❀ bonus

Bonus chanlix

Cette partie n'est pas essentielle pour comprendre le déroulement de l'histoire, néanmoins, il y a certains éléments expliqués ici qui justifie la suite.
Libre à vous de lire ou non :)

***

Lorsqu'il se réveilla, la première réaction de Felix fut de soupirer. Sa lampe de chevet était allumée, mais il n'avait même pas besoin d'ouvrir les yeux pour comprendre qu'il s'était endormi devant l'écran de son ordinateur ; l’acier froid sous la pulpe de ses doigts ne pouvait pas le tromper. L’esprit un peu embrumé, il lui fallut une bonne minute pour trouver le courage de séparer ses paupières. L’heure projetée au plafond par son radio-réveil affichait deux heures quatre du matin. Cette fois-ci, son soupir se mua en grognement et il s’enroula davantage entre les draps.

Il détestait s’assoupir en plein milieu de la nuit sans avoir eu le temps de faire tout ce dont il avait envie. Depuis le lycée, il avait pris l’habitude de se consacrer aux tâches importantes dont il avait la responsabilité pendant la journée, et quand venait la nuit, il se lâchait. C’était l’heure des jeux vidéos, des freestyles de danse improvisées sur le matelas et des visionnages de séries, accompagnés de dizaines de paquets de bonbons. Il arrivait parfois que la fatigue soit trop importante et qu’il tombe dans les bras de Morphée sans même s’en rendre compte, mais en temps normal, il restait naturellement éveillé. Felix ne se forçait pas à vivre la nuit, c’était un mode de vie qui lui convenait tout à fait étant donné qu’il n’avait jamais été un grand dormeur. 

Et depuis peu, il connaissait un jeune homme comme lui.

À cette pensée, Felix se redressa difficilement sur les coudes en sondant son lit dans la pénombre. Il frappa du plat de la main contre les différentes couches de tissu avant de heurter une surface dure ; son téléphone. Il l’alluma, éblouissant un instant ses pupilles, et après plusieurs battements de cils pour s'accommoder à la lumière, il aperçut les nombreuses notifications affichées. Elles provenaient toutes de la même application, et de la même personne aussi. Felix esquissa un léger sourire qui doubla de volume lorsqu’il afficha la conversation sollicitée.

📲 Chan
00h41
Hey
Tu m’as pas dit si t’étais bien rentré
T’avais promis tout à l’heure

00h59
Je vais pas réussir à dormir si tu me réponds pas
Aie pitié de moi, c'est mon jour de repos et je voudrais dormir la nuit pour une fois

1h16
Felix
Je m’inquiète
Allez lâche-moi au moins un vu
Je veux juste savoir si tout va bien

1h35
Bon
Si tu donnes pas signe de vie d’ici 10 minutes je viens chez toi

Felix manqua de s’étouffer avec sa salive en découvrant le dernier message. Il vérifia une nouvelle fois l’heure… Il avait dépassé le temps imparti depuis un bon moment. Au bout de quelques secondes d'absence à fixer le plafond, un petit rire lui échappa et il secoua la tête.

– N’importe quoi…

C’était absurde, Chan n’allait quand même pas venir chez lui à une heure pareille. Il savait très bien qu’il vivait encore dans la demeure familiale, avec ses parents et sa sœur. Il le lui avait déjà dit, et ils en avaient même parlé à plusieurs reprises… C’était tout à fait improbable qu’il frappe à la porte d’entrée au beau milieu de la nuit pour demander à le voir. Chan était peut-être un peu dévergondé sur les bords, il n’était pas non plus totalement stupide.

Felix 📲
2h08
Désolé j’avais oublié
Je vais bien je m’étais juste endormi
Bonne nuit

Dans un geste lourd, Felix laissa tomber son portable contre le matelas. Sa main se porta contre son torse et il inspira puis expira à plusieurs reprises dans l’optique de calmer son pouls qui s’était emballé. Il venait à peine de se réveiller d’une sieste et pourtant, il n’avait fallu que d’un seul échange avec Chan pour que son palpitant décide d’entamer un marathon. C’était dérisoire, presque futile, mais à chaque fois, cela le mettait dans tous ses états.

Felix n’avait pas vraiment l’habitude de parler avec des inconnus et encore moins de faire de nouvelles rencontres. Il avait sa famille, son cercle restreint d’amis qui se comptaient sur les doigts d’une main, et c’était tout. Le reste, il s’en fichait, il n’en avait pas besoin. Enfin, c’était ce qu’il croyait… avant que Chan n’arrive dans sa vie comme une fleur. Une jolie fleur, très avide d’attention. Le roux ne savait pas comment il s’y était pris pour faire tomber une à une les barrières qu’il avait lui-même disposées avec le plus grand soin, mais il ne pouvait nier que cela avait fonctionné à merveille.

Chan était pourtant à l’opposé des gens qu’il fréquentait. Trop extraverti, sans-gêne, limite provocateur... Peut-être. Mais la finalité était là : il lui faisait aveuglément confiance. Il lui avait raconté sa vie, ce qui le tracassait, ses petits soucis et ses grandes questions. Il lui avait fait part de choses que sa propre famille ignorait. Il lui avait même donné son adresse ! Felix se disait parfois qu’il était inconscient, mais Chan avait juste besoin de lui envoyer un message pour que tous ses doutes s’envolent.

Ses joues s’empourprèrent alors qu’il gigotait afin de trouver une position plus confortable. Chan avait le don de le mettre à l’aise, mais il se sentait tout de même légèrement embarrassé. Il savait que le brun ne l’avait pas approché innocemment ; il avait toujours eu quelque chose derrière la tête et il ne s’en était d’ailleurs jamais caché. Ses orteils se rétractèrent, attaqués par des fourmis. Il savait que ce n’était plus qu’une question de temps. Il plaisait à Chan, Chan lui plaisait… Ce serait fou de refuser une potentielle histoire avec lui. Mais cela le stressait quand même un peu. Il ne s’était jamais mis en couple avec qui que ce soit et avait terriblement peur de mal faire les choses. Sans oublier le fait qu’ils ne s’étaient jamais “officiellement” rencontrés. Pas depuis qu’ils s’étaient rapprochés en tout cas. Et si Chan le trouvait inintéressant ? Et si ça ne fonctionnait pas en face à face ?

Un râle fila entre ses lèvres et il se tourna pour enfouir son visage dans le coussin. Il patienta dans cette position plusieurs minutes, les bras le long du corps. Ses méninges travaillaient dur, il savait pertinemment qu’il lui serait désormais impossible de se rendormir.

– Fais ch-

Felix se redressa d’un coup, alerté par un bruit suspect. Immobile, il tendit l’oreille, puis fut vite interpellé par son téléphone qui venait d'émettre un léger son.

📲 Chan
2h12
Ouvre ton volet

Les yeux du jeune homme s’arrondirent.

Non… Quand même pas... 

Sans plus réfléchir, le jeune homme bondit sur ses pieds et se hâta à la fenêtre pour ouvrir le rideau électrique. Les lattes en acier s’élevèrent et petit à petit, une silhouette se dessina derrière la vitre. Felix n’en croyait pas ses yeux et pourtant, le clin d'œil que lui décocha Chan une fois le volet levé était bien réel. Bouche bée, le roux le fixa en papillonnant des paupières. Il était tellement stupéfait que le tatoué dû le rappeler à l’ordre en lui désignant la poignée de son index.

– Ah… o-oui, bredouilla-t-il avant de lui ouvrir.

L’air frais de la nuit s’engouffra dans la chambre, mais à cet instant, Felix ne s’en rendait même pas compte. Il était bien trop captivé par Chan qui descendait avec précaution du rebord de la fenêtre. Le brun avait dit avoir essayé de dormir et pourtant, il était aussi bien apprêté que pour sortir en boîte de nuit. Il portait une grosse veste en cuir noir cloutée, assorti à un jean slim de la même couleur. Ses cheveux étaient impeccablement bien coiffés en arrière et dévoilaient ses oreilles parées de nombreux piercings. Il était magnifique. La grosse semelle de sa Dr. Martens claqua contre le parquet, ramenant Felix à la raison qui ferma d’un coup sa bouche entrouverte.

– C’est quoi cette tête ? s’enquit Chan dans un rictus en poussant le battant de la fenêtre. T’es pas content de me voir ?

– Euh si mais, c'est juste que… tu me prends un peu au dépourvu…

– Je t'ai prévenu pourtant, rit-il avant de reprendre à voix basse, je me suis vraiment inquiété Felix. Tu réponds toujours d’habitude.

Le roux ravala sa salive.

– Excuse-moi, j’avais la tête ailleurs...

Chan fit non de la tête pour signifier qu’il n’avait pas à se sentir désolé. Il avança de plusieurs pas, puis, une fois assez proche de lui, il laissa glisser le dos de sa main contre sa pommette criblée de tâches de rousseur.

– C’est rien. Au final ça m’a fait un prétexte pour venir.

Un sourire charmeur naquit sur ses lèvres et de ses doigts, il caressa sa peau jusqu'à repousser une mèche de cheveux chatoyante qui lui tombait devant les yeux. Felix remercia mentalement l’obscurité de la nuit pour cacher le rouge écarlate de ses joues. Son corps était en ébullition, il sentait déjà son estomac se tordre alors qu’ils venaient à peine de se retrouver. En même temps, c’était impossible pour lui de rester de marbre face à Chan. Il était littéralement en admiration devant sa gorge encrée par un mandala d’une telle précision que l’on pouvait en voir les contours même dans la pénombre. C’était déjà excessif, il lui faisait beaucoup trop d'effets.

– Alors c'est à ça que ressemble ta chambre, déclara soudain le brun en promenant ses prunelles de gauche à droite. Elle est grande, c’est sympa.

– Oh… ouais, c’est pas non plus exceptionnel… 

Felix en profita que Chan avait les yeux ailleurs pour donner un coup de pied dans ses vêtements qui gisaient au sol, les propulsant alors sous le lit. La honte. Il était assez bordélique quand il s’agissait de ses affaires et puisqu’il n’avait pas prévu de visite surprise, il était désormais pris de court. Sa chambre était un bazar sans nom. Il observa le brun faire quelques pas pour observer les alentours, les doigts crispés contre le bas de son t-shirt. C'était intimidant de le laisser entrer dans son espace de vie mais en même temps, il sentait une pointe d'excitation pétiller au creux de son estomac. Avec l'obscurité, tout ça avait un goût d'interdit. Ils étaient là, seuls dans sa chambre, sans que personne ne le sache. Il avait l'impression de balayer les convenances d'un coup de main. Ce n'était ni un lieu ni une heure classique pour un premier rendez-vous. Mais c’était grisant. 

Un rire soufflé par le nez le sortit soudain de ses pensées.

– Tu m’avais pas dit que tu collectionnais les peluches.

Cette remarque arracha presque un petit cri à Felix qui s’empressa de ranger les poussins jaunes en poils synthétiques qui gisaient sur un pouf.

– Ne te moque pas ! T'arrives à l'improviste aussi c'est pas du jeu...

– Je me suis pas moqué, se défendit Chan. C'est mignon en plus, j'aime bien... Hm Felix, t'es conscient que ça sert à rien de les cacher maintenant que je les ai vus ?

– Chut !

– D'accord, d'accord...

Un ricanement lui échappa et il se dirigea vers le lit, interpellé par l’ordinateur qui faisait un bruit d’hélicoptère en plein décollage. Comme s’il était chez lui, il frappa au hasard sur une touche et l’écran s’alluma. Ce qu’il y découvrit lui fit hausser un sourcil, puis lui arracha un petit rire amusé. Il se tourna vers Felix, toujours occupé à filer dans la pièce pour essayer de dissimuler tout ce qui était susceptible d’être embarrassant. Ce dernier était loin de se douter que Chan avait mis la main sur bien pire que quelques boxers propres qu’il n’avait pas encore rangés.

– "WikiHow : comment embrasser correctement ?”, récita le brun en s’emparant du PC. Hm, intéressant ça, moi aussi je me pose la question.

Les fossettes creusées à leur maximum, il leva les yeux vers Felix qui s’était figé au milieu de la chambre. Le calme envahit la pièce. Mais dans le cerveau du plus jeune, c'était une cacophonie. Il entendait en écho les battements de son cœur bourdonner dans ses tympans. Il battait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Non… Un frisson fit frémir son estomac. Ce détail lui était complètement sorti de la tête. 

À cause de son manque d'expérience, il appréhendait vraiment de mal faire les choses avec Chan. D'être nul, de tout rater… Il avait pensé que faire quelques recherches l'aiderait à se détendre, mais cela l'avait plus angoissé qu'autre chose. Et par-dessus le marché, voilà que le brun tombait sur sa petite documentation… Il avait honte. Terriblement honte. Il se sentait déjà assez stupide comme ça, ce n'était pas nécessaire d'en rajouter une couche. Mort de gêne, il porta les mains à ses joues brûlantes avant de s'accroupir. Comme si le fait de se mettre en boule pouvait le faire disparaître. Il avait l'impression de tout gâcher.

– Pourquoi tu fouilles… se lamenta-t-il en posant son front contre ses genoux.

– C'était devant mes yeux.

Une plainte échappa à Felix qui grommela quelque chose d'incompréhensible.

– Et toi, pourquoi tu te caches ?

– Parce que c'est hyper gênant… c'est une catastrophe…

Chan ricana légèrement en reposant l'ordinateur. Il n'arrivait pas à quitter son sourire et encore moins à arrêter d'observer le roux dans cette position. Il trouvait cela hilarant mais surtout très attendrissant.

– Calme-toi, dit-il en s'approchant, c'est pas grand-chose.

Il posa un genou au sol pour se trouver à son niveau puis lui caressa doucement les cheveux. Le voir fuir la situation lui donnait encore plus l’envie de briser sa carapace. Son pouce passa sur la tempe de Felix lorsque ce dernier daigna sortir la tête de ses bras, juste assez pour dévoiler ses pupilles noires.

– Pas grand-chose ? répéta-t-il du bout des lèvres. La première fois qu'on se voit je suis en pyjama, ma chambre est en bordel et tu tombes sur des trucs que t'aurais jamais dû voir... quelle image tu dois avoir de moi...
 
Cet aveu accentua le rictus de Chan et Felix ne trouva rien de mieux pour parer cette attaque que de replonger dans sa cachette.

– Eh, laisse-moi te regarder.

– Non…

– Felix.

Le concerné se mordit la lèvre inférieure. La voix de Chan était ferme mais douce, elle se glissait délicieusement dans ses oreilles et il était conscient qu'il n'arriverait pas à lui résister bien longtemps. De toute façon, il savait qu'il ne pouvait pas rester comme ça pour toujours, à fuir parce qu'il se sentait timide, embarrassé et absolument pas confiant. Il fallait bien qu'il prenne son courage à deux mains. Alors il lui fit face, une petite moue tout de même collée au visage.

– Pourquoi tu cherches ce genre de choses ? lui demanda Chan en passant un pouce par-dessus son épaule pour désigner l'ordinateur.

– Ça me fait peur.

– De quoi ? D'embrasser ?

Felix tritura le tissu de son jogging en baissant les yeux.

– Hm…

– C'est pas si terrible que ça.

– C'est facile à dire pour toi… t'as déjà eu ton premier baiser. Et sûrement beaucoup plus d'ailleurs.

Son ton était plus sec qu'il ne l'avait voulu. Il sentit ses joues s'empourprer et cela le fit soupirer.

– Désolé… je voulais pas dire ça de cette façon…

– C'est pas grave.

– Si, je devrais pas te faire de remarques alors que c'est moi qui me mets la pression. T'as rien fait de mal…

La main de Chan descendit sur sa nuque qu'il caressa de son pouce et instinctivement le plus jeune pencha la tête sur le côté pour le sentir encore plus près.

– Pour moi c'est quelque chose de simple, chuchota le brun sans cesser ses caresses, mais ce n'est pas le cas de ton côté. Je comprends. Enfin, non, mais j'imagine en tout cas. J'aimerais juste… que tu essayes de te détendre. Je ne veux pas que tu sois stressé avec moi. Surtout pas.

Ils s'échangèrent un petit sourire complice, timide pour l'un, assuré pour l'autre. Leur façon de voir les choses étaient opposée, mais la différence ne les freinait pas. Ou du moins, ils sentaient que c'était facile à résoudre, facile de communiquer quand c'était nécessaire. Et cela avait le don d'apaiser Felix. Dans le silence, ils s'observèrent fixement sans prononcer le moindre mot. Le plus jeune sentait ses muscles se détendre petit à petit, comme si un poids venait de lui être enlevé. Il s'était mis une pression monstre sur les épaules pour être à la hauteur, mais maintenant il se rendait compte que ça ne servait à rien. Chan n'allait pas le juger, il n'allait pas se moquer. Sous ses airs désinvoltes, il était en réalité extrêmement bienveillant. Il n'avait pas à avoir peur.

– Allez, fit le plus vieux en se levant, on va pas rester par terre toute la nuit quand même.

Felix esquissa un petit sourire avant de glisser sa main dans la sienne. Chan l'empoigna puis l'aida à se hisser sur ses pieds. Une fois debout, il ne lui laissa pas le temps de faire le moindre mouvement. D’un geste habile, il glissa ses doigts sur sa taille, avant de caler son menton sur son épaule. Son souffle chaud s'échoua contre la nuque du plus jeune. Celui-ci pouvait sentir la chaleur émaner de ses lèvres charnues, il pouvait même presque imaginer l’effet qu’elles lui procuraient si elles entraient en contact avec sa peau. Felix déglutit en essayant de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il ne pouvait pas non plus rester les bras ballants sans rien faire ! Timidement, il attrapa le tissu de son t-shirt et s'y agrippa avec plus de fermeté qu'il ne l'aurait voulu. Ce qu'il ressentait dans son ventre ne lui permettait pas de se mesurer ; il était à deux doigts de défaillir.

– Felix ?

– Oui...

– Est-ce que tu me ferais l'honneur d'être ton premier baiser ?

Le roux eut l'impression que son cœur venait d'exploser dans sa poitrine. La bouche entrouverte, il cligna plusieurs fois des paupières sans être capable de répondre.

– Tu peux me dire non si t'as pas envie, précisa Chan au bout d’un moment.

Sa prise sur ses hanches se fit moins ferme, moins assurée. Et lorsqu'il recula d'un pas, Felix attrapa sa main de justesse pour lier leurs doigts ensemble.

– Je suis d'accord.

Le brun leva un sourcil, vite suivi d’un de ses habituels sourires. Mais celui-ci semblait plus franc.

– Suis-moi, dit-il en le tirant derrière lui.

D’un pas décidé, Chan traversa la pièce pour se diriger vers le lit. Il s'assit au bord du matelas sans quitter la main de Felix, puis écarta les jambes de manière à ce que son partenaire puisse s'approcher le plus possible. Le roux déglutit en se laissant guider. Il sentait son cœur s'emballer de nouveau. Encore un peu plus vite, un peu plus fort. La lampe de chevet illuminait le profil de Chan. Il avait la tête penchée en arrière pour le regarder, la mâchoire sculptée par le jeu de lumière et les pupilles brillantes. Ses lèvres avaient l’air plus roses qu’à l’accoutumée. Hypnotisantes. Tentatrices. Felix n’arrivait plus à les quitter des yeux.

Chan prit cette réaction comme le feu vert pour passer à la suite. Il posa une main derrière la nuque de son cadet et d’une petite impulsion, il lui intima de se pencher en avant. Leurs lèvres se touchèrent pour la première fois.

Dans le silence, ils se reculèrent assez pour croiser leur regard. Et d'un commun accord, ils revinrent à la charge. Cette fois-ci, ce fût plus long, plus poussé. Chan remua sa bouche celle de Felix, faisant résonner un bruit humide, vite suivi d'un autre. Il prenait son temps, s'appliquait à donner le plus tendre des baisers possible. Parfois, il insistait un peu plus sur la lèvre inférieure. Il l'effleurait furtivement avec sa langue puis penchait la tête sur le côté pour reprendre ses mouvements. 

Les yeux fermés, le roux posa ses paumes contre les épaules de son partenaire, massant ses muscles à travers le cuir de sa veste. Il essayait de répondre, mais ce n'était pas vraiment évident. Tout ce qu'il avait lu sur ce foutu site s'était évaporé de sa mémoire, il ne se rappelait plus de rien. Même pas d'une de ses techniques stupides pour embrasser. Mais à cet instant, il s'en fichait pas mal. Il n'avait même pas honte d'être un peu gauche, il se contentait d'apprécier et se laissait porter. Chan avait raison, rien ne servait de se mettre la pression, c'était naturel, il n'avait pas besoin de réfléchir.

Un gémissement lui échappa lorsque la langue du brun se fit un peu plus exploratrice. Il la sentit pousser sur ses dents et il ne lui en fallut pas plus pour ouvrir la bouche. Leurs petits muscles se touchèrent un peu brusquement, le contact provoqua un lâcher de papillons dans son estomac. C'était tellement bon… Il voulait sentir cette sensation à l'infini. Ses gestes se firent un peu plus entreprenants et il commença à caresser sa langue à son tour. Un grognement fit vibrer ses cordes vocales alors qu'il cherchait à amplifier le baiser. Mais la position dans laquelle ils se trouvaient n'était pas vraiment idéale, il n'osait pas appuyer plus fort de peur de basculer en avant. Alors il remonta sa main dans les cheveux de Chan et tira un peu dessus lorsqu'il planta ses genoux de part et d'autre de son bassin. Le plus vieux rapprocha alors ses cuisses afin de lui permettre de s'y asseoir confortablement.

Les minutes passèrent, longues mais en même temps si rapides. Ils n'arrivaient plus à s'arrêter, et se séparaient seulement quelques secondes pour reprendre leur souffle. Les lèvres rougies, leur baiser se fit de plus en plus doux, se mutant en bisous à peine audibles. Après l'avoir embrassé une dernière fois sur la bouche, Chan laissa glisser le bout de son nez contre ses tâches de rousseurs.

– Alors ? fit-il à voix basse. Ça te fait encore peur d'embrasser ?

Felix gloussa en secouant la tête de gauche à droite.

– Merci...

– C'est moi qui devrais te remercier.

– Tu as aimé ? demanda le roux en se mordant la lèvre inférieure.

– C'était parfait.

Cette fois-ci, ils rirent ensemble. Le cœur rempli d'amour. Ils étaient bien ensemble, ils étaient bien dans cette chambre, loin des craintes, loin de tout… Ou peut-être pas tant que ça, puisque la famille de Felix dormait derrière les murs de la pièce. Ils furent obligés de se couvrirent la bouche pour ne pas les alerter, étouffant leurs gloussements de joie.

– Bon, souffla Chan une fois qu'ils furent à peu près calmés. Maintenant que j'ai fait la connaissance de ta chambre et tes peluches...

– Eh !

Felix voulut lui frapper l'épaule, mais le plus vieux lui attrapa le poignet avant de déposer un baiser sur sa main.

– J'aimerais que toi aussi tu découvres mon univers.

– Comment ça ?

– Est-ce que ça te dirait de venir dans le club où je travaille ? Il y a une soirée spéciale la semaine prochaine, j'aimerais que tu viennes.

Ses mains se faufilèrent sous son t-shirt pour lui caresser le dos dans des mouvements circulaires.

– Ça te dirait pas ?

– Si mais... je suis jamais allé en boîte.

– Raison de plus pour venir. Je serai derrière le comptoir à travailler, mais ça ne m'empêchera pas de rester avec toi si tu t'éloignes pas trop.

Felix réfléchit un instant avant de hocher positivement la tête. Boire et se trémousser au milieu d’inconnus n’était pas vraiment sa tasse de thé, mais il vendrait son âme pour voir Chan dans sa tenue de barman.

– Je peux amener quelqu'un ?

– Bien sûr.

Comblés, ils s’embrassèrent une nouvelle fois en se serrant l’un contre l’autre. Ils leur restaient encore une bonne partie de la nuit pour continuer les festivités.





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Vous avez un personnage préféré jusqu'ici ?

Celui ou celle qui trouve celui de juhyunmin_ et de moi-même gagne le fait d'avoir gagner !

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