07. Goût fraise


(NDA pré-chapitre : A strawberry taste...)

Iris

22 heures. The box. Ewing. New Jersey.

Donc tout ce que tu auras à faire c'est de prendre les commandes, m'expliqua ce Rico alors que je sentais mon cœur battre tellement fort que j'eus pensé qu'il allait exploser à tout moment, et de les faire monter au deuxième étage. Tu seras chargée de cette partie du club, les clients se plaignent de monter et redescendre à chaque fois.

Mon estomac se noua violemment, le deuxième étage.

Sur tous les espaces de ce foutu club, j'allais être responsable de celui que j'aimais le moins.

Rico m'avait fait la visite, et c'était beaucoup plus grand que ce que je pensais.

J'avais su qu'il y avait plusieurs sorties, mais seulement deux entrées. La principale que je connaissais, et une autre derrière le bar qui était interdite au grand public.

Il y avait les deux étages que je connaissais déjà ainsi que le bar en bas, Rico m'avait aussi montré les différents bureaux qui était au deuxième étage, mais les escaliers pour y accéder n'étaient pas les mêmes.

Cela permettait d'avoir une certaine sécurité, personne d'autre que le personnel ou les contacts de Rico n'avait accès à ces escaliers.

C'était la raison pour laquelle ils m'avaient demandé de rester en bas la dernière fois.

Parce qu'il y avait tous les bureaux du club, dont celui de Rico qui abritait forcément beaucoup de merdes dont je ne voulais pas vraiment connaitre l'existence.

Même si ma curiosité me rongeait.

En parlant de son bureau, il y avait deux autres pièces à côté, l'une était les vestiaires pour les danseuses et les serveuses, l'autre...il ne me l'avait pas montré.

C'était juste « privé ».

Ces trois prochains jours, tu seras aidé et guidé par Jessy, la serveuse du premier étage. Si tu as des questions, tu peux lui demander, elle travaille ici depuis presque un an.

Je hochai la tête alors que l'anxiété rendait ma respiration saccadée, la pression qui formait la boule à l'intérieur de mon ventre me fit grimacer.

Nous étions en ce moment dans son bureau, mon nouveau boss me souriait avant de coincer son cigare entre ses lèvres fines, il était assez petit de taille, un léger accent mexicain me confirmait qu'il n'était pas d'ici, son prénom m'avait déjà mis la puce à l'oreille.

Rico avait plusieurs bijoux en or, ainsi deux dents de devant couverts par le même métal.

Un crâne rasé et énormément de tatouages.

Un peu comme lui.

Il portait un costume, je me disais qu'il en portait tous les soirs. Peut-être.

Tu as des questions ?

Non...non, merci beaucoup.

Il hocha la tête et tira quelque chose de son tiroir, je vis des vêtements noirs qu'il posa sur la table avant de les glisser vers moi.

Ce sont tes tenues, deux robes et une combinaison, tâche de les garder intacts.

Je hochai la tête et récupérai les tenues, une légère grimace aux lèvres.

J'avais l'impression qu'elles étaient trop...osées.

Même trop petites.

Si tu as un problème avec un client, tu diras à Brandon, le barman. Si ça part en couilles, demande à l'un des gars de la sécurité.

Il se leva et honnêtement, je ne voyais pas vraiment la différence.

Qu'est-ce que t'es mauvaise meuf.

Je sais pardon, Rico... mais il fait la taille d'un Oompa Loompa lui aussi là.

Je me pinçai les lèvres pour ne pas rire à mes pensées et me levai à mon tour, il me serra la main et me sourit avant de me dire :

Va te changer maintenant, Jessy t'attend pour ce soir.

Je hoquetai de surprise lorsque sa main claqua mes fesses et écarquillai les yeux alors qu'il sortait de son bureau comme si de rien n'était.

Je grimaçai de dégoût en sortant à mon tour, me dirigeant vers les vestiaires. J'ouvris la porte et découvris la grande pièce vide...mais bordélique.

Des vêtements par terre, des sacs pleins de liasses de billets, des talons plus hauts que la taille de Rico.

Tu vas faire ça encore longtemps ?

Oui.

Il y avait aussi des cigarettes, des bouteilles de champagne, du maquillage...beaucoup de maquillage.

Bon, grouille-toi.

Je fermai la porte et enfouis mes affaires à l'intérieur de mon sac, ne sortant que la robe. Et mes yeux quittèrent presque leurs orbites en voyant la taille...c'est un t-shirt !

Elle était ridiculement petite, des bretelles aussi fines que mes files d'écouteurs, et terriblement serrée.

Un rire sarcastique s'échappa de mes lèvres lorsque je constatai qu'elle était aussi décolletée et comme si ce n'était pas suffisant, elle était échancrée au milieu de l'une de mes cuisses.

Il est sérieux ?

...j'y penserai !

Je me tournai vers la voix féminine derrière moi, mon regard se posa sur la personne qui venait de pénétrer la pièce.

Oh tu t'habilles déjà, c'est parfait ! me sourit-elle en s'approchant de moi, tu dois être la nouvelle.

Son sourire était gigantesque...presque faux.

Oui, je...je m'appelle Iris, répondis-je en essayant de garder un minimum d'assurance face à elle alors qu'elle me détaillait ouvertement du regard.

Jessy était très jolie, une peau brune, des traits fins et des yeux en amandes, des pommettes très visibles et une mâchoire magnifiquement bien définie.

Son nez était petit, parfait.

Comme la totalité de son visage.

Ok super, moi c'est Jessy enfin ça tu le sais déjà, Rico t'a sûrement parlé de moi !

Oh merde non...pas ce genre de meufs s'il vous plait.

Elle ne manquait pas de détailler mon sac ainsi que mes chaussures puis son regard se reposa sur moi et elle me dit :

Je te laisse te préparer je serais au bar avec les mecs ! Rejoins-moi là-bas ! Oh et au passage, tu devrais mettre un peu d'anticernes, tu en as besoin.

Elle ne me laissait pas le temps de répondre que je la vis déjà tourner les talons et claquer la porte, je levai les bras en secouant la tête, encore pleine d'incompréhension face au comportement de ma nouvelle collègue.

Donc après le Oompa Loompa, nous avons Paris Hilton...qui s'est teint les cheveux en noir et a un peu forcé sur l'autobronzant.

Je me changeais rapidement, et difficilement, même avec ma taille fine, cette robe était importable. Elle était tellement serrée que j'avais peur de la déchirer.

C'était un bout de tissu qui m'arrivait presque au ras des fesses, le décolleté ne faisait pas vulgaire. Et heureusement.

Je relâchai mes cheveux bruns pour couvrir la peau de mon cou et ma poitrine, ça servait d'avoir les cheveux longs.

Ces derniers m'arrivaient jusqu'au milieu du dos, ma mère les préférait courts, mais.

Je les adorais comme ils étaient.

De toute façon, ma mère n'aimera jamais ce que j'aime chez moi.

...je devrais mettre de l'anticernes ?

J'inspectai mon visage, ne pensant pas que j'avais particulièrement besoin de maquillage. Pourquoi elle m'avait dit ça ?

Elle avait une peau parfaite, j'imaginais qu'elle m'avait dit ça parce qu'elle n'aimait pas les cernes.

J'hydratai mes yeux et me regardai une dernière fois dans le miroir...ok.

Ok Iris, tu peux le faire meuf.

Je serrai les poings et secouai mes mains pour diminuer le stress qui descendait sur mes doigts en les faisant trembler puis ordonnai à mon cerveau de faire sortir mon corps de la pièce.

Je fermai la porte derrière moi, et la musique tambourina à l'intérieur de mes oreilles, si fort qu'elle faisait vibrer mon cerveau.

La lumière rouge rendait la vision plus difficile, je descendais les escaliers en métal, la main sur la rampe et les yeux vagabondant sur la piste de danse sous mes pieds.

Plus loin, je croisai le visage de Jessy, elle était au bar. Exactement comme elle me l'avait dit.

Il y avait deux barmans, Brandon et Jamie, je savais qu'il y avait aussi quatre ou cinq gardiens. Je ne me rappelle pas de leurs noms ceux-là.

J'arrivais au bar et l'un des barmans me vit, il détailla ma tenue et me demanda :

C'est toi la nouvelle c'est ça ? Passe par ici !

— Merci de te concentrer sur ce que je dis, fit sarcastiquement Jessy en direction du jeune homme.

Jessy me regardait de haut en bas alors que j'essayai de faire baisser ma robe pour ne pas qu'on voie mon cul en full HD, je passais derrière le bar et les deux hommes me sourirent.

Moi c'est Brandon, fit celui qui venait de me parler en souriant, c'est quoi ton prénom ?

Ir-

T'as des clients qui attendent, me coupa Jessy avant de me prendre la main, tu viens la nouvelle ? Je vais commencer ta formation.

C'est Iris, lui rappelai-je dans un souffle en la laissant me prendre avec elle.

Je me faisais bousculer de tous les côtés alors que Jessy me tirait avec elle vers le deuxième étage. Nous montâmes les marches et mon cœur tambourinait à l'intérieur de ma poitrine.

Les deux fois où j'étais monté ici, il était là.

Je priais intérieurement pour ne pas le voir, ni même avoir à lui parler.

Putain imagine il va me faire un bordel, ou me faire virer ?

Non non non non putain ! Oh bordel.

Mon estomac se noua alors qu'on arrivait au deuxième étage, très vite j'inspectais l'espace du regard, cherchant ses yeux.

À chaque fois, je me sentais observé à l'instant où mes pieds se posent dans ce club.

Mais pas ce soir.

Bon ! T'as déjà travaillé comme serveuse ?

O...oui, après le lycée, répondis-je en posant ma main sur mon bras.

Au moins, je n'aurais pas à te faire les bases, souffla-t-elle en posant ses mains sur ses hanches, donc ! Bon pour ne rien te cacher Rico t'a donné cette partie parce que les personnes d'ici sont très dangereuses, tu sais...

Elle me lança un regard, examinant ma réaction.

Je rêve où elle veut me dissuader ?

Ce n'est pas grave, répondis-je esquissant un sourire faux, je pense que je pourrais gérer.

Si tu le dis, bref.

Elle commença à me montrer les carrés VIP, les tables et leurs numéros que je devais apprendre rapidement si je voulais me retrouver dans les commandes.

Avec ma mémoire sélective, c'est bien parti.

Des regards se posaient sur moi, des hommes me souriaient en laissant leurs yeux dévorer mes jambes et mes cuisses dénudées.

Ils pouvaient avoir l'âge de mon père ces cons.

Plusieurs minutes passèrent et les explications de Jessy commençaient à se répéter, comme si on bouclait autour des mêmes choses.

Mais pendant tout le long, elle ne semblait pas concentrée avec ses paroles...son regard était aussi vagabond que le mien.

Comme si elle attendait quelqu'un...ou qu'elle cherchait quelqu'un en particulier.

Jessy ? l'interpellai-je après avoir constaté qu'elle s'était tut depuis trois bonnes minutes, regardant autour d'elle en oubliant complètement mon existence.

Ah oui quoi ? me demanda-t-elle rapidement en reprenant ses esprits, j'en étais où ?

Les clients, lui dis-je en croisant les bras, tu parlais des clients de cet étage.

Oui voilà, les clients sont tous des habitués ici, ils ne changent jamais de tables alors tu pourras te retrouver, ils commandent le plus souvent à leurs arrivés, me répéta-t-elle pour la troisième fois, tu n'auras qu'à prendre les commandes de ceux qui t'appellent où attendre que ton bipeur sonne pour récupérer les commandes au bar. Brandon et Jamie t'aideront si c'est nécessaire.

Je hochai la tête en regardant autour de moi, et soudain.

Mon sang se glaça instantanément lorsque je vis un visage familier.

Le motard.

Jacob.

Mais mon cœur venait de s'écraser contre le sol à l'instant où mes yeux croisèrent ceux qui me hantaient depuis des jours.

Lui.

Reste ici, je reviens.

Mes yeux quittèrent les siens et je regardai Jessy qui s'approchait d'eux, le mec d'hier ne m'avait pas lâché du regard, je sentais ses pupilles sur ma peau.

Alors je décidai de le regarder moi aussi.

Ses yeux regardaient mes jambes, remontant doucement vers mes cuisses...puis le bas de ma robe...arrivant jusqu'à ma poitrine.

Mes mains se posèrent sur mes cheveux que je ramenai devant pour cacher mon décolleté et son regard remonta rapidement vers mon visage.

Je vis sa langue toucher l'intérieur de sa joue, faisant légèrement décaler sa mâchoire sur le côté, sa bouche s'entrouvrit et il esquissa un petit sourire en secouant lentement la tête.

Je savais qu'il m'insultait intérieurement pour lui avoir gâché la vue.

Je haussai les épaules en guise de réponse et croisai les bras près de ma poitrine.

Jessy lui parlait, mais il ne semblait pas l'écouter et elle le remarquait. Elle chercha discrètement où son regard était tout en parlant avec Jacob.

Et là.

Ses yeux noisette croisèrent les miens, et elle comprit pourquoi il n'était pas concentré avec elle. Les sourcils de ma collège se froncèrent, contrariée.

Je tournai rapidement la tête, les regards sur moi me gênaient. Je me sentais soudainement de trop et mal à l'aise.

Mon ventre se noua à l'idée que le mec bizarre dise à Jessy que je l'avais castré.

Et que donc j'étais violente, ce que je n'étais pas hein...mais Jessy ne pouvait pas le savoir.

Elle dira à Rico et il allait me virer. Je n'ai même pas bossé une heure.

Oh bordel.

Je devrais m'excuser ?

Jacob me vit aussi, et fronça les sourcils en souriant avant de se retourner vers le mec qui me fixait depuis son arrivée, je le vis s'approcher de lui et lui murmurer quelque chose près de son oreille.

Le mec n'avait pas lâché mon regard, et ses lèvres s'étirèrent une nouvelle fois.

Putain qu'est-ce qui se passe ? Il me fout la trouille !

La nouvelle ! m'interpella Jessy en s'approchant de moi, une chose aussi. C'est interdit de faire copain-copain avec les clients, tu m'entends ?

Soudainement plus agressive, Jessy me lança un regard noir en terminant sa phrase et je hochai la tête, muette.

Bon, je te donne ton bipeur, dès qu'il sonne descend en bas récupérer les commandes, m'ordonna-t-elle en me donnant brusquement mon bipeur, si tu as des questions descends me voir. Encore une fois, pas de rapprochement avec les clients la nouvelle.

— C'est Iris, répétai-je plus agacé.

Elle me regarda un instant puis haussa les épaules avant de tourner les talons. Je la vis s'arrêter près de Jacob et du mec bizarre, le motard dit quelque chose et elle ria en posant sa main sur le torse du mec bizarre avant de me lancer un regard.

Laissant ma bouche s'entrouvrir à l'instant où je compris son petit jeu.

Le mec lui plait forcément, c'est pour ça qu'elle est devenue comme ça !

Quelle conne.

Je n'avais pas remarqué que mes yeux étaient encore sur la main de Jessy jusqu'à ce qu'une main tatouée enveloppa son poignet.

Mon regard se releva vers lui et il enleva la main de Jessy de son torse sans me lâcher du regard.

Puis il incurva un coin de ses lèvres.

Oh putain il fait vraiment chaud...ou c'est juste moi ?

Je sursautai lorsque le bipeur vibra et sonna à l'intérieur de ma main.

Ok iris. À toi de jouer.

Jessy descendit et je la suivis pour aller au bar, Brandon me fit un signe de la main et je passai derrière le bar.

Table 3, me dit-il en me donnant un plateau avec des verres remplis, essaie de ne pas te faire bousculer par les gens surtout.

J'hochai la tête et lui rendit son sourire et tenais fermement le plateau avant de reculer puis quitter le bar en direction des escaliers.

Je priais intérieurement pour ne pas faire tomber les verres non seulement à cause des gens qui semblaient s'en foutre totalement de moi.

Mais aussi mes talons qui ne m'aidaient pas à garder l'équilibre.

Tu vas te ramasser comme une merde meuf.

Je sais putain dis pas ça je vais stresser encore plus.

Pardon...excusez-moi...désolé...merci...pardon...

Je n'avais jamais utilisé autant de formules de politesse en si peu de temps.

Mais j'étais très fière de moi lorsque j'arrivais au deuxième étage avec les commandes intactes.

Du regard, je cherchais la table trois que je retrouvais sans beaucoup de difficulté étant donné qu'il y avait les numéros collés contre les pieds centraux des tables.

Bonsoir, commençai-je en arrivant près d'un groupe d'hommes qui fumaient en regardant mon décolleté, voilà vos commandes.

Merci bébé, fit l'un d'eux en me souriant et regardant ouvertement l'ouverture de ma robe.

J'acquiesçai et mon bipeur sonna une nouvelle fois. Putain, c'était vraiment parti pour une séance de cardio.

Je redescendais à toute vitesse, mes talons commençaient déjà à me faire mal et ma vision devenait de plus en plus fatiguée à cause des néons rouges qui aidaient les plus défoncés à l'être encore davantage.

Mon téléphone vibra entre mes seins où je l'avais caché, je savais déjà que c'était Rox.

Mais malheureusement, j'étais incapable de lui répondre pour le moment.

Table 2, m'informa Jamie le deuxième barman en me tendant un plateau plus rempli cette fois, moi c'est Jamie.

Iris, répondis-je en lui rendant son sourire avant de prendre le plateau.

Je revenais sur mes pas et j'avais sentis qu'il y avait du monde un peu plus chaque minute, putain comment j'avais fait pour ne pas connaitre ce lieu ?

Ewing entière est ici !

...alors ça je crois pas.

J'arrivais difficilement à l'étage à cause des personnes sur les escaliers et je n'avais même pas encore déposé le plateau que déjà mon bipeur sonna une nouvelle fois.

Génial.

Bonsoir, soufflai-je en arrivant près de la table en question.

Le nombre de personnes expliquait le nombre de commandes, ils étaient dix.

Merci ma belle, lâcha une des filles en posant sa main sur la mienne alors que ses yeux plongeaient sur ma poitrine.

J'enlevai rapidement ma main et souriais avant de m'en aller vite au bar, le cœur battant à la chamade.

Je détestais les contacts physiques avec les gens que je ne connaissais pas.

Mais il t'a touché lui non ?

C'est pas pareil.

D'ailleurs, la chair de poule enveloppait ma peau à chaque fois que je montai à l'étage.

Je sentais son regard sur mon dos, mais je ne pouvais pas chercher ses yeux.

Trop occupé à garder ma concentration sur où je marchais pour ne pas me ramasser comme la merde que j'étais.

J'ai envie de faire pipi en plus.

J'avais droit à 30 minutes de pause, mon shift allait se terminer à 2 heures du matin.

Ça promettait d'être très...très long.

Iris ! Table 6 ! Me dit Brandon en me donnant un plateau ne contenant que trois verres.

Ça change des 18 verres et trois bouteilles par table.

Ça va là-haut ? M'interrogea-t-il en me souriant, tu t'en sors ?

Pour l'instant oui, répondis-je en étirant mes lèvres.

Il hocha la tête et repartit vers les autres commandes et je fis de même avec les miens.

Mes jambes montèrent pour millième fois ces marches et je cherchais du regard la table 6.

Mon souffle se rompit brutalement lorsque je vis qui était en possession de cette table.

Jacob, le motard.

Oh merde.

Assis avec un autre mec que je n'avais jamais vu, ce dernier avait le crâne rasé et un tatouage au visage. Ils avaient l'air proches.

L'inconnu passa sa main sur les épaules de Jacob et il ne m'en fallut pas plus pour comprendre que ça devait être son copain.

C'était mignon.

Mais alors que je m'avançai vers eux, quelqu'un me bouscula violemment et je hoquetai d'effroi lorsque le plateau tomba à terre.

Et les boissons se retrouvèrent directement contre une chemise blanche à côté de moi.

Mes yeux s'écarquillèrent et ma bouche s'ouvrit, mon visage perdit toutes ses couleurs lorsque mes yeux virent à qui appartenait cette chemise.

La tête baissée sur la tâche qu'il avait, son index et son pouce emprisonnèrent le tissu pour le garder loin de sa peau, sa tête se releva en ma direction et ses cheveux couvrirent une partie de ses yeux.

Mais j'étais sûr qu'ils étaient en train de tuer du regard.

Je suis désolé, je suis désolé...oh merde...

Je récupérai du papier sur une des tables et tentai d'essuyer sa chemise, sous son regard obscur.

Le cœur battant si vite que je crus qu'il allait exploser et les jambes aussi tremblotantes que l'entièreté de mon corps.

Je suis désolé, répétai-je encore sans le regarder, c'est un accident je vous le promets.

Je relevai difficilement la tête vers lui, une grimace sur les lèvres et les yeux légèrement plissés.

Redoutant le moment où j'allais me faire hurler dessus par la personne que j'avais castré la veille et à qui j'avais tâché la chemise le lendemain.

Génial putain.

Stupide.

Stupide.

Stupide.

« TU ES STUPIDE IRIS »

Qu'est-ce que tu as fait la nouvelle ? s'exclama une voix féminine derrière moi.

Je tournai la tête et vis Jessy, les yeux écarquillés vers le mec.

Oh putain ! Est-ce que ça va ? Merde elle est nouvelle, viens avec moi on va laver ta chemise-

C'est elle qui la lavera, déclara-t-il en me faisant rater un battement.

Quoi ?

Quoi ? répliqua-t-elle en le regardant d'un air ahuri.

Il lui lança un regard noir qu'elle me rendit, me mettant trois fois plus mal à l'aise et terrifié à l'idée de perdre mon job.

Je suis tellement désolé, dis-je à Jessy, c'était un accident.

Putain tu dois faire attention, on n'a pas besoin d'une serveuse avec deux pieds gauches.

Elle t'a dit que c'était un accident, appelle quelqu'un pour nettoyer cette merde et retournes en bas, cracha le mec en lui lançant un regard dur, toi suis-moi.

La fin de sa phrase m'était destinée.

O....oui.

Je regardai les gens autour et personne ne semblait s'être préoccupé de ce qui venait de se produire juste sous leurs yeux.

Tous semblaient être ailleurs, ou peut-être était-ce le manque de lumière qui m'avait aidé à passer inaperçue.

Tous...sauf Jacob. Lui regardait la scène de prés.

Très près.

Je hoquetai de surprise lorsque je le vis entrer à l'intérieur des toilettes pour femmes où étaient déjà un groupe de trois filles.

Sortez. Maintenant.

J'écarquillai les yeux en même temps qu'elles et les virent quitter la pièce sans poser ne serait-ce qu'une seule question.

Wow.

Je le vis pousser brutalement les portes des cabines de toilettes pour s'assurer qu'il n'y avait personne avant de se tourner vers moi.

Enfin seuls...

Je suis désolé...c'était un accident je-

Je sais, c'est moi qui ai demandé au mec de te pousser en ma direction, me dit-il naturellement alors que je venais de sentir mon cœur rater un battement.

Mes sourcils se haussèrent et je le regardai avant de demander d'un ton hébété :

Pourquoi...pourquoi vous avez fait ça ?

Je le vis s'approcher de moi, déboutonnant lentement sa chemise alors que je reculai jusqu'à heurter mon dos contre la porte, les yeux écarquillés.

Mon cœur tremblait et je me sentais prise au piège. Il avait fait ça pour me faire payer j'en étais certaine.

Il voulait se venger.

Parce que...j'avais besoin d'un autre tête à tête, murmura-t-il près de mon visage alors que sa main verrouillait la porte, le premier était assez...violent.

Assez violent pour tes couilles oui je suis d'accord.

Sentir sa main aussi près de moi me fit frémir, il recula en continuant à déboutonner sa chemise puis mon souffle se coupa lorsqu'il l'ôta de son corps.

Oh bordel.

...Ça, tu peux le dire...miam.

Son dos était la plus belle chose qui m'était donné de voir, comme l'intégralité du haut de son corps tatoué, ses muscles paraissaient encore plus tracés à cause de la lumière rouge sang des toilettes tout comme ses veines sur ses bras.

Non son corps est vraiment impressionnant par contre.

Il avait énormément de tatouages, sur les bras, le ventre, le haut de son torse, sur sa clavicule et ses côtes ainsi que les deux côtés de sa ceinture d'apollon.

Incroyable.

Tu vois, je ne suis pas égoïste, je te laisse me mater, moi.

Je relevai rapidement la tête vers lui, son sourire au coin me fit secouer la tête.

Je m'approchai de lui et tendis la main pour récupérer la chemise qu'il me donna sans me lâcher du regard.

Je sentais mes mains trembler légèrement à cause de la peur ou bien de l'excitation d'être dans cette même pièce que lui.

Le miroir me permettait de regarder son reflet me fixer, adossé contre l'une des portes des cabines de toilettes.

Je ne savais pas qu'une fille dans ton genre pouvait travailler ici, me dit-il sans manquer de regarder mon cul ouvertement, la tête inclinée le côté avec ce même air insolent.

C'est quoi, une fille dans mon genre ? l'interrogeai-je en regardant son reflet par le miroir.

Il releva son regard vers moi et me fixa avant de répondre dans un murmure que j'arrivais à entendre :

Innocente.

Mon regard qui s'était verrouillé au sien m'empêchait de lui répondre. Comme si nous étions dans une bulle, la musique était étouffée comme les voix à l'extérieur.

Putain Iris reprends-toi.

Mes mains frottaient la chemise et je me reconcentrai dessus en mettant du savon.

Je ne le suis pas, rétorquai-je en essayant de lui enlever cette image qu'il avait de moi dans sa tête.

Innocente ? Moi ? Je ne pense pas ? Peut-être ?

Ah oui ?

Sa voix me fit une nouvelle fois lever les yeux vers lui alors qu'il se redressa, mon cœur qui battait déjà vite redoubla sa vitesse lorsque son corps commençait à s'avancer en ma direction.

Je frémis lorsque je sentais son corps à moitié nu très près du mien, me déconcentrant dans ma tâche que je terminai vite avant d'arrêter l'eau.

Par instinct, je me tournai et me mis face à lui.

Ses yeux se posèrent sur mon visage alors que je murmurai à mon tour :

Pourquoi je suis ici ?

Je me demande quel goût ont tes lèvres, murmura-t-il comme si je n'avais pas posé de questions.

Une décharge électrique parcourut ma colonne vertébrale à l'entente de sa pensée qu'il dit un peu trop fort.

Le...chewing-gum à la fraise, répondis-je naturellement en regardant ses lèvres entrouvertes.

Ses yeux remontèrent vers mon visage et il esquissa un petit sourire.

De la fraise...

Il me regardait alors qu'il venait de répéter ma réponse, puis murmurait :

Tu es si innocente...

Je fronçais les sourcils face à son petit sourire moqueur puis, ses yeux revinrent sur mes lèvres et il me demanda doucement :

Est-ce que je peux confirmer ça ?

Oh putain de bordel de merde.

OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE.

Mon cœur venait de rater un unième battement alors que mon souffle se coupa face à sa question.

Je sentais une explosion à l'intérieur de mon ventre alors que ses yeux me fixèrent dans l'attente d'une réponse.

Putain Iris qu'est-ce que tu fous ? EMBRASSE-LE.

NON C'EST UN INCONNU TERRIFIANT.

MAIS PUTAIN DE BEAU T'ATTENDS QUOI ?

En déglutissant, je hochai la tête lentement.

Je me sentais tellement intimidé par son corps imposant et sa beauté qu'il m'était impossible de me dire que ce gars-là voulait m'embrasser.

Il pouvait avoir mieux que moi.

J'ai besoin de tes mots, princesse.

Ne m'appelle pas comme ça, murmurai-je alors que je sentais la colère monter en moi, mais ne dépassant pas mon envie de l'embrasser.

Son visage se rapprochait du mien, ses lèvres frôlaient les miennes, mais il reculait à chaque fois :

Tu ne peux pas faire une exception pour cette fois ?

Mes yeux remontèrent vers les siens alors qu'il gardait la bouche entrouverte, aussi avide que moi.

La lumière rouge sur son visage le rendait encore plus diabolique, l'atmosphère était lourde, nos deux corps se réchauffaient par les mots qu'on se disait.

Ses deux mains se posèrent sur chaque côté du lavabo, tout près de mes hanches. M'emprisonnant presque, ne pouvant échapper à cette tentation que je sentais beaucoup trop lourde.

Dépassant ma raison.

Tu me laisses confirmer, princesse ? répéta-t-il d'une faible voix avide.

Mon cœur tambourinait, mes veines tremblaient comme l'entièreté de mon corps alors que je murmurais :

Oui.

Un petit sourire incurva ses lèvres et il se rapprocha de moi, je sentais mon cœur bientôt sortir de ma cage thoracique et mes yeux se fermèrent à l'instant où ses lèvres brûlantes rencontrèrent les miennes pour la première fois.

Alourdissant sa respiration et la mienne à cet instant.

Créant une explosion de picotement à l'intérieur de mon ventre.

Je me perdais face à ses lèvres chaudes ainsi que son contact hargneux, ses grandes mains pressèrent mes hanches alors qu'il rapprocha son corps du mien, je me sentis être soulevé sur le lavabo et très vite, le baiser s'approfondit.

Devenant plus avide...plus bestial.

Il écarta mes cuisses brutalement et se positionna entre elles alors que ses dents tirèrent sur ma lèvre, j'ouvris la bouche et laissai sa langue rencontrer la mienne.

Ses mains glissèrent de mes hanches jusqu'à ma taille et mon souffle se rompit en sentant une bosse contre mon intimité.

Oh putain.

Mes doigts se posèrent sur sa mâchoire alors qu'il m'embrassait encore plus hargneusement, voulant dominer ce baiser, et un souffle bruyant quitta mes lèvres et s'étouffa lorsque je sentis ses doigts enrouler mon cou.

Est-ce que je peux faire ça ?

Ses doigts se pressèrent davantage contre mon cou et je me sentis défaillir, je hochai la tête en guise de réponse, mais il reprit :

Tes mots, princesse.

...oui.

Parfait.

Sans perdre une seconde, il s'attaqua une nouvelle fois à mes lèvres, plus brutalement. Mes mains se posèrent sur sa nuque alors que ses doigts pressèrent ma gorge.

L'euphorie me montait au cerveau et mon corps s'enflammait face a lui.

Sa langue valsait sensuellement avec la mienne, ne me laissant aucun contrôle sur mes envies et mes pulsions envers ce mec qui puait la luxure.

Un goût de terreur et d'envie, mes veines frémissaient à chaque fois que ses lèvres touchaient les miennes, à chaque fois que sa respiration s'entendait.

Que son souffle s'écrasait contre ma peau.

C'était déviant, interdit.

Interdit.

Interdit, murmurai-je rapidement en rompant notre contact, c'est interdit.

Putain de merde. C'était interdit.

Il me regarda un instant, un sourire se dessina sur ses lèvres puis il répondit en prenant sa chemise mouillée du lavabo :

Peut-être, mais...j'aime beaucoup les choses interdites.

Il recula et posa sa chemise sur son épaule en s'approchant de la porte d'entrée et déclara en me regardant par-dessus son épaule :

Prends ça comme une manière de t'excuser pour le coup que tu m'as mis aux couilles, et au passage.

J'entendis le clic du verrou, signe qu'il avait déverrouillé la porte alors que je descendais rapidement du lavabo alors que mes sourcils se froncèrent d'agacement face au baiser qu'il venait de prendre comme excuse de ma part.

Tes lèvres sont délicieuses, princesse.

_____________

Hey !

NOT ME WRITING THIS WHILE SHAKING YOU GUYS.

SHE KISSED- HE KISSED- GOOD BYE THEY KISSED- OMGGGGGGGGGGG IM EXCITED AS A MF !
Si vous pensez que c'est trop tôt...ça ne l'est pas. Tout ce passe comme prévu.

A très bientôt pour un nouveau chapitre.

Prenez soin de vos petites frimousses ! ❤️

With love. S

Instagram : Sarahrivens

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top