Chapitre 32
🐧 Noah 🐧
Cela fait un peu plus d'une semaine que mon copain n'a plus son appartement. On vit officiellement ensemble. Je n'ai toujours rien dit à ma famille mais celle d'Hugo le sait. Tout le monde l'a très bien pris et est heureux pour nous. Je suis actuellement au zoo en train de nourrir mes manchots. Oscar et Niño se sont beaucoup rapprochés ces derniers temps. Mon protégé vient prendre un poisson dans mon seau et retourne auprès de Niño. Il coupe le poisson et en donne un bout au petit nouveau. C'est beaucoup trop mignon ! Pour lui dire merci, l'espagnol frotte sa tête contre lui et il ne le repousse pas. Bien au contraire, il passe même son aile derrière le dos de Niño. Ils ont tellement progressé ces deux-là. Je suis tellement fier d'eux.
– Noah ?
Qui m'appelle ? Ce n'est pas une voix féminine. Ce n'est pas celle de mon patron, Raphaël ou encore celle de mon amoureux. Enfin, j'ai du mal à reconnaitre cette voix mais je sais que je la connais. Je me retourne pour voir Hervé devant la porte de l'enclos. Je donne le restant de mes poissons et sors en faisant attention à ce qu'Oscar ne sorte pas. Même s'il passe son temps avec Niño, monsieur veut sortir pour faire sa balade et évidemment, son nouvel ami sort avec lui. Enfin, je dis amis mais je suis sûr qu'ils font des choses pas très catholiques dans la planque de mon protégé.
– Qu'est-ce qu'il se passe ?
– On peut parler dans un endroit au calme ?
– Bien sûr.
Vu sa tête, il veut me parler de quelque chose de très important. Je nous dirige vers le local où on stocke l'alimentation des animaux. On sera tranquille ici.
– Je t'écoute.
– Ta grand-mère m'a appelé. Elle... Elle m'a dit que ton père est mort.
– Q-quoi ?
– Il s'est fait tuer en prison. Tu sais, là-bas, ils détestent les violeurs surtout quand il s'agit de mineurs. Si tu ne fais pas attention, tu finis tué. Je suis désolé de te l'apprendre comme cela. Son enterrement a lieu aujourd'hui, à quinze heures. Paulette m'a prévenu seulement il y a une heure.
– Et il... Il est mort quand ?
– Il y a quatre jours.
– Merci de m'avoir prévenu.
– C'est normal. Je vais voir ta mère pour lui dire.
– D'accord.
– Ça va aller ?
– O-oui. M-merci.
Hervé reste quelques secondes avant de partir. Je ne sais pas comment réagir. Dans un sens, je suis heureux car je ne le verrai plus et je serai enfin libre mais dans un autre sens, je suis triste. Je suis embrouillé. Dois-je aller à l'enterrement même si je ne suis pas le bienvenu ? Je crois que j'ai besoin d'Hugo. Pour cela, je lui envoie un message pour lui demander s'il peut venir. Je lui précise que je suis dans le local.
– Hey mon cœur, qu'est-ce qu'il se passe ? Ton message m'a alarmé.
Je ne réponds pas. Je sens son regard sur moi mais n'ose pas l'affronter. Hugo se dirige vers moi et prend mon visage en coupe avant de m'embrasser avec amour. Mes muscles se détendent et je me sens mieux. Le baiser est divin. On sépare nos lèvres mes nos fronts se collent l'un à l'autre.
– Désolé de t'avoir fait quitter ton travail.
– Ce n'est rien. On est en période calme. Qu'est-ce qu'il se passe mon cœur ?
– Mon grand-père est venu pour m'annoncer la mort de mon géniteur. Il s'est fait tuer en prison il y a quatre jours. Ma grand-mère l'a prévenu seulement aujourd'hui et son enterrement est à quinze heures.
– Oh... Je... Je ne sais pas quoi dire.
– Il n'y a rien à dire. Je suis soulagé mais aussi triste. Je ne comprends pas.
– Tu es triste car il était là pendant quinze ans. Tu l'as aimé malgré tout. C'est sûr, que par la suite, il est devenu un véritable enculé mais c'est normal que tu aies un peu de peine.
– Tu as sûrement raison.
Je soupire et je sens les bras de mon amoureux m'entourer. Je me rapproche de lui et niche ma tête dans son cou. Il me serre fort contre lui et je me sens mieux. Je ne peux plus me passer de ses bras. Non, je ne peux, tout simplement, plus me passer de lui tout entier. On reste dans cette position pendant de longues minutes. Personne ne parle. Je me détache un peu de lui pour poser délicatement mes lèvres sur les siennes. Le baiser est chaste mais divin.
– Tu vas à l'enterrement ?
– Je ne sais pas. Je sais que je ne serai pas le bienvenu mais en même temps, ça serait le bon moyen pour que je me libère. Je veux dire par là que je pourrai enfin lui dire adieu. Je ne vais plus avoir peur.
– Je vois ce que tu veux dire. C'est toi qui vois mais sache que quoi que tu décides, je serai là.
– Si j'y vais, tu ne vas pas encore manquer le travail pour moi.
– Si. Je m'en fiche, tu passes avant mon travail. Tu es ma priorité.
– Merci. Murmuré-je.
– C'est normal mon cœur.
Oh la la qu'est-ce que j'aime quand il m'appelle comme ça. Mon cœur bat tellement fort qu'il pourrait s'entendre à des kilomètres. Je l'aime tellement. Je plaque mes lèvres contre les siennes. Le baiser devient langoureux. Je passe mes mains dans sa nuque pour approfondir le baiser. Nous sommes interrompus par une personne qui entre dans le local. On sépare nos lèvres mais on reste dans les bras l'un de l'autre. Je m'attendais à voir Raphaël ou encore Léa mais non. Il s'agit d'Enguerrand, le soigneur des éléphants. C'est un gros connard avec moi.
– Tu t'es trouvé un mec malgré le fait que tu sois complètement étrange ? Je ne pensais pas que quelqu'un puisse être aussi con pour se mettre avec toi. Tu te laisses te faire enculer ? Parce qu'on sait tous ici que tu ne veux pas te faire approcher. Ou alors, c'est toi qui encules.
– Et mon poing dans ta gueule, ça te dit ? Réplique mon amoureux.
– Oh mais c'est qu'il mordrait. Tu sais que tu n'as rien à foutre ici ? Je vais appeler le directeur et tu vas te faire jeter par la sécurité. J'ai hâte de voir la tête de ton débile de copain.
– Vas-y, fais-toi plaisir. Et au passage, tu devrais te faire enculer, peut-être que ça te détendrait. Et que tu serais moins con. C'est facile d'insulter les autres.
Enguerrand ne dit rien et se contente d'appeler le directeur. J'ai hâte de voir sa tête quand il va comprendre qu'Hugo a le droit d'être là. C'est l'avantage qu'il y a quand votre patron est ami avec le père de votre copain. Quelques minutes plus tard, le directeur arrive.
– Enguerrand, tu m'as fait déplacer pour ça ?
– Il n'a pas le droit d'être ici !
– Je te l'accorde, il y a que le personnel du zoo qui a le droit de venir dans ce local mais Hugo a le droit de venir quand il veut.
– Et pourquoi cela ? Il paie l'entrée au moins ?
– Non, il ne paie rien. Écoute, parfois, Noah a besoin d'Hugo alors il a le droit de venir gratuitement et de se trimbaler n'importe où dans le zoo. Tu vas me dire que c'est injuste, que vos proches n'ont pas le droit de venir même si vous allez mal mais ce n'est pas pareil pour Noah. Alors préviens tes collègues qu'Hugo a le droit de venir n'importe quand et n'importe où. Maintenant, merci de ne plus me déranger.
– Attendez.
– Oui Noah ?
– Je... Je suis désolé de vous demander ça que maintenant mais je viens d'être prévenu. Mais je peux avoir mon après-midi ?
– Oh. Bien sûr. Pour quel motif ?
– Un enterrement.
– Je suis désolé Noah je...
– De mon géniteur. Je tiens quand même à y aller.
– Je... Il n'y a pas de problèmes. Tu peux y aller.
– Merci.
– Tu finies juste ta matinée.
– Ça va de soi.
Le directeur part. Il sait que mon géniteur n'a pas été tendre avec moi mais il ne connait pas les raisons. Je sens le regard d'Enguerrand sur moi. Il veut quoi lui ? Hugo le regarde méchamment avant de me prendre la main et de sortir du local. J'ai assez vu la tête de con de mon collègue. J'appréhende l'enterrement. Je sais que Paulette va faire un scandale. Mais j'ai quand même le droit d'y aller. Ce n'est interdit pour personne. Je ne sais pas si ma mère va y aller. Elle a quand même passé vingt-deux ans de sa vie avec lui. Megan m'a envoyé un message pour savoir si j'y allais du coup, elle vient pour me soutenir.
– Paulette va dire que du bien de son connard de fils.
– Ça va aller quand même ? Je sais que pour toi, ça va être compliqué d'entendre du bien de cet homme.
– Tu seras là alors oui. Et puis Meg vient donc ça ira.
– Tu ne sais pas si ta mère sera là ?
– Non mais je lui demanderai après mon travail.
– D'accord. Je vais rentrer pour que tu puisses finir ce que tu as à faire.
– À tout à l'heure.
– Je t'aime.
– Je t'aime aussi.
Je souris à mon copain et on s'embrasse tendrement. Je le laisse filer après un dernier baiser et je continue de travailler. Il est onze heures. Je vais bientôt rentrer. Je quitte à midi donc plus qu'une heure à tenir avant de rejoindre mon amoureux. Ça fait que quelques minutes qu'il est parti mais il me manque déjà. Je suis trop accro à ce type. C'est la première fois que ça m'arrive et c'est tellement jouissif. J'aime ressentir cela. Je me sens transporté et aimé. Que demander de plus ?
– J'ai vu Hugo partir. Ça va ?
Je sursaute en entendant la voix de ma meilleure amie. Elle a le chic pour arriver sans faire de bruit. À moins que ce soit parce que je suis dans mes pensées ? Possible aussi.
– Oui et non.
– Comment ça ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
– Hervé, mon grand-père paternel, est venu me voir pour m'annoncer que mon géniteur est mort. Il a été tué en prison. Son enterrement est aujourd'hui à quinze heures et j'y vais pour vraiment me « débarrasser » de lui. Alors je suis triste mais aussi heureux. C'est très bizarre comme sensation.
– Je ne m'attendais pas à ça. Dans un sens, c'est bien car au moins tu ne le verras plus mais c'est triste car tu as partagé quinze ans de ta vie avec lui.
– C'est cela.
– Délicat comme situation. Tu veux que je vienne avec toi à l'enterrement ?
– Non, ça ira. Hugo sera là ainsi que Meg et peut-être ma mère. Je serai bien entouré.
– Comme tu veux. Au fait, j'ai un rendez-vous avec Raphaël ce soir.
– QUOI ?! Mais c'est trop bien !
– Je suis trop heureuse ! J'espère que ça se passera bien.
– Il n'y a pas de raison pour que ça se passe mal. Mais tu as des nouvelles de Justin ?
– Il est parti hier pour Nice. Il a de la famille là-bas.
– D'accord, il n'a pas prévenu Hugo.
– Il a préféré partir en toute discrétion.
– Je vois ça.
Pour changer de sujet, je lui parle de son rendez-vous. Je suis sûr que tout se passera bien. Raphaël a des sentiments pour elle et c'est réciproque. Ils formeraient un joli couple. Ils sont faits pour être ensemble. Je suis content pour ma meilleure amie. Elle mérite le bonheur. C'est sûr que ça n'a pas été simple quand elle a découvert qu'Ethan sortait en cachette avec Louis mais elle s'en est remise. Elle peut vivre heureuse à présent. Quand j'ai fini mon travail, je dis au revoir à Léa et rentre chez moi. Rien que de penser que mon amoureux m'y attend, je souris. J'ai hâte de plonger dans ses bras protecteurs. Maintenant qu'on a passé un cap dans notre vie intime, on est encore plus proche qu'avant et c'est très plaisant. J'aime énormément. On est déjà très proches alors imaginez le jour où l'on ira jusqu'au bout. Je crois qu'après, on ne se lâchera vraiment plus. Et je ne vais pas m'en plaindre.
Voici le chapitre trente-deux ! Vous en pensez quoi ? Vous êtes heureux que Carl soit mort ? Est-ce une bonne idée que Noah aille à son enterrement ?
N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^
Romane 🐧
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