PDV LANA

C'est angoissant, de tout entendre. Chaque soupire, chaque mot chuchoté dans l'amphithéâtre. J'entends tout ! Me donnant un sacré mal de tête.
La pleine lune lune est ce soir et j'appréhende beaucoup ma première transformation.
Mes sens sont décuplés mais je suppose que ce n'est rien comparaît aux sens d'un loup-garou. Si j'entends un autre reniflement, je vais péter un plomb.

D'un coup, je sens une sensation de bien-être, d'une puissance phénoménal !
Je comprends vite que c'est Nate qui m'envoie ce bonheur à travers le lien.

***

Je me tiens contre le mur de l'école, à l'arrière. Il n'y a jamais personne parce que c'est à l'ombre.

Nate arrive de ma gauche et se poste devant moi, assez proche.

- Tu as pensé à quoi tout à l'heure ?
Je demande faiblement, une bouffée de chaleur me prenant.

- À toi, à quand on s'est embrassé pour la premiè... Seule fois. Hum. À quand tu m'a dit qu'on aura des louveteaux. Tout ces petits moments qui me rendent heureux en y repensant.

Un sourire s'installe sur mes lèvres, lentement. Il s'est remémorer nos plus beaux souvenirs pour m'apaiser à travers le lien.

Il sourit aussi, bien que ses yeux restent inquiets.

- Je sais que cette journée sera dure pour toi, et que tu as peur pour ce soir... Il murmure en plaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Mais tu peux compter sur moi. Pour te rassurer, ou rendre ce jour plus agréable.

Je hoche de la tête, dans l'incapacité de répondre oralement. Le brun est trop proche de moi pour ça, je louche sur ses lèvres à présent.

- Embrasse-moi...
J'arrive à souffler, fébrile.

Il n'attends pas une seconde plus pour poser sa bouche sur la mienne, délicatement. Le baiser est tendre, presque sensuel ; il n'a rien à voir avec le premier.

Je ne ressent plus aucune douleur, n'ai plus aucune crainte à cet instant.
Je ne pense qu'aux mains de mon âme sœur dans mon dos, et au baiser.

Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de lui...

Il se recule brusquement, passant sa langue sur sa lèvre du bas.

- On devrait retourner en cours avant que... Allons-y.

Je ne peux qu'acquiescier, trop perturbée par cet échange.

Waw.

Est-ce que tout nos baisers seront comme ça ?
Je vais devenir folle...

***

- Tu es sûre que tu veux rester seule ?

Tremblante, j'essaye de calmer ma respiration saccadée.

- Je ne sais pas à quoi m'attendre alors, je dis en me retournant vers Nate, quoi qu'il arrive, je ne veux pas que tu me vois comme ça.

- Ça ne durera qu'une minute tu verras, il murmure en se collant à moi, ensuite, il carresse ma joue, quand tu sera une louve, il se penche vers moi, on jouera ensemble dans les bois, toute la nuit.

Il relève mon visage et m'embrasse doucement. Ça a le don de me calmer. Il a dit vrai, j'ai pu compter sur lui toute la journée, et toute la soirée. Jusqu'à minuit. Jusqu'à maintenant.

J'adore quand il m'embrasse, qu'il me touche. Et ça me fait peur...
Parce que je sais que ce n'est pas à cause du lien, mais de mon cœur.

Quand il m'a prit la main à midi, ou qu'il m'a enlacé à la pause dans le parc, j'ai senti le changement s'opérer en moi.

Il sait toujours ce dont j'ai besoin sans que je ne le sache moi-même. Il est tactile mais pas collant, et toujours dans la tendresse.

- Tu ne t'éloigne pas trop hein ?
Je demande inquiète.

- Je ne serai pas loin.

Il dépose un baiser rapide sur mon front et fais demi-tour, vers la plage.

Je m'agenoue sur la terre froide et m'assois sur mes talons.

Les premiers symptômes, si je peux les appeler comme ça, se manifestent. D'abord, les vibrations. Ce n'est pas agréable mais pas douloureux non plus.
Puis les craquements.

Je hurle tellement j'ai mal. Je ne savais même pas qu'une telle douleur existait !
Mes os se brisent presque en même temps et cela pendant une bonne dizaine de seconde. Je n'arrive plus à respirer et maintenant allongée au sol, je me tord dans tout les sens. La pleine lune fait reluire ma peau alors qu'elle gonflé, déchirant mes vêtements au passage.

Je veux gémir de douleur mais c'est un grognement bestiale qui sort de ma bouche.

Je ferme les yeux, épuisée.

- Nate...
Je murmure.

Un craquement résonne près de moi, j'ouvre les yeux lentement et vois le loup noir.

-...

J'écarquille les yeux quand un faible aboiement sort à la place de son prénom.
Nate, maintenant transformé en loup, me lèche le visage et je vois un museau au bout de celui-ci.

Je suis...

Je relève mes bras pour observer mes mains mais là encore, ce sont des pattes velues que je vois.

Je bondis du sol et atterrit à quatre pattes. J'essaye de regarder tout mon corps de louve, tournant sur moi-même pour apercevoir ma queue. Je suis toute grise !

C'est tellement bizarre et excitant et drôle ! Je suis un putain d'animal ! Moi ! Humaine !

Je ris dans un jappement en faisant des bons partout.

Je me sens revigorée d'un coup ! Ma vision est plus clair et je peux sentir un lapin à un kilomètre.
Un lapin !

Je me mets à courir à travers les buissons et le arbres en quête de nourriture.
C'est si excitant de chasser ! Je comprend pourquoi les autres mangent autant de viande !

Nate me dépasse et j'ai beau donner toute ma vitesse, il arrive avant moi vers le lapin. Mais contrairement à ce que je pensais, il ne l'a pas tué. Sa pose empêche la pauvre bête de s'enfuir et une fois a leur hauteur, il l'a relâche.
Il veut me donner une chance ! e pense tendrement.

***

J'arrive près d'une falaise et m'asseois devant ce beau spectacle. La mer, la lune et ce ciel étoilé.

Le loup noir s'assoit à côté de moi avant de frotter son museau contre le mien dans un couinement. Il est vrai que je ne lui ai pas donné beaucoup d'attention ces dernières heures, il a respecté mon engouement pour à peu près chaque chose dans cette forêt et est resté à l'écart.

Je lui donne une léchouille sur les babines avant que nos regards se croisent.

Ce lien... Il est parfait. Nate est parfait. Je me sens pleinement heureuse à ce moment là. Rien ne pourrait venir gâcher cet instant passé aux côtés de mon âme sœur.

Je retourne à ma contemplation de la lune et hurle.

Quelques secondes plus tard, Nate me répond, suivit des autres loups restés au village.

Je suis une louve-garou. Et j'ai une nouvelle famille.

•••

WILLCHR