Chapitre 5

Il ne leur fallut qu'une heure pour faire un trajet qui leur en aurait pris bien plus longtemps s'ils avaient été à pied, malheureusement, ils durent se résoudre à abandonner la Twingo environ un kilomètre avant le camp pour ne pas attirer plus de contaminés qu'il n'y en avait déjà. C'est Maximilien qui s'occupa de leur régler leur compte avant que Sharone ne daigne descendre. Elle était déjà nerveuse et terriblement pressée de retrouver sa sœur. Ils se dépêchèrent de rejoindre le camp où les militaire les accueillis avec toute la chaleur que leur permettait la situation, les félicitant pour être arrivés jusque là et leur expliquant les consignes de sécurité du camp, leur faisant poser leurs armes dans la réserve.

-Je ne compte pas rester. J'aidais simplement Sharone à venir, je vais repartir.
-Il va être l'heure de manger, restez au moins pendant ce temps, insista le jeune soldat. Vos armes seront à l'accueil alors, vous n'aurez qu'à y aller pour les récupérer.

Il fut contraint de céder quand Sharone, qui avait déjà oublié qu'elle était censée être en colère, insista à son tour, et le soldat les guida jusqu'au réfectoire où des survivants faisaient déjà la queue pour se servir à manger.

-Ah ! Des nouveaux ? lança le chef en leur tendant leur assiette. Bienv'nue dans mon resto cinq étoile, en espérant que le menu du chef plaise à ces m'sieurs dames.

Sharone réprima une grimace face au repas et suivit son ami jusqu'à une table au hasard.

-Je suis presque convaincu que la contamination vient de cette cantine, commenta Maximilien en observant son assiette.
-Ravie de voir que je ne suis pas la seule à y avoir pensé.

Le ricanement du bûcheron fit sourire la brune qui commença à manger, finalement surpris par le goût qui n'était pas si infecte que ça.
Alors qu'ils avaient presque terminé leur assiette, Maximilien aperçu, du coin de l'oeil, un militaire rentrer en tenant sa main contre lui. Personne ne fit attention à lui, mais l'instinct du bûcheron lui ordonna de se méfier. Alors qu'il s'apprêtait à parler de ses doutes à Sharone, le militaire monta sur la table et cria pour attirer l'attention.

-S'il vous plaît, je vous demanderais de rester calme et de ne surtout pas sortir de la cantine : des infectés ont pénétré le camp, mais mes camarades militaires et moi-même faisons tout nôtre possible pour vous protéger !

Un grand silence tomba. Les gens se regardaient, attendant sans doute une réaction de qui que ce soit, et le militaire enchaîna.

-Nous sommes en train de libérer le chemin pour vous mener à un bunker, vous ne risquez rien !

Tous se levèrent, déjà prêt à sortir de la salle, sans pour autant se précipiter.
Maximilien croisa le regard paniqué de Sharone qui hésitait à les suivre.

-Vas avec eux, je saurais m'enfuir, l'a-t-il rassuré. Fais pas de bêtise surtout.
-Tu parles comme mon père, lâcha Sharone, lâchant un mince sourire malgré ses tremblements.

Maximilien lui offrit un clin d'œil.

-Si tu vois que ça va pas, que tu prend trop de risque à rester là, surtout tu te barre. Restes pas là.

Elle hocha la tête, réalisant à peine qu'elle lui faisait ses adieux.

-Merci... a-t-elle alors soufflé.
-Sharone, t'es une survivante, laisse personne te dire le contraire.

Il lui fit un dernier sourire avant de se lever et se diriger vers le militaire qui grimaça en le voyant, mais le laissa finalement sortir.

-Je devrais pas, mais si tu veux vraiment pas rester, je peux pas te forcer. Bon courage l'ami, a-t-il soufflé, de la sueur coulant sur son front.
-Essayez de ne tuer personne quand vous serez transformé.
-Je ne me laisserais pas le temps de me transformer, a-t-il avoué dans un sourire forcé.

Et Maximilien disparu. D'autres militaires arrivèrent dans le réfectoire et guidèrent les réfugiés dans les couloirs du bâtiment jusque dans la cours où d'autres soldats veillaient à ne laisser entrer aucun contaminé.
Sharone, mêlée à tous ces gens qu'elle ne connaissait pas et qui la bousculait, observait partout autour d'elle, priant pour son ami.
Elle fut l'une des dernière à entrer, restant près de la porte. Autour d'elle, des enfants et des adultes discutaient tranquillement. Rare étaient ceux qui étaient vraiment inquiets.

-Détendez-vous, lui conseilla une vieille dame en posant sa main ridée sur le bras de la jeune fille. Ils sont habitués, et ils nous ont bien préparés. On fait un exercice d'évacuation par semaine, ils savent ce qu'ils font.

Le sourire de cette pauvre dame l'inquiéta encore plus. Aucun n'avaient-ils conscience de ce qu'il se passait réellement ? Les nouveaux étaient-ils les seuls à comprendre ?
La gentillesse de la vieille femme ne s'arrêta pas à un conseil, car elle entama une discussion avec Sharone qui peinait à la suivre, trop préoccupée par ce qu'il se passait dehors. La porte était grande ouverte, et la première idée qu'il lui vint à l'esprit était qu'elle ignorait si le bunker avait une sortie de secours, et si elle serait capable de la rejoindre rapidement, car la porte était si petite qu'elle doutait pouvoir sortir de ce bâtiment ultra-sécurisé si les infectés parvenaient à entrer.

-Mes petits-enfants sont dans le camps de Lille, annonça la vieille dame. J'ai entendu dire que nous allions être regroupés dans une forteresse, j'ai hâte de tous les revoir. Avez-vous de la famille à rejoindre ?
-Hein ? Euh... hésita la jeune femme. Ma sœur est dans un camp en Normandie... C'est pour la retrouver que je suis là.
-Vous devez être pressée de la retrouver !
-Euh... Ouais...

Et la vieille dame continua son histoire avant de sortir deux mandarines de sa poche.

-Je l'avais prise pour mon époux, mais il a du rejoindre nos amis. Vous la voulez ? lui demanda-t-elle en lui tendant le fruit.

Un mince sourire s'étira sur les lèvres de Sharone qui la remercia en attrapant le fruit. Elle se surprit à apprécier d'avantage les petites attention de cette dame plutôt qu'à surveiller l'entrée.

Cependant, son attention fut vite reportée sur la porte, où un soldat s'approchait en courant, paniqué. Alors qu'il allait entrer, un infecté se jeta sur lui. Ils tombèrent tous les deux dans le bunker où le pauvre soldat n'eut l'occasion de se défendre. Le silence était vite retombé, tous les regards étaient rivés vers l'entrée, où, dans le rayon de lumière qui passait par la porte, l'ombre de l'infecté qui se relevait grandissait. Il était entré.

Un second puis un troisième contaminé entrèrent à leurs tours tandis que le premier se jeta sur le premier venu, qui se trouvait être un petit garçon. Les deux autres firent de même, et les réfugiés cédèrent à la panique, se poussant et se marchant dessus pour accéder au fond du bunker où, semblait-il, se trouvait une autre pièce.
Combien perdraient la vie en essayant de s'enfuir des infectés ? Combien parviendrons à entrer dans la pièce ?
Sharone restait plantée là, à observer toute cette pagaille, quand la vieille dame lui attrapa le bras.

-Il faut y aller, avec un peu de chance, on arrivera à entrer nous aussi ! lui a-t-elle dit, les yeux emplis de larmes.

Avec un peu de chance ? Pensa la jeune femme. On est les dernières, on n'y arrivera jamais...

C'est à ce même moment qu'un infecté se jeta sur les deux femmes qui tombèrent au sol. En essayant de reprendre ses esprits, Sharone croisa le regard de sa nouvelle amie qui se débattait avec l'infecté.

- Aidez moi ! a-t-elle crié à Sharone. Me laissez pas là, dégagez le !

Ses cris de panique se mêlèrent aux autres, et la terreur grandissait dans la poitrine de la jeune femme qui se traînait loin de l'infecté et de la vieille dame qui semblait graver le visage de celle qui n'avait su l'aider comme dernier souvenir.
Sa main finit par heurter l'arme du militaire qui gisait à quelques pas, sans doute évanouit de douleur. Un grognement attira le regard de Sharone qui découvrit avec effroi qu'un des infectés se traînait vers elle.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir, et ferma les yeux. Un coup de feu retentit.
Le corps mou du contaminé tomba sur ses jambes tandis que l'arme qu'elle tenait fermement dans sa main tremblait.

Elle en avait tué un deuxième.

C'est en poussant un cris d'effrois qu'elle se redressa, chassant le cadavre en donnant de grands coups dedans.
Aussitôt, les survivants l'appelèrent, la suppliant de tuer les autres infectés. Alors qu'elle levait l'arme pour s'exécuter, elle aperçut, de l'autre côté de la porte, d'autres infectés qui approchaient.
Ils étaient nombreux, si elle restait, elle serait fichue.

Une nouvelle panique naquit dans sa poitrine lorsqu'elle fit face à ce nouveau dilemme. Essayer de sauver les réfugiés sans aucune garantie d'en sortir vivante ou sauver sa peau ?

Elle leva alors l'arme vers l'infecté qui se relevait au dessus de la vieille dame qui pleurait, et tira en laissant couler des premières larmes. Elle le toucha en pleine poitrine, et visa le second qui était plus loin, dans l'obscurité. Après avoir bien visé, elle tira.

Mais elle tremblait.

Un cris de douleur retentit dans la salle, et les affres de son geste la figea. Elle venait de blesser un réfugié.
Des regards accusateurs se tournèrent vers elle, des pleurs aussi, et toujours plus de frayeur.

- Je voulais juste... Je voulais...

Pourquoi vous me regardez comme ça ? Pensa-t-elle. C'est pas parce que j'ai une arme que je sais tirer ! Je voulais juste vous aider, c'est vous qui me l'avez ordonné !

Alors que la panique général grandissait et qu'elle sentait venir une crise de panique, Sharone tourna son regard vers la porte, et son choix fut fait.
Les cris désespérés ne la firent pas changer d'avis quand elle quitta le Bunker, les joues noyées de larmes, tirant sur le contaminé le plus proche.

Comptez pas sur moi, je suis pas un héros de l'apocalypse...

Et au plus vite, évitant au mieux les infectés et les affrontements, elle parvint à récupérer ses affaires et se glisser hors du camp. Elle avait escaladé le grillage, s'était griffée avec les barbelés, mais elle préféra ça aux dents des contaminés qui continuaient à se ruer dans le camp. En proie aux bouffées de chaleur et à l'hyperventilation, une nouvelle terreur naquit en elle.

Maximilien.

Elle tenta de se rassurer en se disant qu'il avait rejoint la voiture et s'était enfuit, mais elle devait vérifier tout ça.
Elle courut alors jusqu'à l'endroit où ils avaient laissé la Twingo et découvrit, à mi-chemin entre la peur et le soulagement, son ami, perché sur le toit, à chasser tous les infectés à coup de hache et de coup de pied.
Mais il était exténué, il vacillait.

- Max ! a-t-elle hurlé en courant vers lui.

Il releva la tête vers elle et il lui sembla qu'il sourit en la voyant.
Pour lui, elle mit son arme en joue et visa.
Appliquant tous les conseils de son ami, elle descendit un par un les infectés. Les autres furent tués par son ami.
Quand la voie fut enfin libre, elle courut jusqu'à lui qui était déjà entré dans la voiture.

- Qu'est-ce que tu fais là bon-sang ? La dernière fois que je t'ai vu tu entrais dans le bunker !

Elle fondit alors en larme en le serrant fort dans ses bras et lui raconta tout. Elle lui raconta comment elle avait laissé la vieille dame se faire attaquer, comment elle n'avait été capable que de se défendre elle-même, comment elle avait blessé cette personne en croyant viser un infecté, et comment elle avait abandonné des survivants aux mains des contaminés.
Il la serra aussi fort contre lui, ne disant simplement rien. Il savait que ce moment devait arriver, on ne pouvait survivre sans tuer et être égoïste.
Lorsque sa crise de panique fut enfin calmée, le silence était retombé. Il n'y avait plus que des colonnes de fumées qui s'élevaient dans le ciel au dessus du camp militaire. Maximilien lui conseilla alors de démarrer et de retourner à la forêt.

- Comment ils ont fait pour entrer ? Demanda-t-elle finalement après plusieurs minutes dans un silence religieux.
- Sans doute une inattention de la part des militaires. Des contaminés qui s'est transformé dans la caserne.

Maximilien tremblait et pâlissait, il doutait qu'il serait capable de les protéger si la voiture était à nouveau attaquée.

- Sharone, il faut que... commença le bûcheron en avalant difficilement sa salive. Je me suis fait mordre.

La voiture fit un écart qui renversa une poubelle, mais Sharone redressa rapidement.

- Quoi ?!
- Je suis désolé, j'ai pas assuré. Ils ont utilisé les fusils, il y avait plus aucune cartouche dedans alors j'ai du faire avec ta hache et... Voilà ce qui en est.

Sharone avait le souffle coupé. Elle réfléchissais à une solution lorsqu'une idée lui revint en tête.

- Fais toi un garrot, a-t-elle ordonné.
- Je pense pas que...
- Fais-le, empêche le virus de s'infiltrer plus dans ton corps.

N'ayant pas la force de lutter, l'homme s'exécuta en silence. Sharone laissa à nouveau ses larmes couler, se concentrant sur la route, préférant croire que l'idée qu'elle avait derrière la tête sauverait son ami.
Elle roula encore plus vite pour arriver au chalet, où elle ordonna à son ami de poser l'endroit contaminé sur le plan de travail. Il s'agissait de sa main, qui était plus pâle que le reste de son corps.
Elle soupira, soulagée que ça ne soit pas plus haut. Elle garda espoir que l'infection soit restée dans sa main et fouilla dans son sac à pharmacie, et sourit en voyant les anesthésiants dentaires.

- Tu fais quoi avec ça ?! lui demanda-t-elle, à demi paniqué face à la seringue qu'elle approchait trop près de lui à son goût.
- J'essaie de te sauver la vie, laisse toi faire.

Malgré la réticence, il finit par la laisser faire, non sans grimacer lorsqu'elle enfonça l'aiguille dans sa peau.

- C'est ce que les dentistes utilisent ? Ça va marcher tu crois ?
- Bah il endors bien la langue et les lèvres quand tu te fais arracher une dent, y a pas de raison que ça marche pas sur le bras.

Et effectivement, elle lui en mit tellement qu'il ne sentit plus son poignet quelques minutes après.

- Mords ça, dit-elle en lui tendant un bout de chiffon. Et ferme les yeux.
- Donc là tu vas m'amputer ?
- J'espère vraiment que je fais pas ça pour rien...

Et elle attrapa sa hache, et offrit un sourire désolé à son ami en la désinfectant soigneusement.

- J'ai pas d'outils plus précis...
- Essaie juste de pas me prendre tout mon bras...

Malgré l'outil quelques peu rudimentaires, elle fut très consciencieuse pendant l'opération.
Elle lui banda le bras et lui fit un pansement compressif, et c'était terminé.

- Comment tu te sens ?
- J'ai plus vraiment mal... Je veux dire, j'ai l'impression que les symptômes se sont un peu apaisés.

Sharone soupira de soulagement et se félicita.

- Au moins, on sait qu'on peut guérir en s'amputant...
- Te précipite pas, si ça se trouve c'est juste à cause de l'anesthésiant...
- On verra bien.

Et effectivement, deux heures après, alors que ça faisait trois heures qu'il avait été mordu, il n'avait pas de signe d'infection. Sharone l'observait très sérieusement, et le voyant dans un si bon état, elle sourit.

- J'ai réussi... a-t-elle soupiré, se permettant enfin de respirer.

Malheureusement, c'est à ce même moment qu'il tomba au sol, convulsant. La douleur lui était revenu tellement fort qu'il faillit perdre connaissance, mais il se releva.

- Max ! s'est écriée l'apprenti médecin en se précipitant vers lui.

Elle eut envie de pleurer lorsqu'elle remonta la manche du blessé. L'amputer n'avait pas du tout arrêté la maladie, au contraire... Et Maximilien n'aurait plus beaucoup de temps lorsqu'il se relèvera.

Sa crise dura cinq minutes qui sembla durer une éternité pour les deux, et Maximilien fondit en larme et en excuse devant Sharone qui ne pu retenir les siennes.
Finalement, le bûcheron se releva, coinça son fusil sous le bras et attrapa le bras de Sharone.

Silencieusement, il l'attira hors de la cabane et l'emmena à l'endroit où il avait enterré le premier bûcheron et lui tendit l'arme.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça ?
- Tue moi...

Cette requête était la requête de trop. Elle avait laissé mourir trop de personne aujourd'hui, elle ne pouvait se résoudre à en tuer une de plus, surtout pas lui.

- Je peux pas...
- Il le faut Sharone.

Elle releva son regard vers lui, de grosses larmes en coulaient.

- Arrête de pleurer !
- Mais je vais faire quoi, moi, sans toi ?! Je sais rien faire, je chasse encore trop mal, j'ai toujours peur de tuer des infectés, j'ai peur pour un rien et un rien me traumatise !

Il la regarda de ses yeux désolés et lui souffla :

- Je t'ai trouvé très courageuse aujourd'hui, tu t'es surpassé...
- J'ai abandonné tout le monde !
- Tu ne pouvais plus rien pour eux. T'es pas militaire toi, t'es Sharone, une simple survivante.
- Sans toi je ferais pas trois jours.
- T'as survécu une semaine sans moi...
- On peut pas manquer de ce qu'on a jamais connu... Je te tuerais pas...

Elle semblait résignée quand Maximilien se mit à crier, l'attrapant par les épaules.

- Sharone merde ! J'en ai marre de ton égoïsme ! Tu pense que tu vivras mieux avec mon cadavre ambulant qui tourne autour du chalet ?! Si je t'attaque, tu sauras me tuer ?!

Il laissa son regard glisser vers la gorge de Sharone et doucement, il entoura sa main autour cette gorge. La jeune femme laissa tomber le fusil pour essayer de retirer les mains du bûcheron, contemplant le regard fou de cet homme qui était pourtant si doux.

- Moi, je saurais te tuer ! Je le ferais, sans aucune...

Il sembla se rendre compte de son geste car il blêmit. Il la lâcha et s'éloigna d'un bond, tremblant...

- Je... balbutie Sharone, sous le choc, en se laissant tomber à genoux.

Elle croisa le regard empli de désarroi de son ami qui la contemplait, prêt à fondre en larme.

- Sharone... J'ai faillit... J'ai... Tues moi, je t'en supplie... (Sa voix se brisa.) Me laisse pas devenir comme eux...

À mesure que la journée s'écoulait, son monde semblait s'écrouler. Tout avait pourtant bien commencé, pourquoi a-t-il fallut qu'ils aillent là-bas ? S'ils n'y étaient pas allés... La culpabilité l'envahit. C'était elle qui avait insisté.C'était entièrement sa faute.

Elle ramassa l'arme.

Sa faute...
Plus elle y pensait, plus la panique et la tristesse l'envahit.

Elle mit le fusils en joue, pointant le canon vers son ami.

Une seconde crise de panique semblait se déclencher quand Maximilien tomba au sol, convulsant à nouveau. Quand il cessa de convulser, il tendit une main vers elle.

- Fais le...

Et elle tira.

Les larmes tombaient au sol en voyant la tâche rouge s'étendre sur le pull qu'il portait, elle l'avait eu dans la poitrine. Elle s'approcha alors de lui, jetant l'arme au passage, posant sa tête sur ses cuisses.

- Merci...

Elle le supplia de rester, de pas mourir, et elle s'excusait, encore et encore, car elle fut incapable de faire autre chose.
Son monde était à présent en miettes, et rien ne pouvait le réparer. Son cœur était en miettes aussi, et toute la panique du monde semblait s'amasser dans sa poitrine. Le sang battait ses veine, un mal de crâne affreux la prit, les joues étaient noyées de larmes tandis que Maximilien, les yeux brillants de tristesse et de gratitude, contemplait une dernière fois le visage de sa camarade d'infortune.

Et avant que ses yeux ne se ferment, il lui souffla de faire renaître le monde.

---

(Merci à @A-Black-Swan (que je n'arrive décidément pas à identifier) pour cette illustration *^*)
J'aime beaucoup trop ce chapitre, j'étais trop pressée de vous le faire lire...
Même s'il me brise le cœur.

On se retrouve le 1er avril ! (Ou le 31 mars, pour pas tomber sur la mauvaise date).

[29/02/2020]

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top