Chapitre 6
J'suis en retard ! (J'n'ai pas le temps de dire au revoir, je suis en retard en retard !)
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Depuis ce soir-là, elle ne pu passer une nuit entière sans que des cauchemars et paralysie du sommeil ne vienne l'enfoncer encore plus. Sa dernière lueur était sa sœur, la voilà revenue à la case départ.
Toujours aussi terrifiée, toujours aussi impuissante.
Misérable, elle l'était.
Les jours passaient, et elle aurait voulu mourir.
Pourtant, elle n'eut pas la force de laisser cet infecté la mordre, quand elle s'est baladée sans arme dans la forêt, une nuit. Elle n'eut pas la force d'appuyer sur la gâchette de ce fusil quand son canon était collé à sa tempe.
Elle n'eut la force de dire adieu à sa sœur.
Dans cette maisons aux allures abandonnés, dont les carcasse d'animaux et les boîtes de conserve accumulés au fil des jours gisaient sur le porche, une mélodie s'échappa des lèvres de celle qui semblait avoir tout abandonné.
Une chanson qu'on n'avait entendu depuis des mois, une chanson pourtant célèbre aux quatre coins du monde.
-Mama... Just killed a man... Put a gun against his head... Pulled my trigger now he's dead...
De grosses larmes mourraient sur son pull tandis que Sharone contemplait le plafond de cette pièce plus sombre que jamais, les jambes entourées par ses bras.
-Mama... Life had just begun, but now i've gone and throw it away...
Un sourire s'étira sur ses lèvres, sa propre faiblesse lui faisait pitié. Que dirait Maximilien s'il la voyait ainsi ?
« Bouge toi, te laisse pas crever comme ça », sans doute...
-Carry on... Carry on... As if nothing really matters...
Elle voudrait se bouger. Elle voudrait vivre, elle voudrait vivre plus que tout... Mais dans ce monde où plus rien n'est juste, quelle place avait-elle ?
-Mama... ooh... I don't wanna die...
Soudain, elle aperçue, sur le lit, le regard bienveillant de son ami. Alors, la suite de la chanson mourut dans sa gorge tandis qu'elle contemplait ce visage qu'elle n'espérait plus revoir.
-C'est comme ça que tu vas faire renaître le monde ?
Elle cligna des yeux, abasourdie, et il était parti.
Elle aurai voulu lui dire de revenir, mais seul le silence s'échappa de ses lèvres.
Renaître...
À partir de ce jour, elle se releva, suivant les conseils de son défunt ami, affrontant toujours plus le monde dans lequel elle vivait, qui voulait sa mort à chaque pas qu'elle faisait.
Un mois plus tard, elle vivait toujours, et surtout, elle ne pleurait plus.
Nous n'avons pas survécu à la catastrophe, mon frère et moi : nous l'avons fuis.
J'étais endormie quand des grands cris ont envahit mon appartement, l'heure tardive m'avait surpris, et l'arrivée de Nathan dans ma chambre alors qu'il n'y mettait jamais les pieds m'inquiéta davantage.
Nos parents avaient recueilli un homme qui s'était fait agressé, selon ses dires. Et après deux heures, l'homme est devenu violent et s'en est pris à ma mère qui l'avait envoyé ici après avoir été blessée.
Mon frère m'a ordonné de préparer mes affaires et il m'a tiré dans le salon où mon père tentait de maîtriser l'homme.
« Sauvez-vous », nous a-t-il ordonné.
L'homme, qui ressemblait plus à un cadavre, bavait excessivement et grognait tout en se débattant.
Ma mère nous expliqua rapidement la situation qui lui avait été décrite plus tôt par l'homme qui l'avait blessé, nous sommant de ne nous fier à personne d'autre que nous-même
C'est ainsi que Nathan et moi avons été contraint de fuir. Après avoir trouvé refuge dans un garage, nous nous y sommes cachés pendant plusieurs jours, luttant contre la faim grâce aux pots de nourriture stérilisée que nous avait tendu notre mère avant de partir.
Dans ce garage, j'ai trouvé ce vieux cahier. J'y écrirais nous survie, je trouve cela important, de garder une trace. Ne serais-ce que pour avoir une occupation et ne pas perdre la tête.
Mickaëlle.
[26 avril 2020]
On a été contraint de fuir le garage, les contaminés ont essayés de nous tuer.
Enfuyant, on a croisé un groupe de jeunes de notre âge et ont acceptés de nous accueillir parmi eux. Nathan se méfie, mais je préfère ça à être seule. Je n'arrive plus à dormir depuis la catastrophe, et on n'a plus de réserve de nourriture stérilisée.On voyage de maison en maison avec le groupe, je sais pas ce qu'ils cherchent, ils restent vague.
[30 avril 2020]
On a trouvé des armes à feu. C'était une idée d'Alex. Je ne l'aime pas beaucoup. Nathan non plus d'ailleurs, il est toujours désobligeants avec nous. Mais je sais qu'il n'est pas méchant, malgré tout. Il veut juste protéger ses amis.
[12mai 2020]
Inès est morte aujourd'hui, elle a été tuée par un infecté en transformation, Fred, que Délia a laissé quand on s'est fait attaqué. On a du fuir en la laissant là, Alex s'en veut énormément et reproche à Nathan d'avoir fait trop de bruit, ce qui l'a attiré. Il comprend pas que Nathan aussi est sous le choc...
Moi, j'ai envie de pleurer mais je n'y arrive pas... Inès était tellement gentille avec nous, c'était un ange, elle ne méritait pas ça...
[13 mai 2020]
Alex est parti. Il a laissé un mot pour dire qu'il retournait chercher le corps d'Inès, il veut l'enterrer.
Je crois qu'il l'aimait, Inès...
Les autres ne veulent pas repartir sans lui, et même si c'est un con, je suis d'accord. Nathan fait la tête mais finit par nous suivre.
On n'a pas retrouvés Alex, et le corps de Inès n'est plus là. Je suppose qu'il l'a finalement retrouvé... J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.
Ses amis se sont obstiné à le chercher, alors on les suit.
Il est là, effondré. Il est en larme devant la tombe de fortune d'Inès, dans le parc de la ville. Il n'est pas blessé heureusement, mais il est plus blessé que n'importe qui à l'heure actuelle. Il ne veut pas bouger, mais ses amis l'ont forcés à venir avec nous, on s'est à nouveau réfugiés dans une maison.
[14 mai 2020]
Je n'écris pas la nuit, habituellement.
Je viens de prendre mon tour de garde, mais je suis réveillé depuis une bonne heure.
C'était le tour d'Alex avant le miens. Je me suis réveillé à cause d'un cauchemar et je l'ai vu. J'ai eu envie d'aller lui parler.
Je m'attendais à ce qu'il m'envoie chier, mais il m'a sourit. Un sourire triste bien sûr, mais un sourire quand même.
Et il m'a parlé, il s'est excusé pour son comportement, et m'a parlé d'Inès.
Ils sortaient ensemble avant la catastrophe, mais depuis, tout était différent. Inès n'acceptait plus de se faire toucher, et n'était plus que l'ombre d'elle même.
Je l'avais trouvé chaleureuse, mais il m'a avoué qu'elle l'était infiniment moins qu'avant.
Inès n'a jamais fait le deuil de sa vie d'avant, son père qui était infecté a été très violent avec lui avant qu'elle ne s'enfuit, et ça l'a traumatisé. C'est pour ça qu'il ne lui en avait jamais voulu de s'être éloigné ainsi, il comprenait et s'était promis d'être patient.
Avec nôtre arrivée, Inès s'était un peu détendue, et souriait même, ça lui avait fait chaud au cœur de la voir comme ça... Et maintenant, il l'avait perdu.
Je lui ai demandé ce qu'il voulait faire maintenant, il m'a avoué qu'il y avait réfléchi, à s'enterrer avec Inès. Il avait essayé, mais la lâcheté l'a fait changé d'avis. Il m'a dit qu'il va continuer avec nous, et m'a fait promettre de faire attention à moi.
Puis il est allé se coucher.
[13 juin 2020]
On a perdu deux membres de l'équipe aujourd'hui, Délia et Billy, mais grâce à Nathan et Alex qui ont fait une trêve, on a pu sortir de cette galère à cinq.
Finalement, je ne déteste plus Alex.
[15 juin 2020]
Aujourd'hui on a croisé un groupe de survivants qui sont allés dans un camp militaire, ils nous ont racontés que les militaires allaient les protéger et qu'ils allaient être envoyés dans un fort dans la mer, loin des infectés.
Nathan voulait les suivre mais Alex se méfiait. Il disait que dans toutes les séries qu'il avait vu, ça n'était pas les militaires qui avaient sauvé les héros. Et moi, j'avoue ne pas avoir été convaincue par tout ça, alors Nathan est resté avec moi. Lisa est partie en revanche, elle disait avoir plus confiance en ces militaires qu'en Alex qui avait laissé sa meilleure amie mourir. Alex a rétorqué en lui donnant un coup de poing, mais il a vite été éloigné par mon frère.
Nous sommes plus que quatre maintenant.
[1er juillet 2020]
On n'a plus d'arme à feu maintenant, Florine a trouvé une quincaillerie où on a pu trouver des substitue d'arme, je me retrouve avec une énorme clé à molette et Nathan avec un pied de biche. Alex a opté pour un maillé et Florine aussi.
Refermant ce carnet, Mika soupira avant de relever les yeux. Elle n'avait pas le cœur d'écrire quoique ce soit pour le moment, alors elle s'était contentée de relire ses notes avant de ranger le carnet.
Nous étions le quatorze juillet, mais ce jour là, aucun défilé n'eut lieu. Les scientifiques et techniciens, protégés par une partie de l'armée, avaient commencé la construction du vaisseau de leur opération survie, et les survivants, pour la plupart, ne savaient même pas quel jours nous étions.
Dans les décombres du grand magasin de la ville, le groupe d'adolescents tentaient de trouver de quoi manger, leur réserve étant vide.
-Tu as trouvé quelque chose Mika ? demanda Nathan.
-Tu veux dire, à part des cadavres un peu partout ? a-t-elle ironisé. Rien du tout. Ce magasin est vide.
-Je savais qu'on aurait du aller avec les autres au camp militaire. Ils sont en sécurité, au moins...
-Tu rigole j'espère ? s'exclama Alex. C'est le pire plan, les camps tomberont un par un.
-T'as raison, En attendant, eux sont en sécurité au milieux de l'Atlantique pendant qu'on galère comme des chiens.
-Nathan, calme toi, lui intima Mika. C'est avant qu'on aurait du réagir, il est trop tard maintenant... a-t-elle soupiré.
De toute façon, leur ami en avait terminé. Il était retourné fouiller de son côté quand un bruit métallique se fit entendre dans l'entrée du magasin.
-Putain Florine ! s'est exclamé Alex en se tournant vers son amie. Fais moins de bruit, on va se faire...
Il laissa sa phrase en suspend lorsqu'il vit, illuminé par la lumière du jour, le corps sans vie de son amie tomber aux pied d'un homme qui leur faisait face.
-Putain... ! s'est exclamé Alex en lâchant sa boîte de conserve.
Leur agresseur lâcha un ricanement, leur prouvant qu'il n'était pas un des infectés. Ce dernier s'avança dans les rayons, prenant Alex pour cible, ignorant Mika et Nathan qui étaient cachés dans le rayon d'à côté. Ces derniers s'approchèrent, dos à lui, leur« armes » levées bien haut, quand un cliquetis leur fit froid dans le dos. Une arme à feu.
-Ne me tue pas ! supplia Alex.
-Tu oses me demander ça alors que tu es sur mon territoire ? a ricané l'homme.
-J'en savais rien ! Je vais partir, je te le jure !
-Trop tard, trop tard pour toi, trop tard pour tes amis, trop tard pour moi !
Les yeux d'Alex s'agrandirent tandis que Mika s'approchait pour se jeter sur l'agresseur, mais le regard résigné de son ami lui glaça le sang, tandis que Nathan lui attrapa le bras pour la tirer en arrière.
-Cassez-vous ! a hurlé le condamné. Restez pas là !!
Et l'homme tira. Il toucha Alex dans la jambe qui hurla, et il tira une seconde fois. Le troisième tire acheva l'adolescent.
Le meurtrier se tourna alors vers les deux autres qui sortaient déjà du magasin et tira. Il n'en toucha aucun et les deux accélérèrent pour fuir le plus loin possible, mais c'était sans compter que l'homme ne les poursuive.
-C'est quoi ça ?! paniqua Mika qui sentait déjà sa gorge se serrer.
-Garde ton souffle et cours ! conseilla Nathan, essayant de cacher sa panique.
Ils coururent aussi vite qu'ils purent, mais face à eux se levait déjà une sinistre silhouette qu'ils ne parvinrent pas à identifier. Ils ne pouvaient qu'aller vers elle, au risque de tomber sur un infecté. C'était soit ça, soit faire demi tour.
La chance semblait de leur côté, il s'agissait d'une humaine.
Enfin, la chance était un mot rapide à dire. Leur agresseur était bien humain, lui aussi.
-Aidez-nous ! s'est exclamée Mika. On va se faire tuer !
L'attention de la survivante fut attiré vers eux quand un cou de feu fut tiré. La balle se logea dans le mollet de Nathan qui tomba au sol. Mika fit rapidement demi-tour pour l'aider à se relever et le soutenir pour la course restant, suppliant la femme du regard.
-Aidez-nous...
Alors que leur agresseur gagnait du terrain, la survivante lâcha un hoquet surpris et le mit en joue avec son fusil.
Après une longue respiration, elle stabilisa le canon et tira. Elle l'eut en pleine tête.
L'agresseur s'effondra et la jeune femme s'approcha, sans baisser son arme, des adolescents qui tremblaient et pleuraient, craignant une seconde agression.
-Vous avez été mordu ?
-Non, on n'a rien ! Il nous a agressé sans raison ! s'est défendue Mika.
La femme observa le cadavre de sa victime quelques mètres plus loin et soupira en rangeant son fusil.
-Lui l'était.
-Comment vous le savez ?
-Je l'ai vu se faire mordre ce matin. Il n'allait pas tardé à se transformer, d'où ce comportement violent. Vous n'étiez que deux ?
-Non... Il a tué deux de nos camarades...
-Je suis désolée.
Et elle tourna les talons.
-Attendez ! l'a retenu Mika. Vous allez nous laisser seuls ?
-Oui. Je vous ai sauvé la vie, je n'ai plus aucune obligation envers vous.
-S'il vous plaît, Nathan est blessé, il ne peut plus marcher...
-Prenez-nous avec vous ! On ne sera pas un poids, promis !
-Tu es blessé, bien sûr que tu seras un poids. Et même, je ne suis pas baby-sitter.
Elle commençait à s'éloigner mais Nathan tenta le tout pour le tout.
-Juste le temps que je guérisse ! Après, on part, c'est promis !
Alors, la brune soupira et fit demi-tour.
-Je vous abrite et vous nourris, vous travaillez pour moi pendant ce temps.
-C'est promis ! s'exclama Mika.
Le regard sévère de la jeune femme la fit déglutir tandis qu'elle souleva Nathan par un bras, aidé par Mika. Elle leur indiqua une vieille Twingo où elles mirent le blessé à l'arrière avant de monter à l'avant.
-Elle roule encore ? s'étonna Nathan. Je ne pensais pas ça possible...
-C'est encore ce qu'il y a de plus pratique pour les grands déplacements. Fais un point de compression sur ta jambe au lieu de parler.
La voiture démarra et rapidement, le trio s'éloigna de la ville.
-Et... hésita Mika. Comment vous vous appelez ?
-Sharone.
Sharone, ainsi était le prénom de cette femme, jadis effrayée de tout.
Elle avait cessé d'avoir peur, Sharone. Elle ne craignait plus ni les infectés ni les humains, à présent, Sharone avait appris à survivre. Car elle l'avait juré sur la tombe de son ami, elle fera renaître le monde.
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L'illu est un bonus.
Je voulais la poster depuis un moment, mais je ne trouvais pas l'occasion de la poster.
Ce qu'elle attache à son bras est un livre ou un magazine.
(J'ai lu cette technique dans le livre que j'ai beaucoup aimé : "Petit guide de survie à l'apocalypse zombie", de _Jurion_.)
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