu me comparais autrefois, Neha... J'ai perdu mon bon cœur et maintenant, j'ai l'impression de n'avoir plus que des ténèbres.
























Omniscient



On pouvait apercevoir l'aurore quand Kézian entra dans la villa. Il salua brièvement ses camardes avant d'aller se brosser les dents.



- T'as réussi ta mission ? demanda Sabri qui l'avait suivi.

- Bien sûr, il dit avant de cracher. Argh, j'ai vraiment mauvaise mine quand je dors en taule, dit-il en observant la glace.

- Tu prends de la place, cri Iker en entrant dans la pièce après avoir poussé Kézian.

- Qu'est-ce que tu fais ?! J'étais là en premier !

- T'empestes ! répond Iker en se bouchant le nez.

- A qui tu parles ?! Je vais te pisser dessus !

- T'es vraiment dégueulasse dès le matin ! 

- T'as réussi ta mission au moins pour oser me parler ?



Face à un long silence pesant, Kézian se mit à, littéralement, hurler de rire. Iker tenta de le frapper pour le faire taire et au même moment, apaiser sa frustration mais ça n'eut aucun effet.



- J'aurais dû m'en occuper aussi, soupire Kézian en essuyant ses larmes de rire.

- Je n'ai pas échoué.

- Je suis sûr que je l'aurais mieux torturé que toi.

- Ça ne va pas ou quoi ?! Je te dis que j'ai réussi !

- T'es sûr ?

- Ouais, mais il n'a rien avoué.

- Donc t'as échoué.

- J'ai gagné à shifumi contre Pablo, informe Sabri. Si t'avais besoin d'aide, je serais venu t'aider.

- Vous doutiez de moi ? demande Iker d'un air menaçant.

- Au contraire.

- C'est Nayla qui va être contente, rit Kézian encore une fois. Si elle se met à crier, tu n'auras qu'à l'embrasser.

- La ferme ! C'est notre chef !

- Avoue que tu l'aimes quand même.

- C'est comme ma petite sœur, soupire-t-il.

- Pas pour moi, dit Kézian avant de sortir de la pièce suivie de Sabri.



Il ne restait plus qu'Iker dans la pièce et, assis sur le rebord de la baignoire, il se mit à repenser à toute cette opération. Iker n'a jamais échoué depuis ses débuts dans la criminalité. Comment était-il possible qu'il faillisse face à une mission aussi simple après six ans d'expérience ? La torture n'est certes pas son point fort mais ce n'est pas une raison d'échouer pour autant.



- Il y a un hic, soupire-t-il. Ce n'est pas lui.



Iker a attendu Nayla pendant des heures sans prêter attention aux autres qui se moquaient de son échec. Il était beaucoup trop occupé à imaginer ce qui clochait, pourquoi Adam Halim n'avait pas avoué ?

Nayla est arrivé un peu avant midi mais elle n'a même pas eu le temps de saluer les Empreintes que Iker l'a emmené en urgence en cuisine.



- Nayla, je veux la vérité.

- Oui ? elle demande en imaginant le pire, soit dit en passant, le fait que Layvin était chez elle hier soir.

- Adam Halim n'est pas le coupable du meurtre, n'est-ce pas ?

- C'est encore pire que ce que je pensais, pensa-t-elle en avalant difficilement sa salive. Comment je peux m'en sortir ? Qu'est-ce que je peux lui dire ? panique-t-elle avec un visage impassible. Qu'est-ce que tu racontes ? elle finit par dire pour essayer de gagner du temps.

- Je ne croirais aucun mensonge.

- De quoi tu me soupçonnes exactement ? elle demande en fronçant ses sourcils. Je n'ai dit que la vérité, Iker : Adam Halim m'a menacé moi, et le gang entier. On cherchait un coupable et j'en ai trouvé un, c'est tout.

- Mais ce n'était pas le bon.

- Qui te l'a dit ?

- Lui. Il aurait avoué s'il était coupable, crois-moi. Je n'échoue jamais.

- Il y a une première fois à tout.

- Nayla, il dit d'un air menaçant. Je déteste vraiment quand tu me mens.

- Iker...

- Ta farce nous a fait perdre trop de temps et on ne connaît toujours pas le vrai coupable. Adam est mort mais il nous a déclaré la guerre avant, ça veut dire que maintenant, nous avons un ennemi en plus, t'es fière de toi ? Son équipe est composé de 35 hommes et ils veulent tous notre mort, soupire-t-il. Je te laisse en assumer les conséquences, chef. 



Iker sort de la pièce, laissant ainsi Nayla seule face à ce problème majeur. Plus rien ne va dans son sens et si Iker avait tout compris en l'espace d'une nuit, Pablo ne devra pas tarder à le découvrir aussi.

Layvin lui a déclaré la guerre hier et Iker vient très clairement de l'abandonner à son sort, elle n'a plus personne pour l'aider.



- C'est un véritable désastre.



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@_Loyaliste

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