6

PDV Lana

Je mets plus de temps que d'habitude pour rentrer chez moi. Je voulais profiter de ma dernière balade.

J'ouvre la porte d'entrée de l'appartement que je n'avais pas pris la peine de fermer à clés. C'est égoïste parce qu'il y a les affaires de Nate. Pas que les miennes.

Je ferme la porte derrière moi et me retourne vers le salon. Quelle n'est pas ma surprise de voir Nate assis sur le canapé, le visage inquiet.

Je jette un coup d'œil à ma chambre encore ouverte où l'on peut apercevoir les jambes de Steve. Je me fige sur place.
J'essaye de cacher mon visage en vain alors que des larmes s'immiscent dans mes yeux.

J'entends des bruits de pas se rapprocher jusqu'à sentir une paire de bras m'enlacer. Je m'autorise à craquer devant lui, sûrement parce que je le considère comme un ami, ou parce que nous sommes dans l'intimité de l'appartement. Quoi qu'il en soit, je pleure un flot de larmes incommensurable. Il carresse mon dos pour me consoler et ça marche. Je suis plus apaisée maintenant.

- Tu n'as rien de cassé ?
Il me demande doucement.

Je fais non de la tête contre son épaule.

- Tu peux me dire qui est l'homme ivre par terre, et ce qu'il fait dans ta chambre ?

- Ivre ? Il est mort. Je l'ai tué.
Je réplique sombrement.

- J'ai sentit son pouls.

Je me détache de lui et le regarde soulagée.

- Je ne vais pas aller en prison alors ? Il n'est pas mort...
Je souris faiblement.

- Ça, ça dépendra de ce qu'il t'as fait.
Réplique froidement le brun.

Je le regarde incertaine. De quoi parle-t-il ?

- Pourquoi ça en dépendrait ?
Je m'inquiète.

Je ne vois pas le rapport.

- Raconte moi ce qu'il s'est passé.

Je ne reconnais pas mon colocataire, il est froid et à un regard dur. Sa bouche est légèrement tordu par la colère. Est-ce qu'il est comme ça depuis qu'il est partit tout à l'heure ? Quand il a claqué violemment la porte ?

- C'est Steve... Je commence lentement, mon beau père. Je plaque mes mains sur mes bras, plus par instinct de protection que pour me réchauffer. Il a toqué à la porte, je-je croyais que c'était toi. Je n'aurais pas ouvert sinon ! Je savais qu-qu'il était...

- Qu'il était quoi ?
Me presse Nate.

- Interressé. Je lâche piteusement. Je l'ai répété à ma mère une centaine de fois mais elle ne voulait rien voir ! Il est partit de chez eux après une dispute, il a dit qu'elle avait trouvée les photos de moi, je n'ai pas compris, il m'en voulait, il avait bu et je... J'ai eue peur...
Je sanglote.

Je n'arrive pas à regarder autre chose que le parquet entre nous.

- Il t'a frappé ?

Je hoche de la tête.

- Il... Il a fait autre chose ? Sa respiration s'accélère devenant légèrement plus bruyante. Il t'as touché ?

J'ai tellement honte que j'hésite à lui dire. Et si il me jugeait ? Si il prenait le parti de Steve ?

- Lana.

- Non !
Je réponds paniquée.

- Alors pourquoi sa braguette est ouverte ?
Il demande en colère.

J'ouvre grand les yeux et croise son regard noir. J'ouvre la bouche mais il m'est impossible de parler. Il sait que j'ai mentit. Il l'a vu à ma réaction.

- Je vais le tuer.
Il grogne avant de se diriger vers ma chambre.

Je le regarde stupéfaite. Je comprends maintenant ce qu'il voulait dire tout à l'heure par "ça dépend". Il est très énervé et ça me réchauffe le cœur de voir qu'il s'est inquiété pour moi et qu'il veut me venger, encore. Mais une partie de moi ne comprends pas son implication prononcée.

- Nate ! Je réagis quand il soulève, plutôt facilement, le corps de Steve qui demeure toujours inconscient.

Il ouvre la fenêtre de ma chambre et je panique.

Je cours jusqu'à lui, oubliant que je suis toujours pieds nus et qu'il y a des bouts de verres près de l'entrée.
Je sens une douleur au niveau du talon ce qui me fait plier le genoux. Je tombe de travers sur le coin du lit avec un gémissement douloureux.

- Lana !

Je regarde le brun, désespérée.

- S'il te plaît, je ne veux pas que tu aies des ennuis à cause de moi. Je t'assure qu'il n'en vaut vraiment pas la peine !
Je supplie le brun alors que son regard passe de mon visage à mon pied. D'ailleurs je sens une goutte me chatouiller, me signifiant que je saigne.

- Mais ce qu'il a fait est impar...

- Ça ne te concerne pas...
Je le coupe.

Son visage devient triste et ça me fait de la peine de le voir comme ça. Il laisse tomber Steve par terre et l'enjambe pour me rejoindre.

- Viens.
Il m'intime en ouvrant ses bras autour de moi.
Je ne comprends pas trop ce qu'il me demande alors je pose mes mains sur ses épaules. Il me soulève comme une princesse et m'emmène sur le canapé où je m'asseois.

- Je vais panser tes plaies.
Il murmure.

Je vois bien qu'il est peiné mais je ne sais pas pourquoi et ça m'agace. Pourquoi je n'arrive jamais à lire en lui comme il le fait avec moi ? Je suis un grand livre ouvert pour lui ! J'espère d'ailleurs ne pas avoir laissée transparaître mon trouble lorsqu'il m'a porté. C'est une chose de voir la beauté d'une personne... Mais la voir d'aussi prêt et la toucher, c'est autre chose. J'ai sentie une profonde affection... Réciproque. C'est étrange d'avancer ça alors que je ne suis ni dans sa tête, ni dans son cœur. J'espère juste ne pas m'attacher à lui plus qu'il ne le faut, car je souffrirai assurément, et seule. Il est gentil, prévenant et soucieux avec moi. Mais je ne dois pas confondre l'amitié avec autre chose.

- Quand j'aurais fini de te soigner, j'emmènerai ton beau-père devant le bar du coin et appellerais la police. Une nuit en cellule de dégrisement lui fera du bien. Et ça te laissera le temps de réfléchir à ce que tu veux faire.

- Je veux juste qu'il disparaisse de nos vies à ma mère et moi, je ne veux pas me lancer dans des papiers juridiques pour le garder éloigné, si il revient, je serais prête à me défendre.
Je dis avec assurance.

- D'accord. Tu as prévenu ta mère ?

- Ma mère ! Je m'étrangle. Elle a essayé de me joindre !

Je me penche pour prendre mon téléphone sur la table basse. Elle n'a laissé qu'un message vocale. Je l'active et l'écoute.

- « Je viens de trouver ces photos dégoûtantes dans ta commode ! Tu ne manque pas de culot à vouloir me faire croire qu'il n'était pas un homme bon ! Je sais maintenant que c'est toi l'aguicheuse dans l'histoire ! Tu me déçois beaucoup ! Faire la salope au campus c'est une chose mais avec ton beau père ! Je ne sais pas si j'arriverai à te pardonner un jour. Oh et j'espère que tu n'es pas avec lui maintenant, vous êtes tous les deux injoignables.»

Le message s'arrête là. Mon téléphone glisse de ma main pour rebondir sur l'assise du canapé.

Je regarde Nate désemparée, au bord de l'évanouissement. Ce dernier me regardait déjà, une mine grave sur son visage.

- Tu as entendu ?
Je chuchote sans aucune émotion, la tête qui tourne.

Il hoche lentement de la tête, les sourcils froncés.

- Il a... Je n'ai pas voulu tout ça... Il a essayé de me... Je n'ai rien... Fait...
Je finis dans un soupir.

Je ferme les yeux lentement. Il est temps d'oublier tout ça. Il le faut, ça ne doit pas déborder. Mon coeur est percé de tous les côtés, il ne peut plus encaisser. Je dois oublier pour éviter qu'il ne se déchire...

- Endors toi Luna. Je reste avec toi...



"Pour combien de temps ?"


•••


Désoléeee chapitre très court ! En plus, le chapitre 5 s'est dépublié tout seul 😒

IMPORTANT :

BADBOYS (&ME) 2 EST EN PRÉPARATION.

Je ne sais pas quand je commencerais à la publier, mais cette histoire me passionne déjà !

ATTENTION :
Ce n'est pas la suite du premier tome, l'histoire sera différente, avec de nouveaux personnages, mais en gardant les clichés de la première !



WILLCHR

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