Chapitre 8
🐧 Noah 🐧
Je stresse comme un fou depuis ce matin. Mes collègues de travail m'ont encore plus pris pour un dégénéré. En même temps je vais passer ma soirée avec Hugo. Il m'a demandé si on pouvait se voir ce soir car ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu. Ça me fait plaisir car ça montre qu'il veut bien de moi. Qu'il fait des efforts pour qu'on soit amis. Je sais qu'il aura toujours du mal avec mes problèmes et que jamais rien ne se passera entre nous mais au moins, je l'ai en tant qu'ami et ça me suffit. Enfin, pas vraiment mais je fais avec. C'est mieux que rien. Pourquoi j'ai eu le coup de foudre pour lui sérieux ? Mais en même temps il est tellement adorable et magnifique même s'il m'a fait du mal en me rejetant.
– C'est hors de question que tu mettes ça ! Me réprimande Léa.
– Mais pourquoi ?
– Un jogging, sérieux No'.
– Ce n'est pas un rendez-vous galant.
– Certes mais sois présentable. Tu veux vraiment qu'il te voie et qu'il fuie en voyant ta tenue ? Tu te foutras en jogging seulement quand vous serez en couple.
– On ne sera jamais en couple Léa.
– Ne jamais dire jamais. En attendant, il faut que tu te changes.
– Je mets quoi alors ?
– Une chemise avec un pantalon.
– Un jogging, c'est un pantalon.
– Tu me désespères Noah. Prends ta chemise bleue marine ainsi que ton pantalon gris clair. Tu seras parfait.
– Ça ne fait pas trop ? On se voit juste comme ça. Ce n'est pas un rendez-vous.
– Tu es chiant ! Il faut que tu sois présentable pour que tu lui donnes envie de te revoir. Il faut que tu lui tapes dans l'œil même si c'est déjà fait.
– Je ne lui ai pas tapé dans l'œil.
– Mais bien sûr. Et moi je suis éleveuse de fauves.
Je souffle en levant les yeux au ciel. Sérieux, pourquoi elle me dit que j'ai tapé dans l'œil d'Hugo alors qu'il s'est enfuit en connaissant mon passé ? Bon, je vous l'accorde, il ne veut pas que ça se passe comme avec Tom mais moi, je ne suis pas lui. Je prends les affaires des mains de ma meilleure amie et pars me doucher. Hugo arrive dans une heure trente donc j'ai le temps mais il faut que je prépare quelques trucs à grignoter.
Une fois que je suis prêt, je me regarde une dernière fois dans le miroir et je rejoins ma meilleure amie dans ma cuisine. Elle est en train de préparer je ne sais quoi. Je m'approche d'elle et elle me sourit.
– Tu fais quoi ?
– Je me suis dit que vous n'allez pas manger n'importe quoi. Il faut que ce soit quand même bien alors, je prépare des wraps maison. C'est simple et bon. Et puis j'en fais des froids alors vous pouvez manger n'importe quand.
– Merci Léa. Je peux t'aider ?
– Prépare l'apéro.
– Ça marche. Mais en dessert, je fais quoi ?
– Je suis allée à la boulangerie et j'ai pris deux mini-forêts noires.
– Parfait. Tu es la meilleure.
– Je sais, je sais.
Je laisse échapper un petit rire en levant les yeux au ciel. Elle est vraiment débile quand elle s'y met. On continue ce que l'on fait jusqu'à ce que ma meilleure amie ne reparte. Hugo ne va pas tarder à arriver. Je stresse encore plus et Léa n'est plus là pour me calmer. Je fais les cents pas dans ma cuisine quand quelqu'un sonne à ma porte. Il est déjà là ? Pourtant je n'ai pas entendu l'interphone. Je réfléchis et me rends compte qu'il a le code pour entrer. Je souffle un bon coup et pars ouvrir la porte. Je tombe sur un Hugo encore plus beau que d'habitude. Il porte une chemise grise avec un pantalon blanc qui lui va à merveille. Ses vêtements le moulent à la perfection. Il est juste sublime.
– Salut. Me dit-il en souriant.
– S-salut. En-entre.
– Merci.
Allez ! Me voilà en train de bégayer comme un con ! Je bégaie tout le temps quand il est là et ça commence vraiment à m'énerver. Je me décale pour le laisser entrer. Il enlève ses chaussures le temps que je ferme la porte. On va en direction de la pièce de vie et on s'installe autour de mon ilot central. Mon appartement est trop petit pour que j'aie une salle à manger.
– Tu veux boire quoi ?
– Une bière si tu as.
J'ouvre mon frigo et sors deux bières. Une pour lui et l'autre pour moi. Je sens qu'il y a quand même un petit malaise entre nous. J'espère qu'il va disparaitre au fur et à mesure de la soirée. J'aimerais que ça redevienne comme avant. Je sais qu'on ne se connait pas depuis longtemps et que le « comme avant » c'était il y a un peu plus de deux semaines mais notre relation a tellement changé depuis que je lui ai avoué mon passé. Je me demande comment ça se fait que j'ai mis peu de temps à me dévoiler. Louis était au courant de tout seulement deux mois après alors que là, Hugo l'a su très rapidement. C'est peut-être parce que j'ai eu le véritable coup de foudre pour lui. Je suis sorti de mes pensées par le brun qui me pose une question.
– Ça va au travail ?
– Oui, tout se passe bien. Mes manchots sont adorables et Oscar va super bien. Il n'y a rien à signaler alors c'est parfait. Et toi ?
– Ça va alors. Si tout le monde va bien, c'est le principal. C'est la routine pour moi mais je suis très fatigué.
– Comment ça se fait ?
– On est en pleine saison donc les sauvetages se font à longueur de journée mais ce n'est pas ça qui va me faire détester mon métier.
– C'est vrai qu'on est en juillet. Tu as un métier incroyable. Il faut avoir du courage pour faire ce que tu fais.
– C'était tellement une évidence pour moi de faire ce métier après la mort de Tom. Sauver des gens, c'est devenu une obsession comme tu le sais. Sauver toutes ces personnes fait que je me rattrape par rapport à Tom. Pour moi, les sauver répare le mal que j'ai pu faire. Je ne me pardonnerai jamais pour ce que j'ai fait à Tom.
– Je comprends ce que tu veux dire. Mais ce n'est pas de ta faute Hugo.
– On me le dit souvent mais je ne pense pas la même chose.
– Peut-être qu'un jour, tu comprendras et tu finiras par te pardonner.
– Et toi, peut-être qu'un jour tu te laisseras aider.
– Je n'ai pas besoin d'aide.
– Si Noah.
– Non. Personne ne peut m'aider. Je resterai comme ça toute ma vie. J'ai perdu tout espoir.
– Laisse-moi au moins essayer.
– Pourquoi tu veux m'aider tout d'un coup ? Ce n'est pas toi qui disais que tu ne voulais pas que ça recommence ?
– Parce que je ne peux pas m'empêcher de vouloir aider les gens. C'est vrai que j'ai dit cela et une part de moi le pense encore mais je ne pourrai pas rester les bras croisés car malgré tout, je t'apprécie et je ne veux pas que tu sombres.
– J'ai déjà sombré il y a dix ans. Je ne suis plus au fond du gouffre mais je reste bien profond.
– Alors je ferai en sorte que tu en sortes totalement.
– Le jour où je serai totalement sorti, ça sera le jour où je pourrai avoir une vie normale. Que j'aurais un copain et que je le laisserai me toucher. Que le fait d'avoir un homme près de moi ne me fasse plus peur. Il y a énormément de travail à faire. Je ne sais pas si j'aurais le courage. Expliqué-je.
– Si tu n'essaies pas, tu ne sauras pas. Tu te sens mal ? Je veux dire, est-ce que tu es stressé par ma présence ?
– Un peu mais ça va. Je ne suis pas trop angoissé.
– C'est déjà ça. Alors, tu me laisses t'aider ?
– Je ne sais pas.
– Dans ce cas, réfléchis et on verra plus tard. Profitons de cette soirée.
– Ça me va.
Le beau brun me fait un sourire à tomber ce qui fait accélérer les battements de mon cœur. Pourquoi il est aussi craquant ? D'où sort cet Apollon sérieux ? Je ne savais pas qu'il y avait le mec parfait non loin de moi. Je crois que si je n'avais pas tous mes problèmes, je lui aurais déjà sauté dessus. Sérieusement, vous avez vu cette beauté ? Il est magnifique, on est d'accord ? Bon, allez mon vieux, ressaisis-toi.
– Je... Je peux te poser une question un peu indiscrète ? Demandé-je peu sûr de moi.
– Oui, vas-y mais si je trouve ça trop indiscret, je n'y répondrai pas.
– Ça va de soi.
– Alors je t'écoute.
– Tom, il était ton ami mais est-ce qu'il était plus que ça ?
– Non. Il était comme mon frère. On s'est connu à l'école maternelle et on est très vite devenu amis. On a toujours été dans la même classe jusqu'à la fin du lycée. Je m'étais lancé dans des études de commerce tandis que lui voulait devenir dentiste. Donc, t'imagines bien qu'on n'était pas dans le même établissement mais on était toujours très proches. Certaines personnes pensaient qu'on allait finir en couple mais il n'y avait pas de risque à cela. Tom était le plus hétéro des hommes. Et puis, il n'était pas mon style de mec.
– C'est beau de voir une amitié comme cela.
– Ouais mais ça s'est terminé.
– Il restera toujours dans ton cœur. Même s'il n'est plus là physiquement, il est présent. C'est arrivé quand son... Son...
– Son viol ?
– Oui... Réponds-je faiblement.
– Quelques mois avant sa mort. C'est arrivé au mois de février et il est mort en août. Le vingt-trois précisément. Je... C'est de ma faute et je le sais.
– Ne recommence pas à dire que c'est de ta faute. Tu ne pouvais pas prévoir. Comme moi je ne pouvais pas prévoir que mon père allait me faire ça.
– Hum... Tu... Tu étais proche de ton père ?
– Avant oui. Quand j'étais petit, il m'emmenait partout et me montrait pleins de trucs géniaux. Il m'aidait toujours quand j'avais besoin d'aide pour mes devoirs. On avait une belle relation mais c'était aussi la personne dont je craignais le plus la réaction. Et j'avais raison d'avoir peur vu comment il m'a traité par la suite. Je n'aurais plus jamais une vie normale par sa faute. Il ne m'a jamais dit qu'il m'aimait mais ça ne me dérangeait pas.
– Je suis sûr que tu finiras par aller mieux et te laisser approcher si tu me laisses t'aider. Je t'avoue que je ne sais pas comment m'y prendre mais j'ai à cœur d'essayer.
– Comme je te l'ai dit, il faut que tu me laisses le temps de réfléchir.
– Ne t'en fait pas. Je ne te presse pas.
Le beau brun en face de moi me sourit. Putain arrêtes de sourire. Il me fait un sacré effet cet enfoiré ! Je me sens même rougir légèrement et je suis sûr qu'il le voit car son sourire s'agrandit. Il est vraiment à tomber. Pourquoi un homme comme lui est célibataire ? Remarque, je dis cela mais si ça se trouve, il a quelqu'un.
– Tu as quelqu'un dans ta vie ?
– Non. Pas depuis deux ans. Toi, je suppose que non.
– Tu supposes bien. Il s'est passé quoi avec ton ex ?
– Il a tout simplement déménagé à New York pour son travail. Ça ne m'a pas fait trop de mal donc j'imagine que je ne l'aimais pas assez. Mais je suis sûr qu'il y a un mec dans ce monde qui saura me faire ressentir le véritable amour. Quelqu'un qui me correspond à la perfection. J'ai envie d'y croire.
– J'aimerais y croire comme toi mais personne ne voudra d'un mec qui ne se laisse pas approcher. Louis n'a jamais pu m'embrasser ou même me prendre la main. Pourquoi ça serait différent avec un autre ?
– Tu ne peux pas savoir ce que quelqu'un peut faire par amour. Il y a forcément quelqu'un qui serait prêt à t'attendre et qui fera en sorte que tu ailles mieux.
– J'ai perdu espoir donc tu peux tout me dire, ça ne changera rien.
– Je suis sûr que tu changeras d'avis.
– On verra.
Hugo me fait un énième sourire et on continue de manger tranquillement. J'avoue que je passe une très bonne soirée. Le brun est très intéressant et me pose des questions sur les animaux. Je me fais un plaisir d'y répondre. Pour une fois qu'on ne me fuit pas à cause de mon passé. Bon, je vous l'accorde, il m'a rejeté mais je sais que maintenant, il ne partira plus. Enfin, je l'espère.
Voici le huitième chapitre ^^ Hugo is back !!! 😍 Alors, vous les aimez ces deux petits ? Vous avez pensé quoi du chapitre ?
N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^
Romane 🐧
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