XV


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Avec un petit sourire qui traduisait un « merci » je m'installais confortablement dans mon siège, essayant de suivre le film. Mais ma tête bascula et je m'endormis contre l'épaule de celui que je pouvais appeler mon amour inavoué.

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Rio de Janeiro, Brésil. 16 mars, 8h36.

"Bem vindo ao brasil!"

- Je ne parle pas une once de portugais. Est-ce un point important ? demanda Alaric en posant ses lunettes de soleil au sommet de sa tête.

- Non évidemment, tes 5 ans d'allemand vont bien servir ici ! répondis-je ironiquement.

Il leva les yeux au ciel et il me demanda si je pouvais mieux me débrouiller que lui.

- Bien sûr ! J'ai fait de l'espagnol moi ! Ce n'est pas très différent.

Il croisa les bras contre son torse, attendant visiblement une preuve. Alors, je me dirigeai à l'accueil de l'aéroport Brésilien pour demander dans un espagnol approximatif, un taxi. La secrétaire haussa les sourcils et dû se concentrer mais elle prit le téléphone en rajoutant un "em 5 minutos!". Je la remerciai et retournai auprès de Ric', un sourire moqueur aux lèvres.

- Enlève-moi ce sourire. J'ai l'impression que je déteins sur toi.

Cette remarque me fit ouvrir grand les yeux. Je voulus rétorquer mais il plaça sa main au creux de mon dos pour me guider hors de l'aéroport.

- Le taxi est là, ne nous met pas en retard Honey...

Sa voix résonna un instant dans mon esprit mais je secouai brusquement la tête pour avoir à nouveau les idées claires. Je grimpai alors dans le véhicule qui nous plongea au coeur de la ville brésilienne.

- Où allons-nous ? demandai-je.

- Dans notre magnifique hôtel, répondit Alaric.

J'avais secrètement hâte, mais je ne laissai rien paraître. Or, il rajouta :

- Ensuite nous irons enfin goûter ton foutu café aux graines locales. Je te rappelle que c'est à cause de ça que nous sommes ici.

- Je ne t'ai jamais demandé de m'emmener dans un pays à 12 heures d'avion de Londres ! répliquai-je.

Comme si tout ceci était de ma faute ! Il avait le don de m'énerver en une phrase insignifiante. Alors que je serrai les dents, il posa sa main sur ma cuisse ce qui eut pour effet de me calmer instantanément.

- On progresse, c'est pas mal. Tu acceptes au moins un contact physique, fit-il.

Je lui accordai tout de même un sourire et m'emparai de sa main pour la serrer fort. Il eut un sourire d'enfant tenant contre lui sa peluche d'amour. Je commençai un tranquillement poser ma tête contre son épaule quand...

- 90,60 real*! brailla désagréablement de chauffeur de taxi.

(*ce qui équivaut à 20€)

Alaric sortit alors quelques billets et les donna au chauffeur en lui faisant comprendre de garder la monnaie. Nous descendîmes du taxi et je m'exclamai :

- C'est affreusement cher pour seulement 15 minutes de trajet !

- Cesse de te plaindre Louise, tu veux ? Profitons des vacances que je t'offre, dit Ric' en plaçant une main autour de ma taille et en désignant l'hôtel qui était face à nous de l'autre.

Le bâtiment était entouré de palmiers hauts comme les buildings new-yorkais. En tournant la tête, on pouvait voir au coin de la rue un groupe de musique qui jouait un air à la Bossa Nova, et en pivotant de l'autre côté voir la mer et entendre le chant des mouettes. Si on fermait les yeux, il était possible de  sentir l'air marin ainsi qu'une légère brise venir nous caresser la peau. Malgré le climat assez chaud et sec, un mystérieux courant d'air était toujours là à venir soulever discréditent ma chevelure. Je me surpris à apprécier ce moment. Alors, pour continuer sur le chemin du plaisir, je pris la main d'Alaric et entrai dans l'hôtel en le tirant derrière moi.

Il n'y avait personne à l'accueil, mais une carte était posée sur une surface marbrée. Alaric s'empara de la carte et appuya sur un bouton qui appela un ascenseur. Arrivés au troisième étage, il inséra la carte dans le boîtier métallique qui se déverrouilla dans un « clic ». J'ouvris la porte comme on ouvre celles du paradis. Avec un peu d'imagination on pouvait entendre un mélodieux chant d'oiseaux avec de petits anges qui s'allongeaient dans un lit de nuages.

Enfin, encore fallait-il avoir de l'imagination.

À la place, nous avions une espèce d'appart-hôtel à l'odeur d'ananas. La pièce principale était habillée d'un seul et unique lit king size aux proportions rocambolesques. Je voulus m'aventurer dans la probable salle de bain mais Ric' me prit par la main et m'entraîna dans le sens opposé.

- Eh !

*

Une musique endiablée pouvait s'entendre depuis l'extérieur du bâtiment. Ce café émanait joie et convivialité.

- On aurait pu attendre un peu, je n'ai pas envie d'ingurgiter la moindre chose, me plaignis-je.

Il émit un petit rire et répondit :

- Ne t'inquiètes pas, vu le prix que ça va coûter tu vas avoir mystérieusement soif !

Une fois entrés, je jetai un coup d'œil à une ardoise sur laquelle était marqué les nouveautés du moment avec leur prix à côté. Je laissai échapper un « Non mais je rêve ! ».

Alaric me conduisit à une table entourée de plantes et positionnée à côté d'un tourne-disque qui diffusait une musique avec un air de jazz.
Nous prîmes commande rapidement et je me mis à regarder attentivement Ric'. J'étais pensive et je voyais ses lèvres remuer qui devaient sans doute me raconter une de ses blagues trouvables à l'intérieur d'une friandise. Je vis au loin arriver nos boissons chaudes, leur odeur sentait fort le grain de café, et le parfum exotique.

- Bonne dégustation Sunshine....

Je souris à ce surnom et le café ne fit pas long feu. Le liquide brûlant m'avait donné chaud et fait rougir les joues. La petite fumée qui sortait de la tasse d'Alaric venait couvrir comme de l'eau trouble ses beaux yeux bleus. Un sourire se dessina sur mon visage, puis un rire s'échappa de ma bouche et nos mains se rejoignirent.

Comment résister ?

Il mordit légèrement sa lèvre et enchaîna avec un sourire craquant.

Les minutes défilaient, il faisait déjà nuit.

- Je vais payer, je reviens. Ne bouge pas ! dit-il en souriant.

- Je vais t'attendre dehors, répondis-je.

- Fait attention, me prévient-il.

- Je ferai attention, ânonnai-je.

Après un dernier regard, je pris ma veste et sortis du restaurant. Les lumières étaient éteintes, les musiciens partis, et les voitures se faisaient rares. Je tenais mon sac à main fort contre moi et soufflais sur mes mains pour les réchauffer. Je vis arriver Alaric, l'air heureux.

- Louise... est-ce que je peux..., il fit une pause, est-ce que je peux me permettre ceci ?

Je fronçai les sourcils faisant mine de ne pas comprendre. Je me mis alors sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. Il parut surpris pas mon devancement et ne réagit pas de suite. Il eut à peine le temps de répondre que je sentis tout mon corps se faire tirer. Ric', abasourdi, cria :

- Lâchez-la !!

En effet, un homme avec une casquette et un gros pull noir avait pour idée de me voler mon sac. Grâce à ma grosse poigne autour de ce dernier, je ne lâchai pas prise. Alors, le voleur m'entraîna dans sa course.

Deux gros phares.
Puis un grand camion.
Un assourdissant bruit de klaxon.
Pour finir avec le vide.

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Fin du chapitre 15 !

Enjoy !

Mettez une petite étoile qui fait plaiz' et donner moi votre avis ! ^.^

Ne serais-ce pas la fin ? Pourquoi ne pas vous laisser imaginer la suite ?

Whatever.

See ya guys !

Sara

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