05. Dangereuse soirée


Une heure du matin. Ewing. Appartement d'Iris.

« ...Ça serait dommage de laisser nu un si joli cou. »

Un frisson se déchargea le long de mon échine et un souffle s'échappa de mes lèvres, je me tournais le côté en sentant la chair de poule se former sur mon épiderme nu, le regard sur la fenêtre qui laissait la lumière de la lune pénétrer ma chambre.

Il m'avait parlé.

Sa voix grave et masculine résonnait encore dans ma tête, comme si mon cerveau voulait en faire une obsession.

« Mais...je te promets que tu le connaitras. »

Il ne voulait pas me donner son prénom, mais il m'avait promis que j'allais le connaitre bientôt.

Mais comment champion ? Il est bête lui.

Je n'avais pas parlé de cette mini conversation avec Rox et Cody, je ne voulais pas signer mon arrêt de mort. Je savais comment mon amie allait réagir.

Je ne voulais pas me faire crier dessus.

...Mais en même temps, l'idée de retourner là-bas me tentait vachement.

Non.

- Tu dors ? me demanda la voix de Rox.

J'enlevai un de mes écouteurs et levai la tête en direction de mon ami qui mangeait des nouilles chez moi.

- Non, mais je vais bientôt le faire, annonçai-je en la regardant, si je m'endors avant que tu partes, enlève mes écouteurs de mes oreilles.

Elle hocha la tête et me sourit, je reposais ma tête sur l'oreiller. Mes doigts jouaient avec le collier, je repensais à ce motard.

Moi qui avais peur de lui à la station, je me retrouvais à le remercier intérieurement pour avoir gardé le collier que m'avait offert mon père.

Comment avais-je fait pour ne pas m'en rendre compte ?

De plus, je me demandais comment j'avais pu être certaine de l'avoir laissé chez ma mère ?

Comme si mon cerveau avait créé un faux souvenir pour ma stabilité mentale. C'était fou.

Mon doigt toucha l'écran de mon téléphone et la musique que j'écoutais quelques heures plus tôt revint dans mes oreilles, parfois j'écoutais une seule musique en boucle jusqu'à m'en dégoûter.

D'après Rox, c'était bizarre. Mais elle le faisait aussi.

Je regardais Rufus bouger à l'intérieur de sa cage, un petit sourire aux lèvres. Puis décidai de mettre une nouvelle fois la musique sur pause.

Et de lui raconter.

- Tu sais Rufus, maman a trouvé un très beau garçon dans un club bizarre, commençai-je dans un murmure en regardant sa cage sur ma table de chevet, et elle aimerait beaucoup le revoir, bien sûr c'est une très mauvaise idée parce que c'est dangereux, mais...c'est quand même une idée.

Ce mec m'intriguait, je n'avais jamais ressenti autant d'intérêt pour un inconnu. Je me demandais vraiment comment il s'appelait, peut-être que je pouvais le trouver sur les réseaux.

D'ailleurs, je me demandais s'il était sur les réseaux ? À voir son allure, je ne pensais pas.

Sa voix tournait dans ma tête et faisait vibrer mon cerveau, je ne pensais pas que je pouvais être autant attirée par une simple voix.

En même temps, il a une voix trop sexy...

Je secouai la tête et inspirai profondément, si ça continuait, le morceau que j'écoutais plus tôt n'allait pas être la seule chose qui m'obsédait.

Mes paupières devinrent lourdes et je remis la musique en fermant les yeux, sentant le sommeil m'emporter sous les notes de la chanson.

- Iris elle a une maladie des yeux madame !

Je les regardais me pointer du doigt, la gorge nouée et la gêne faisant chauffer mes joues tandis que les enfants se moquaient ouvertement de moi, je lançai un regard à la prof, mais elle m'ignora et répondit :

- Elle va arranger ça quand elle va grandir.

Mes yeux, pourquoi tout le monde détestait mes yeux ?

Pourquoi ils sont tous méchants avec moi ?

Papa disait avant que j'avais de jolis yeux pourtant...

Je grimaçais de douleur en sentant quelqu'un me tirer par les cheveux, un camarade de ma classe étira un sourire sadique avant de jeter une paire de ciseaux sur moi, frôlant mon visage.

- Professeur...vous pouvez leur demander d'arrêter ? L'implorai-je discrètement en sentant d'autres enfants me tirer par les cheveux.

- Ils jouent seulement avec toi Iris, ne soit pas stupide.

Stupide.

Stupide.

Stupide.

- TU ES TELLEMENT STUPIDE IRIS ! hurla subitement la voix de ma mère.

Stupide.

Stupide.

Stupide.

- Je crois que quelqu'un t'a laissé un mot dans ton casier, ria une fille de mon collège.

Le collège, j'étais à présent au collège.

Je me dirigeai vers mon casier, la boule au ventre. Je sentais mes mains trembler alors que je le déverrouillai puis.

Une photo tomba sur mes pieds.

C'était moi. Mais il y avait deux trous sur la photo.

Sur mes deux yeux.

Soudain, des mains me plaquèrent contre le mur, et ma panique prit possession de mon corps. Je me débattu du mieux que je pouvais, mais il y avait beaucoup trop de personnes autour de moi.

Trop de monde.

C'est à ce moment précis que je hurlais de terreur lorsque je la vis.

La cuillère.

Je me réveillai en sursaut, une violente envie de vomir me prit aux tripes et je me levai d'un coup pour me vider à la salle de bains.

Une cuillère.

Un simple objet que j'utilisais presque tous les jours depuis quelques années, mais pas ceux d'avant.

Mes cauchemars ne venaient que lorsque je réfléchissais trop. Et il fallait dire que j'avais beaucoup réfléchi pendant la soirée.

Je me lavai la bouche et revins sur mes pas, mes sourcils se froncèrent en remarquant que mes écouteurs étaient enroulés autour de mon téléphone qui était sur la table de chevet.

Et je me rappelais d'avoir demandé à Rox de me les enlever avant qu'elle parte.

Elle avait fermé la porte hein ?

Ma question me fit sortir de ma chambre, l'obscurité me rendait anxieuse. Je n'aimais pas la sensation de marcher chez moi dans le noir.

Parce que comme la sensation qui enveloppait mon corps en ce moment, j'avais toujours l'impression que je n'étais pas seule chez moi.

Et parmi mes pires cauchemars, que quelqu'un entre par effraction.

- Pourquoi me faire rêver du collège alors que tu peux me faire rêver du beau mec du club ? demandai-je à haute voix à mon cerveau.

Je me rallongeai sur mon lit et refermai les yeux, espérant que maintenant, mon cerveau allait me laisser passer une nuit paisible.

°°°°

Le lendemain. 18 heures.

- Je te rembourserai dès que je trouve du travail, implorai-je ma mère en regardant par la fenêtre avec une grimace sur les lèvres.

- Tu as plutôt intérêt à appeler ton père pour la fac Iris, me rappela-t-elle comme si je ne le savais pas, parce que ne penses pas que je vais le faire à sa place.

Je fermai les yeux et inspirai profondément en sentant ma colère monter doucement le long de mon corps.

- Je ne comptais pas te demander de le faire, je te demande seulement de me faire un virement pour vivre le temps que je trouve un boulot ici, répliquai-je d'un ton fatigué, ne mêle pas mon problème avec papa à ça.

Mon poing se serra, je détestais avoir ce genre de conversation avec elle parce qu'elle arrivait toujours à mettre mon père sur le sujet.

Toujours.

- Non je te préviens seulement, je sais que tu vas y penser et la réponse est non, continua ma mère, je suis ta mère, je te connais par cœur.

J'aspirai l'intérieur de mes joues pour ne pas lâcher un rire de colère, je détestais l'entendre avoir cette prétention de me connaitre alors qu'elle ne savait rien.

Ne dis pas des trucs comme ça Laura, c'est embarrassant.

- Bref, tu peux faire le virement ?

- Je n'ai pas le choix, dit ma mère dans un soupir, tu me les rendras dès que tu seras payé, je dois acheter un cadeau à ton beau-père, et je vais devoir repousser à cause de toi.

À cause de moi.

Comme si c'était machinal, et comme à chaque fois depuis que j'avais ce collier autour du cou, mes doigts se glissèrent sur le pendentif.

Cherchant un peu de réconfort.

- Je suis désolé, m'excusai-je en regardant Rufus alors que la culpabilité me rongeait, je te les rendrai le plus tôt possible.

- C'est d'accord, bon, je dois y aller. Théa m'attend pour qu'on fasse ses devoirs, passe une bonne fin de journée.

Ma gorge se noua en une fraction de seconde, la petite fille en moi venait de se réveiller. La rancœur se déferlait à l'intérieur de mes veines et je raccrochai en répondant un « vous aussi » à peine audible.

« Théa m'attend pour qu'on fasse ses devoirs »

Elle ne voulait jamais faire les devoirs avec moi.

Pourquoi elle n'avait jamais voulu m'aider ?

Mais Théa si ?

« Je regardais ma mère assise sur le canapé de notre salon, un verre à la main et le regard rivé sur l'écran de la télévision.

Mon ventre était noué, en même temps, j'avais peur de sa réaction pour ce que j'allais lui demander.

Mais je n'arrivais pas à comprendre les questions...

Et je n'avais pas vraiment d'amis pour m'aider à réviser.

- M...Maman ?

Elle se tourna vers moi, le regard noir qui ne l'avait pas quitté. Elle arqua un sourcil, je n'avais pas bougé du cadre de la porte.

- Tu as fait la vaisselle ? Si non, ne m'adresse pas la parole jusqu'à ce que tu la fasses.

- Si, je l'ai fait-...faites, m'exprimai-je rapidement en bafouillant, j'ai terminé...mais j'ai besoin de toi pour...um...je- j'ai besoin que...que tu...que tu m'aides ? S'il te plait...

- Appelle ton père, et regarde si lui peut t'aider, pourquoi tu cherches toujours mon aide, mais jamais le sien ! s'exclama-t-elle à m'en faire sursauter.

Ma respiration se saccada et je commençai déjà à paniquer.

Ne me crie pas dessus s'il te plait.

- Je...non-...je veux juste que...tu m'expliques quelque chose je...je n'ai pas compris en cours et-

- C'est parce que tu es simplement trop stupide pour comprendre quoi que ce soit Iris, cracha-t-elle ses mots comme elle savait si bien le faire, tu as douze ans et tu es toujours aussi bête ! Pourquoi tu viens à chaque fois gâcher mes soirées avec tes problèmes !

Stupide.

Stupide.

Stupide.

Je suis trop stupide.

- Je...je suis désolé maman.

- Encore heureux que tu le sois, pour tes devoirs je ne peux rien y faire. Je n'ai plus la force de t'expliquer, réfléchis toute seule, fais travailler le peu de cerveau que tu as.

Je sentais les larmes me monter aux yeux, mes doigts se glissèrent sur le collier que m'avait offert mon père quelques jours plus tôt.

C'était un collier très joli, un pendentif en boule de couleur or et une chaîne fine de la même couleur.

Maman ne l'aimait pas...mais je l'aimais bien...il me réconfortait.

- D'accord, je vais essayer...maman, je-...je sais que c'est pas im...portant pour toi, mais...mais c'était la fête des Pères tout à-

- Jette la carte que tu as faite pour lui. Je ne la veux pas, je ne remplacerai pas l'absence de ton père. Va faire tes devoirs. »

Les souvenirs qui refaisaient surface dans ma tête intoxiquaient ma stabilité mentale, je secouai la tête en essayant d'oublier.

J'avais besoin de me changer les idées.

Et je ne connaissais qu'une seule personne à pouvoir le faire, je composai son numéro et la tonalité retentit. Je m'approchai de la cuisine et décidai de me faire un peu de café le temps que Rox réponde.

Ma situation me rendait angoissé, et je devais impérativement m'occuper l'esprit si je voulais les crises d'angoisses par jour.

Mon père ne répondait toujours pas, et c'était gé-nial.

- Tu as toujours ton ouïe ? Me demanda Rox à l'instant où elle décrocha.

Je fronçai les sourcils en souriant avant de répondre :

- Tu t'inquiètes pour mes oreilles maintenant, c'est un nouveau code pour savoir si je suis en vie ?

- Non parce que j'ai fermé la porte de chez toi, mais j'avais oublié d'enlever les écouteurs de tes oreilles c'était pas dans ma To-do List habituelle.

J'étais presque certaine d'avoir senti mon estomac tomber au sol dès l'instant où elle prononça ces mots.

Quoi ?

- Mais qu'est-ce que tu racontes Rox, bien sûr que tu l'as fait, j'ai trouvé mes écouteurs et le téléphone sur la table de chevet, dis-je en laissant échapper un léger rire, essayant de me rassurer du mieux que je pouvais.

- Quoi ?

Le ton de sa voix me donna envie de m'évanouir, j'avais la sensation que le temps venait de s'arrêter autour de moi.

Comment-

- Iris, je te jure que ce n'est pas moi, jura-t-elle d'un ton hébété, je n'étais pas rentré dans ta chambre parce que même, j'avais oublié ma veste. Elle est sur la chaise.

D'un pas de course, j'entrai dans ma chambre et mon souffle se coupa brutalement lorsque je vis la veste rouge de Rox.

Mes yeux s'écarquillèrent et j'entendais la voix de Rox au téléphone, mais j'étais incapable de me concentrer.

Trop d'informations et de théories criaient dans ma tête.

Et si quelqu'un était rentré ?

Et s'il allait revenir ce soir ?

Est-ce qu'il a volé quelque chose ?

D'où était-il rentré ?

- IRIS ! S'écria la voix de Rox en me ramenant à la réalité.

Je sursautai et bafouillai :

- Ou...oui, ta veste est...ici- je...oh putain Rox dis-moi que tu me fais une blague parce que ce n'est vraiment pas drôle.

Je tremblais comme une feuille, penser que quelqu'un était rentré chez moi me retournait l'estomac.

Attends...

J'avais senti que quelqu'un était chez moi hier...

Non Iris, tu te sens toujours comme ça quand il fait noir.

NON ! j'ai vraiment senti une présence cette fois-ci j'en suis sûr !

- Écoute, c'est possible que tu les aies enlevés sans t'en rendre compte ! Même moi parfois je fais des trucs pendant mon sommeil sans m'en rendre compte ! Calme-toi !

Mes pieds collés contre le sol, je n'osais même plus bouger.

Et s'il était encore ici ?

- Rox...j'ai vraiment peur, murmurai-je en sentant des larmes de terreurs couler le long de mes joues.

- Ok, je vais me changer j'arrive tout de suite.

- Ne coupe pas ! m'exclamai-je soudainement, s'il te plait, ne coupe pas.

°°°°

Trois heures plus tard. Ewing. Appartement d'Iris.

- Il n'y a visiblement aucun signe d'effraction, me dit l'agent de police après avoir tourné chez moi pendant quelques minutes, si quelqu'un était rentré, il y aurait au moins quelque chose qui pourrait le trahir. Votre amie a raison, peut-être que vous avez enlevé vos écouteurs sans vous en rendre compte.

Il me sourit doucement, je sentais la main de Rox frotter mon dos tandis que j'essayais tant bien que mal de me rassurer avec les paroles du flic.

- Est-ce que vous avez une clé de secours que vous gardez à l'extérieur ? M'interrogea-t-il en me regardant.

- Oui, l'informai-je en écarquillant les yeux.

Je gardai toujours le double dans le pot de fleurs à l'extérieur de chez moi, enterré entre deux cailloux.

J'étais presque certaine qu'une personne était rentrée chez moi la nuit dernière.

Je le sentais.

- Est-ce que vous l'avez utilisé récemment ?

- Moi oui, hier soir. J'ai verrouillé la maison.

Rox n'avait pas les doubles chez elle tout le temps, c'était la seule qui utilisait les clés du pot.

La seule qui connaissait la cachette.

- Il faut faire attention, mademoiselle, me prévenait-il, la ville est tranquille, mais personne n'est à l'abri du danger. Vérifiez que vous êtes en sécurité chez vous avant de dormir, vérifiez vos portes et vos fenêtres. Vous pouvez installer des caméras de surveillances pour plus de sécurité. Et faites rentrer le double de vos clés.

Je hochai la tête, bien sûr que je n'allais pas installer des caméras de surveillances.

Je n'avais pas les moyens de m'offrir ce confort.

Cody se racla la gorge, les bras croisés et les sourcils froncés. Je l'avais appelé à l'instant où Rox était rentrée chez moi, je ne me sentais pas en sécurité.

La présence masculine de Cody m'aidait.

- Merci beaucoup, fis-je après quelques minutes, je suis désolé de vous avoir dérangé.

- Ne vous excusez pas, c'est mon boulot. Faites attention encore une fois, bonne soirée.

Je regardai le flic sortir et refermer la porte derrière lui, Cody se précipita pour la verrouiller avant de revenir.

- Meuf arrête d'être parano, soupira Cody en s'allongeant sur le canapé, c'est sûrement toi.

- Mais oui, approuva Rox en me regardant, tu as sûrement dû les enlever pendant ton sommeil.

- Et je les ai enroulés autour du téléphone ? Vraiment ? leur demandai-je en grimaçant face aux absurdités que j'entendais, ça ne me ressemble pas...

J'étais très brouillon et bordélique, je ne pensais pas être capable de faire une chose pareille. J'aurais pu croire que je les avais enlevés si j'avais retrouvé mes écouteurs par terre avec mon téléphone.

Même si mes amis me disaient qu'il n'y avait personne, que j'étais simplement parano.

Mon instinct me disait autre chose.

- Allô ? fit la voix de Rox, salut maman...oui pourquoi ...quand ? Aujourd'hui ?

Le ton de sa voix était plus joyeux, je savais que Rox était proche de sa mère et la voir sourire à cause de l'appel me fit chaud au cœur.

Parfois, sa mère était aussi mauvaise que la mienne quand elle était en colère, seulement, la mère de Rox était jeune...et aussi très drôle.

- J'ai hâte de te revoir ! D'accord ok ok, à ce soir !

Et je comprenais que Dalilah allait venir rendre visite à sa fille. Aujourd'hui. Les yeux brillants de Rox me le montraient.

- Maman arrive en ville dans une heure ! nous annonça-t-elle joyeusement, je ne l'ai pas vu de tout l'été !

Rox était restée ici cet été, Dalilah faisait des travaux chez elle et Rox détestait les travaux.

Le bruit, la poussière, le ménage à faire à chaque fois. C'était pas son truc.

« C'est mauvais pour mes mains ! »

- J'imagine que tu ne vas pas dormir toute seule ce soir, conclut Cody en me lançant un petit regard amusé.

- Viens dormir chez moi, en plus il y a maman ! me proposa Rox avec une pointe d'excitation.

- Comme tu peux venir chez moi, proposa Cody en levant le bras.

Je les regardais en faisant une moue attendrie par les deux propositions, ils prenaient en compte ma peur.

- Tu veux qu'elle fasse quoi chez toi Wilson ? lui demanda Rox en levant les yeux au ciel, elle sera mieux avec moi.

Même si l'idée de passer la nuit avec Rox m'enchantait beaucoup, je ne voulais pas m'immiscer dans ses retrouvailles avec sa mère.

Je ne voulais pas déranger leur complicité avec ma présence.

- Je pense qu'il est préférable que j'aille chez Cody ce soir, choisissais-je entre les deux, je sais que Dalilah a hâte de te revoir et toi aussi, mais promis je passerais le lendemain.

Cody pouffa de rire en direction de Rox qui fulmina en me fusillant du regard.

- Je te jure Wilson-

- « S'il lui arrive quoi que ce soit tu me pourrirais l'existence », oui je connais la chanson Rider, soupira Cody en reprenant les menaces que lui faisait Rox à chaque fois qu'il était amené à rester avec moi, t'inquiète, je ne suis peut-être pas proche de toi, mais je suis proche d'elle. Prends tes affaires Simones, on va préparer notre petite soirée pyjama.

°°°°

Une heure du matin. Studio de Cody.

- Non je ne veux pas.

- Mais Iris s'il te plait ! Je ne t'ai jamais vu sans tes lentilles !

Mes mains encore sur mes yeux, j'avais la boule au ventre à l'idée d'ouvrir mes paupières. Seules ma famille et Rox connaissaient la véritable couleur de mes iris.

Mes parents avaient beaucoup d'humour en m'appelant « Iris ».

- Tu vas te moquer de moi.

- Bien sûr que non t'es taré ? Jamais je ne ferais une chose pareille, me rassura Cody.

- C'est ce qu'ils disaient tous ! m'exclamai-je dramatiquement.

La pression montait en flèche, je sentais la peur comprimer ma cage thoracique alors que mes mains se dégageaient lentement de mon visage, même si je faisais passer ça avec de l'humour.

J'avais quand même vraiment peur.

Je gardais les yeux fermés et il souffla de frustration avant de lâcher un petit rire.

- J'étais assez bourré pour que tu m'en parles mais pas assez pour oublier que t'en avais, me confia la voix de mon ami encore assit par terre face à moi, aller Simones. Je te jure que je ne te ferais aucun mal si tu me les montres.

Il n'allait pas me faire de mal.

- Et tu ne rigoleras pas ?

- Promis.

J'inspirai un bon coup, sentant mon estomac se tordre alors que je commençais à desserrer la pression de mes paupières.

Cette peur me faisait trembler comme une malade, et un nœud se forma à l'intérieur de ma gorge.

- Pourquoi tu as autant peur ?

- Parce que peu sont ceux qui aiment mes yeux, avouai-je en faisant papillonner mes paupières à l'instant où je les ouvris.

Je vis sa réaction, ses yeux s'écarquillèrent en regardant les miens, sa bouche s'entrouvrit et je me sentis tout à coup ultra gêné.

- MAIS COMMENT TU PEUX RESTER AVEC DES LENTILLES !

Je sursautai violemment lorsque sa voix explosa mes tympans, il semblait offusqué.

Ahuri que je cachais la véritable nature de mes yeux.

Il exagère ce n'est pas vrai. Ils ne sont pas beaux et il le sait.

- Tes yeux sont irréels Iris, me dit-il plus calmement, merde je sais que beaucoup rêveraient d'être comme toi !

- Et moi je rêverais d'être comme eux, répondis-je en haussant les épaules.

- Pourquoi tu ne les aimes pas ?

Encore une fois, je haussai les épaules et lui dis :

- Je te raconterai quand tu seras bourré, et moi défoncé.

Il ria et passa sa main sur ses cheveux avant de se redresser, je serrais les poings en essayant de calmer mes tremblements et ma jambe qui bougeait nerveusement.

Cody connaissait ma plus grande vulnérabilité.

Mes yeux.

Je commençais à devenir de plus en plus anxieuse, me disant que Cody mentait peut-être.

Qu'il ne voulait juste pas me blesser, qu'il ne trouvait peut-être pas mes yeux aussi beaux qu'il le prétendait.

Peut-être ? Mais c'est sûr ça ne soit pas stupide.

J'essayai d'occuper mon esprit en le regardant ranger les boites de ses merdes qu'il revendait.

M'attardant ensuite sur les posters qui étaient collés dans la petite pièce qui était le salon, mais aussi sa chambre.

J'aimais beaucoup la maison de Cody, j'étais déjà venue ici auparavant, et c'était toujours très douillé.

Il aimait beaucoup ranger, alors comparé à chez moi, sa maison était très propre.

Nous commençâmes à parler de la Fac, et de l'année chargée qui nous attendait. J'allais passer mon master cette année, et honnêtement.

J'angoissais déjà.

Même si ce n'était pas la seule de mes angoisses en ce moment. Encore moins la plus importante.

- Donc ?

- Donc je sais pas mec, soufflai-je en me laissant tomber sur le canapé, il ne reste que quelques jours avant le dernier délai, et ça m'angoisse énormément.

- T'as essayé de l'appeler ?

Je lui lançai un regard blasé et il haussa les épaules avant de marmonner :

- Je ne fais que demander, c'est tout.

- Bien sûr que je l'ai appelé, une trentaine de fois, mais jamais il n'a fait la faute de me répondre, lui confiai-je en écrasant le reste de ma clope sur le cendrier à côté, j'ai envoyé des tonnes de messages, je lui ai même envoyé un mail !

Il ria et rangea les dernières boites sur la table avant de revenir près du canapé où j'étais allongé, il releva mes jambes et s'assit à côté de moi en reposant mes jambes sur ses cuisses.

- La salope qui me sert de mère a essayé de m'appeler, me confia-t-il dans un souffle, mais comme ton père je n'ai pas fait l'erreur de lui répondre.

- Tu ne sais pas ce qu'elle voulait ?

- J'en ai rien à branler, j'espère que c'était une question de vie ou de mort et que cet appel était la seule chance pour elle de rester en vie.

Je secouai la tête en souriant. Cody détestait vraiment sa mère.

Elle l'avait abandonné, elle l'avait abandonné lui et son frère ainsi que son père malade.

Cody se retrouvait à s'occuper de son seul parent, en plus de son frère.

Même si Finn était plus vieux que lui de trois ans.

Ce n'était qu'un enfant.

Sa mère avait refait sa vie, avait un nouveau mari, de nouveaux enfants à aimer.

Un peu comme mes parents.

Cody avait 24 ans à présent, il avait refait deux années scolaires à cause des problèmes qu'il avait avec son père.

Son père souffrait d'un cancer du côlon, Cody m'avait raconté que pendant de très longues années, Finn et lui passaient plus de temps à l'hôpital que chez eux.

Et je trouvais ça tellement triste.

Il avait 19 ans quand son père fut emporté par la maladie, d'un commun accord, lui et son frère avait décidé de vendre la grande maison familiale, non seulement pour s'acheter deux petits appartements, mais aussi pour payer les dettes qu'ils avaient avec l'hôpital.

Finn n'était pas d'accord au départ, mais ce n'était pas lui qui décidait. Il avait toujours été beaucoup moins débrouillard que son frère.

Et comme moi avec mon père, il attendait que sa mère revienne.

- Tu es en train de t'endormir Simones.

Je sentais le sommeil brûler mes yeux, et Cody le remarqua.

Je le vis soulever l'assise avant de la rabaisser, nous allions dormir sur le clic-clac.

En même temps, c'était un tout petit studio, il n'y avait pas de place pour un lit.

Il éteignit les lumières et verrouillait la porte d'entrée et les fenêtres, tira les rideaux et nous voilà plonger dans le noir total.

Je le sentis s'allonger à côté de moi et pousser un soupir d'aise, me faisant rire doucement.

- Je peux te poser une question ?

- Mhm ?

- Pourquoi tu penses que quelqu'un est rentré chez toi ? M'interrogea-t-il.

- Cody, je me connais, répondis-je honnêtement, je ne suis pas du genre organisé, j'aurais jeté mon téléphone comme une sauvage, mais jamais je n'aurais eu la présence d'esprit de le poser sur la table de chevet...en plus hier, je m'étais réveillé pendant la nuit et...j'avais senti qu'il y avait quelqu'un chez moi.

- Sérieux ?

- Oui, mais...je sais pas, j'ai toujours cette sensation quand je marche seule dans le noir, et honnêtement mec, même s'il y avait quelqu'un, je ne serais jamais parti le chercher t'es fou, avouai-je mon manque de courage qui fit rire Cody, la vie c'est pas les films d'horreur, s'il y avait quelqu'un, j'aurais fait la morte jusqu'à demain matin et c'est exactement ce que j'ai fait. Je n'ai même pas comment me défendre !

Il ria de plus belle et je continuai et me tournant vers lui :

- T'as vu mon corps s'il te plaît ? Je fais 55 kilos mouillé, je sais à peine tenir un couteau sans me couper et quand j'ai peur je pleure, mais il est con lui aussi il a pris la plus pauvre du quartier !

- Qui te dit que c'est un cambrioleur ? Me questionna Cody en riant.

- C'est ce que j'espère hein parce que si c'est moi qu'il veut voler, on appelle ça dans un langage courant « un Kidnapping ».

Rigole c'est bien, cache ta terreur derrière l'humour.

- T'avais raison quand t'avais dit que Rox n'allait pas chercher après toi ce soir.

- Elle ne m'a même pas appelé pour notre code secret c'est fou !

- J'ai jamais compris votre concept de code, me dit Cody exaspéré.

- Pour faire court, l'une de nous demande quel est son chiffre préféré, si on répond par une couleur alors nous sommes en sécurité...si on répond par un chiffre alors, on signale qu'on est en danger, expliquai-je le plus facilement possible.

- Je suis impressionné, je vous pensai plus bête.

Je lui tapai gentiment l'épaule et il ria avant de me dire :

- Je crois que ça fait longtemps qu'elle n'a pas vu sa mère c'est pour ça.

Je hochai la tête, elle avait besoin de temps avec sa mère. Elle n'allait pas chercher après moi.

Rox méritait de passer une soirée rien qu'avec sa mère.

Qu'on s'occupe d'elle, parce qu'elle s'occupait de moi comme si elle était ma mère.

- Bonne nuit Simones.

- Bonne nuit Cody.

J'enveloppai mon corps du drap sous mes pieds en fermais les yeux en inspirant profondément, maintenant, je me sentais assez en sécurité pour dormir.

°°°°

Deux jours plus tard. 22 heures. Appartement d'Iris.

- Pourquoi maman ne peut pas te payer l'année ? me demanda Théa au téléphone.

- Parce que c'est mon père qui doit le faire, pas elle, soupirai-je en la regardant dessiner, elle m'a donné de l'argent le temps que je trouve un travail, je ne peux pas lui demander plus.

Marc avait acheté un nouveau téléphone à Théa, et la première chose qu'elle avait faite : m'appeler sur facetime en dessinant.

De mon côté, je souriais sur mon canapé en la regardant faire. Sa présence me manquait, c'était la seule personne en qui j'avais confiance, car elle était aussi pure que moi quand j'avais son âge.

Mais beaucoup plus jolie, avec beaucoup plus d'amis.

- Et il reste combien de temps avant le dernier délai ?

- Peut-être deux ou trois jours, maximum.

Elle écarquilla les yeux et je hochai la tête en fermant les miens.

C'était tout ce qui restait, deux ou trois jours.

- M'enfin bref, plus je vais en parler, plus je vais angoisser, bouclai-je le sujet rapidement, ne t'inquiètes pas, ça va se régler. Je dois te laisser, je vais acheter à diner.

Je la vis réfléchir puis elle hocha la tête avant de me saluer une dernière fois avant de raccrocher.

J'étais revenu chez moi depuis quelques heures, après avoir passé la nuit chez Cody, il m'avait déposé chez Rox et j'avais revu Dalilah qui avait un don pour rassurer.

De ce fait, j'avais eu assez de courage pour revenir ici. Seule.

J'avais vérifié tout l'appartement, Rufus était heureux de me revoir. Rox était passée le nourrir ces deux derniers jours.

Faut vraiment que je fasse le ménage par contre.

La bouffe d'abord.

Je ne pris même pas le temps de me changer, je décidai de garder mon pyjama et enfilai mes pantoufles et me lavai les mains avant de mettre rapidement mes lentilles de couleur.

Une allure de clocharde...c'est parfait.

Je pris les clés de ma voiture et fermai les fenêtres et la porte d'entrée à double tour avant de descendre et démarrai vers ma quête de bouffe.

Et si je dinais au lac ?

Il y avait un lac pas très loin du centre, à vrai dire c'était à l'extérieur de la ville. Je l'avais découvert par hasard il y avait deux ans de ça, caché par de petites collines, des arbres autour couvraient parfaitement l'endroit.

C'était très paisible.

- On va diner au lac Rufus ? me tournai-je vers ma peluche en forme de mon animal de compagnie, j'étais sûr que tu serais d'accord avec moi.

Après quelques minutes, j'arrivais près d'un diner qui était réputé pour vendre de très bons burgers. J'entrai et commandai, l'attente ne fut pas très longue étant donné l'heure qu'il était.

Je récupérai ma bouffe et payai avant de sortir, un gros sourire aux lèvres et démarrai en direction de ce lac.

J'espérai ne pas trouver de psychopathe en chemin. Ou même là-bas.

De toute manière, je ne comptais pas descendre de la colline, juste diner au sommet parce que c'était un lieu paisible. C'était une partie que très peu de personnes connaissaient.

Lorsque je partais là-bas, le spot était toujours vide.

J'appelai Rox et mis le haut-parleur :

- Mon chiffre préféré ? me demanda-t-elle directement.

- Rouge, riais-je avant de me racler la gorge et parler plus sérieusement, meuf, je pense vraiment que je vais déposer mon CV dans ce club.

- Hors de question. Ce n'est pas les endroits pour bosser qui manquent à Ewing.

- Je dois rembourser ma mère Rox, et je sais que si je perds du temps, elle va me coller au cerveau, soupirai-je déjà fatigué de sa future pression continuelle, Cody m'a dit qu'il pouvait s'arranger pour que j'aie une période d'essai afin de voir si ça allait me plaire ou non.

Rox insulta Cody de tous les noms et je riais, elle qui voulait qu'il soit de son côté pour une fois, ce n'était pas encore gagné.

- Enfin, je vais manger, lui dis-je sans mentionner que j'étais à l'extérieur, je te rappelle après.

- Ok.

J'arrivais sur les lieux et garais en marche arrière avant d'arrêter le véhicule, je vis plus bas le lac vide et les branches d'arbres qui bougeaient lentement à cause du vent de l'automne.

Cette colline était parfaite, pas trop haute, pas trop basse. Juste ce qu'il fallait pour regarder le paysage sans être dérangé.

De plus, les arbres la cachaient très bien.

J'étais déjà venue nager ici, et je pouvais être certaine qu'on ne voyait pas les petites collines autour d'en bas à cause des arbres, mais ceux qui étaient sur les collines pouvaient tout voir.

D'ailleurs, il y avait une autre route qui menait vers le lac. Un sentier quelques mètres plus loin fait exclusivement pour les voitures qui veulent descendre.

Sauf que je ne voulais pas.

C'était la raison pour laquelle je n'aimais pas nager en bas seule, j'étais trop exposé aux dangers.

Les deux fois où j'étais allé, c'était avec Cody.

Et il était midi.

Je m'extirpai à l'extérieur du véhicule, pris mon burger avant d'ouvrir le coffre de la voiture et m'assis en tailleur à l'intérieur.

Autour de moi, il n'y avait aucun bruit de ville. Seuls le vent, les arbres, l'eau du lac.

Tout autour m'apaisait.

J'espérais que personne ne vienne ici pendant mon diner, je voulais juste écouter le silence. En espérant que mon cerveau suive mes envies lui aussi.

Mais il n'en faisait rien, et je me retrouvais encore à penser à mon père.

À ma mère qui me devait de l'argent.

À la fac que je n'avais pas encore payée.

Au boulot que je n'avais pas encore trouvé.

J'avais l'impression que tout m'échappait, que je n'avais plus aucun contrôle sur ma vie. Je n'étais plus maitre de mon avenir.

Mon père l'était pour les études, les endroits où j'avais postulé l'étaient pour mon salaire.

Tout ce que je faisais c'était attendre que quelqu'un veuille bien m'enlever un peu d'angoisse qui me rendait malade.

Mes sens s'alarmèrent lorsque j'entendis le moteur d'une moto s'approcher de l'endroit. Et mon corps se figea lorsque je sentis que la moto n'allait pas vers le sentier, mais là où j'étais.

Parce que le moteur était beaucoup trop bruyant pour me laisser penser qu'il s'était éloigné.

J'avalai difficilement mon burger sans oser une seule seconde me tourner derrière, j'entendais le moteur s'arrêter à quelques mètres de moi.

Et un frisson de terreur s'empara de mon échine.

D'une vitesse de l'éclair, j'envoyais un message à Rox.

A Rox :

Appelle moi dans une heure. Si je ne réponds pas appelle la police. Je suis parti au lac.

Je savais que même si je n'allais me faire tuer par l'inconnu qui venait de se garer à côté de ma voiture.

J'allais me faire tuer par Rox.

Les pas de la personne se rapprochèrent de ma voiture et je sentais mon cœur battre à une vitesse terrifiante, je n'osais même pas bouger.

J'étais pétrifié.

En plus, j'étais en pyjama et qu'il était 23 heures passé.

Peut-être même que cette personne était celle qui était rentrée chez moi ?

Oh putain.

Je n'osais pas me retourner vers l'inconnu qui était à présent à quelques mètres de moi, mais du peu que mon champ de vision me permettait de voir.

Et d'après la carrure imposante que je voyais vaguement sans pivoter la tête.

Je savais déjà que c'était la dernière soirée de mon existence.

RIP moi.

Et soudain, mon cœur sursauta brutalement et je me crispai violemment lorsqu'il prit la parole.

- Je ne pensais pas que quelqu'un d'autre connaissait cette partie du lac...

Cette même voix qui était bloquée dans ma tête depuis quelques jours.

C'était le gars du club.

Merde merde merde...oh putain.

- C'est dangereux pour une fille comme toi de trainer ici, seule la nuit, dit sa voix grave et masculine que je reconnus.

Je t'en supplie ne dit pas de la merde meuf.

- Il faut croire que le danger ne dérange pas une fille comme moi, répondis-je faiblement après quelques minutes silencieuses en essayant d'éviter son regard.

Laisse-moi rire, tu es en train de pisser dessus depuis 10min et tu oses dire ça ?

Je sentais mes entrailles se tordre dans tous les sens, un mélange de peur et d'excitation face à ce gars qui hantait mes nuits.

Putain ce mec faisait ressortir toutes mes pulsions sexuelles, de ce que je me rappelais il avait un corps et un visage absolument parfait.

Parfaitement diabolique.

Je me demande comment sonnerait mon prénom dans sa bouche si un jour il le gémirait...

- Ah oui ?

Sa voix chaude caressa mes oreilles en murmurant sa phrase, il se tourna vers moi et je sentais mon corps se geler une nouvelle fois.

Il était terriblement sexy certes.

Mais aussi très flippant

J'étais intimidée par sa présence, mon visage se baissa machinalement vers mon burger pas encore finit, et ma respiration se rompit soudainement lorsque je sentis ses doigts emprisonner mon menton.

Relevant ma tête pour me forcer à confronter ses yeux.

Je sentais que chaque cellule de mon corps venait de s'électriser lorsque mes yeux se lièrent aux siens.

Des iris d'un bleu polaire dénués de toute innocence, ses mèches de cheveux ébènes qui retombaient sur son front brouillait notre jeu de regard qui venait de s'installer

Mais le rendait encore plus sexy.

J'avais la sensation que mon esprit était entièrement retourné depuis qu'il était là, je n'arrivais simplement pas à garder la tête froide.

Ni même à réfléchir normalement.

Sa tête au dessus de la mienne ne faisait qu'augmenter l'intimidation que je ressentais depuis que je l'avais vu la toute première fois.

Intimidé, effrayé mais...terriblement attiré.

Je vis ses pupilles quitter mes yeux, descendant dangereusement vers mes lèvres qu'il dévorait du regard ouvertement.

Sa langue passa lentement sur ses lèvres et il releva son regard vers moi, remarquant que je l'avais vu à l'œuvre.

Et là.

Il esquissa un simple petit sourire au coin en guise de réponse.

Comme pour dire qu'il voulait que je le vois faire.

Me faisant défaillir lentement à cette pensée.

Sa voix masculine me fit l'effet d'un électrochoc à l'instant où il rompit notre silence par une question.

- Si le danger ne te dérange pas, murmura-t-il près de mon visage, pourquoi tu n'es pas revenu au club, princesse ?

Et un surnom qui figea brutalement mon esprit.

_____________

Hey !

Mon sadisme :

Mdr vous allez avoir votre dose dans cette dark romance je vous préviens.

J'ai hâte mais genre HÂTE de ce qui va se passer ensuite parce que ohhhhh god ça va été incroyable.

A très bientôt pour un nouveau chapitre ! ❤️

Prenez soin de vos petites frimousses !

With love. S

📸Sarahrivens

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