Amour, Amour, Amour

Horreur ! Je ne vois plus rien !

Plus rien que l'horreur. Horreur !

Horreur me vois-tu ? Rien ?

Pourquoi ne puis-tu voir ? Malheur !


J'ai mal, l'heure m'échappe. Horreur !

Quelle heure ? Je ne vois plus, plus rien que l'horreur.

Ça fait si longtemps, combien d'années, de mois, de jours, d'heures...?

Pourquoi fait-il si noir ? Je ne vois rien, j'ai si peur.


Horreur m'entends-tu ? Que des sons, rien que des sons,

Celui de mon cœur. Bat-il encore ? J'en ai bien peur. Horreur !

Je ne vois plus, plus rien que l'horreur, l'horreur dans le noir, le noir dont j'ai peur.

Va-t-en ! Et ne revient jamais. Quand sera-t-on jamais si maintenant il n'est pas l'heure ?


Quelle heure est-il d'ailleurs ? J'en perds mes minutes, mes secondes et ma raison.

J'entends tic-tac mais ce n'est que mon cœur, ce rustre, qui se potasse et pleure !

Vas-tu donc te taire, cœur de malheur !? J'ai mal. Ô si mal. J'en pleure.

Horreur, toi qui ne me voit ni ne m'entend, peux-tu au moins me sentir ?


Moi je ne sens rien, même pas la pluie sur mes joues, mes sens comme martyrs.

J'échoue sur une plage : horreur ! Je ne peux la voir, mais j'entends ses vagues,

Ses vagues murmures, oui, elle me chuchote : "Oh, viens, sent le parfum de cette fleur !"

Quelle fleur ? Je n'en vois point, laisse-moi donc périr. Et puis, quel parfum ? J'ai mal.


Je pose ma main au sol mais ne sent pas le sable. Le sol est noir, le sol est horreur.

L'horreur m'accable et tout autour je ne vois rien qu'elle. Te l'ai-je dit, madame la plage ?

Ah non, je suis muet, aussi. Horreur ! Je ne peux plus parler. Ma langue se tord, encore,

Encore, elle s'essore au bord du rivage. Et je reste couché là, au bord de ce rivage.


Horreur dis-moi quelque chose. Toi, tu peux parler. La plage ne m'a rien dit !

C'est que le noir peut s'avérer trompeur. Allez, dit un mot !

Rien. Est-ce donc bien l'horreur qui me tient compagnie ou alors d'autres maux ?

J'ai mal. Je met du sable dans ma bouche mais ça n'a pas de goût, comme la vie.


Horreur ! Je suis aveugle, muet et sourd, pourquoi, pourquoi Seigneur ?

J'ai mal. Horreur ! J'étouffe, j'ai peur. Mon cœur se débat.

Pourquoi, pourquoi mon cœur te débats-tu ainsi ?

Tais-toi une bonne fois pour toutes, ouvre les yeux et écoute : je meurs...

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