PDV: Ginny

- Je vois que tu t'applique énormément. Tu aurais presque pu m'avoir. Non mais vraiment tu m'impressionne la !

Era est pensive, le regard plongé dans son verre de rouge qu'elle fait délicatement tourné entre ses doigts.

- De quoi tu parles ?

Soisic la tutoyait j'avais donc plutôt intérêt à le faire. Pourtant cette conversation semble tourner au désastre à chaque mot qui sort des lèvres de mon ennemi.

- Tu le sais aussi bien que moi. Ginny.

J'aurais du le voir venir. Dans quelle situation me suis-je encore fourré ?

- C'est la folle de l'autre jour ?

- Ginny. Ton taux de stupidité m'épuise toujours autant cela dit je vais te laisser rester ici ce soir sans te tuer.

Voilà donc une faveur immense ! Mais j'ai préféré grogner. Une légère pression se fit ressentir sur ma gorge, pression qui, devenait de plus en plus flagrante et de plus en plus douloureuse, bientôt je suffoquais, me débattant dans l'air. Mes yeux me brûlaient et plus aucun air n'entrait dans mes poumons en feu.

- Debout.

Era sourit à priori fière d'elle, personnellement je suis trop occupé à essayer de trouver la moindre trace d'oxygène.

- Debout j'ai dit !

Je me redresse brusquement, faisant tomber la chaise sur lequel reposaient mes fesses quelques secondes avant.

L'étaux qui m'étrangle de dessert légèrement et je happe tout l'air que je peux, je le sens glisser dans ma gorge et se frayer un chemin pour emplir mes poumons.

- C'est mieux quand t'obéis hein ?

J'essaie de la descendre avec mon fameux regard qui tue. Peine perdue, elle rit à gorge déployée.

- Bon c'est pas tout mais je t'amène à ta chambre !

Ma gorge toujours nouée me permettant à peine de respirer je la suis comme un gentil petit toutou. À quel point suis-je ridicule là tout de suite ? Un point beaucoup trop élevé de toute évidence.

***

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La petite fente de dix centimètres sur quinze me montre qu'il fait nuit noir dehors. Je frissonne, le froid est mordant et il est clair que ça n'est ni les murs épais ni l'espèce de torchon qu'Era m'a donné en guise de couverture qui va me réchauffer.

Les fins rayons de lune percent par la fente et éclairent la porte métallique. Je lève les yeux au ciel en réprimant un soupir.

- Gi-ginny ? Ginny tu es là ?

M'interpelle une voix douce et inconnue.

- Oui ! Oui qui est là ?

La porte s'ouvre délicatement et le visage méconnaissable d'Era est éclairé.

- Era ?

Je suis dubitative, le visage qui me fait face est doux et innocent, l'expression l'accaparent est pleine d'inquiétude et de regrets.

- C'est moi qui t'ai enfermé n'est ce pas ?

Bah alors là ! C'est la meilleure !

- Non j'suis la pour le plaisir ! Oui c'est toi, qui d'autre ?!

Elle regarde ses pieds confuse.

- L'autre c'est pas moi. Elle prend possession de mon corps toute la journée, c'est ma malédictions, je n'ai droit qu'à une heure entre minuit et une heure.

- Mais de quoi tu me parle ?!

J'vous avoue qu'elle commence à m'énerver.

- Je suis Era. Mais pas la Era que tu connais, je suis la sœur à Nat. Elle va bien d'ailleurs ? Elle me manque.

- Tu te fou de moi hein ? Tu est en train de me dire que tu es possédé ? Nat va bien.

La vérité c'est que je commençais à y croire à son histoire !

- Écoute. Que tu me crois ou non c'est la vérité. Maintenant pour faire court ma sœur va mourrir si je ne meurt pas. Me demande pas pourquoi, c'est la légende « seul une survivra ». Et ta sœur a toi elle va rester avec cette amnésie jusqu'à ce que la vie prenne fin.

Avant même qu'elle le dise je savais quels mots allaient s'éclipser de ses lèvres.

- Il faut que je meurt.

À présent je suis absolument persuadé que ce n'est pas la Era que je connais. Et j'avoue que cette frêle fille prête à se sacrifier pour les autres et qui aimerais réparer les erreurs qu'elle a commis me fait de la peine.

- Euh, j'suis sûre qu'il y a une autre solution t'inquiète ! Si on commençait par sortir de ce cachot ?

Elle sourit tristement et nous marchons en silence jusqu'à la salle du trône.

Celui-ci s'élève dignement jusqu'aux chandeliers du nouveau lustre. Je fait face à Era. Un sourire sincère prend place sur ses lèvres.

- C'est mieux comme ça.

Je cours mais j'ai l'impression que la scène se produit au ralenti. La lame s'enfonce dans sa poitrine alors qu'elle prend une long inspiration, ses lèvres sont entrouvertes, les gouttelettes rouges giclent sur sa robe blanche immaculée. Elle tombe à terre alors que je la prend dans mes bras.

Un fin souffle s'échappe de ses lèvres.

- J'vais te soigner ça va aller !

Elle secoue la tête en souriant.

- Accepte le. Vivre enfermé dans son propre corps la plus part du temps c'n'est pas une vie.

La grande porte s'ouvre soudainement sur Envy, Nat derrière lui. Sa bouche s'ouvre et elle court vers nous, se laissant tomber à côté de sa sœur.

- Mon dieu Era ! Ginny qu'est ce que t'as fait !

Les larmes roulent sur ses jouent et elle est secouée par de violents sanglots.

- N-nat.

La vois entre coupée d'Era ramène nos yeux sur elle.

- E-elle y ... pour rien. Mieux c-comme ça.

- Era ! Era t'es redevenu toi !

Nat sanglote de plus en plus. Des perles de liquide lacrymale glissent sur les pommettes d'Era.

- J'ai t-toujours été... là...

Elle sourit et Nat sert la main de sa sœur dans la sienne

- D-déso-désolé...

- Tais-toi tais toi !

Nat hurle en secouant la tête frénétiquement.

- N-nat. P-prenez s-soin... uns ... autres... T-tu d-dois vivre. V-vis p-pour moi Nat. J-je t'ai-aime.

Sa dernière phrase est à peine audible.

- Moi aussi je t'aime Era ! Mais reste ! Tu viens à peine de revenir ! Reste !

Un dernier souffle fige le visage de la sœur de mon amie. Son visage fixé sur un faible sourire.

Nat hurle. Elle s'effondre sur Era et je la prend dans mes bras. Elle souffre. Elle veut s'endormir pour ne plus se réveiller. Je le sais parce que ses larmes exprimes tout son désarroi. Dans chaque goutte je perçoit une peine unique et énorme. Elle mord son propre poignet d'où s'échappe à présent un filet de sang. Mais même la douleur physique n'est pas en mesure de l'aider.

Nda:

Salut, donc je commence à penser à la fin de larme et je ne pense pas faire un tome 2 même si l'idée m'aurait tentée en sois. Vous en pensez quoi sérieusement ?

Désolé pour le retard j'me suis enchainé les anniversaire et fêtes familiales !