Chapitre 8

Cette nuit là, alors que tout semblait perdu, un souffle d'espoir fut insufflé aux survivants de tous les pays.
Les infectés mourraient, d'une façon ou d'une autre.

Chacun, qui avaient lu cet article, se mit à graver le nom de ceux qui se sont sacrifiés pour la survie d'autrui dans leur mémoire, afin de toujours garder à l'esprit le courage de tous ces hommes et ces femmes.
Si certains se mirent à se battre avec plus d'ardeur, d'autres se mirent à la recherche de survivants avec qui lutter.

Mais là, dans cette cabane au fond des bois, veillant dans l'obscurité, un visage douloureux éclairé par la seule lumière d'un smartphone.
Les deux yeux se tournèrent vers la petite fraternité qui dormait profondément. Eux aussi sauront, voudront-ils partir ? Retrouver d'autres survivants ?

Sharone détourna son regard vers son écran. Il demeurait un dernier paragraphe qu'elle n'avait pas lu.

Le projet Survie est un projet consistant à construire des vaisseaux spatiaux permettant à chacun de quitter la terre pendant trente ans,le temps qui sera nécessaire à l'éradication de tout contaminés sur terre.
Chaque survivant se manifestant dans la zone de décollage désignée à la fin de cet article aura sa place dans le navire.

Ils avaient donc simplement abandonné l'idée de trouver un traitement à cette folie ?
Ce n'était pas ainsi que Sharone espérait sauver la planète. Elle espérait voir les scientifiques se démener pour chercher un traitement, ou au moins une explication sur cette étrange maladie, mais il n'en fut visiblement rien.

Alors les théories fusaient sur les quelques forums accueillants encore des visiteurs.

La grande Apocalypse : les origines !

Complot : Les scientifiques à l'origine de tout...

Sharone ne croyait pas en ces théories qu'elle trouvait ridicule, mais ne pouvais s'empêcher d'y réfléchir elle aussi. Les scientifiques seraient la théorie la plus censée, mais fortement inspirées par tous ces films traitant de ce sujet, cette théorie n'en était que plus ridicule.

Dans un soupire, Sharone éteignit son téléphone et secoua Nathan pour qu'il prenne son tour de garde, et ne tarda pas à s'endormir après avoir pris place dans le lit.

Le lendemain, aux premières lueurs, Sharone retrouva Nathan, luttant contre le sommeil sur l'appui de fenêtre.

- retourne dormir, lui a-t-elle conseillé à voix basse pour ne pas réveiller Mika. Tu as l'air exténué.
- J'ai pas très bien dormi cette nuit, a-t-il avoué.

Elle hocha la tête avec un mince sourire compatissant et s'enfonça dans la salle de bain.
Lorsqu'elle en ressorti, la petite famille était profondément endormie. Elle descendit sans un bruit, attrapant un linge recouvrant du pain maison, et attrapa un pot de confiture,maison également.
Cette forêt avait beau être infestée de contaminés,elle était aussi riche en nourriture. Après avoir déjeuné, elle recouvrit le pain dans le linge mais laissa tout sur la table pour le réveil des adolescents, et attrapa sa hache avant de sortir.

Aucun infecté n'était présent ce matin, hormis ceux qui avaient été tués la veille. Attachant un foulard autour de son cou, recouvrant son nez et sa bouche, elle enfila également des gants de cuir et s'attela à tirer un par un les infectés loin de la clairière. Elle les abandonna dans la prairie voisine, parmi d'autres cadavres.
Cette épreuve lui prit beaucoup de temps, si bien que Mika, qui avait finit de déjeuner, vint la rejoindre pour l'aider.

- Pourquoi ne nous avez-vous pas réveillé ?
- Vous avez trop peu dormi cette nuit, le surmenage est dangereux. Enfile des gants et viens m'aider.

Ainsi, en fin de matinée, rien dans la clairière ne pouvait prouver le massacre de la veille.

- Prend ma hache, tu vas couper du bois.

Obéissant, Mika se dirigea vers le rondin derrière le chalet et s'attela à la tâche, remarquant à peine Sharone qui l'observait depuis le porche.

- Te penche pas autant, tu vas te bousiller le dos, a-t-elle conseillé.

Puis elle rentra. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant Nathan, attelé à ranger le chalet. Adieux, cadavres de conserves et poubelles pleines.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je me rend utile. Si je ne peux pas couper du bois et déplacer des cadavres, je sers à rien alors autant être utile ici. J'ai mis toutes vos affaires sur le canapé, vous devriez faire le tri sur ce que vous voulez garder ou pas.

Sans même répondre, Sharone obéit et rangea tout ce qu'elle souhaitait garder.
Petit à petit, ce chalet retrouvait le charme qu'il avait avant la catastrophe, même Sharone ne l'avait jamais trouvé aussi accueillant.

Tandis que l'adolescent entreprit de ranger les étagères, Sharone quitta le chalet pour s'asseoir face à une pierre devant le chalet.

- Bonjour Max...

Quand Mika rentra, elle fut surprise de ne pas voir Sharone avec son frère.

- Où est-elle ? demanda-t-elle.
- Dehors. Laisse la un moment, a-t-il conseillé.

En regardant par la fenêtre, Mika aperçue Sharone, toujours assise devant la pierre.

- Elle a l'air tellement seule...

Nathan croisa le regard attristé de sa sœur et soupira.

- On peut pas faire grand chose tu sais. Elle refuse de nous parler, elle nous garde ici le temps que je retrouve toutes mes capacités, mais d'ici quelques jours on partira.

Mais Mika ne voulait pas partir. Ce chalet avait tout ce dont ils avaient besoin. Ils n'auraient plus besoin de fuir, de fouiller des maisons, de crever de faim. Ils pourraient enfin vivre et non plus survivre.

Quand Sharone rentra, elle leur lança à peine un regard avant de rassembler leurs sacs à dos et leurs armes puis monter se préparer.

Elle attrapa des magazines et les noua autour de ses bras avant d'enfiler un t-shirt et une épaisse veste. En redescendant, elle tendit d'autres magazines à Mika en lui faisant comprendre de se dépêcher.

- Mets-les autours de tes bras, ordonna-t-elle en montrant les siens.
- On va où ?
- Si vous restez ici un moment, il nous faudra un moyen de communication. On va vous chercher des téléphone.
- Et moi ? demanda Nathan.
- Toi, tu barricade le chalet et tu ne bouge pas d'ici.
- Ouais, je m'en doutais. Y a pas quelque chose que je puisse faire pour vous aider ?
- Te barricader et ne pas bouger ? T'es blessé, faut pas forcer. On reviendra avant ce soir.

Ainsi, Nathan regarda les jeunes femmes partir et bloqua les portes. Un sentiment d'inutilité prenant petit à petit son cœur.

Sharone et Mika, quant à elles, se dépêchèrent d'atteindre la twingo avant qu'un infecté ne les aperçoive.
Le bruit du moteur retentit dans le silence ambiant,attirant quelques infectés curieux, que la voiture n'aurait eut de peine à écraser, si Sharone n'avait pas fait en sorte de les éviter.

- Pourquoi ne pas les écraser ? demanda Mika.
- C'est une twingo, pas un tank. J'aimerais éviter de trop l'abîmer.

Les infectés poursuivirent la voiture quelques temps avant de finalement abandonner quand ils furent trop distancés.

Lorsque la voiture s'arrêta, ce fut à l'entrée dans la ville qui était complètement bouchée par les carcasses des voitures qui gisaient là.

- Il nous faut de l'essence, marmonna Sharone en constatant que la jauge de la voiture était dangereusement basse. Et des bandages.
- On en prendra après les téléphones, comme c'est plus lourd à porter, proposa Mika.

Ainsi, armés chacune d'un fusil, l'une de son pied de biche, l'autre de sa fidèle hache, elles s'avancèrent dans les rues de cette ville où seul la mort semblait régner.

- Il y a encore des survivants ici ?
- Il suffit de tendre l'oreille. Je suis sûre qu'on est plus nombreux qu'on ne le pense.

Tentant de faire le moins de bruit possible en marchant dans tous ces bris de verre et autre déchets, elles se mirent enquête d'un magasin où les téléphones seraient encore en bon état, ignorant le regard qui pesait sur elles.

Leur route fut rapide, il leur fallut moins d'une heure pour trouver un magasin et programmer deux téléphones et des cartes sims. Aussitôt son nouvel outil de communication en main, Mika entra le numéro du futur portable de son frère et celui de Sharone qui sourit en voyant la réception du message.

- Je ne suis plus habituée à recevoir des message de quelqu'un d'autres que ma sœur, a-t-elle expliqué.
- Je ne suis plus habituée à taper sur un clavier.
- Ton journal sera plus facile à tenir au moins.
- Je crois que je vais continuer à l'écrire sur mon cahier, comme ça, si je meurs, vous ou mon frère pourrez le récupérer ou même quelqu'un d'autre...

Sans répondre, Sharone hocha la tête et sorti du magasin, en quête d'une pharmacie. Malheureusement, toutes les pharmacies avaient été pillées depuis un moment. Leurs pas les guidèrent jusqu'à l'hôpital, et Sharone se posta devant la porte vitré à travers laquelle elle pouvait apercevoir l'intérieur du bâtiment qui était étonnement désert. Mika observa à son tour l'entrée et dirigea immédiatement un regard inquiet vers Sharone.

- Nous n'y allons pas, n'est-ce pas ?
- Il y a tout ce dont on a besoin dedans... Des bandes, des aiguilles...
- Sharone...

Le regard de l'aînée s'assombrit. Mika tendit une main vers elle mais aussitôt, la brune s'avança.

- Si tu as peur, retourne à la voiture ou trouve un endroit où te percher, je reviens vite, déclara Sharone, d'une voix trop forte pour être sincère.
- C'est une très mauvaise idée ! s'exclama la plus jeune.
- Je sais.
- S'il y a bien un endroit en ville à éviter, c'est celui-ci ! L'hôpital est le premier lieu où se précipitent les gens quand ils sont blessés, ça doit être bourré d'infectés !
- Alors reste ici. J'ai de bonnes raison de croire que je ne risque presque rien.

Et Sharone, après avoir pris une inspiration de courage, poussa les portes du bâtiment qui se refermèrent juste derrière elle, laissant Mika seule sur le parking.
La panique gagnait petit à petit l'adolescente qui se sentit observée. Elle balaya la zone du regard mais ne vit personne. Elle se retourna immédiatement vers l'hôpital. Il lui semblait que Sharone était partie depuis des heures quand elle n'était partie que depuis deux minutes, elle sentit sa poitrine se compresser et ses yeux lui piquer, quand soudain, elle se souvint de son téléphone.

Est-ce que tout va bien ? Sortez immédiatement si vous êtes en danger !

Et elle attendit sa réponse. Réponse qui ne vint pas, même après plusieurs minutes. Les ongles plantés dans ses bras, elle ne quittait pas le bâtiment des yeux, attendant un quelconque mouvement.

- Tout va bien, elle doit simplement... Chercher des médicaments ? a-t-elle tenté de se rassurer.

Son impression d'être observée se fit de plus en plus oppressante, si bien qu'elle finit par se convaincre de retrouver Sharone qui tardait bien trop.
En poussant les portes du bâtiment, elle fut surprise de constater que ce n'était pas aussi effrayant qu ce qu'elle imaginait. Elle pensait qu'à peine avoir passer les portes, elle se serait retrouvée dans un endroit terriblement sombre, dans l'upside down, s'était-elle dit, comme dans une de ses séries préférées. Elle s'était terriblement trompée, en réalité, l'hôpital demeurait très lumineux. Certes, il demeurait des coins sombres qui nécessiterait le flash de son téléphone, mais les baies vitrées limitait ces endroits. Cependant, comme elle s'y attendait, tout était renversé et il y avait du sang et des cadavres partout. Cependant, elle ne vit aucune présence autour d'elle. Aucun infecté ne semblait dans les parages. Elle sursauta cependant en entendant un terrifiant bruit métallique retentir au fond du couloir face à elle, encore et encore. Qu'était-ce ?
Alors, doucement, elle se dirigea vers le bruit, longeant les murs et priant pour que ça ne soit rien de grave. Ce couloir était sombre, elle fut contraint de sortir son téléphone. Plus elle s'approchait, plus le bruit lui glaçait le sang. Un faisceau de lumière grandissait et rapetissait, elle devina bientôt qu'il s'agissait des portes de l'ascenseur qui s'ouvrait et se fermait, encore et encore. Un bruit mou se faisait entendre à chaque fois que les portes se fermaient, et en jetant finalement un coup d'œil, elle fut pris de nausées en voyant un cadavre complètement charcuté d'un médecin contaminé, mort bloqué entre les portes de l'ascenseur. Bientôt, les portes pourront se refermer complètement sur la partie inférieur de son corps.
Retenant ses relent gastriques, elle tourna le regard et pris les escaliers.
Le premier étage était bien plus sombre que le rez-de-chaussée, les fenêtres n'étaient pas l'élément dominant dans ces longs couloirs.

Elle trouva cela étrange de ne pas croiser d'infectés, seulement des cadavres.

« Les contaminés peuvent mourir ? » s'est elle questionnée.

Cela faisait déjà trois mois que l'épidémie avait commencé, les contaminés avaient afflué ici durant les premiers jours, c'était rapidement devenu une zone sinistrée. Si, comme elle le pensait, ils pouvaient mourir, alors l'hôpital était à nouveau visitable.
Elle fouilla tout le premier étage un peu plus calmement, se sentant cependant toujours oppressée par l'obscurité et la présence d'innombrables cadavres. Soudain, du bruit se fit entendre dans une chambre non loin d'elle. Doucement, Mika s'y dirigea en pointant l'endroit de son flash.

-Sharone ? a-t-elle lancé en ouvrant la porte.

Ce qui se jeta sur elle n'était certainement plus humain. L'effroi lui fit pousser un cris tandis qu'elle laissa son téléphone tomber.

Mika repoussa son agresseur aussi loin que possible et serra son pied de biche afin de le confronter. Mais son sang se glaça lorsqu'elle vit le visage de la personne qui l'agressa, et elle faillit lâcher son arme. Des larmes lui montèrent aux yeux, elle ne voulu y croire.
Quelques part, Mika s'en doutait, elle ne répondait pas aux messages.

Celle qui était autrefois une belle jeune femme était à présent devenue un monstre assoiffé de sang humain. Ses cheveux blonds étaient emmêlés et pleins de sang séché.

Celle qui était autrefois sa meilleure amie n'accueillit pas Mika de son beau sourire aujourd'hui.

-Alexia... a-t-elle soufflé en faisant quelques pas en arrière.

La créature qui se tenait devant elle était presque méconnaissable. À vrai dire, Mika ne l'avait reconnu que grâce au collier qu'elle lui avait offert à son anniversaire il y a quelques années. La décomposition de son corps la rendait terriblement lente, laissant tout le loisir à la jeune survivante de se reprendre et achever les souffrance de son amie d'un seul coup.

Quand son corps s'effondra, Mika sursauta quand elle aperçu, derrière elle, une autre ombre humaine.
Elle n'en fut que plus rassurer de voir qu'il s'agissait de Sharone, qui s'était sans doute inquiété d'entendre son cri.

-Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ? A-t-elle demandé en s'agenouillant face à elle, lui tendant d'une main frêle le téléphones qu'elle avait fait tombé.
-Non, ça va...
-Tu n'as pas été en contacte avec son sang ?
-Non, je crois pas...

Sharone soupira de soulagement.

-C'était la dernière contaminée des lieux. Tous les autres sont morts avant nôtre arrivée. Si j'avais été plus attentive, cette mésaventure ne te serais pas arriver... Je pensais qu'aucun ne survivait plus de deux mois.

Mika ne questionna même pas Sharone pour savoir d'où lui viennent toutes ces infos et la suivit en essuyant des larmes silencieuses quand elle reprit son chemin.
Elle choisit de garder le silence sur l'identité de celle qu'elle venait d'assassiner, et ne lâcha plus sa camarade jusqu'à leur sortie.

-J'ai récupéré pas mal de réserve, on va pouvoir partir. J'ai tout ce qu'il me faut.

Mika hocha la tête et toutes les deux, elles quittèrent l'hôpital.
Quand les portes se fermèrent, Sharone affichait un sourire satisfait.

-Si personne n'a l'idée de revenir ici, on devrait pouvoir trouver pas mal de réserves pendant un moment. Allons chercher de l'essence.

Le chemin jusqu'à la station fut quelques peu difficiles. Si, jusqu'à maintenant, elles n'avaient fait que croiser des infectés isolés, ce fut belle et bien une horde qu'elles virent devant la station.

-Il faut les éloigner, murmura Sharone, cachée derrière une voiture.
-Comment ?

Sharone observa la configuration des lieux.

-Dès que la voie est libre, tu fonce prendre un cadis et le remplir de bidons d'essences. Le plus possible. Il faudra que tu fasses très vite.
-Et vous ? demanda Mika, pas certaine d'apprécier la suite.

Son sourire en coin lui confirma ses craintes.

-Je te rejoins ici dès que je me serais débarrasser d'eux. Si dans vingt minutes je suis pas là, barre toi.

Sans même lui laisser le temps de contester, Sharone se leva et se mis à crier pour attirer l'attention de la horde.
Évidemment, les infectés se lancèrent à sa poursuite. Tout de suite, Mika exécuta sa partie du plan afin de revenir au plus vite à sa cachette.
L'aînée se lança dans une folle course, cependant elle savait qu'elle ne les distancerait pas. Il fallait qu'elle trouve quelque chose et vite.
À la première occasion, Sharone bifurqua dans une ruelle étroite. Les premiers infectés continuèrent leur course sur quelques mètres avant de revenir sur leurs pas pour entrer eux aussi dans ladite ruelle, mais Sharone eut tout juste le temps de se cacher dans une benne à ordure. Ils poursuivirent leur route jusqu'à rejoindre une autre rue.
Quand elle fut sûre d'être seule, Sharone souleva le couvercle de la benne pour en sortir, mais se figea dans son mouvement en entendant les plaintes d'un infectés. Elle le vit s'approcher de la benne à peine ouverte et tendre sa main vers cette dernière, et ferma les yeux, priant pour un miracle quand elle entendit les pas d'autres infectés revenir.

Alors que la main de l'infecté se posa sur son dernier bouclier, glaçant le sang de Sharone, un coup de feu retentit non loin de là, figeant tout le monde sur place. Tel des chiens aux aguets, les infectés tournèrent leur regard vers la source du bruit. Un nouveau coup de feu retentit, et les infectés se précipitèrent vers ce dernier.
Cependant, Sharone ne bougea pas. L'infecté près d'elle n'avait pas bouger. Doucement, elle osa tourner la tête vers l'endroit où il était, et son sang se glaça. Elle retint un cri de justesse lorsqu'elle croisa le regard de l'infecté qui l'observait à travers les quelques centimètres de séparation entre le couvercle et la benne.
Tandis qu'une main s'engouffrait à l'intérieur, Sharone se releva soudainement et profita du mouvement de recul qu'avait eu le contaminé pour lui enfoncer la hache dans son crâne.
Se donnant à peine le temps de respirer, craignant bien trop que les autres ne rappliquent, elle se précipita vers le lieu de rendez-vous où elle trouva Mika entourée de trois nouveaux infectés.
La plus vieille ne laissa pas aux créatures le temps de réagir, sa hache se planta dans chacun d'eux avec une rapidité déroutante.

Lorsqu'enfin elle se permis une pause, elle lança un regard au cadis de sa camarade et sourit, satisfaite de ne pas avoir fait tout ça pour rien.

-J'ai eu peur en entendant le coup de feu, j'ai cru que vous aviez de gros ennuis... a avoué l'adolescente.
-Je pensais que c'était toi, confia la brune.
-Vous tremblez... remarqua Mika en montrant ses jambes.

Sharone balaya cette remarque d'un coup de main dans l'air.

-C'est rien, a-t-elle menti.

C'était un mensonge. Elle était terrorisée. Elle avait cru que c'en était fini pour elle, et toute la crainte qu'elle avait accumulé durant ce dernier mois avait refait surface. Aujourd'hui plus que jamais auparavant, elle eut peur de la mort. Pour la première fois depuis son premier assassinat, elle avait croisé le regard d'un infecté. Elle qui prenait bien garde à ne jamais les regarder dans les yeux avait aujourd'hui vécu les dix secondes les plus longues de toute sa courte existence.

Incitant Mika à se hâter, Sharone resta silencieuse et aux aguets jusqu'à la voiture. Une fois toutes leurs provisions chargées dans la petite voiture, Sharone remis le contact et se permis de respirer qu'une fois sortie de la ville.

-Je peux vous poser une question ?
-Tu peux surtout arrêter de me vouvoyer, plus besoin de politesse de ce genre dans ce monde.
-Comment saviez-vous... Tu que les infectés mourraient ?
-Qu'est-ce qui te fais dire que je le savais ?
-Vous... Tu ne serais pas rentrée dans l'hôpital si tu n'en était pas certaine. Tu n'es pas du genre à prendre des risques inutilements.

Un rire amer s'échappa des lèvres de celle qui venait de risquer sa vie et, sans quitter la route des yeux, sortit son téléphone de sa poche pour lui tendre.

-Vas lire le dernier message de ma sœur. Tout est expliqué.

Ainsi, Mika apprit la vérité sur les infectés. Lorsqu'elle verrouilla le téléphone, elle ne su quoi dire.

Il n'y avait rien à dire, en vérité. Rien n'était vraiment une nouveauté, rien dans cet article ne donnait de l'espoir, c'était toujours du « marche ou crève », une incitation à tuer toujours plus d'infectés.

Au bout de quelques minutes, Sharone prit enfin la parole.

-On a été suivit aujourd'hui.
-Toi aussi t'as cette impression ?
-C'est pas qu'une impression. Les coups de feus ont été tirés très précisément au moment où ils allaient trouver ma cachette, peu importe qui nous suivait, il ou elle m'a sauvé la vie.

Enfin, le soleil commençait seulement à décliner lorsqu'elles rentrèrent. Nathan les accueillit et s'occupa de ranger les provisions, en leur demandant un débriefing de leur après-midi. C'est Mika qui s'en chargea, lui donnant en même temps son nouveau téléphone, pendant que Sharone se jeta presque sous la douche.

Ils allaient passer à table quand un bruit de moteur se fit entendre dans la clairière.
Le premier réflexe de Sharone fut d'attraper un fusil, incitant les adolescents à en faire de même, tandis que des pas se firent entendre sur le porche.

Ouvrant violemment la porte et mettant en joue aussitôt, Sharone était prête à tirer sur cet homme qui lui faisait face.
Ce dernier leva les mains en lâchant un sourire arrogant tandis qu'il confronta la jeune femme du regard.

-Allons, Sharone, vas-tu réellement tuer celui qui a gracieusement gaspillé deux balles pour te sauver ?

[2 juin 2020]

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