Spleen
Y'a le blues qui coule à flots dans mes veines,
Comme si la nostalgie m'avait faite sienne.
J'suis l'esclave qui se traîne au sol,
La gamine qui arpente les rues
à la recherche du passé,
hurlant ton nom aux étoiles,
qui rient bien de me voir si démunie.
Les décombres que j'aperçois,
seraient-ce ma vie qui part en fumée ?
Je suis l'incarnation du Spleen de Baudelaire,
et qu'importe si je ne sais écrire comme Apollinaire.
Je suis une mélancolique dans l'âme,
je m'attache trop aux souvenirs,
alors qu'eux m'ont laissée sombrer
sans aucun regrets, sans aucune pitié.
Je ne sais pas m'adapter,
et aujourd'hui je l'avoue : le temps a gagné.
Cette impression d'avoir vécu le meilleur,
et qu'à cette heure tout se meurt.
Aurais-je trop aimé ?
Cupidon m'aurait-il tuée,
avec son poison sans remède ?
Finalement le bonheur,
n'est peut-être que l'avant-goût de la chute.
Chute sans fin,
faim insatiable de remonter le temps,
de prendre le premier bateau
pour s'échouer sur les plages du passé.
Je ne parviens plus à mettre de mots,
sur ce vide qui m'appelle,
sur ces insomnies répétitives,
sur cette amertume croissante.
Et si l'inspiration s'est égarée,
reviendra-t-elle à moi ?
Et l'espoir ?
Et l'envie ?
Et la vie ?
Y a t-il quelqu'un qui comprendrait enfin,
que je suis lasse d'aimer dans le vide,
d'hurler ma mélancolie à la solitude,
et de ne recevoir comme réponse que l'écho de ma peine ?
Est-ce ça l'amitié,
tout donner à quelqu'un,
et tout perdre,
parce qu'après tout,
qui s'inquiète de mon sourire décousu ?
Est-ce ça la vie,
se chercher du regard,
puis ne plus pouvoir se voir ?
Tout avoir,
et que tout s'écroule sous nos yeux ensanglantés ?
J'ai bien compris le temps,
que tu ne cesserais jamais ta course folle,
mais par pitié,
cesse de me voler tous mes trésors,
cesse d'assassiner tout ce que je construis.
Parce que j'aimais ma vie,
et je peine à reprendre mon souffle,
après avoir pleuré des torrents d'adieux.
Le pire c'est que j'aimerais tout expliquer,
tout leur dire,
le pourquoi du comment,
les raisons de mes cernes,
la cause de mes absences permanentes,
mais moi-même je n'ai pas les réponses.
Et les questions me font mal au crâne,
me triturent le cœur,
comme un couteau,
voire dix.
Est-ce ça, la fin de l'amour ?
Une errance sans fin dans un environnement hostile,
une déambulation constante sur un fil ?
Et la peur de crever sous le poids des pensées noires,
Et la crainte de ne jamais te revoir,
Et la peur de ne jamais être comprise,
Et la crainte de rester sous son emprise.
J'aimais me noyer dans ses yeux,
désormais j'erre dans le désert qu'est son absence.
J'aimais vivre à travers son regard,
maintenant je me débats pour ne pas périr tuée par le manque.
Qu'est-ce que la vie, si nous perdons toute envie ?
Qu'est-ce que l'amour, s'il n'y a personne pour nous aimer ?
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