Chapitre 6 - Une blessure inquiétante
Lorsque Laurens reprit connaissance, il était allongé dans un lit de l'infirmerie.
- Ah... lui dit M. Purseigle, le vieil infirmier de l'école, en le voyant ouvrir les yeux. Comment te sens-tu ?
C'était une bonne question. Pour sûr, Laurens avait les yeux qui lui piquaient énormément et il sentait quelque chose d'inhabituel sur sa tempe droite, juste à côté de son œil.
- Mmmm... fut la seule réponse qui parvint à sortir de sa bouche.
Il porta la main à sa tempe et sentit comme une bosse sous ses doigts.
- Je t'ai appliqué un cataplasme de Dictame sur cette coupure, l'informa M. Purseigle. Sacré vilaine coupure d'ailleurs... Mais bon ça va te donner un petit côté rock and roll, ajouta-t-il dans un clin d'œil.
Bois ça, ordonna-t-il en lui tendant un gobelet. C'est un verre d'eau de la fontaine de l'école. Ses propriétés guérissantes devraient aider. Nous allons également mettre quelques gouttes dans tes yeux afin de soulager l'effet de brûlure.
Effectivement, Laurens ressentit un soulagement immédiat dans les yeux au contact des gouttes.
- Ah... ça fait du bien, coassa-t-il
- Tant mieux, répondit M. Purseigle dans un sourire. Tu as de la visite, ajouta-t-il, pointant son menton vers la porte.
Dans l'encadrement se tenaient Odran et sa grande sœur Pauline.
- Salut gars ! Tu m'as fait une sacré peur ! s'écria Odran en s'asseyant au bout du lit. Préviens-moi la prochaine fois que tu veux faire exploser une potion !! T'aurais vu la tête de Melle d'Amours... Elle ne s'en remet pas ! Pas terrible aussi de quasi tuer un élève pendant son premier mois d'enseignement !
- Arrête un peu Odran, le calma Pauline, elle déposa un panier de brioches au sucre enchanté sur la table de chevet, c'était un accident !
Et comment vas-tu ? demanda-t-elle à Laurens en posant la main sur la sienne d'une manière très protectrice.
- J'ai vu mieux, réussit à articuler Laurens, l'eau de la fontaine l'ayant un peu soulagé.
- Je me suis permis d'envoyer une tourterelle à tes parents pour les prévenir de l'accident. Bien que Mme Maxime ait aussi dû s'en charger. (Les tourterelles étaient utilisées à l'école afin d'envoyer des courriers)
M. Purseigle nous a indiqué que tu devais encore te reposer cet après-midi mais que tu pourrais regagner ton dortoir dès ce soir, l'informa Pauline
- Tant mieux ! répliqua Laurens, qui se sentait mieux d'un coup et n'avait aucune intention de moisir à l'infirmerie.
Pauline lui tendit une enveloppe et Laurens reconnu l'écriture de son frère Octave. Il haussa un sourcil, surpris.
- Il a répondu directement à mon courrier, lui appris Pauline avec un petit sourire.
Elle n'était pas sans ignorer les querelles entre les deux frères. Laurens prit l'enveloppe, qu'il décacheta et lut à voix haute :
- Essaye de ne pas faire sauter l'école pauvre fou ! Et penses un peu aux nerfs de maman, elle était à deux doigts de venir te chercher ! Octave
Odran, Pauline et lui se jetèrent un regard interloqué et amusé. Drôle de message, pensa Laurens. Typique d'Octave qui ne savait pas être aimable. Il mit toutefois la lettre dans sa poche avec un petit sourire.
- Les visites sont terminées ! annonça M. Purseigle d'une voix ferme. Je vous rends votre grand blessé pour le diner, allez ouste ! ordonna-t-il en agitant les bras vers la sortie.
Odran tapota l'épaule de Laurens
- A tout à l'heure vieux !
Et Pauline lui embrassa le haut du crâne. Une fois ses amis partis, Laurens se glissa sous les draps et s'abandonna à une longue sieste réparatrice.
Lorsqu'il réapparut dans la salle à Manger pour le diner, toutes les têtes se tournèrent vers lui. L'incident avait déjà fait le tour de l'école semblait-il. Il s'assit à la table avec ses amis qui l'accueillirent bruyamment. Tous convinrent qu'il avait une drôle de tête avec son cataplasme de Dictame collé sur la tempe. Il devait le garder le temps que la coupure, assez profonde, cicatrise correctement. Laurens vit Melle D'amours se lever de la table des professeurs pour le rejoindre.
- Ca va bien Mademoiselle, ne vous inquiétez pas ! dit précipitamment Laurens sans la laisser parler.
Le professeur avait la tête d'une gamine prise en faute.
- Tant mieux, tant mieux, répéta-t-elle d'une petite voix. Puis elle repartit dans l'autre sens.
- Elle est quand même bizarre cette prof, remarqua Lilian qui était assis à leur table
- Carrément toquée, tu veux dire ! renchérit Cyriac, un élève de leur année
- Mais bien rigolote ! conclu Odran en la suivant du regard : elle faisait voler vers elle une carafe d'eau manquant d'assommer M. de Hautefeuille au passage.
La tablée entière partit dans un long fou rire !
Le reste de la semaine se poursuivit sans encombre. Les premières évaluations de fin septembre commençaient. Les élèves avaient de plus en plus de devoirs et les soirées à étudier en salle commune s'intensifiaient. Laurens n'avait plus eu le temps de retourner voir Zuri à la ménagerie, ni même d'aller faire le tour des jardins en balai volant. Odran et lui attendaient le week-end avec impatience pour justement s'organiser une petite course de vitesse en balais.
La course de balais faisait partie des passe-temps favoris des deux amis. Rien n'était plus plaisant que de sentir le vent vous fouetter les oreilles lors d'une épreuve de vitesse. Odran ambitionnait cette année de se présenter aux sélections de Quidditch pour intégrer une des équipes de l'école. Laurens s'était donné pour mission de l'entrainer sur leur temps libre des week ends.
Laurens, pour sa part, était moins du genre sportif, il préférait mille fois se plonger dans des livres. La bibliothèque de l'école regorgeait d'ouvrages plus passionnants les uns que les autres. Il avait d'ailleurs emprunté « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les animaux fantastiques » qu'il trouvait captivant.
Une semaine supplémentaire passa, rapprochant un peu plus le mois d'octobre. Quand Laurens sauta de son lit en ce jeudi matin, Odran faisait une drôle de tête.
- Que se passe-t-il ? lui lança Laurens en riant, Cyriac t'a encore lancé un sortilège de stupéfixion ou quoi ?
- Non, articula Odran en pointant son doigt vers Laurens. Ton œil... Il a doublé de volume !
On sentait la panique dans le ton de sa voix.
- Je crois que tu ferais mieux de retourner à l'infirmerie...
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