10. Appel
Iris
Mon cœur pompait très fort à l'intérieur de ma poitrine et je reculais en m'enfonçant sur le côté, essayant d'éviter d'être dans le champ de vision de Jacob qui s'avançait sans écouter Vernon, ce dernier lui disait de lâcher l'affaire.
Merde pourquoi il n'écoute pas son copain !
— IRIS ? PUTAIN T'ES OÙ !
Je vais la tuer avant même que Jacob ne pense à le faire.
Rox m'appelait encore et encore, et je m'enfonçais entre deux buissons pour échapper aux yeux examinateurs de Jacob qui continuait à marcher droit devant.
— Jacob, on n'a pas le temps là...
Mais oui Jacob vous avez un bras à enterrer.
— Non attends, répondit-il en s'avançant dangereusement de mon côté.
— Fait chier, murmurai-je en grimaçant.
Ses pas se faisaient de plus en plus bruyants, aussi bruyants que mes battements de cœur qui pouvait s'entendre jusqu'au feu de joie.
L'âme près des lèvres alors que je vis sa silhouette, me forçant à changer de direction lentement, la sensation de me faire repérer était en train de faire frémir mon corps entier.
C'était le pire scénario.
Ma cage thoracique comprimait mes poumons et rendait ma respiration encore plus difficile qu'elle ne l'était déjà, c'était horrible.
J'avais les mains si moites et le front si mouillé que je pensais qu'il pleuvait, comme si j'étais prise au piège, je n'osais même pas respirer.
Et alors que je reculais, mon pied s'appuya sur une branche qui craqua.
J'allais m'évanouir, ou faire la morte.
J'étais à deux doigts de l'explosion cardiaque. La terreur de me faire repérer me donnait la chair de poule et le nœud à l'intérieur de mon estomac se serrait davantage.
— Attends...
Je vis sa silhouette s'arrêter, la tête qui venait de pivoter en ma direction et mon souffle se coupa radicalement.
Putain merde merde merde merde.
— Qu'est-ce que tu as trouvé ? demanda la voix lointaine de Vernon.
Ma respiration se saccada, puis mon instinct de survie prit le dessus sur ma panique.
Et une idée complètement folle me vint en tête.
Ça ne pouvait pas être pire de toute façon.
Je me laissai tomber au sol et versai le gobelet sur ma bouche et mon pull, grimaçant un peu à cause de l'odeur alors que Jacob s'avançait vers moi, j'ébouriffais mes cheveux et tachais mon pull avec de la terre.
Ma main arracha rapidement une fleur à côté et je fis mine de rire en la regardant.
On m'avait toujours dit que j'étais bête quand j'étais bourré.
— On dirait bien que ta copine te cherche...je l'ai trouvé ! s'exclama Jacob en regardant derrière lui, par contre elle a l'air sacrément bourrée.
Je tournai la tête en sa direction et fis mine d'ouvrir plus grand les yeux, faisant comme si sa présence m'avait étonné.
Natalie Portman qui ? Non...Iris Simones.
— Bourré ? Moi ? Non j'...j'ai bu un tout petit peu, je souriais de toutes mes dents en le regardant puis fronçai les sourcils en essayant de me relever, mais je te connais, toi !
— IRIIIIIS !
Il m'examina tandis que j'exerçai mon rôle d'actrice, même si intérieurement, j'étais au bord de la crise de panique.
— Jacob, on n'a pas le temps là !
— IRRRIIIIIIIS ! Entendais-je la voix de Cody qui se rapprochait.
Je fis mine de froncer les sourcils et regardant autour de moi, cherchant faussement les voix qui m'appelait depuis bientôt 5 minutes, je ne cillai pas lorsque Jacob se rapprocha de moi et me tendit sa main :
— Aller debout trésor, tes amis sont en train de te chercher comme des fous, il me sourit en m'aidant à me relever, mais je remarquai que ses yeux étaient sur mon collier.
Laissant mon cœur s'emballer davantage.
— Tu ne l'as toujours pas perdu, me dit-il en pointant du menton mon collier me tirant loin du sol où j'étais allongé.
Je souriais, mais ne répondis rien, regardant autour de moi et faisant mine de laisser mon regard se bloquer dans chaque objet que je voyais.
Je le sentais poser ses doigts sur mes cheveux, d'un geste doux, il enlevait les feuilles entremêlées dans mes mèches et je combattais mes pulsions pour ne pas balayer sa main loin de moi.
— Ok trésor, maintenant tu vas attendre tes amis sagement ici, on est d'accord ?
Je hochai la tête en souriant de toutes mes dents et lui tendis la fleur que j'avais entre les mains, je fis mine d'avoir le hoquet et il me proposa :
— Tu veux de l'eau ?
Je secouai négativement la tête puis entrepris de marcher en titubant légèrement, mon cœur pompait beaucoup trop fort alors qu'il me dit :
— À bientôt alors, fais attention ne reste pas ici la nuit...tu peux te mettre en danger.
Je ne répondis rien et voyais au loin les silhouettes de mes amis qui étaient en panique, j'entendais les pas de Jacob s'éloigner et je continuai mon chemin et grelottant, enlevant ce masque faussement ivre et cédant à celui de la peur et du soulagement.
Des larmes quittèrent mes yeux lorsque j'entendis la voiture démarrer loin d'ici, et un souffle de soulagement s'échappa de mes lèvres.
J'étais en sécurité.
— IRIS ! s'écria Rox en me faisant grand signes avant de courir vers moi.
Mon amie était au bord de la crise de panique, comme moi quelques minutes plutôt. Elle hoqueta d'effroi en regardant mon t-shirt et m'interrogea du regard.
— J'ai fait tomber mon gobelet, haussai-je les épaules en me justifiant, mais là je veux rentrer. S'il te plait.
Elle hocha la tête et Cody s'approcha de moi, ses sourcils se froncèrent et il grimaça de dégoût. M'arrachant un petit rire dans un souffle, même moi je me dégoûtais.
— Comment tu t'es fait ça ?
— J'ai vu un reportage qui disait que la terre c'était bon pour les cheveux, lâchai-je sarcastiquement, je suis tombé gros débile.
Absolument pas.
Mais je n'allais pas leur dire que j'étais en train d'espionner deux mecs qui enterraient un corps dont les membres étaient arrachés.
Je me demande à qui ce bras appartenait.
Et qui l'avait tué.
°°°°
Le lendemain. 20 heures. The Box. Ewing.
— Donc ça veut dire qu'il y aura des jours où je ferais l'ouverture et d'autres non ?
Rico m'avait appelé encore aujourd'hui pour remplacer Jessy qui était encore malade, ce qui n'était pas pour me déplaire.
Mais j'étais horriblement fatigué à cause de la veille.
Je n'avais pas du tout dormi, Jacob et Vernon occupaient toutes mes pensées...ainsi que ce corps découpé.
De ce j'avais compris, ce n'était pas eux les auteurs de ce massacre, mais c'était eux qui l'enterraient.
J'avais toujours envie de vomir à cause de ce bras.
— Tu évolues vite, et Jessy a besoin de se reposer un peu aussi, tu ferais trois ouvertures par semaine.
Je hochai la tête, d'un côté ça m'arrangeait, même si c'était plus fatigant, je pouvais rentrer à minuit trois jours par semaine au lieu de deux heures du matin.
Je me sentais sous pression, je sentais la crise d'anxiété qui menaçait de pointer le bout de son nez pendant la nuit.
Ou même ce soir.
— Ça marche, je vais y aller.
— Bon courage, soit à la hauteur, me dit-il avant de raccrocher.
J'inspirai profondément, et secouai mes mains qui tremblaient.
Je sentais que mon cœur commençait à battre très vite, et de violents frissons emprisonnèrent mon corps.
Ce soir ? Haha. Maintenant, tu veux dire.
Je n'arrivais pas à parler, l'impression qu'on m'étouffait, je n'arrivais pas à respirer et ma panique augmenta et se mélangea à mon anxiété.
Je m'assis par terre, le corps tremblant et impossible à contrôler, un sanglot s'échappa de mes lèvres.
Tous mes membres étaient tendus, mon corps était crispé et tremblait d'une façon terrifiante.
Je fermai les yeux et tentai de calmer ma respiration trop saccadée, comme si tout l'air que j'essayai de récupérer n'était pas suffisant.
Cette sensation que j'allais mourir étouffé, j'avalai difficilement ma salive et levai la tête vers le plafond en essayant de me calmer, mes mains tremblotantes tirèrent sur mes cheveux alors que mon cerveau hurlait des pensées de plus en plus angoissantes.
Les bouffées de chaleur me forcèrent à m'attacher les cheveux, je commençais à prendre de grandes inspirations en me levant, faisant les cent pas près du bar vide.
Comme l'entièreté du club.
Je dois bosser...je dois aller bosser...
Ils sont dangereux...ils vont te tuer et te découper...ils n'attendent que ça.
Des larmes quittèrent mes yeux et j'étouffais un sanglot bruyant, ma tête menaçait d'exploser et j'avais très mal, je sentais que tout tournait autour de moi.
Papa a disparu...il ne te paiera pas le deuxième trimestre...elle veut que tu la rembourses.
Le collier contient un traceur tu vas te faire kidnapper et personne ne cherchera après toi.
Mes sanglots de terreur se firent plus bruyants et je n'arrivais pas à me calmer. Après plusieurs jours à accumuler événement sur événement, ce n'était que maintenant que mon anxiété avait décidé de venir me rendre visite.
Personne n'était au club, c'était le jour off du videur, et me savoir seule me rendait encore plus anxieuse.
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit et je me crispai près du bar. Mes yeux figèrent mon corps lorsqu'ils virent les iris bleus de celui qui hantait mes pensées tard la nuit.
Ma respiration saccadée était la seule chose audible au milieu du grand espace, ses yeux me fixèrent alors qu'il fermait la grande porte d'entrée.
— Prends un glaçon.
Sa voix explosa le silence dérangé par ma respiration bruyante et je fronçai les sourcils sans pouvoir parler.
Il connaissait la technique du glaçon.
— Elle ne marche...pas, sanglotais-je en posant mes mains sur le bar tout en essayant de me calmer rapidement.
J'entendais ses pas descendre les escaliers en métal et s'approcher de moi, son regard examinait mon visage que j'évitais de montrer à chaque fois que je faisais une crise d'anxiété.
Je me sentais trop vulnérable.
— Je peux essayer autre chose ? Me demanda-t-il en n'étant plus qu'à quelques centimètres de moi, tu me laisses essayer quelque chose pour toi, princesse ?
Je déglutis difficilement et hochai la tête, lorsque j'avais des crises d'anxiété ça se passait très souvent le soir, je n'avais jamais eu d'aide.
Même si Rox me demandait de l'appeler lorsque ça arrivait.
— Ouvre la bouche.
Je le vis tirer un petit glaçon et il le mit dans sa bouche, puis son visage s'approcha dangereusement du mien, mon souffle se saccada davantage avant de se rompre lorsque ses lèvres se pressèrent contre les miennes.
Puis, il ouvrit la bouche et je fis de même, sa langue poussa le glaçon à l'intérieur de ma bouche et je frémis.
Il continua à m'embrasser et très vite je comprenais ce qu'il faisait.
Kai essayait de distraire mon cerveau.
Et ça fonctionnait.
Ma respiration saccadée commençait à devenir plus contrôlable et j'en profitais pour rompre notre baiser afin de prendre de grandes inspirations.
Je vis sa langue passer autour de ses lèvres dont le coin s'incurva en me regardant devenir plus calme.
— Soda à la framboise.
Je fronçai les sourcils d'incompréhension et il murmura :
— Elles ont le goût du soda à la framboise aujourd'hui.
Mes yeux s'ouvrirent plus grands, mais il ne me laissait pas le temps de répliquer qu'il tourna les talons, s'avançant vers les escaliers dédiés au personnel.
Je le vis déverrouiller la porte « privée » avant d'entrer à l'intérieur en refermant la porte derrière lui, la pièce était noire alors aucun moyen pour moi de voir quoi que ce soit.
Il avait les clés de cette porte.
Mon dos se colla contre le comptoir du bar, mon corps était pris d'une fatigue immense, affaiblie par la crise que je venais d'avoir.
Mon cœur semblait lui aussi être fatigué, laissant mon cerveau penser pendant quelques secondes qu'il était en train de lâcher.
Mes mains tremblaient encore, je déglutis difficilement et me redressai en m'avançant vers le deuxième étage où j'entrai à l'intérieur des toilettes, passant un peu d'eau sur mon visage.
Je regardais mon reflet dans la glace, et laisser échapper un petit souffle en fermant les yeux.
Il m'a aidé.
Il m'avait aidé.
Mes sourcils se froncèrent d'incompréhension, comment il connaissait ça ? Comment il avait eu la présence d'esprit de m'embrasser pour distraire mon cerveau ?
J'inspirai profondément en haussant les sourcils, il fallait que je me reprenne et vite.
L'ouverture n'était que dans une heure et demie et j'avais beaucoup de choses à faire.
Rapidement, je quittai la pièce et m'en allais préparer les salles du club, savoir qu'il était ici me rendait un peu nerveuse, je me retrouvais à regarder la porte en attendant qu'il sorte.
Mais il était encore à l'intérieur.
Je m'attaquais aux tables du premier étage que je positionnais au milieu des canapés, ma fatigue était gigantesque, je savais que cette soirée allait être la plus éprouvante.
Mon téléphone sonna, et je le fis sortir de mon soutif, Rox.
— Je peux t'app-
— Meuf meuf meuf ! me coupa-t-elle rapidement, là je suis au centre-ville, pour acheter des trucs et je suis rentré dans une boutique de bijou d'accord ? Il y a ton collier enfin le même modèle ! Ensuite, je me dis que c'est une coïncidence, je vais dans une autre boutique et ils vendaient la même chose !
Je fronçai les sourcils et mes doigts se posèrent sur mon collier, je l'examinais du regard et lui demandai :
— Je n'ai jamais vu ce modèle se vendre depuis des années, tu l'avais croisé en été ?
— Non enfin, je n'étais pas parti au centre pendant l'été, mais j'ai demandé à l'un des vendeurs et il m'avait dit qu'ils étaient là depuis au moins deux mois, je pense que quelqu'un avait fait tomber le sien et Jacob pensait que c'était le tien, supposa Rox, donc on a paniqué pour rien.
Et voilà. Maintenant, je me sentais complètement bête d'avoir pensé à ça toute la journée.
Et d'avoir pensé qu'un traceur était dans le mien.
Pour le coup, c'est con j'avoue.
On était d'accord ta gueule.
— Merci de me rassurer, je dois y aller, j'ai encore plein de trucs à faire, souriais-je en regardant le collier qui n'était finalement pas le mien.
J'écarquillai les yeux lorsqu'elle dit :
— D'accord à plus tard ! ...Cody ne prend pas ça !
Ma bouche s'ouvrit en même que mes lèvres s'étirèrent, ils étaient ensemble en train de faire un shopping.
C'est trop mignon !
Mais ils ne m'avaient rien dit, ils savaient que j'allais en rajouter des tonnes et des tonnes. Ils savaient que j'avais raison au fond.
Bah oui c'est clair.
Le bruit d'une porte qui s'ouvrit me fit tourner la tête et je voyais au loin Kai sortir de la pièce privée.
Je fronçai les sourcils en le regardant descendre les escaliers, remarquant qu'il portait un pull à manches noir.
Il en portait un blanc à son arrivée.
Je quittai l'espace du premier étage et commençai à monter les marches pour arriver au deuxième, sous le regard de Kai qui venait de passer derrière le bar pour peut-être se servir.
Je mourais d'envie de savoir pourquoi il avait autant de liberté.
Pourquoi Rico le laissait faire comme il voulait.
Il l'avait frappé, et il n'avait rien fait.
Ni lui ni ses hommes.
L'espace du deuxième étage était plus rapide à faire, je terminai en à peine quelques minutes avant de redescendre, mon regard se posa sur Kai qui semblait écouter quelque chose sur son téléphone.
L'air concentré.
Je m'avançai et contournai le bar, il recula en regardant ce que je faisais tandis que ma main tira une boisson énergisante, j'en avais besoin si je voulais terminer la soirée sans tomber dans les pommes au bout de 30 minutes.
Il posa son téléphone et se tourna vers moi alors que je bus ma boisson silencieusement.
— On m'a dit que tu errais dans les bois la nuit dernière...
Je manquais d'avaler ma boisson de travers alors que mes yeux s'écarquillèrent, Jacob lui avait sûrement dit.
— C'est dangereux de trainer là-bas...tu peux te retrouver piégé...au mauvais endroit...au mauvais moment...
Sa voix baissait à chaque phrase qu'il venait de dire alors que son corps pivota pour faire face au mien, il examinait mon visage qui était à ça de laisser la panique peindre le sang-froid que j'essayai de garder.
— Tu pourrais voir des choses...que tu devras garder pour toi...
Il s'avança jusqu'à moi et je n'osais pas bouger, pas même respirer convenablement.
Son visage s'approcha de mon oreille, je sentais son souffle s'écraser très près de ma tempe alors qu'il murmura :
— Mais une chance pour toi...tu étais bourrée...n'est-ce pas ?
Mon souffle irrégulier trahissait mon calme, et je hochais faiblement la tête en guise de réponse, évitant son regard concentré sur mon visage depuis le début.
Il lâcha un infime rire dans un souffle, presque inaudible.
— Tu n'as toujours pas perdu ton collier à ce que je vois, remarqua-t-il toujours aussi près de mon visage.
Je hochai la tête et mon souffle se rompit lorsque ses doigts pressèrent doucement ma mâchoire, faisant relever ma tête pour forcer mes yeux à le regarder.
— Regarde-moi.
Ok daddy.
Il étira légèrement ses lèvres, ses doigts levèrent davantage mon visage et je me laissai faire tandis que je sentais déjà mon âme s'embraser face à ses yeux.
Il était démoniaque.
— Je préfère quand tu me regardes...
— Je le ferais alors, murmurai-je d'une voix à peine audible.
Sa bouche s'entrouvrit au son de ma voix, et ses yeux brûlaient d'une intensité si flagrante que je me rappelais d'une chose.
Qu'il aimait jouer.
Et moi aussi.
— Merci de m'avoir aidé, chuchotai-je dans un souffle qui s'écrasa près de ses lèvres.
— Tu peux me remercier autrement...
Ses doigts levèrent encore plus ma tête et il inclina son visage sur le côté, menaçant de s'attaquer à mon cou, laissant ses lèvres effleurer le creux de mon cou.
Mon souffle devint encore plus irrégulier, la tension montait d'un cran et je savais qu'il m'en fallait beaucoup pour ne pas être à sa merci comme une partie de moi le voudrait.
Il ne fallait pas que je me brûle avec son feu.
Même si je le voulais.
— Comment je pourrais le faire ?
Je sentis sa respiration se rompre alors que je murmurai ma question, le cœur battant à milles à l'heure lorsque chaque mot sortait de ma bouche sous un même murmure lent.
— Tu pourrais me dire...ce que tu as vu au lac.
Et soudainement.
Ses doigts sur ma mâchoire emprisonnèrent mon cou et un hoquet de surprise s'arracha de mes lèvres alors que la panique me gagna, faisant tomber ma boisson au sol.
Son visage me fit face et son regard me fit frissonner de terreur, ma respiration se saccada et ma main se posa sur son bras lorsque je sentis ses doigts s'enfoncer dans sur ma peau.
Terrifiant. Il était terrifiant.
— Parce que je le sais princesse...je sais que tu as menti...je t'ai entendu quand tu es parti avec tes amis...
Mon cœur tombait au sol.
Il était là-bas, il était à la forêt ce soir là.
Et je me sentais vulnérable à présent. Comme prise au piège et terrifié par son emprise sur moi.
Et ce qu'il était capable de faire.
— Je ne dirais rien à personne, lâchai-je dans un murmure complètement paniqué, je vous jure que je ne dirais rien.
— Jouer la comédie pour amadouer Jacob, tu es futée, murmura-t-il en approchant son visage du mien, mais ne me mens jamais, pas à moi, parce que je peux devenir très agressif.
Il serra encore plus mon cou et un sanglot de panique quitta mes lèvres.
— Tu n'aimerais pas que je m'attaque à toi, pas vrai princesse ?
— S'il vous plait...je ne dirais rien, je n'ai rien vu.
Il esquissa un petit sourire, et murmura au creux de mes lèvres :
— Tu me le promets ?
— Je vous le promets, susurrai-je effrayé par ce qu'il pouvait faire, je vous le promets je ne dirais rien à personne.
— Bonne fille.
Et il releva sa tête en même temps qu'il desserrait son emprise sur mon cou, et je me figeai lorsque ses lèvres se posèrent son front, puis il murmura :
— Fais attention, ne romps pas cette promesse parce que...je le saurais. Et je ne voudrais pas abimer ton petit corps, du moins...pas de cette façon.
Je frémis au ton de sa voix et hochai la tête, absolument pétrifié par lui.
Sa présence me faisait me sentir en danger à présent.
Il était là, il m'avait vu.
C'est pour ça qu'il m'avait posé la question, il voulait me laisser le bénéfice du doute en me demandant si j'étais bourrée ou non.
Il savait que non.
Dans un geste doux, ses doigts emprisonnèrent une mèche de cheveux qu'il bloqua derrière mon oreille, puis son index me fit lever le menton et encore une fois, me força à le regarder.
— N'aies pas peur de moi, je ne te ferais aucun mal si tu ne me forces pas...sauf si c'est ce que tu aimes.
— Je ne dirais rien, répétai-je une nouvelle fois en l'implorant du regard.
— J'espère pour toi princesse, je prends les promesses très à cœur.
Comme Théa.
Son corps recula et je commençai à respirer plus normalement, je grimaçais en regardant ma boisson par terre et il tira une autre canette du mini-frigo qu'il me tendit.
— Mets ça sur ma note plus tard.
J'acceptai en le regardant, et doucement, j'ouvris la canette sans le lâcher du regard.
Son aura qui empestait le danger me fit frémir et comme si mon corps était le spectre de ma peur, mon ventre se nouait et ma respiration était irrégulière.
Il m'avait menacé.
Il venait de me menacer si jamais je disais quelque chose sur ce que j'avais vu.
Alors il savait ce que faisaient Jacob et Vernon hier soir, ce qui le rendait encore plus dangereux.
Imagine c'est lui qui l'a découpé en morceau ?
Arrête je vais vomir.
— Je n'ai jamais goûté.
Je fronçai les sourcils, il regardait ma canette. Il parlait de la boisson hein ?
— C'est très sucré, décrivais-je après m'être raclé la gorge.
— Je peux goûter ? m'interrogea-t-il en se redressant.
Je hochai la tête et lui tendis la canette, je ne comprenais pas comment il pouvait passer d'un type effrayant à un autre aussi calme...presque doux, aussi rapidement.
Où était-ce juste moi qui le voyais comme ça ?
Délicatement, je le vis me prendre la canette avant de s'approcher de moi, ses yeux fixaient mes lèvres puis il murmura :
— Ouvre la bouche.
Un frisson se déchargea le long de ma colonne vertébrale et mon cerveau se déconnecta automatiquement, comme s'il s'en fichait que l'homme que j'avais en face de moi venait de me menacer si jamais je disais que j'avais vu son ami enterrer un corps mutilé.
Et mes lèvres s'entrouvrirent, obéissant à sa demande.
Sa main emprisonna ma mâchoire qu'il releva avant de verser la boisson à l'intérieur de ma bouche.
— N'avale pas.
Il maintenu ma mâchoire levée, je l'entendis déposer la canette à côté de moi avant de presser violemment ses lèvres sur les miennes.
Et mon souffle s'alourdit.
Une explosion d'émotions fit vibrer mon estomac et il pressa sa main sur ma mâchoire, la boisson se mélangea à notre baiser hargneux et sa langue brûlante caressa lentement la mienne.
Suçotant mes lèvres mouillées par le liquide sucré, et j'étais au bord de l'extase.
À cause d'un simple baiser.
L'effet que cet homme me faisait était terrifiant. C'était interdit et complètement déviant.
Il rompit notre contact et se lécha les lèvres en gardant ses doigts sur ma mâchoire, comme s'il dominait encore mon corps même après ce baiser.
— Oui, j'aime beaucoup.
Ses doigts quittèrent ma mâchoire et le bout de son index essuyait lentement le fil de liquide qui avait quitté ma bouche et descendait jusqu'à ma mâchoire.
Mes yeux s'écarquillèrent un instant lorsque je le vis lécher le bout de son index, esquissant un petit sourire au coin.
— J'attendrais ton appel ce soir, princesse.
Et j'étais à ça de lui demander de me baiser sur ce bar, maintenant.
Je le voyais s'éloigner de moi, son corps se rapprochant de l'entrée. Et un souffle quitta mes lèvres, encore complètement chamboulée par ce qu'il m'avait fait.
Putain.
Comme le dit reine Doja Cat...
That dick was a ten out of ten.
_____________
Hey !
Mon nouveau PC me rends heureuse Sah il est trop cool.
Me today :
BUT ANYWAY CHILL !
Kai and Iris be like :
A très bientôt pour un nouveau chapitre !
Prenez soin de vos petites frimousses ! ❤️
With love. S
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top