VIII

- Alaric ! Je conduis, ne me dis pas des choses pareilles !

- Ça va, je te taquine. J'aime bien te voir rougir...

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Café, The tears of happiness, 14h26.

En cette fin de week-end, j'étais allé récupérer mon cher professeur pour un rendez-vous dans ce café dont je lui avais fait part. Garée légèrement loin de ce dernier, je voyais Alaric boiter vers moi avec son attelle à la jambe.

- Désolée, il n'y avait pas d'autre place libre, m'excusai-je en le prenant par le bras.

Ma main soutenait son coude et l'autre était serrée très fort par la sienne. Il s'appuyait sur moi, y mettant la moitié de son poids, mais j'arrivai tout de même à l'escorter à bon port. Une fois assis, Alaric examina la carte des thés. Au bout d'un moment, il me demanda :

- Qu'est-ce que tu me proposes ?

Une très longue discussion s'ensuivit, pour en venir à parler du bal de Noël qui se déroulera dans l'espace vert du campus.

- Tu comptes venir accompagnée de qui ? fit Alaric.

- Je pense venir avec Lyshana...

Il ria devant mon innocence.

- Voyons Louise... je parlais de garçon. Est-ce qu'un jeune homme aura le privilège de t'accompagner au bal ?

- Hum non. Les garçons de la fac ne m'intéressent pas ! balançai-je un peu trop rapidement.

- Tu ne vas tout de même pas y aller seule...

- Eh bien... disons que je n'ai plus qu'à attendre que quelqu'un me propose sa compagnie... dis-je en soupirant.

À ce moment-là, il leva son regard vers moi et dans un sourire, il fit :

- Tu n'as qu'à venir avec moi !

J'écarquillai mes yeux pour enchaîner avec un rire nerveux.

- Tu te moques de moi, c'est ça ? Mais on ne peut pas y aller accompagné d'un professeur n'est-ce pas ? demandai-je anxieuse.

- Ce bal est organisé à la fac, pour les élèves et les professeurs, expliqua-t-il en appuyant bien sur le « et ».

- Mais... c'est sérieux ? Tu veux vraiment... enfin avec moi ? Au bal ? balbutiai-je.

Il ria de bon cœur, un rire éclatant qui vint m'adoucir.

- Je ne sais pas danser, je risque de te faire mal, continuai-je calmement.

- D'ici le bal, je n'aurai plus de plâtre. Je serai comme neuf ! Alors accepte, sinon je vais avoir bobo à mon petit coeur.

Après un soupire durant lequel je pensais au regard des autres, j'acceptai son invitation.

*

Deux mois plus tard, bal de Noël.

Je descendis de chez moi, en prenant garde de ne pas faire une mauvaise chute.
Alaric était censé venir me chercher et en sortant j'espérais qu'il soit là. Je n'avais pas envie de l'attendre en robe de bal, sous une fine couche de neige, dans la rue sous les regards des passants grincheux et monotones. Brusquement, un klaxon de voiture me fit sursauter. Je me tournai pour voir une Maserati fraîchement lavée. Je vis la fenêtre avant se baisser. L'homme baissa ses lunettes de soleil pour lever son regard océan vers moi. Soyons d'accord, les lunettes sont seulement là pour un semblent de soleil éclatant. Mais malgré le froid et les flocons de neige, le soleil voyait son reflet sur la neige blanche et les yeux clairs n'avaient qu'à bien se tenir.

Je m'avançai vers la voiture et m'adressai conducteur :

- D'où est-ce que tu sors l'argent pour cette voiture ?

- J'ai été avocat je te rappelle, fit mon cavalier de ce soir.

Je ris et rentrai à l'avant de la voiture aux côtés d'Alaric.

- Dis donc, c'est moi ou c'est la première fois que je te vois en robe ? remarqua-t-il.

- J'en mets seulement pour les « grandes occasions », dis-je en imitant les guillemets avec mes mains.

Il tourna son regard vers moi un instant pour ensuite se reconcentrer sur la route. Je mis alors mes lunettes de soleil afin de pouvoir le regarder du coin de l'œil en toute discrétion. Ce que la conduite pouvait rendre un homme viril... Avec sa chevalière à la main droite et ses cheveux bruns foncés qui prenaient le vent grâce à sa fenêtre restée ouverte, on pouvait croire qu'Alaric Willow représentait l'homme parfait. Alors peut-être, mais cet homme ne savait même pas casser un œuf alors mis appart le physique et sa culture, le terme de « mari idéal » était à revoir.

- On est arrivé petite princesse, lança-t-il.

Je rougis en entendant ce surnom des plus mignons. Je descendis de la voiture en me tenant à la portière. Alaric vint à ma rencontre et me regarda de haut en bas puis il sourit. En effet, il m'avait fait savoir qu'il adorait le bleu électrique, car comme dans le nom, cela lui donnait une sorte de décharge en le voyant. Espérons que cette décharge soit en rendez-vous... C'est donc à sa grande surprise que je pris une robe longue à l'arrière. Cependant, l'avant laissait apparaître mes jambes. Elle avait aussi un col bateau grâce auquel on pouvait voir mes épaules ainsi qu'un grain de beauté qui venait décorer le haut de mon buste. Alaric mit sa main au creux de mon dos pour me diriger vers le campus. Ce geste me fit frissonner et je déglutis, puis il vint me murmurer à l'oreille :

- Si tu réagis comme ça maintenant, je n'ose imaginer comment tu seras en dansant dans mes bras.

J'entrouvris ma bouche, cherchant quelque chose à répondre, mais ma gorge était nouée par un sentiment indescriptible.

- Tâche de m'inviter à danser très rapidement alors, ordonnai-je d'un ton qui se voulait autoritaire.

Arrivés au grand parc du campus, certaines paires d'yeux se tournèrent vers nous à mon plus grand désespoir. Je détestais cette façon qu'avaient certaines personnes à nous détailler du regard. J'étais tellement embarrassée que je ne sentis pas Alaric me tirer contre lui. Son torse dans mon dos, mes fesses contre son bassin, il me chuchota :

- Ignore-les, toutes ces pimbêches sont juste jalouses de ta robe... et de ton cavalier.

Je virai au rouge instantanément. Premièrement gênée par notre position puis par ses paroles. Il me fit tourner sur moi-même pour me retrouver face à lui.

- C'est le moment où je dois t'inviter à danser ? me demanda-t-il.

J'acquiesçai, anxieuse lorsqu'il passa sa main dans mon dos. Je pris son autre main pour ensuite poser celle de libre sur son épaule.

Ce n'est pas le moment de flancher...

La musique était lente, et nos pas se balançaient de gauche à droite à son rythme. Je ne savais où me placer. Devrais-je lever la tête pour admirer ses yeux ? Ou poser calmement ma tête sur son pectoral ?
Pour le moment je me contentais de regarder sur le côté, sentant son regard sur moi. Soudain, il enleva sa main de mon dos pour la poser sur ma tête, en signe de protection. Comme une invitation à me caler tranquillement sur le haut de son torse. Il me caressait les cheveux et je sentis sa joue reposer sur le haut de mon crâne. Je fermais les yeux, appréciant le moment. Tous mes sens étaient en action. Je sentais son parfum voluptueux, j'entendais cette musique qui résonnera à jamais dans ma tête, et je sentais ses mains sur moi comme s'il ne comptait jamais le laisser partir.

Et sans m'en rendre compte, c'était à partir de là, que tout allait commencer.

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Fin du chapitre 8 !

Enjoy !

Mettez une petite étoile qui fait plaiz' et donner moi votre avis ! ^.^

J'ai vraiment vraiment adoré écrire ce chapitre !

Whatever.

See ya guys !

Sara

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