Chapitre 2
Je commençais tout juste à paniquer quand j'entendis un drôle de bruit dans la salle de bain. C'était presque aussi flippant que dans les films d'horreur malgré que je n'en ai pas vraiment beaucoup regardé. Je fila dans la salle de bain à l'étage et mon cœur s'arrêta de battre quand je vis que Sardine ne se comportait pas normalement. Ayant l'air plus féroce que jamais et étant quatre fois plus gros qu'avant, il essayait de détruire tout ce qui était sur son passage. Quand il m'entendit arriver il croisa mon regard et me glaça le sang de part l'expression de ses yeux. il me regarda comme il ne l'avait jamais fait avec moi.
Il avait un regard plein de haine, plein de colère. Ses yeux doux et paresseux avaient disparus. Son poil était hérissé comme la queue d'un écureuil.
Sans réfléchir je couru vers ma chambre pour m'y réfugier et la fermer à double tours. Mon coulait dans mes veines à une vitesse invraisemblable comme si j'avais couru trois marathon d'affilé, pendant un instant je crus que j'allais faire une crise cardiaque. C'est alors que je vis que m'enfermer dans ma chambre n'était pas vraiment l'idée du siècle. En effet ma chambre n'avait qu'une porte qui donnait sur le couloir -qui donnait sur la salle de bain- et je n'avais qu'une petite fenêtre. Je priais désespérément que le bon Dieu m'apporte de quoi arrêter ce qu'il reste de mon chat ou alors de me dire qu'en fait c'est simplement un rêve. J'étais néanmoins plus convaincue par la deuxième proposition. Il y eu une petite rafale de vent dans ma chambre à cause cette fenêtre que j'avais oublié de fermer la veille au soir. Alors un éclair me vint à la tête. J'avais une petite fenêtre et elle pourrait tourner à mon avantage si je m'en servais correctement ! Merci bon Dieu, merci du signe. J'entendais toujours Sardine se débattre avec la porte de la salle de bain mais on entendait clairement qu'il en avait presque terminé avec elle.
- Aller Chloé, tu peux y arriver ! me dis - je tout haut pour m'encourager.
Je sentait bien mon pouls s'accélérer. Mais j'en avais presque terminé. Nous étions au deuxième étage mais je pouvais arranger ça. J'avais jeté mes draps, mon matelas et mes peluches malgré la vivace douleur qui persistait dans mon épaule.
D'après les bruits, Sardine en avait terminé avec la porte de la salle de bain. Sans réfléchir de peur que la raison ne m'arrête je fermis les yeux et sauta par la fenêtre heureuse d' être assez petite pour passer à travers.
Je courais en direction de chez Coline. Je souhaitais de tout coeur qu'elle aille bien. Je courais à perdre haleine. Je m' arrêta devant sa maison et constata qu' elle n'avait pas échappée, elle non plus à la panne d'électricité. J'allais sonner quand je me souvint que la sonnerie ne pouvait fonctionner. Je frappa la porte de pleines mains et attendis. C'est en l'attendant que je m'aperçus du silence qui enveloppait la rue. Pas que la rue, en fait, mais plutôt toute la citée. Ça devait faire près de cinq minutes que j'attendais qu'elle m'ouvre quand j'entendis des pas. C'est alors que je me rappela qu'elle avait deux chiens et que si tout les animaux faisaient comme Sardine on étais vraiment dans le pétrin. Finalement ces bruits ressemblaient de moins en moins à des pas mais plutôt à des aboiements.
Merde.
Je commençais à remonter la rue en courant quand il me revint à l'esprit que Coline était encore chez elle, avec les chiens. Je fis rapidement demi tour et retourna en face de chez elle à distance raisonnable de sa maison. Je tendais l'oreille afin d'entendre le moindre bruit suspect. Soudain la porte du jardin s'ouvrit et, prête à faire un sprint je vis la silhouette élancée de ma meilleure amie. Elle courait vers moi plus vite que jamais. Je l'aida à s'arrêter dans mes bras -même si elle faillit me faire tomber avec son élan- et sans même nous consulter nous coururent le plus loin possible du quartier.
Nous nous arrêtâmes après avoir couru pendant près d'une demi heure.
- Que s'est-il passé ? me demanda-t-elle pleine d'inquiétude.
- Nan, toi que s'est-il passé ?
- Je... je sais pas moi !
- ...
-P' tain je flippe trop là ! Dagobert et Mylésie sont devenus fous et mes parents n'étaient pas à la maison. C'est bizarre... Tu me dis quelque chose de rassurant ? Genre toi, ton chat, Sardine il va super bien et ta mère est chez toi. Tu n'as pas eu de panne de courant et puis... et puis voilà quoi !
-Bordel, ce que j'aimerai te dire ça. Suis désolée.
Un silence plutôt gênant s'installa entre nous. Moi je ne savait pas quoi dire mais Coline avait l'air ailleurs.
Maman, tu fais quoi ? T'es jamais là au bon moment toi !
- Attends, il se passe un truc bizarre là, me dis doucement ma meilleure amie.
- Ah beh c'est nouveau tiens ! Tu crois que j'avais pas rem-
Coline m'interrompit d'un geste de main. Elle me fit comprendre qu'il fallait que je me taise. Pas très rassurant tout ça.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Chhhut
- Tu sais que j'aime pas que l'on m'ignore hein ?
Et en plus de ça je suis susceptible, arrogante, insolente et, je ne dis pas tout.
- CHUT ! Tais toi !
Avant de pouvoir protester je vis ce qui expliquait le comportement de mon amie. Malgré que la rue nous soit inconnue quelque chose clochait. Et je compris de suite ce que c'était. Le silence. Le silence de mort. Pas un bruit excepté celui de nos respirations saccadées ne se faisait entendre. La panique pris peu à peu place dans mon sang à la place de l'oxygène. Je regardait Coline qui commençait à blêmir. Après quelques minutes de lourd silence les lampadaires s'éteignirent d'un coup. Qu'est ce qu'il se passe ? Je m'interrogeai avec un sentiment de peur sans fin. Ce sentiment ne voulais plus me quitter à présent.
Je croyais que le quartier avait échappé à la panne mais non. ni le notre, ni celui-ci, ni même la ville entière.
Nous sommes dans l'obscurité et comme seule source de lumière nous avons le petit croissant de lune.
Mince, mince, mince.
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