- Si ce n'est pas elle qui te fera sortir, ça sera moi. Et tu pourras voir mon fameux coup de foudre ! proposa Lisa toute excitée.

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Une semaine plus tard, samedi 1er avril, 19:16.

- Mais si, tu es magnifique ne dis pas le contraire ! Ne pense pas à tes cicatrices Louise, me rassura Lisa.

Je me regardai dans le miroir avec très peu d'assurance. Je voyais mes cicatrices sur mon buste et mon visage paraissait toujours aussi tiré et fatigué.

- Je ne suis vraiment pas sûre de vouloir aller à ce pub. Tous les gens de la fac y seront et je veux être tranquille. Rien que nous deux tu comprends ? Enfin avec ton copain en plus ! rajoutai-je en souriant.

Elle acquiesça, compréhensive en me faisant part de son enthousiasme :

-  C'est un pub pour adulte, il n'y aura les idiots de ta fac. J'ai tellement hâte que tu le rencontres, il s'appelle A -

- 'Ric !! Il a répondu à mon message !

Absorbée par mon écran de téléphone, je ne laissai pas Lisa terminer sa phrase. Inconsciemment, ma respiration s'était accélérée et mes doigts tremblaient frénétiquement. Je n'avais jamais eu autant peur d'un SMS. J'entendais vaguement Lisa me parler en arrière-plan, mes oreilles semblaient bouchées, j'étais dans ma bulle. Et comme si je m'apprêtais à toucher du feu, j'ouvris mon message d'un coup avant de lâcher mon téléphone. Soudainement la jeune O'Connor s'en empara et je l'entendis marmonner "mais qu'est-ce qu'il...". Encore une fois, elle ne finit pas sa phrase. Elle me lança un regard glacial et me tendit mon téléphone en se levant.

- Je t'attends dans la voiture, balança-t-elle.

Je fis "oui" de la tête en déglutissant.

De : Alaric
À : Louise

Ne me remercie pas. C'est la moindre des choses.
Excuse-moi de ne pas avoir répondu plus tôt j'étais occupé.

Une lueur d'espoir réapparut au fond de mon regard.
Peut-être lui fallait-il du temps pour digérer tout ça ?
Étais-je censée lui répondre ?

Une seule chose à la fois Louise.

C'est donc le cœur léger que je rejoignis Lisa. En la voyant serrer le volant au point d'en avoir les jointures blanches, je m'interrogeai sur la raison de sa colère.

- Tu as lu le message ? me demanda-t-elle sèchement.

- Oui, réussis-je à articuler malgré l'ambiance pesante.

Elle haussa les sourcils en acquiesçant lentement. Après avoir pris une grande inspiration elle passa sa langue sur ses lèvres et posa sa main sur le levier de vitesse.

Nous étions parties pour soirée qui n'allait pas être étoilée.

*

De la lumière et un grand brouhaha s'échappaient du pub. Un groupe d'hommes était assis sur la terrasse, en train de s'enfiler de nombreuses bières bien que Saint Patrick's day soit passé depuis un petit moment. Je passai devant eux en suivant Lisa.

- Prends donc une table, je te rejoindrai accompagnée, fit-elle avec un sourire hypocrite.

Je restai un instant immobile alors qu'elle était déjà partie.

Qu'a-t-elle contre moi ?
Non, non. Ne te laisse pas piétiner par le doute. Pense positif si c'est ce que tu souhaites.

Je forçai un petit sourire et partis en quête d'une table à l'écart de ceux qui voyaient déjà double. J'attrapai mon téléphone en m'asseyant sur un fauteuil en faux cuir face à une table basse. Je ne pouvais m'empêcher de lire ce message. Je pianotais sur mon clavier en sachant pertinemment que je n'aurai jamais le courage d'envoyer mes réelles pensées.

J'entendis quelqu'un se racler la gorge ce qui me ramena à la réalité. Cependant, je ne relevai pas la tête sur le coup, sachant qui se tenait devant moi. Il va bien falloir faire bonne figure. J'éteignis mon téléphone en fixant au sol. Quelqu'un se tenait derrière Lisa et cette dernière lui tenait fermement par la main. Je remontai encore une fois mon regard mais cette fois-ci, Lisa brailla :

- Louise ! T'es avec nous ? T'es vachement longue à la détente !

Je fus parcourue d'un frisson en relevant complètement la tête tandis que ma respiration se coupa.

- Louise je te présente Alaric Willow. Enfin, je pense que des présentations ne sont pas vraiment nécessaires...

Tout mon monde s'effondra. Tout ce travail avec moi-même pour me sentir bien et chasser la solitude et la tristesse n'avait servi à rien.

- C'était donc à ça que tu étais occupé ? Te trouver une autre fille à mettre dans ton lit juste histoire de ? À croire que tu souhaitais seulement te débarrasser de moi, lui crachai-je au visage.

Il n'eut aucune réaction et se contenta de prendre le manteau de sa "petite-amie" pour le poser à côté du sien pour ensuite s'installer autour de la table. Sans que je ne m'y attende, Lisa lâcha un petit rire hautain avant de prendre la parole :

- Voyons les amis... Nous allons passer une merveilleuse soirée ! Je vous l'assure.

- Je dois aller aux toilettes, je ne me sens pas très bien, avouai-je.

- Ma pauvre Louise ! Je t'accompagne, commença-t-elle alors que je refusais sa proposition, je ne vais pas te laisser seule tout de même ! Tu es toute palote ! Tu peux nous prendre quelque chose à boire 'Ric ? Sans alcool pour ma chère amie, je ne pense pas qu'à son âge on puisse supporter ça.

Un sentiment de rage fit irruption en moi. Je me sentais si faible que je ne pouvais que me faire traîner par cette traîtresse. Arrivées aux toilettes, je pris de l'eau entre mes mains pour la balancer contre mon visage. Lisa, quant à elle, était équipée de son gloss et réarrangeait sa misérable face en se moquant :

- Je n'aurai jamais cru que nous partagions le même Alaric, elle rit, il est si parfait et toi tu es à la ramasse, en totale dégringolade.

- Pourquoi m'avoir menti ? demandai-je en serrant le rebord du lavabo.

- Menti ? Tu ne m'avais jamais dit que tu avais eu une liaison avec ton cher professeur... Eh oui il me l'a avoué pendant que tu étais en train de croire qu'il allait revenir près de toi à cause de ce foutu message. Cependant, arrête-moi si je me trompe, mais personne n'est au courant de ta petite aventure avec lui, même pas ta petite maman.

Elle me fait du chantage ou bien je rêve ?

J'allais protester mais elle me devança :

- Je savais qu'il allait essayer de te parler. Mais de là à t'envoyer un message alors qu'il sait que je fais partie de ton quotidien... ce petit avocat ne manque pas de culot !

- Tu l'empêches de me parler ?

- Il m'avait parlé d'une ex sans importance. Mais vu les circonstances, tu étais bien plus dangereuse pour notre relation que ce que 'Ric me laissait croire.

Je n'arrivais pas à la croire. Alaric ne m'aurait jamais oubliée en seulement quelques jours, surtout s'il culpabilisait à propos de mon accident. J'avais besoin de lui. Je m'efforçai à aller mieux alors que je croulais sous le chagrin. J'ai eu tellement de fois l'espoir qu'il se pardonne à lui-même et qu'il revienne me voir. Apparemment je n'ai été qu'une simple phase. Sûrement le fantasme de coucher avec une élève.

- Ne t'inquiète pas ma belle, je ne dirai rien sur ta relation avec lui. À condition que tu ne le vois plus à partir de la fin de cette journée. Et ce pour toujours et à jamais.

- Mais il est enseignant dans ma faculté ! J'ai besoin de poursuivre ces études ! C'est la meilleure fac de tout le pays, ne me prive pas de cette opportunité Lisa ! la suppliai-je.

- Plus jamais Louise. Change de fac, ou bien je m'occupe personnellement de ton cas.

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Oups.
Je vous avoue avoir eu un sourire sadique en écrivant ce chapitre.
Pauvre Louise haha

J'espère que ce chapitre vous a plu ! J'avais hâte de vous le publier !

Xoxo

Sara <3