- Respire, tu tremble trop.
Un coup de feu retentit dans la forêt, suivit d'un jurons.
- Quand je te dis que tu tremble trop, c'est pas pour rien, soupira Maximilien en attrapant les quelques proies qu'ils ont tués aujourd'hui. Tu as bien tiré y a dix minutes, dommage que t'ai pas tenu plus longtemps.
Le soupire de Sharone lui répondit, et d'un commun accord, ils retournèrent à la cabane. Tandis que Maximilien dépouillait les bêtes, Sharone rangea les armes après les avoir nettoyées.
Cela faisait presque une semaine que Sharone et Maximilien cohabitaient au chalet, et jamais Sharone n'aurait pu rêver meilleure union. Sans son camarade d'infortune, jamais elle n'aurait survécu jusqu'ici. Il lui apprenait énormément de chose, aussi bien chasser que se construire une cabane afin que la jeune femme qui ignorait tout ça puisse maximiser ses chances de survie, quant à elle qui était en troisième année d'étude de médecine lui apprit les bases de la médecine et les premiers soins.
[Dimanche 30 avril 2020]
Il pleuvait, ce jour là. Comme il n'avait pas plu depuis longtemps.
Ce jour là, une porte grinça dans le silence de la ville, puis se referma doucement. Dans cette maison, un groupe d'adolescent se préparait à lever le camp. L'une d'entre eux rassemblait ses affaires pendant qu'un deuxième vint l'aider.
- Dépêchez-vous bordel, cracha un troisième adolescent.
- Tu peux bien attendre trente seconde, a rétorqué le deuxième en rangeant tout ce qui tombait sous sa main dans le sac de la jeune fille. Mika est pas prête à partir.
- Il n'y a personne, on peut pas se permettre de rester ici plus longtemps, annonça une autre.
-Désolée Inès, lança Mika. Je me dépêche. C'est bon merci Nathan.
Alors qu'elle se penchait pour attraper un carnet, ledit Nathan l'attrapa avant.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Un carnet, annonça-t-elle en l'attrapant avant qu'il ne l'ouvre. Des notes de la catastrophe.
Attrapant les couteaux qu'ils avaient trouvé la veille, celui qui semblait être le leader du groupe ouvrit la porte à nouveau et sorti de la maison, suivit par ses camarades. Mika, qui remontait sa capuche sur sa tête, s'approcha de Nathan.
- Il nous faut à manger, a-t-elle lancé.
- J'y ai pensé, rétorqua le leader.
- Alors on fait quoi Alex ? demanda Inès.
- Il y a un magasin plus loin, proposa Nathan. On trouvera peut-être quelque chose.
- Alors allons-y.
Et ainsi, Alex prit la tête du groupe et avança vers le-dit magasin, qui semblait désert. En poussant les portes, éclairé par la lampe de son téléphone, il fit signe à ses amis de le rejoindre.
- On va se séparer, y a pas l'air d'y avoir beaucoup de monde, a-t-il chuchoté. Ça devrait aller.
- Priorisez les aliments non-périssables, annonça Mika. Et les produits d'hygiène aussi, c'est important.
- Merci Mickaëlle, j'allais le dire, lâcha Alex froidement.
Ne prenant pas la peine de lui répondre, la jeune fille tourna les talons et s'enfonça dans un rayon suivit de Nathan.
Après plusieurs minutes de fouilles, le petit groupe se retrouva à l'entrée du magasin pour faire le point.
- On avance maintenant, annonça Alex.
- On va où ? demanda Mika.
- Aux extrémités de la ville, il y a moins d'infectés apparemment.
Chose dite, chose faite. Ils se mirent tous en route pour la bordure de la ville, mais le temps ne leur permettait pas d'aller si loin, la pluie ne cessait pas, un orage avait même éclaté. Les infectés se retrouvaient plus nombreux, le groupe du se résoudre à s'abriter dans une maison.
- Il y a aussi de l'eau chaude ici, annonça Nathan.
- Super ! lança une troisième fille. Je vais me laver en première !
Tandis que le groupe allait se laver un à un, Alex commença fouiller la maison, et lâcha un souffle surpris face à sa découverte. Quatre fusils de chasse en parfait état, avec les munitions.
- Mate ça Billy, a-t-il lancé à son ami.
- Ouah ! On est chez des chasseurs !
Aussitôt, ils attrapèrent les armes et les ramenèrent dans la cuisine.
- Qui les veux ? demanda Billy. Alex et moi en prenons un.
- Je touche pas à ça, lança Nathan. On sait pas s'en servir.
- Moi je veux bien apprendre, annonça Mika.
- Toi je te fais pas encore confiance. Inès, Lisa, Florine, vous en voulez ?
- Carrément ! S'exclama Lisa.
- Pourquoi j'ai pas le droit ?! S'exclama Mika.
- Qui me dit que vous allez pas vous barrer avec toutes nos réserves, toi et ton frangin, quand tu sauras tirer ?
- T'es sérieux ?! S'exclama Nathan. On n'a pas que ça à faire ! Si on voulait se barrer on l'aurait déjà fais, arme à feu ou non !
- Je suis d'accord avec eux, intervint Inès. Ils ont des couteaux aussi, s'il voulaient nous menacer, ils auraient pu le faire bien avant.
Puis elle saisit le fusil et le tendit à Mika.
- Ne l'écoute pas, prend le.
- Merci...
Alors qu'Alex allait rétorquer, Inès lui lança un regard noir et monta se laver à son tour.
[11 mai 2020]
Après plus d'une semaine de pluie non-stop, le soleil revint enfin. Le petit groupe d'adolescent avançait toujours, sans réel but hormis la survie.
Inès avait continué de défendre Mika des attaques d'Alex qui ne semblait pas prêt à donner sa confiance à « des étrangers » comme il les appelait, elle et son frère, mais ses attaques avaient peu à peu cessés. Il ne manquait bien sûr pas de leur faire des réflexions à chaque fois qu'il en avait l'occasion, mais les tensions s'étaient calmées.
La journée touchait à sa fin, et le groupe cherchait à présent un lieu où dormir quand des coups de feu retentirent derrière eux.
- Putain ! On nous tire dessus ! s'exclama Billy.
- Ils veulent quoi ?! cracha Alex en empoignant son fusil.
- Alex attend ! lança Inès. Ils nous prennent sans doute pour des infectés.
Et elle leva les mains, se tournant vers leurs agresseurs, imité par le reste du groupe.
- On est vivant ! Ne tirez pas !
Le silence suivit cette déclaration. Les deux survivants s'approchèrent du groupe d'adolescents, arme en joue.
- Qui nous dit que vous êtes pas contaminés ? lança la première.
- Nous ! On l'est pas ! rétorqua Billy.
- Comme si on allait croire des inconnus ! cracha le second.
C'est alors qu'Alex, qui était resté en retrait, pointa son canon vers leurs agresseurs, prêt à tirer.
- Pose cette arme gamin, ordonna la femme.
- Pose la tienne d'abord, mamie. Nous non plus on sait pas si vous êtes infectés.
- Pourquoi vous nous attaquez comme ça ? demanda Inès. On est tous dans le même panier, on peut pas s'entraider au lieux de s'entre-tuer ?!
- Ça dépend, tu pense être capable de retenir ton pote ?
Alors, d'un signe de tête, elle intima à Alex de baisser son arme. Ce dernier s'exécuta en jurant, mais personne n'y fit attention. Les deux survivants firent de même, mais des grognements retentirent dans la rue.
- Bravo, vous les avez attirés avec votre coup de feu ! lança Nathan.
Un regard noir lancé et tous attrapèrent leur arme, que ce soit fusil ou couteau.
Les infectés arrivèrent nombreux, trop nombreux, et il était trop tard pour fuir. Après avoir tuer plusieurs d'entre eux, ils aperçurent enfin une brèche où sortir. Les adolescents s'y engouffrèrent, suivit par la survivante qui se tourna vers son ami pour l'interpeller. Malheureusement pour lui, au moment où il allait la suivre, il se fit attraper par des infectés qui le tirèrent vers lui.
- Aide moi ! Délia !! a-t-il supplié.
Délia regarda son ami, terrifiée, mais tourna les talons.
- Désolée Fred...
Et elle disparu sous les cris de rage et de douleur de son ancien coéquipier.
[Samedi 13 juin 2020]
Cela faisait deux mois que la contamination avait commencé. Grâce à Maximilien, Sharone avait appris à chasser et commençait doucement à se remettre de son traumatisme.
Le réseau était maintenu pour permettre aux autorités de garder le contacte avec la population, ainsi elle pouvait garder contacte avec sa sœur qui allait seulement être transférer dans une forteresse dans l'Atlantique, sur les côtes françaises. La forteresse avait été entièrement visitée par les militaires qui n'avaient pas décelé de contaminé.
La nuit s'apprêtait à tomber sur la forêt tandis que les deux survivants ramenaient des bidons d'essence dans le cabanon du groupe électrogène. Pendant que Sharone tentait de le faire fonctionner, Maximilien alla brancher la bouteille de gaz à la cuisinière dans la cabane. Ils avaient récupérés trois bidons d'essence et deux bouteilles de gaz en ville, qu'ils avaient ramené à l'aide d'un cadis croisé en chemin.
Une routine s'était installée entre ces deux là, chacun avaient leur tâches à réaliser pour garder une vie des plus normales possibles : Sharone tenait à chasser pour s'améliorer et Maximilien tuait les contaminés. Ils se séparaient les tâches ménagères, alternaient leur place dans le lit et le duvet... Parfois, Sharone se surprenait à penser que tout était normal.
Et tout l'était, presque.
Une chose inquiétait cependant Maximilien : cela faisait un mois que la catastrophe avait commencé et l'électricité et l'eau n'avaient pas été coupés en ville. Il ne faudrait que peu de temps pour que tout soit coupé. Il faudra alors prier pour que les réserves de la maisonnette puissent tenir suffisamment longtemps pour qu'une solution puisse être trouvée.
- T'as sale mine, a lancé Sarah au scientifique.
Bien évidemment, son interlocuteur ne lui répondit pas.
Grâce à l'évolution de l'infection en un mois, elle fut capable de déterminer qu'il s'agissait d'une maladie et qu'il n'était pas mort. Par ailleurs, à plusieurs reprises elle eut l'impression de déceler un peu de l'humain qu'il était avant, quand il se regardait dans le miroir, collant sa main à ce dernier comme s'il voyait ce qu'il y avait derrière.
Seulement, à présent, le contaminé ne bougeait même plus. Il continuait de pleurer, mais il s'était laissé tomber un soir contre le mur et n'avait plus su se relever, ses muscles ayant très certainement fondu car une autre conclusion qu'elle pu tirer en observant son ami mourir : cette maladie ronge les muscles et la peaux, la décomposant alors plus rapidement, et ce même si le patient était en vie.
Elle pu deviner qu'il ne lui resterait plus longtemps lorsqu'une longue et douloureuse plainte s'échappa de ses lèvres.
Effectivement, le lendemain, elle découvrit son cadavre.
Comme elle avait retenu ses larmes durant tout le mois qu'elle avait passé à observer son ami, elle les retint cette fois encore et finit le rapport. Il était détaillé, mais quelque chose la chiffonnait. Il lui semblait qu'elle avait plusieurs fois vu un mordu perdre conscience bien plus rapidement qu'Alistair qui avait prit six heures. Dans le doute, elle nota une approximation pour le temps de transformation.
C'est en fermant le carnet qu'elle lâcha enfin sa première larme. Si elle avait pu garder son calme durant un mois seule dans cette pièce, c'était grâce à la présence d'Alistair dans la pièce voisine qui, même contaminé, continuait, d'une certaine façon, de lui apporter du réconfort. À présent, elle n'avait même plus ça.
Que pouvait-elle faire ? Elle regarda alors la carte magnétique qu'elle avait posé sur le bureau.
Plus rien ne la retenait dans cette pièce maintenant. Plus rien ne la retenait.
Elle attrapa alors le carnet et la carte et ouvrit la porte pour la première fois. L'air extérieur lui fit un bien fou, elle faillit fondre en larme en redécouvrant la fraîcheur des couloirs du centre de recherche.
Elle longea les longs couloirs où les seuls infectés qu'elle croisait étaient soit mort soit ils le seraient bientôt.
Elle arriva dans la salle de conférence où elle alluma un ordinateur. Elle savait que l'électricité fonctionnait encore, qu'en était-il d'internet ?
Tout fonctionnait. Plusieurs mails de ses confrères des autres laboratoires étaient arrivés. Certains partageaient les nouvelles, comme la chute des différents centres de recherche, d'autres parlaient des mises au point du projet « survie ».
Le projet survie, elle l'avait oublié, tiens. Elle se rappela de la demande qu'Alistair lui avait fait avant de mourir.
« Je ne peux définitivement pas partir sans toi. » a-t-elle pensé.
Elle commença alors à taper un mail à tous ses confrère avec le rapport écrit de ses observation, terminant par :
« Ces observations ne furent possibles uniquement grâce au sacrifice du docteur Alistair Craig qui s'est proposé comme cobaye.
Dr Craig croyait plus que tout en la réussite du Projet Survie, et comme lui, je crois en vous et ose espérer la renaissance de l'espèce humaine.
Dr.Craig et moi-même ne seront malheureusement pas là pour contempler sa réussite, mais nous vous souhaitons, chers confrères, une longue vie.
Dr Vanhook, Dr Craig. »
Elle éteignit l'ordinateur après avoir envoyé le mail, et se leva. Dans un silence religieux, elle se leva pour quitter la pièce.
Arrivée dans le grand hall, une horde de contaminés tournèrent leur regard vers elle et se jetèrent dessus. Elle parvint à attraper l'arme de service d'un ancien policier, mais ne pu échapper à la morsure de ce dernier.
A-t-elle seulement cherché à l'éviter ?
Certains penseront qu'elle avait cessé de se battre.
D'autre, parmi lesquels Alistair aurait fait parti s'il était vivant, penseraient plutôt qu'elle s'est battu jusqu'au bout pour ce en quoi elle croyait, son collègue et ami, et la science.
Elle se laissa alors faire jusqu'à ce que les infectés se lassèrent d'elle. Elle boita alors jusqu'à sortir du centre de recherche et se dirigea vers un des bancs qui faisaient la bordure entre la rue et le jardin du centre pour s'y laisser tomber. Pendant l'heure qui suivit, elle nota différentes choses sur son carnet de recherche, ajoutant des précisions sur les symptômes possibles tout en profitant une dernière fois des rayons du soleil, les yeux noyés de larmes.
Dans cette ville pourtant si tranquille d'habitude, un coup de feu retentit ce jour-là.
- Je veux trouver un camp militaire, annonça Sharone au bûcheron, un matin après y avoir mûrement réfléchis.
- Un camp militaire ? répéta l'homme en fronçant les sourcils.
- Ma sœur va être mise en sécurité d'ici deux ou trois jours, si on rejoint un camp, on le sera aussi. Ils vont nous transférer dans une forteresse.
- C'est ta sœur qui t'a dit ça ?
- Oui.
- Et vous faites confiance aux militaires ?
- C'est pas une question de confiance mais de sécurité.
- Je suis pas convaincu...
- S'il te plaît, je veux retrouver ma sœur...
- Non, je ne vient pas.
- Pourquoi ?!
Maximilien lança un regard noir à son amie.
- Les militaires n'ont rien fait quand mon fils et ma femme se sont fait dévorés juste devant leur nez. Ils n'ont rien su faire quand les autres contaminés se sont jetés sur eux alors que je tirais ma famille en sécurité. Ils n'ont pas su faire des rondes dans la ville pour trouver des survivants, ils ont rien su faire. Si ta sœur est tombé sur des bons militaires, tu ne peux que la féliciter pour sa chance. Ici, on n'a rien.
- Mais il faut les comprendre ! Ils ne s'attendaient pas à ça ! Comment auraient-ils pu prévoir une telle catastrophe ?
- Les catastrophes, c'est leur boulot. Ils s'entraînent pour faire face à toutes éventualités depuis des années.
- Ils sont humains eux aussi ! Ils ont sûrement aussi de la famille à protéger !
- Alors ils auraient du comprendre !!
Sharone n'ajouta rien. C'était un dialogue de sourd. Inutile de continuer cette discussion, l'un comme l'autre resterait sur leur position. Non, Sharone n'ajouta rien. Elle se contenta d'avaler difficilement sa salive et de lui tourner le dos, la gorge serrée.
Elle monta et attrapa son sac-à-dos pour y fourrer ses affaires et quelques boîtes de conserves, bien décidée à partir.
Bien qu'elle eut entendu le bruit de ses pas derrière elle, elle ne se tourna pas vers Maximilien. Le lit grinça, lui indiquant qu'ils'était assit derrière elle, et ne bougea plus.
- Je t'y mènerais, annonça le bûcheron après un moment.
- Te donne pas cette peine, a-t-elle craché, ravalant ses sanglots.
- Tu te barrera quoiqu'il arrive. Si je peux au moins m'assurer que tu y arrives, au camp...
Finalement, la jeune femme se tourna vers lui.
- Tu sais où c'est ?
- Il y a eu des messages à la radio, au début de l'infection. J'ai retenu.
- Alors tu me guidera. On part maintenant.
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle se leva pour sortir du chalet.
Une quinzaine de minutes plus tard, ils étaient sur la route.
- On est à plusieurs heures de marches, annonça Maximilien. deux ou trois je crois.
- C'est pas ça qui va me dissuader d'y aller.
- Je cherche pas à t'en dissuader, a-t-il soupiré. Range les armes. Tu sais conduire ?
Un regard curieux de la part de Sharone lui permit de constater qu'il observait les différentes voitures qu'ils croisaient. Elle retint un sourire face à l'ingéniosité de son ami et l'imita.
Après plusieurs tentatives infructueuses de démarrer des voitures dont la clé avait été abandonné sur le contacte et sans doute sans essence, ils tombèrent sur une Twingo poussiéreuse qui daigna démarrer dans un vrombissement sur les firent grincer des dents. Ils valait mieux ne pas traîner ici, les contaminés allaient vite débarquer.
Sharone au volant, Maximilien à côté, arme à la main, prêt à ouvrir les fenêtres à manivelle pour tirer sur les éventuels obstacles, ils étaient glorieux, les survivants de l'humanité.
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Pour le plaisir, j'aurai kiffé faire un dessin de la situation, mais j'ai pas le talent suffisant pour dessiner une twingo. C'est trop subtil pour moi.
J'espère que même si y a pas eu d'illustrations, le chapitre vous a plu !
Je posterais bientôt le rapport du docteur Vanhook.
[01/02/2020]
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