Larmes en vrac

Les larmes, ces perles d'eau salée.

Les premières à la naissance, les secondes aux petits bobos de l'enfance, les troisièmes aux conflits de l'adolescence.

Et tant d'autres : celles des peines et des joies, des cris et des silences, des deuils et des mariages. Des hontes et des colères. Des fatigues et des coups de blues.

Des larmes en vrac, à la pelle. Tout un tas, pour tout le monde, aucun oubli.

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Moi, des larmes, j'en ai eu des tas.
Des pour les moqueries et d'autres pour les solitudes.
Des pour les rares claques et des pour les échecs.
Des pour les silences et d'autres pour les morts.
Des pour les joies et des pour les peines.
Des pour les bobos et d'autres pour les peurs.
Des pour les réussites et des pour les émotions.
Des pour quand il y a un trop plein, aussi.
Pour tout, en vérité.

Peu importe la raison, j'ai toujours eu honte de mes larmes, de mes chagrins.
"Tu pleures ?"
"Non !"
Je réfutais avec véhémence, alors que mes yeux et ma tête ne pouvaient mentir. Quoique... ils le faisaient parfois.

J'en avais après des chocs et après des échecs cuisants. Des pour quand je vole en éclats.
Elles coulaient toujours avec abondance, me fatiguant et me soulageant. M'ordonnant d'écrire mes peines dans mon journal. Je ne le fais pas toujours, je l'avoue.

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Mes premières larmes ont été à ma naissance. Puis au déménagement. Puis à cause de l'école. De mon frère et de ma sœur. De mon père. Et enfin, de mes peines de cœur.
Il y en aussi pour les fois où personne ne comprenait ce que j'essayais d'exprimer. Et d'autres où on ne prenait pas la peine d'écouter.

Il y en a eu combien, des larmes ? Je ne sais pas. Cent ? Mille ? Un million ? Un milliard ? Plus ? Moins ?
Aurais-je dû compter ? Ou non ?

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Chaque larme faisait mal, perçant mon cœur comme des lances. Parfois, j'ai crû que mon cœur allait s'arrêter tellement la crise de larmes était violente. Ces fois-là, je me sentais éclatée, dispersée aux quatre coins de la pièce.

Impossible pour moi de me reformer totalement. J'étais prête à faire des bêtises à cause de ces larmes. Dormir longtemps. Ou arrêter de respirer.

Quand on vole en éclats, on ne sait pas rattraper tous les morceaux. On suffoque. On étouffe. On cherche un second souffle. Et le cœur qui ralentit mais bat comme s'il allait sortir du corps. C'est douloureux. Très douloureux. Je me sentais être déchirée de l'intérieur.

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Certains passent au-dessus de leurs larmes, d'autres mettent du temps à réapprendre à respirer après avoir pleuré.

J'étouffe encore parfois, surtout en présence d'une cause d'une crise de larmes.

A l'école, je respire à peine, me sens compressée.
Avec mon père, j'étouffe et arrive à peine à avaler quelque chose.
La nuit, un poids repose sur ma poitrine, j'étouffe, cherche une position confortable. Pour au final m'asseoir pour quitter cet compression invisible.

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Mais cet étouffement silencieux, invisible, ce n'est pas tout le temps.

Mais ça revient sournoisement.

Et il faut à nouveau réapprendre à respirer.

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Larmes en vrac.

Texte maladroit sur les larmes.

Réussite ou échec ?

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