Chapitre 13
Ça y est, aujourd'hui je quitte l'hôpital, il est 10 heures et il faut que je libère la chambre pour 13h30. Mes jambes refusent toujours de m'obéir, je suis dégoutté... La nuit dernière j'ai fait une sorte de crise, je me suis mise à hurler parce que je n'arrivais pas à faire bouger mes jambes, pas même un putain d'orteil. Une infirmière est intervenue et m'a donné un espèce de calment. Je crois que les effets de ce cachet ne se sont pas encore dissipé, parce que je me sens étrangement calme et presque amorphe.
Maman est venue me ramener à la maison, elle est en train de m'aider à m'habiller. Je la laisse faire, et je ne lui dis rien. Je trouve ça gênant, ma mère qui m'aide à m'habiller. J'ai l'impression d'avoir de nouveau 4 ans. Je me sens pitoyable.
– Il ne manque plus que tes chaussures et après on y va, dit-elle doucement. Ça va aller ?
Je la regarde en serrant les dents, je pense que je n'ai pas besoin de lui répondre, elle connaît déjà la réponse. Mais elle continue de me fixer, et j'ai presque l'impression qu'elle va craquer. Alors je lui fais juste un signe positif de la tête.
Une fois que je suis prête à sortir, elle approche le fameux fauteuil roulant. Quand j'aperçois cette chose, mon cœur se serre et j'ai presque envie de vomir. Même s'il s'agit d'un simple fauteuil roulant noir, je le trouve horrible. Je sais qu'il va m'accompagner partout, mais je le déteste déjà. Le docteur Mendez est venue m'aider à m'installer dans mon nouveau moyen de transport. Mais quand il le place près du lit d'hôpital, je reste figée.
– Kheira, déclare-t-il, tu es prête à quitter l'hôpital. Mais tu as désormais besoin de ce fauteuil roulant pour te déplacer comme bon te semble. Laisse-moi t'aider à t'y installer.
Je secoue vivement la tête en signe de négation.
– Je... Je ne peux pas. Dis-je en commençant à pleurer. Je ne veux pas m'y résoudre...
Le docteur se tourne vers ma mère en haussant les épaules, il lui suggère de prendre sa place pensant qu'elle pourrait me convaincre. Je sais que je n'ai pas le choix, mais je n'arrive tout simplement pas à me faire à l'idée que je vais devoir être assise dans un fauteuil roulant jusqu'à la fin de ma vie. Je ne peux pas accepter ça. Ma mère s'assoit à côté de moi et me caresse les cheveux, elle sourit tristement et tente de me rassurer. D'habitude la voir comme ça m'aurait fais quelque chose, mais là, je ne ressens presque rien. Je suis juste fatiguée.
– Mon ange, rassure-t-elle, tout le monde t'attend à la maison. Tu as encore toute la vie devant toi, tu as ton lycée, tu as tes amis, tu nous a nous. Moi, David, Layla et Tommy, on t'attend tous.
Je commence à en avoir marre de tous ça, mais elle n'a pas tout à fait tort dans un sens. Pour l'instant je veux juste rentrer à la maison, je veux retrouver ma chambre, mon lit, mon ordinateur, Silver... Je pousse un long soupir, puis laisse le docteur Mendez m'aider à m'asseoir dans le fauteuil roulant.
Une fois assise, il m'explique comment le fauteuil fonctionne. Il me montre où sont les freins, comment me déplacer avec, comment l'ajuster pour que je sois le plus à l'aise... Et tout un tas de trucs ennuyant. Je suis assise dedans, c'est déjà beaucoup pour moi. Et maintenant, je suis censé lever la tête pour regarder les gens, à chaque fois... C'est étrange, mais je vais devoir m'y habituer d'après le docteur.
Je me contente de garder la tête baissée, je ne veux pas avoir à affronter le regard des autres.
Ma mère me pousse jusque dans le couloir de l'hôpital, puis elle s'arrête, interpeller par le docteur. Je ne veux pas écouter leur conversation, je préfère avancer... Rouler un peu plus loin. J'essaye de m'habituer à ce fauteuil, mais je n'y arrive pas. Dans ce couloir je croise des infirmières, des médecins, des malades aussi, et tous se servent de leurs deux jambes. Et ça, ça m'énerve. Je sais qu'ils n'y sont pour rien, mais ils m'énervent. Ma mère finit par me rejoindre, et m'emmène enfin hors de cet hôpital que je n'ai que trop vu en ce moment.
Quand nous sortons la première chose que je remarque, c'est la route et les trottoirs qui sont entièrement recouverts de neige. Je ne peux pas m'empêcher de me montrer surprise, et ma mère le remarque.
– Pendant que tu étais inconsciente, il s'est mis à neiger à n'en plus s'arrêter. Déclare-t-elle avec un ton amusé. Et puis tu ne sais pas encore quel jour on est, on est le 5 décembre aujourd'hui.
Le 5 décembre... Déjà. Le mois que j'ai passé dans le coma m'a complètement désorienté, les vacances de noël approchent déjà. Je ne pense pas que je vais passer un bon noël cette année... De toute façon je déteste la neige.
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